Rome, fi n des années 1960. Leo Gazzarra, milanais d'origine, est depuis quelques années installé dans la capitale. Il vit de petits boulots pour des revues et des journaux. Viscéralement inadapté, dans un monde où il ne parvient pas à trouver sa place, il se laisse aller à des journées qui se ressemblent et à des nuits souvent alcoolisées. Leo n'en veut à personne et ne revendique rien. Le soir de ses trente ans, il rencontre Arianna, une jeune femme exubérante à la fois fragile et séductrice. Sûre de sa beauté mais incapable d'exprimer ses véritables sentiments, Arianna est évanescente. Elle apparaît et disparaît, bouleversant le quotidien mélancolique d'un homme qu'elle aurait peut-être pu sauver de sa dérive existentielle.Dans ce premier roman, paru pour la première fois en Italie en 1973, Gianfranco Calligarich évoque les cercles intellectuels et mondains de l'époque tout en dressant le portrait d'un homme qui cherche un sens à sa vie. Une histoire d'amour et de solitude, récit d'un renoncement tranquille, qui nous plonge dans une Rome solaire, magnétique.
Dernier de la famille dans un village de montagne grison, Chasper hérite de la vieille demeure familiale, ainsi que des lourdes dettes laissées par son père. Il devra les rembourser, s'il veut conserver la maison à laquelle il est viscéralement attaché. Mais Lemm, l'influent bistrotier du village, est décidé à s'emparer de la maison dont il pressent la grande valeur. La vallée alpine devient alors un huis-clos dans lequel se déploie ce roman de l'inéluctable : La Vieille Maison sublime la lutte d'un individu contre des forces qui le dépassent.
La maison de la rue Santo Domingo à Santiago du Chili, cachée derrière ses trois citronniers, a accueilli plusieurs générations de la famille des Lonsonier. Arrivé des coteaux du Jura avec un pied de vigne dans une poche et quelques francs dans l'autre, le patriarche y a pris racine à la fin du XIXe siècle. Son fils Lazare, de retour de l'enfer des tranchées, l'habitera avec son épouse Thérèse, et construira dans leur jardin la plus belle des volières andines. C'est là que naîtront les rêves d'envol de leur fille Margot, pionnière de l'aviation, et qu'elle s'unira à un étrange soldat surgi du passé pour donner naissance à Ilario Da, le révolutionnaire.
«D'une certaine façon, la distance n'était plus la question, où qu'elle vive à la surface de la Terre, elle ne pourrait échapper au rayonnement du passé, aux conséquences de ses actes.»Née sur une petite île bretonne, Liv Maria grandit au milieu des livres. À dix-sept ans, elle est envoyée à Berlin où, le temps d'un été, elle fait une rencontre qui bouleversera le cours de son existence. Éprise de liberté, elle deviendra tour à tour une amoureuse, une aventurière, une libraire, une mère, et connaîtra mille vies. Mais laquelle est véritablement la sienne?Julia Kerninon brosse le portrait éblouissant d'une femme qui, malgré un secret inavouable, cherchera sans cesse à réécrire son histoire.
Il ne reste presque plus rien à La Bassée : un bourg et quelques hameaux, dont celui qu'occupent Bergogne, sa femme Marion et leur fille Ida, ainsi qu'une voisine, Christine, une artiste installée ici depuis des années.
On s'active, on se prépare pour l'anniversaire de Marion, dont on va fêter les quarante ans. Mais alors que la fête se prépare, des inconnus rôdent autour de la maison.
C'est un été en Normandie. Le narrateur est encore dans cet état de l'enfance où tout se vit intensément. Un jour, il rencontre un autre garçon sur la plage, Baptiste. Se noue entre eux une amitié d'autant plus forte qu'elle se fonde sur un déséquilibre : Baptiste a des parents parfaits, habite dans une maison parfaite. Sa famille est l'image d'un bonheur que le narrateur cherche partout, mais qui se refuse à lui. Flanqué d'une grand-mère à l'accent prononcé et d'une tante « monstrueuse », notre narrateur rêve, imagine, se raconte des histoires, tente de surpasser la honte sociale et familiale qui le saisit face à son nouvel ami. Il entre dans une zone trouble où le sentiment d'appartenance est ambigu : vers où va, finalement, sa loyauté ?
«Très vite, tous se demanderaient sans se l'avouer comment on avait pu jusqu'alors vivre sans André, son babillage, ses rires, sa vitalité tendre et sa douceur. Il avait été dans la maison comme une chanson vive, en dépit des ragots et de ce trou que creusait dans sa vie l'absence d'un père.».
