Alessandra passe le début de son enfance à Rome, dans une famille modeste. Sa mère, pianiste de talent, a renoncé à son ambition de concertiste pour donner des leçons. Éprise d'un autre homme, elle veut quitter un mari vulgaire mais celui-ci l'en empêche. La jeune fille, envoyée par son père dans un village des Abruzzes dans l'espoir qu'elle se glisse dans le moule imposé par la tradition, grandit en refusant farouchement d'adhérer à ce modèle. Au début de la Seconde Guerre mondiale, elle rentre dans la capitale, déterminée à étudier et à exprimer sa personnalité. Elle y rencontre Francesco, un professeur antifasciste. Pensant trouver un homme capable de voir en elle une égale, elle l'épouse. L'espoir d'Alessandra est immense, et sa déception sera à la mesure de ses attentes. Avec en toile de fond la montée du fascisme, la guerre et la lutte résistante, Alba de Céspedes compose une grande fresque intime et puissante. À travers une plongée dans la psyché féminine d'une impressionnante modernité émerge la prise de conscience d'une femme qui, dans un monde dominé par les hommes, parvient à transformer la résignation en rébellion.
Un roman qui offre un corps de langage à la sensibilité de l'intériorité, à tout ce qui dit en ne se disant pas. La nuit des choses décline, en différents moments de conscience, la trame d'une histoire décousue, d'une détresse qui s'enracine, d'un amour échoué. C'est le roman d'une relation née à distance, d'un rapprochement inattenduâ??; une histoire vécue dans l'ardeur d'une affinité sensible aussitôt pressentie, d'une passion éprouvée, mais bientôt trahie, et qui se délite alors dans une autre distance : celle du silence. Une chape de brume recouvre à mesure les choses, nourrie par un dialogue déchiré avec l'homme qui se tient au loin sans jamais s'effacer vraiment. Le personnage féminin se voit abandonné à la confusion de questions jamais refermées, qui l'envahissent et l'emprisonnent lentement. L'obscurité de l'incompréhension se tisse.
Depuis l'archipel des Canaries, ce roman raconte la vie de trois familles de classes sociales différentes profondément marquées par l'histoire de l'Espagne et des dictatures européennes depuis le début du XXe siècle.
Le roman s'ouvre sur la description d'une journée banale de l'été 2015 à La Laguna et le retour de Rosa dans la résidence des Bernadotte qui a perdu sa magnificence d'antan. Rosa est en quête de ses origines, sans toutefois très bien savoir de quoi. Elle pense le trouver dans une maison de retraite de la ville, l'Asilo, dont Julio, son grand-père maternel, est le portier. Courrier pendant la guerre civile, emprisonné par les fascistes, il a réussi à s'enfuir et est revenu sur l'île après la tempête franquiste. En s'appuyant sur l'histoire familiale, bourgeoise du côté des Bernadotte et prolétaire du côté maternel, la romancière remonte le cours de l'histoire du XXe siècle européen, avec ses dictatures, ses ruptures, ses grands espoirs et ses petites victoires.
La construction originale du roman nous permet de remonter dans le temps, génération après génération, et de comprendre les origines des problèmes de l'actualité.
L'Absolu est la saga sur six générations d'une famille de génies voués corps et âme aux pouvoirs révolutionnaires de l'art, de la science et de la politique. En son coeur se trouve le pianiste et compositeur russe Alexandre Scriabine (1872-1915), inventeur de «l'accord mystique» et auteur de la symphonie inachevée Mystère.Les exploits de la famille que Guebel lui invente avaient cependant commencé bien avant lui:son libertin d'arrière-grand-père, Frantisek, conçoit une forme de musique totalement inédite; son grand-père, Andreï, accompagne Napoléon en Égypte et annote un célèbre ouvrage dont Lénine se sert ensuite pour préparer la révolution d'Octobre; son père, Esaü, fonde une société utopique anarchiste. Quant aux autres descendants, les aléas de l'histoire les ballotteront jusqu'en Argentine:le frère jumeau de Scriabine est un pianiste virtuose mais méconnu; sa fille vivra pour rédiger la chronique de ses ancêtres; enfin, le dernier rejeton de la lignée construira une machine à remonter le temps.Vaste et drolatique traversée des avant-gardes et des utopies du siècle passé, L'Absolu est un roman russe aux accents baroques et à l'humour juif, une épopée à la grâce cervantine et à la verve rabelaisienne - tout cela à la fois.
