Pour célébrer les 50 ans des éditions Folio, nous vous proposerons régulièrement une sélection de titres qui nous paraissent incontournables. Pour les vacances, la librairie Le Square accompagne cet anniversaire avec sa sélection spéciale "coup de coeur"
Lorsque dans la nuit du 13 février 1967, Max Delius prend en stop Onno Quist sur la route d'Amsterdam, il ne sait pas que cette rencontre changera le cours de son existence. En apparence, tout sépare les deux hommes : l'un est astronome, coureur de jupons extraverti et jouisseur, l'autre spécialiste de langues anciennes indéchiffrables, plutôt timide et solitaire. Et tandis que Max est orphelin d'une mère juive déportée et d'un père collaborateur, Onno vient d'une grande famille de notables calvinistes. L'un sort tout juste du lit d'une de ses maîtresses, l'autre s'est échappé d'une pesante réunion de famille. Max et Onno deviennent pourtant inséparables.Cette amitié est le fil conducteur d'un roman inclassable qui parvient à nous entraîner aussi bien dans un chassé-croisé amoureux sur fond de congrès révolutionnaire à Cuba, que dans les obsessions d'un adolescent surdoué, convaincu de pouvoir retrouver les Tables de la Loi. Mais Mulisch nous plonge également dans le passé trouble de la collaboration, décrit les arcanes de la politique et du pouvoir et met en scène avec un rare talent les jeux de l'amour et du sexe.
On connaît le célèbre apologue chinois : Tchouang-tseu rêve qu'il est papillon, mais n'est-ce point le papillon qui rêve qu'il est Tchouang-tseu ? De même dans ce roman, est-ce le duc d'Auge qui rêve qu'il est Cidrolin ou Cidrolin qui rêve qu'il est le duc d'Auge ?
«Même si je risque de découvrir qu'aimer et être aimé, c'est trop en demander, je me contenterai soit de l'un, soit de l'autre, mais chez nous ce n'est ni l'un ni l'autre, nous le savons tous les deux, alors à quoi bon insister».
Hemda Horowitch vit ses derniers jours. Ses souvenirs s'imposent à sa conscience : un père trop exigeant, un mariage sans amour, cette difficulté à aimer équitablement ses deux enfants, Avner et Dina. Ces derniers se rendent à son chevet à l'hôpital de Jérusalem et essaieront de sauver, chacun à leur manière, ce qui reste de leurs vies. Dans une langue puissante, Zeruya Shalev évoque la colère, le ressentiment et la peur qui construisent les familles autant que l'amour et le bonheur d'être ensemble.
Scandale aux États-Unis : le gouverneur Packer, candidat à la présidentielle, a été agressé en public par une femme : Faye Andresen- Anderson. Les médias s'emparent de son histoire et la surnomment Calamity Packer. Samuel Anderson, professeur d'anglais à l'Université de Chicago, reconnaît alors à la télévision sa mère, qui l'a abandonné à l'âge de onze ans. Et voilà que l'éditeur de Samuel, qui lui avait versé une avance rondelette pour un roman qu'il n'a jamais écrit, menace de le poursuivre en justice. En désespoir de cause, le jeune homme lui propose un livre révélation sur cette mère dont il ne sait presque rien et se lance ainsi dans la reconstitution minutieuse de sa vie, qui dévoilera bien des surprises.
Des émeutes de Chicago en 1968 au New York post-11-Septembre en passant par la Norvège des années quarante et le Midwest des années soixante, Nathan Hill s'empare de l'Amérique d'aujourd'hui et de ses démons et compose avec beaucoup d'humour une fresque aussi ambitieuse que captivante.