André grandit heureux dans la famille de sa tante, auprès de ses cousines. Mais au fond de lui reste tapie la douleur d'être le fils d'un père inconnu et d'une mère distante. Alors qu'André est sur le point de se marier, sa mère lui livre un nom...Dans la France rurale du KKe siècle, l'Histoire du fils est aussi celle de trois générations qui se débattent avec le poids des silences familiaux.
«Et ceci, mes chers concitoyens, nous ramène une dernière, toute dernière fois, à mes erreurs:oui, j'ai graissé des pattes, fait de fausses promesses, et probablement un tas d'enfants illégitimes, j'ai menti et j'ai trompé, j'ai été mauvais. En résumé, les amis, j'ai été l'un d'entre vous!»Que nous diraient les défunts de Paulstadt s'ils pouvaient s'exprimer une dernière fois? Il suffit de tendre l'oreille pour le savoir. Car dans le cimetière de ce petit village autrichien, leurs voix bruissent. D'anecdotes en confidences, la communauté reprend vie sous nos yeux:le maire, l'institutrice, le curé disparu dans l'incendie de l'église... Au fil de cette chronique tendre et pleine d'humour, c'est le portrait d'une humanité incroyablement attachante qui se dessine.
Edith Bruck a treize ans lorsqu'elle est déportée à Auschwitz au printemps 1944. Elle survit à l'horreur des camps. Livrée à elle-même, la jeune femme expérimente l'errance des survivants car la fin de la guerre n'apporte en aucun cas la restitution du monde d'avant. Pour Edith Bruck, la solution s'impose : la quête de soi passera par l'écriture, fougueuse et vitale. Un récit d'une rare intensité considéré comme une oeuvre de combat, plus que jamais nécessaire.
D'origine hongroise, Edith Bruck est née en 1931. Son oeuvre narrative, autobiographique et poétique, devenue incontournable, est traversée par l'expérience de la Shoah. Accueilli comme un chef d'oeuvre et primé en Italie, LePain perdu est disponible aux Éditions du sous-sol.
«C'est l'innocence du hasard qui donne à une rencontre son caractère fatal et stupéfiant.»Deux amis de jeunesse se recroisent lors d'un mariage:Jean, employé au tri postal et passionné de philosophie, et Paula, jeune bourgeoise mariée. Ils entament une liaison qui réveille en eux un merveilleux sentiment d'être au monde. Mais cela suffira-t-il à leur bonheur, comme ils semblent prêts à le croire?Entre humour et gravité, une passion dont le secret réside autant dans la fièvre érotique des amants que dans leur quête d'existence.
« Il n'y avait pas de mots assez souples et multicolores. Les couleurs de cette nuit blanche ont réveillé en moi une palette d'espérance, bien plus que tous les amants du monde. L'hiver me sembla chaque jour plus doux, plus lumineux, plus riche en apprentissages. » Lassée par un quotidien aliénant, Anouk quitte son appartement de Montréal pour une cabane abandonnée dans la région du Kamouraska, là où naissent les bélugas. « Encabanée » au milieu de l'hiver, elle apprend peu à peu les gestes pour subsister en pleine nature. La vie en autarcie à -40 °C est une aventure de tous les instants, un pari fou, un voyage intérieur aussi. Anouk se redécouvre. Mais sa solitude sera bientôt troublée par une rencontre inattendue...
Quelque part en France, une campagne modeste, un peu défigurée. Au fond d'une vallée, à quelques kilomètres d'un village, des hangars recouverts de tôles mangées par la rouille, une ferme où tout serait à reconstruire. Autour, des champs d'orties.Nora et Simon vivent là avec leurs deux enfants. Ce n'est au départ ni un choix ni un rêve. Ils gagnent leur vie avec une plante que tout le monde arrache. L'ambiance est gaie, plutôt. On se serre les coudes. On est loin du bon vieux temps, loin des exploitations à grande échelle, loin de l'agriculture bio et raisonnée. C'est la débrouille.Et puis, un jour, arrive une jeune fille avec son sac à dos. Frederica. Fred fait du woofing. Contre le gîte et le couvert, elle offre ses bras.Le Palais des Orties est un roman d'amour et de métamorphoses, le récit d'une passion brûlante.