Avec ce récit documentaire, Cyrille Martinez se penche sur un des sports les plus pratiqués en France:la course à pied. Lui-même runner précoce, ancien pigiste du Provençal et homme de livres, son approche n'en est que plus originale et ludique, émouvante autant que sociologique. Le marathon de Jean-Claude tient ensemble divers points de vue:celui du coach décrivant les étapes d'un entraînement, celui du médecin conscient des risques psychophysiologiques, celui du chroniqueur sportif tenant en haleine son public, celui de l'anthropologue décrivant un rite populaire loin du jogging urbain, et enfin celui de l'amateur averti partageant le ressenti de ses personnages. En quinze chapitres, l'auteur réinvente sa façon de raconter des exploits éphémères et des champions sans qualités, pour mieux les faire entrer en littérature.
Ce 29 juillet ressemble à une journée ordinaire dans la vie de Cathal. À peine le sent-on troublé, dans son bureau de Dublin baigné de soleil, alors qu'il s'acquitte distraitement de ses tâches de fonctionnaire, puis dans le bus qui le ramène chez lui, où son attention est fugitivement attirée par un parfum familier.
Dans sa maison du comté de Wicklow, l'immobilité et le silence lui paraissent singuliers ce soir-là. S'affalant dans son canapé, il se laisse happer par un documentaire sur Lady Diana, fasciné par les images de son mariage, alors qu'il ne s'était jamais intéressé à la famille royale.
Au gré de dissonances subtilement notées par Claire Keegan dans le comportement de son personnage, le lecteur comprend peu à peu que cette journée va se révéler tout sauf ordinaire.
Parallèlement à la soirée de Cathal, le récit narre sa rencontre avec Sabine, deux ans auparavant, et l'importance que cette jeune femme franco-britannique, travaillant elle aussi à Dublin, a peu à peu prise dans son existence.
Misogynie est un véritable tour de force : voici une nouvelle parvenant à suggérer ce qui n'arrive pas à l'homme dont elle brosse le portrait avec une précision quasi entomologique.
Février 1932. Jacques-Marie Bauer, libraire spécialisé en ouvrages de bibliophilie, s'embarque à Marseille sur le Georges Philippar, un paquebot flambant neuf en route vers le Japon. Nouant des liens avec les autres passagers - le commandant Pressagny et sa petite-fille, l'assureur Hercule Martin, le pianiste russe Sokolowski, ou encore la séduisante Anaïs Modet-Delacourt -, il demeure mystérieux sur le motif de son voyage. Lorsque entrent en scène des Allemands, des camps ennemis se forment au sein de cette petite société cosmopolite:l'ascension d'Hitler divise l'assemblée. Aux sombres rumeurs du monde fait écho, sur le bateau, une suite d'avaries techniques inquiétantes...À travers l'histoire épique et dramatique de cette croisière pendant laquelle le grand reporter Albert Londres trouva la mort, c'est le naufrage de l'Europe que Pierre Assouline retrace en un tableau saisissant.
Dans un village perché en haut des Pyrénées, on conserve la mémoire des drames familiaux, des persécutions guidées par l'ignorance, des exécutions sommaires de la guerre civile. Mais rien, jamais, ne vient altérer la profonde beauté du lieu, terre propice à l'imagination, à la poésie, aux histoires transmises de génération en génération.
Chaque voix raconte : d'abord les nuages et l'éclair qui foudroya Domènec, le paysan poète. Puis Dolceta, qui ne peut s'empêcher de rire lorsqu'elle se rappelle avoir été pendue pour sorcellerie. Sió, qui dut s'occuper seule de ses deux enfants. Puis les trompettes de la mort qui annoncent l'immuabilité du cycle de la vie. Le chevreuil, l'ours, la femme amoureuse, l'homme blessé par balle, et les autres.