Côté famille, maman s'est tirée une fois de plus en m'abandonnant les mômes, et le Petit s'est mis à rêver d'ogres Noël.Côté coeur, tante Julia a été séduite par ma nature de bouc (de bouc émissaire).Côté boulot, la première bombe a explosé au rayon des jouets, cinq minutes après mon passage. La deuxième, quinze jours plus tard, au rayon des pulls, sous mes yeux. Comme j'étais là aussi pour l'explosion de la troisième, ils m'ont tous soupçonné.Pourquoi moi?Je dois avoir un don...
«Notre espèce est-elle folle? Les preuves n'en manquent pas.» Ainsi pense Mr. Sammler, rescapé de l'Holocauste. Dans le New York décomplexé des années soixante, cet intellectuel d'un autre temps observe avec stupéfaction l'hédonisme ambiant. Et les promesses d'un avenir radieux lui semblent au contraire mener à plus de souffrance et de folie. Constat amer sur nos sociétés de consommation, La planète de Mr. Sammler est aussi un récit d'apprentissage, celui d'un vieil homme qui devra apprendre à compatir.
A la veille de la Seconde Guerre mondiale, Felix Kersten est spécialisé dans les massages thérapeutiques. Parmi sa clientèle huppée figurent les grands d'Europe. Pris entre les principes qui constituent les fondements de sa profession et se convictions, le docteur Kersten consent à examiner Himmler, le puissant chef de la Gestapo. Affligé d'intolérables douleurs d'estomac, celui-ci en fait bientôt son médecin personnel. C'est le début d'une étonnante lutte, Felix Kersten utilisant la confiance du fanatique bourreau pour arracher des milliers de victimes à l'enfer.
Joseph Kessel nous raconte l'incroyable histoire du docteur Kersten et lève le voile sur un épisode méconnu du XXe siècle.
Michael Owen, un jeune homme dépressif et agoraphobe, a été chargé par la vieille Tabitha Winshaw d'écrire la chronique de cette illustre famille. Cette dynastie se taille en effet la part du lion dans tous les domaines de la vie publique de l'Angleterre des années quatre-vingt. Voici Hilary Winshaw, journaliste à succès, qui manipule l'opinion publique ; son cousin Mark, qui vend des armes à Saddam Hussein, tandis que l'oncle Henry, lui, affiche son amitié pour Mrs Thatcher et se livre à de subtils jeux de pouvoir au sein du gouvernement... Et si la tante Tabitha disait vrai ? Si les tragédies familiales jamais élucidées étaient en fait des crimes maquillés ? Michael Owen va découvrir des vices et des méfaits d'une ampleur insoupçonnée. Par une nuit d'orage, alors que tous sont réunis au vieux manoir de Winshaw Towers, la vérité éclatera... Révolté, poignant, et d'une irrésistible drôlerie, Testament à l'anglaise est un véritable tour de force littéraire, à la fois roman policier et cinglante satire politique de l'establishment, le tout orchestré avec une précision et une virtuosité diaboliques.
De temps à autre, il est bon qu'un poète, que n'effraie pas l'air raréfié des cimes, ose s'élever au-dessus du vulgaire pour, dans un souffle épique, exalter notre aujourd'hui. Car ne nous y trompons pas : ces courageux jeunes gens qui, au plus fort de la guerre, ont tout tenté (en vain, hélas !) pour éviter l'enfer algérien à un jeune militaire qui criait grâce, ce sont les vrais successeurs d'Ajax et d'Achille, d'Hercule et de Télémaque, des Argonautes, des Trois Mousquetaires et même du Capitaine Nemo, de Saint-Exupéry, de Teilhard de Chardin...
Quant aux lecteurs que les vertus de l'épopée laissent insensibles, ils trouveront dans ce petit livre suffisamment de digressions et de parenthèses pour y glaner leur plaisir, et en particulier une recette de riz aux olives qui devrait satisfaire les plus difficiles.