Paris, fin du XIXe siècle. Lorsque John Sargent le peint en 1881, Samuel Pozzi est alors LE médecin à la mode. Pionnier de la chirurgie et de la gynécologie, il est particulièrement apprécié des dames de la bonne société, dont beaucoup, comme Sarah Bernhardt, sont aussi ses maîtresses.À travers sa vie privée, pas toujours heureuse, et sa vie professionnelle, exceptionnellement brillante, c'est toute une peinture de la Belle Époque qui s'anime sous nos yeux. Mais derrière l'image classique de paix et de plaisirs s'en cache une autre, plus sombre:celle d'une période minée par l'instabilité politique, les crimes et les scandales.
«Le monde déborde de rêves qui jamais n'adviennent, ils s'évaporent et vont se poser telles des gouttes de rosée sur la voûte céleste et la nuit les change en étoiles.»Dans un petit village des fjords de l'Ouest, les étés sont courts. Les habitants se croisent au bureau de poste, à la coopérative agricole, lors des bals. Chacun participe à cette ronde de rêves et de désirs qui forment la vie. Mais leur quotidien bien ordonné se dérègle parfois:le retour d'un ancien amant qu'on croyait parti pour toujours, l'attraction des astres ou un chignon de cheveux roux - il suffit de peu pour faire basculer un destin...
C'est l'histoire d'un père qui élève seul ses deux fils. Une histoire d'amour.
Les années passent, et les enfants grandissent. Ils décident de ce qui est important pour eux, et la façon dont ils envisagent leur avenir. Et pourtant, ce ne sont encore que des gosses.
C'est une histoire de famille et de convictions, de choix et de sentiments ébranlés, une plongée dans le coeur de trois êtres.
Un livre fulgurant, où l'auteur dénoue avec une sensibilité et une finesse extrêmes le fil des destinées d'hommes en devenir.
Detroit : le vacarme des usines, le son Motown sur lequel on chaloupe, les choeurs d'une communauté que l'on sacrifie sur l'autel du capitalisme... C'est aux bruits de cette ville que Judith Perrignon offre un écho dans ce roman choral fort et bouleversant.
«Moi je pense que le public vient surtout pour voir si ça fonctionne. Jusqu'où on tient. On peut dire qu'on veut du rêve mais en vrai, c'est la faille qu'on espère. En voir chez les autres, ça rassure.»À Vladivostok, dans un cirque déserté, l'un des meilleurs trios de barre russe au monde prépare un numéro exceptionnel:quatre triples sauts périlleux d'affilée. Nathalie, leur costumière, les observe s'entraîner inlassablement. Mais à mesure que la lumière du jour pâlit, la tension monte. Chacun doit lutter contre ses peurs pour bâtir la confiance nécessaire en l'autre, car à la moindre erreur, la chute peut s'avérer fatale.
« Les Argonautes propose rien de moins qu'une nouvelle théorie de l'amour pour le xxie siècle ».
Les Inrockuptibles.
Ce livre raconte une histoire d'amour. Deux êtres se rencontrent et tombent éperdument amoureux. Leur amour grandit, leurs deux corps se transforment, et avec leurs mutations d'autres grandes questions résonnent : qu'est-ce que la maternité ? Comment se construit le genre ? Comment vivre et penser la marge en construisant une famille ? À la lisière de l'essai et de l'autofiction, Les Argonautes déploie une réflexion intime qui résonne. Révolutionnaire.
Poétesse, essayiste et critique d'art américaine, Maggie Nelson s'est affranchie du carcan des genres littéraires établis. Mêlant avec brio écriture autobiographique et théorie critique, elle a fait de ses questionnements sur la famille, le genre, la violence sexuelle et la philosophie des sujets de prédilection. Elle est notamment l'autrice de Bleuets et Une partie rouge parus aux Éditions du sous-sol.
Libraire à Acapulco au Mexique, Lydia mène une vie calme avec son mari journaliste Sebastián et leur famille, malgré les tensions causées dans la ville par les puissants cartels de la drogue. Jusqu'au jour où Sebastián, s'apprêtant à révéler dans la presse l'identité du chef du principal cartel, apprend à Lydia que celui-ci n'est autre que Javier, un client érudit avec qui elle s'est liée dans sa librairie... La parution de son article, quelques jours plus tard, bouleverse leur destin à tous.
Contrainte de prendre la fuite avec Luca, son fils de huit ans, Lydia se sait suivie par les hommes de Javier. Tous deux vont alors rejoindre le flot de migrants en provenance du sud du continent, en route vers les États-Unis, devront voyager clandestinement à bord de la redoutable Bestia, le train qui fonce vers le Nord, seront dépouillés par des policiers corrompus, et menacés par les tueurs du cartel...