Dans ce lieu hors du temps, amitiés, mariages, deuils, naissances s'entrelacent au fil des saisons.
Ode à la puissance de la nature, Je chante et la montagne danse mêle les légendes et le folklore catalans aux histoires bien réelles de ceux qui habitent ce lieu protégé par ses montagnes. Aussi limpide que poétique, la langue d'Irene Solà est un doux murmure qui enveloppe, transporte et résonne longtemps.
Hiver 1959-1960, dans une petite ville de l'État de New York. Ruben Blum est historien, fils de parents (névrosés et excentriques) d'origine russo-ukrainienne, gendre de beaux-parents (plus névrosés et excentriques encore) d'origine germanique, et père d'une jeune fille qui a hérité de cette folie familiale. Il enseigne à l'Université de Corbin où il est le seul professeur de confession juive, ce qui fait de lui un sujet de curiosité, de conversation et, par de sombres raccourcis, la personne idéale pour évaluer la candidature d'un spécialiste de l'Inquisition, juif lui aussi, qui postule à la faculté : Ben-Zion Nétanyahou.
Ce dernier est attendu chez les Blum pour un cocktail de bienvenue avant ses entretiens, mais lorsque sa voiture s'arrête devant la maison, quatre autres personnes apparaissent à ses côtés - Ben-Zion a fait le voyage avec sa femme et ses trois garçons, l'aîné s'appelle Jonathan, le plus jeune Iddo, et entre les deux : Benjamin Nétanyahou, 10 ans. La soirée qui attend les Blum et les Nétanyahou restera dans les mémoires de tous les habitants de la ville, du directeur de l'université jusqu'au Shérif de Corbindale, de l'équipe locale de football jusqu'aux draps de la fille de Ruben...
Dans les pas de Philip Roth et de Saul Bellow, Joshua Cohen signe un très grand roman sur la société américaine, les familles dysfonctionnelles et l'identité juive. Celui que certains considèrent comme « le plus grand auteur américain vivant » (The Washington Post) nous plonge, avec ce pastiche de campus novel, dans un épisode invraisemblable de l'histoire personnelle des Nétanyahou. Et rien de tel que l'humour pour revisiter le passé, parfois embarrassant, des hommes de pouvoir.
Parmi les manuscrits de Louis-Ferdinand Céline récemment retrouvés figurait une liasse de deux cent cinquante feuillets révélant un roman dont l'action se situe dans les Flandres durant la Grande Guerre. Avec la transcription de ce manuscrit de premier jet, écrit quelque deux ans après la parution de Voyage au bout de la nuit (1932), une pièce capitale de l'oeuvre de l'écrivain est mise au jour. Car Céline, entre récit autobiographique et oeuvre d'imagination, y lève le voile sur l'expérience centrale de son existence : le traumatisme physique et moral du front, dans l'« abattoir international en folie ». On y suit la convalescence du brigadier Ferdinand depuis le moment où, gravement blessé, il reprend conscience sur le champ de bataille jusqu'à son départ pour Londres. À l'hôpital de Peurdu-sur-la-lys, objet de toutes les attentions d'une infirmière entreprenante, Ferdinand, s'étant lié d'amitié au souteneur Bébert, trompe la mort et s'affranchit du destin qui lui était jusqu'alors promis. Ce temps brutal de la désillusion et de la prise de conscience, que l'auteur n'avait jamais abordé sous la forme d'un récit littéraire autonome, apparaît ici dans sa lumière la plus crue. Vingt ans après 14, le passé, « toujours saoul d'oubli », prend des « petites mélodies en route qu'on lui demandait pas ». Mais il reste vivant, à jamais inoubliable, et Guerre en témoigne tout autant que la suite de l'oeuvre de Céline.