Ce premier roman singulier commence avec la mort d'un mammouth à l'ère glaciaire et finit par une burlesque chasse au porc lors d'un enterrement dans le Midwest d'aujourd'hui. Entre-temps, on aura assisté à deux inondations, à quatorze bagarres, à trois incendies criminels, à une émeute dans une mairie, à une tornade dévastatrice et à l'invasion de méthodistes déchaînés ; on aura suivi la révolte d'une équipe d'éboueurs et vu comment un match de basket se transforme en cataclysme.
Tout se passe dans la petite ville de Baker, sinistre bourgade du Midwest ravagée par l'inceste, l'alcoolisme, la violence aveugle, le racisme et la bigoterie. Au centre des événements, John Kaltenbrunner, un enfant du pays, en butte à toutes les vexations, animé par une juste rancoeur. Comment John se vengera-t-il de la communauté qui l'a exclu ? Jusqu'où des années de désespoir silencieux peuvent-elles conduire un être en apparence raisonnable ?
Dans un style flamboyant, Le seigneur des porcheries retrace l'histoire de cette vengeance, telle qu'elle est contée, après la mort de John, par un des « humiliés et offensés » qu'il défendait.
«Alors comment se fait-il que tout le monde tombe amoureux partout, à tout bout de champ?
- Jeune homme, dit Freud en marquant un temps d'arrêt, on n'a pas besoin de comprendre l'eau pour y plonger tête la première.» En 1937, Franz débarque à Vienne chez Otto Tresniek, un buraliste unijambiste. Au tabac Tresniek, où se mêlent classes populaires et bourgeoisie juive, il fera l'apprentissage de la vie. Conseillé par Otto et un vieux docteur malade, fidèle client du tabac du nom de Sigmund Freud, Franz tente de séduire Anezka, une artiste de cabaret dont il est tombé amoureux.
L'humour viennois d'Otto Tresniek et de Freud est la politesse du désespoir dans une société déboussolée où ils ne trouvent plus leur place. Pas plus que leur protégé, qui tentera pourtant, fidèle à leur enseignement, de nager à contre-courant.
«- Toute la côte de Verneresse s'effondre. Tout le dessus de Sourdie s'effondre. Tout le flanc de Chènerilles. La terre est comme du lard. Les forêts se replient dans la terre. L'eau fume le long des rochers. Les pierres coulent comme des fontaines. Il a essayé de détourner la boue. Elle a renversé la grange. Il a essayé de sauver quelque chose. La maison était comme une barrique sur un bassin ; elle dansait et il semblait qu'elle tournait, elle s'enfonçait, elle remontait, je lui disais : Non, n'y allez plus. Mais il sauvait le sien. Il était devenu quelque chose, Antoine. Il peut être fier !»
Rome, 2010. En rentrant chez elle, Ilaria trouve sur le pas de sa porte un jeune Ethiopien. Il dit être à la recherche de son grand-père, Attilio Profeti, qui n'est autre que le père de la jeune femme. Quels secrets le patriarche de la famille Profeti cache-t-il ? Troublée, Ilaria décide d'enquêter. Derrière le passé officiel de son père - deux mariages, quatre enfants et une réussite sociale éclatante -, elle découvre bientôt le parcours sombre et fascinant d'un homme sans scrupule.
A mesure que le voile se lève sur la jeunesse d'Attilio apparaît tout un pan occulté de l'histoire italienne : la colonisation de l'Ethiopie sous Mussolini, dont les traces bouleversantes subsistent encore dans l'Italie contemporaine.
Trois amis deviennent dissidents par amour pour la littérature : Ilya, Sania et Micha font connaissance à l'école où ils sont les souffre-douleur d'autres camarades, plus grands ou plus forts. Car Ilya est laid et pauvre ; Sania un musicien fragile ; quant à Micha, il est juif...
Le soutien de leur professeur de lettres est essentiel pour les trois amis, en cette Union Soviétique qui vient de vivre la mort de Staline et où chacun doit se positionner par rapport au pouvoir. Ilya documente ces années mouvementées en prenant des photos, tandis que Micha se rapproche du samizdat. Et lorsque Micha est dénoncé et déporté dans un camp, c'est Sania qui se charge de s'occuper de sa femme et de son enfant.