Porté par une écriture électrique, American Dirt raconte le quotidien de ces femmes et de ces hommes qui ont pour seul bagage une farouche volonté d'avancer vers la frontière.
Benjamin Grossmann veut croire qu'il a réussi, qu'il appartient au monde de ceux auxquels rien ne peut arriver, lui qui compte parmi les dirigeants de BeCurrent, une de ces plateformes américaines qui diffusent des séries à des millions d'abonnés. L'imprévu fait pourtant irruption un soir, banalement : son téléphone disparaît dans un bar-tabac de Belleville, au moment où un gamin en survêt le bouscule. Une poursuite s'engage, suivie d'une altercation. Tout pourrait s'arrêter là, mais, le lendemain, une jeune policière assène des coups de pied au corps inanimé du gamin : une vidéo prise à la dérobée par une lycéenne enflamme les réseaux sociaux.
Personne n'en sortira indemne. Ni Benjamin Grossmann, en prise avec une culpabilité grandissante, ni la voleuse d'images, ni la jeune flic, ni les jeunes des cités voisines, ni le prédicateur médiatique. Tous percutés par des logiques fatales : confrontations identitaires, escalades sur les réseaux sociaux et violences émeutières.
Marseille. Son Vieux-Port, ses calanques, son accent qui chante et son quartier du Panier.
Stress y est né, y a grandi, y a fait les 400 coups. Son surnom, c'est Nordine qui le lui a donné. Il y avait aussi Ichem, Kassim, Djamel et Ange. Tous venus d'ailleurs, d'Algérie, des Comores ou du Toulon des voyous.
Ses amis d'enfance sont toujours là, pour la plupart du bon côté de la rampe. Mais entre les ados qui se sentaient pousser des ailes dans les années 90 et les hommes d'aujourd'hui, il y a un monde, un monde perdu. La bande qui traînait ses vieilles baskets sur les pavés biscornus n'est plus la même. Les pauvres ont été expulsés du Panier, les bobos rénovent les taudis et les touristes adorent arpenter ses rues tortueuses. Un peu artiste, un peu loser, Stress rêve, lui, d'y tourner un film...
«Patience, mes filles! Munyal! Telle est la seule valeur du mariage et de la vie.» Au nord du Cameroun, au sein des riches familles peules et musulmanes, la patience est la vertu cardinale enseignée aux futures épouses. Malheur à celle qui osera contredire la volonté d'Allah! Entre les murs des concessions, où règnent rivalité polygame et violences conjugales, la société camerounaise condamne ces femmes au silence.Mais c'est aussi là que les destins s'entrelacent. Ramla, arrachée à son premier amour; Safira, confrontée à l'arrivée d'une deuxième épouse; Hindou, mariée de force à son cousin:chacune rêve de s'affranchir de sa condition. Jusqu'où iront-elles pour se libérer?
Quatre anciens camarades de lycée désormais trentenaires sont par hasard réunis à New Canaan, la petite ville de l'Ohio où ils ont grandi. Bill Ashcraft, toxicomane, ancien activiste humanitaire, doit y livrer un mystérieux paquet. Stacey Moore va rencontrer la mère de son ex-petite amie disparue et espère aussi régler ses comptes avec son frère, qui n'a jamais accepté son homosexualité. Dan Eaton, vétéran de la guerre d'Irak, est venu retrouver son ancien amour. Tina Ross, elle, veut se venger d'un garçon qui continue de hanter son esprit. Tous incarnent cette jeunesse meurtrie et désabusée qui, depuis les attentats du 11 Septembre, n'a connu que la guerre, la récession, la montée du populisme et l'échec du rêve américain.
"- Le chinook, c'est un vent qu'on a là-haut et qui vient des montagnes. Ils disent qu'il ne souffle qu'en hiver. On peut alors passer facilement de -25° à 10° ou 15° au-dessus de 0 en une heure ou deux. Il fait fondre toute la neige, les routes sont complètement inondées.
Mais quand il a fini de souffler, les vieilles températures reviennent et tout recommence à geler. Quand même, les gens l'adorent. C'est comme un souffle d'été au milieu de l'hiver." En toile de fond de ces nouvelles qui parlent d'amour, de solitude et de fidélité, le chinook surgit parfois pour balayer le Montana. Avec toute sa tendresse et sa sensibilité, Pete Fromm montre comme personne combien des gens "ordinaires" sont dans leur fragilité bien plus grands qu'il n'y paraît.