«Notre mère ressemble à une héroïne de bande dessinée, à Anna Magnani au cinéma, elle braille, ne capitule jamais, cloue le bec à tout le monde. Mariano et moi sommes dans le couloir qui conduit aux chambres, culottes courtes et mollets raides, et sans ciller nous fixons notre peur : ne pas être comme Antonia, ne jamais être à la hauteur, ne remporter aucune bataille.« Antonia, femme fière et têtue, s'occupe d'un mari handicapé et de quatre enfants. Pauvre et honnête, elle ne fait pas de compromis et croit au bien commun. Pourtant, elle inculque à sa fille le seul principe qui vaille : ne compter que sur ses propres capacités. Et sa fille apprend : à ne pas se plaindre, à lire des livres, à se défendre, toujours hors de propos, hors de la mode, hors du temps. Mais sa violence, tapie telle un serpent, ne cesse de grandir.
Nous sommes en l'an 2000, les grandes batailles politiques et civiques n'existent plus, seul compte le combat pour affirmer sa place dans le monde.
1917. William Moreland, ancien détrousseur de grands chemins, n'est plus que l'ombre de lui-même. Brisé par la mort de son grand amour, Mary Boulton - celle qu'on appelait autrefois « la Veuve » - et harassé par des années de cavale, il ressurgit à la frontière du Montana, prêt à tout sacrifier pour assurer l'avenir de son fils, Jack. Le jeune orphelin vit comme un animal en cage dans une lugubre demeure, sous la férule à la fois bienveillante et inflexible de Soeur Beatrice. Du haut de ses 12 ans, Jack n'a qu'un seul désir : tel son père, fuir à son tour, et trouver refuge dans la vieille cabane familiale tapie dans les bois. Au risque de déclencher une traque folle pour le retrouver.
Avec cette étonnante saga familiale, qui tient à la fois de la tragédie faulknérienne et de La Nuit du chasseur, Gil Adamson nous entraîne dans les paysages rudes et majestueux des Rocheuses, au coeur d'un grand Ouest américain bouleversé de fond en comble à l'aube du XXe siècle. Ce vaste roman aux accents westerns, porté par une prose flamboyante et par le souffle de l'aventure, met en scène des personnages inoubliables, animés par l'énergie du désespoir et de l'amour filial.
Dans un petit village abandonné de la «zone grise», coincé entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses, vivent deux laissés-pour-compte: Sergueïtch et Pachka. Désormais seuls habitants de ce no man's land, ces ennemis d'enfance sont obligés de coopérer pour ne pas sombrer, et cela malgré des points de vue divergents vis-à-vis du conflit. Aux conditions de vie rudimentaires s'ajoute la monotonie des journées d'hiver, animées, pour Sergueïtch, de rêves visionnaires et de souvenirs. Apiculteur dévoué, il croit au pouvoir bénéfique de ses abeilles qui autrefois attirait des clients venus de loin pour dormir sur ses ruches lors de séances d'«apithe´rapie». Le printemps venu, Sergueïtch décide de leur chercher un endroit plus calme. Ayant chargé ses six ruches sur la remorque de sa vieille Tchetviorka, le voilà qui part a` l'aventure. Mais même au milieu des douces prairies fleuries de l'Ukraine de l'ouest et du silence des montagnes de Crimée, l'oeil de Moscou reste grand ouvert...
Les républicains marchent sans prédécesseurs ; ils marchent sans rien savoir de ce qui se tient au bout du chemin ; ils marchent en posant un pied puis un autre, et, entre chacun de leurs pas, des armées se dressent pour que le monde reste ce qu'il est.
Marie de Quatrebarbes s'est inspirée, pour ce premier roman, de la vie du célèbre historien d'art Aby Warburg (1866 - 1929), issu d'une riche famille de banquiers juifs. Warburg devint spécialiste de la Renaissance, s'est passionné pour la photographie, les Indiens Hopis, a constitué une invraisemblable bibliothèque de plus de cinquante mille volumes, mais sombra lentement, confronté au désastre du monde, dans l'univers de la folie.
En s'appuyant, entre autres documents, sur le dossier clinique du patient Warburg, Aby raconte la période d'effondrement psychique qu'a traversée l'historien aux lendemains de la Première guerre mondiale, et son internement forcé en Allemagne puis à la clinique Bellevue, en Suisse, de 1921 à 1924. Le roman s'intéresse à l'expérience de la crise psychique, qui cristallise un moment décisif de la pensée de Warburg. Marie de Quatrebarbes crée un « Warburg-personnage de fiction » évoluant dans le décor de Bellevue, véritable chambre d'échos de la folie du monde. Ludwig Binswanger y met en oeuvre les techniques psychanalytiques de son confrère et ami Sigmund Freud. Hans Prinzhorn publie pour la première fois des dessins d'aliénés. Bellevue, dans le roman, est non seulement l'espace clos où Warburg est tenu apparemment à distance du monde, mais aussi la cabine du projectionniste à partir de laquelle se rêve l'époque. Le roman tente de résoudre l'énigme qui entoure la maladie et la guérison de Warburg, et de restituer son effroi devant l'énigme de l'existence, dont sa passion pour l'art et les images est un effort de conjuration.
Aby peut être lu comme une enquête fiction sur l'imaginaire de la crise, de toutes les crises, et ce qu'elles produisent sur une existence et sur une oeuvre.
Aby a reçu le Fonds de dotation Vendredi soir, qui récompense 6 jeunes écrivains et artistes.
En quelques pages, à la première personne, Annie Ernaux raconte une relation vécue avec un homme de trente ans de moins qu'elle. Une expérience qui la fit redevenir, l'espace de plusieurs mois, la «fille scandaleuse» de sa jeunesse. Un voyage dans le temps qui lui permit de franchir une étape décisive dans son écriture.Ce texte est une clé pour lire l'oeuvre d'Annie Ernaux - son rapport au temps et à l'écriture.
Dans un village à la lisière de la civilisation, Michaël, fils d'une veuve, clôt son enfance par un exploit. Tous pensent alors que s'ouvre à lui un destin à remuer le monde. Mais la nature, l'amour et l'amitié bouleversent la destinée de ce jeune berger. Sceptique face aux promesses du progrès technique, Ernst Wiechert (1887-1950) n'a pas pour autant succombé aux vents mauvais de son temps. À rebours du ressentiment et du culte de la force, il cueille les humbles dans les lueurs douces de sa frappante écriture. Le Roman d'un berger dispense en d'intenses mélodies une leçon intemporelle  :  mieux vaut chérir le monde que de le conquérir. Ému par la sagesse fougueuse du Roman d'un berger et par ses élans dignes de Cormac McCarthy, Frank Bouysse signe ici une préface qui fait entendre la note vibrante de cette noce en l'honneur des vaincus et du vivant.
Si nous pouvons sentir, connaître et étudier notre corps, l'âme en revanche se refuse aux définitions. Que recouvre-t-elle précisément ? Est-elle présente tout au long de notre existence, ou se révèle-t-elle seulement à certains moments ?
Telles sont les questions que se posent les personnages qui peuplent ce livre, à des instants à la fois exceptionnels et quotidiens : un médecin légiste s'interrogeant sur des traces visibles, une épouse esseulée qui se découvre des propriétés physiques étonnantes, un jeune homme qui se fond dans un paysage bien-aimé. En un subtil jeu d'échos, ces points déposés à la lisière entre la vie et la mort tracent une esquisse surprenante et délicate du passage dans l'au-delà.
Dans ce livre hors du commun nimbé d'une lumière apaisante, Ludmila Oulitskaïa fait scintiller des éclats de vie qui dessinent un atlas de l'âme.
Un matin, Iréna découvre ses voisins juifs alignés devant l'entrée de leur magasin. Un gendarme les tient en joue : ordre des Allemands. Le lendemain, ils sont agenouillés, brutalisés, avant d'être assassinés. Leur magasin est pillé. Dans ce village ukrainien, la catastrophe est en marche, et elle provoque chez la jeune paysanne un sursaut. L'effroi de ne pas avoir pu secourir ses voisins se double de celui que lui inspire son mari, un brute qui la maltraite. Il faut partir.
Commence alors une longue errance aux accents prophétiques. De village en village, Iréna proclame que le Christ était juif, et que lever la main sur ses descendants est un crime inexpiable. Menacée par les hommes et protégée par les femmes - paysannes, aubergistes ou prostituées -, Iréna accomplira son destin jusqu'au bout.
« L'Histoire est un cauchemar dont je cherche à m'éveiller », a écrit James Joyce. Dans ce dernier roman publié de son vivant, Aharon Appelfeld relève le défi : La Stupeur plonge ses racines dans ce qu'il y a de plus archaïque en l'homme - la soif de détruire et le besoin de réparer.
Cette édition « Quarto » invite le lecteur à une traversée de l'oeuvre magistrale d'Amos Oz, depuis ses premiers textes jusqu'à son grand-oeuvre, Judas.Ont été principalement retenus des textes romanesques (nouvelles et romans : "Refaire le monde", "Le Roi de Norvège", Mon Michael, La Boîte noire, Une panthère dans la cave, Seule la mer, Une histoire d'amour et des ténèbres, Judas). Si l'oeuvre d'Amos Oz est indissociable de son autobiographie, elle ne saurait être dissociée du contexte historique et politique qui l'a vue naître. Ainsi, la troisième partie du volume propose plusieurs essais de l'auteur - conscience intellectuelle et fervent défenseur de la paix au Moyen Orient - dans lesquels il expose une réflexion géopolitique, nourrie d'analyses historiques, d'interprétations bibliques et d'anecdotes personnelles, pour livrer son « testament » politique : Chers fanatiques et Rien n'est encore joué. Éclairée par les voix de Nicholas de Lange, de Fania Oz-Salzberger et par les archives de l'auteur compilées pour le Vie & oeuvre par Ilan Bar-David, cette édition propose de lire l'oeuvre d'un grand écrivain qui, à travers ses personnages hantés, nous offre un regard sur le monde, sur son monde, l'oeuvre d'un homme attaché à une terre qu'il aimait, et pour laquelle, entre les pleurs et les drames, il espérait la paix et la justice.Lauréat de nombreux prix et distinctions à travers le monde, pressenti à plusieurs reprises pour le prix Nobel, Amos Oz (1939-2018) est l'auteur d'une oeuvre majeure, captivante et exigeante, profondément émouvante, entre lumière et ténèbres. Tout en évitant la confession, il dote la fiction d'allusions autobiographiques et transforme l'autobiographie en fiction, mélange les genres littéraires et encourage le lecteur à trouver son propre chemin dans le dédale de ses histoires. Homme du débat public et essayiste, il a très tôt mis en garde ses concitoyens contre l'impérialisme naissant, devenant ainsi une figure influente du mouvement de la paix en Israël et le partisan d'une solution visant à assurer l'existence des deux États.
«Une expérience n'est pas plus facile parce qu'elle est partagée.» 2025, une mystérieuse maladie, baptisée le "Fléau", se répand dans le monde entier. Elle semble ne toucher que les hommes, et très vite, les fils, les maris et les pères meurent.
Tandis qu'une moitié du monde s'écroule, des femmes s'élèvent et réagissent, de l'Écosse à Singapour, de la Russie aux États-Unis. Le Dr. MacLean qui reste en première ligne des soins aux patients ; Catherine, une historienne déterminée à retracer les histoires humaines derrière le "Fléau" ; ou encore Dawn, analyste du renseignement, chargée d'aider le gouvernement à forger une nouvelle société : chacune tente à sa manière d'agir face aux conséquences dévastatrices de la maladie, et de trouver un nouvel équilibre.
À la fois épique et intime, La Fin des Hommes est un premier roman électrisant qui interroge sur les espoirs et les valeurs de l'humanité.
En 1939, Jun est étudiant au Conservatoire de Paris. Mais le conflit sino-japonais le contraint à rentrer au Japon. En quittant la France, il laisse derrière lui son grand amour, sa «reine de coeur», la jeune Anna. L'épreuve de la guerre sera d'une violence monstrueuse.Des années plus tard, Mizuné, une jeune altiste parisienne, découvre un roman qui lui rappelle étrangement le parcours de ses grands-parents, Jun et Anna, qu'elle n'a jamais connus. Bouleversée par la guerre et la folie des hommes, leur histoire d'amour, si intimement liée à la musique, pourrait bien trouver un prolongement inattendu.Le passé récent du Japon et les atrocités commises au nom de la grandeur nationale, la musique vécue comme ce que l'humanité porte en elle de meilleur, la transmission du passé malgré les silences familiaux, l'amour de la langue française:dans ce roman à la fois émouvant et captivant, Akira Mizubayashi continue d'explorer les thèmes qui lui sont chers.
Ce livre inclassable retrace la jeunesse de M., personnage énigmatique dont nous suivons les aventures depuis sa naissance en 1929 dans une petite ville bavaroise jusqu'à son séjour à Paris dans les années 1950. À mi-chemin entre des Mémoires personnels et une fresque de l'Allemagne de la première moitié du XX? siècle, ce récit richement illustré dessine non sans humour un portrait du jeune artiste en formation et de son pays:s'y mêlent et s'y entrechoquent l'environnement familial et les premières amours, la passion pour l'écrit et l'intérêt pour les médias, la montée du nazisme et la violence de la guerre.Complément rétrospectif de Tumulte, Un bouquet d'anecdotes est un saisissant collage de la mémoire servi par une plume vive et un regard amusé, qui jette une nouvelle lumière sur l'une des plus grandes plumes allemandes contemporaines.
Jean-Philippe Toussaint nous offre un texte profond sur la création littéraire : à travers le récit de son périple d'écrivain. Il mêle exploration psychologique et réflexions à portée universelle, et nous confie sa vision de l'écriture, entre recherche, persévérance et jaillissements.
Un livre d'une beauté stupéfiante, jalonné de documents personnels inédits.
« Pour écrire, il faut sept yeux, un oeil sur le mot, un oeil sur la phrase, un oeil sur le paragraphe, un oeil sur la partie, un oeil sur la construction, un oeil sur l'intrigue - et un oeil derrière la tête, pour surveiller que personne n'entre dans le bureau où on est en train d'écrire. » Jean-Philippe Toussaint est né à Bruxelles en 1957. Il est écrivain, cinéaste et photographe. Il est l'auteur de dix-huit livres publiés aux Éditions de Minuit. Il a obtenu le prix Médicis en 2005 pour Fuir et le prix Décembre en 2009 pour La Vérité sur Marie. Ses romans sont traduits dans plus de vingt langues. Il a réalisé quatre longs métrages pour le cinéma et a présenté des expositions de photos dans le monde entier. En 2012, il a conçu pour le musée du Louvre l'exposition LIVRE/LOUVRE.
Ce titre fait partie de la collection SECRETS D'ÉCRITURE, consacrée à l'art d'écrire L'ambition est de rassembler dans une collection référente les plus grands auteurs et autrices de la littérature contemporaine francophone et de dévoiler la fabrique de la création littéraire dans toute sa richesse. Récit intime retraçant le parcours de l'auteur, depuis la naissance de l'écriture jusqu'au succès, chaque livre, signé des plus grandes plumes d'aujourd'hui, est écrit et se lit comme un roman - preuve que l'aventure de l'écriture est aussi captivante que la fiction !
Si chaque récit raconte la page blanche, les doutes et le travail exigeant, il témoigne avant tout du plaisir à devenir et à être écrivain. On trouvera au fil des chapitres des illustrations, des passages en écriture manuscrite, des brouillons, des croquis représentant l'auteur au travail : ces documents personnels, souvent inédits, donnent à chaque ouvrage l'allure et la vitalité d'un carnet de création. « Secrets d'écriture », c'est la promesse d'un voyage littéraire, une plongée au coeur du mystère de la création littéraire et des trésors de conseils au lecteur.