Dans une vaste fresque qui plonge le lecteur au milieu de la tragédie soviétique, Ludmila Oulitskaïa sait tirer le meilleur profit de son immense talent de conteuse pour évoquer aussi bien la grandeur des hommes mus par le courage, les idéaux et l'amour, que les horreurs de la lâcheté, de la trahison et de la violence politique. Un magnifique roman dans la grande tradition russe.
« Le meilleur moyen d'éradiquer la mère parfaite, c'est de glandouiller », nous dit Amandine Dhée. « Le terme est important car il n'appelle à aucune espèce de réalisation, il est l'ennemi du mot concilier.
Car si faire voeu d'inutilité est déjà courageux dans notre société, pour une mère, c'est la subversion absolue. » Si vous croyiez que la grossesse était une affaire privée, il n'en est rien. Une femme enceinte acquiert un statut tout particulier dans la société, qui la rend à la fois respectable et à surveiller. Avec une écriture incisive et débordante d'ironie, Amandine Dhée aborde la maternité à partir de son expérience, évoquant ses paradoxes notamment entre ses principes féministes et la vie quotidienne qui la tiraillent, et ses crues réalités si bien tues pour ne laisser qu'une image proprette et miraculeuse de la naissance dans l'imaginaire collectif et surtout masculin.
Une jeune femme du Sud qui, comme les oies - nirliit en langue inuite -, fait souvent le voyage jusqu'à Salluit, parle à Eva, son amie du Nord, disparue dans les fjords. Il a tant de morts ici, le Nord est dur et la missionnaire aventurière se demande « comment on fait pour guérir son coeur ». Elle s'active, dans l'espoir de lutter contre les addictions, la violence et la délinquance, s'occupe des enfants qui peuplent ses journées, donne une voix aux petites filles inuites et raconte aussi à Eva ce qu'il advient de son fils Elijah. La jeune Québécoise refuse de faire comme les autres blancs, qui ont abandonné en pensant que les Inuits se réduisent à un peuple sauvage. Mais est-elle si différente d'eux ? Ce premier roman est un récit d'amour et d'amitié beau et rude comme la toundra. Nirliit partage la « beauté en forme de coup de poing dans le ventre » qu'exhale le Nord.
Signé Ajar, ce roman reçut le prix Goncourt en 1975. Histoire d'amour d'un petit garçon arabe pour une très vieille femme juive:Momo se débat contre les six étages que Madame Rosa ne veut plus monter et contre la vie parce que «ça ne pardonne pas» et parce qu'il n'est «pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur». Le petit garçon l'aidera à se cacher dans son «trou juif», elle n'ira pas mourir à l'hôpital et pourra ainsi bénéficier du droit sacré «des peuples à disposer d'eux-mêmes» qui n'est pas respecté par l'Ordre des médecins. Il lui tiendra compagnie jusqu'à ce qu'elle meure et même au-delà de la mort.
Une bande de garçons de six à douze ans se trouve jetée par un naufrage sur une île déserte motagneuse, où poussent des arbres tropicaux et gîtent des animaux sauvages. L'aventure apparaît d'abord aux enfants comme de merveilleuses vacances. On peut se nourrir de fruits, se baigner, jouer à Robinson.
Mais il faut s'organiser. Suivant les meilleures traditions des collèges anglais, on élit un chef. C'est Ralph, qui s'entoure de Porcinet, « l'intellectuel » un peu ridicule, et de Simon.
Mais bientôt un rival de Ralph se porte à la tête d'une bande rivale, et la bagarre entre les deux bandes devient rapidement si grave que Simon et Porcinet sont tués. Ralph échappe de justesse, sauvé par l'arrivée des adultes.
Ce roman remarquable a un sens allégorique qu'il n'est pas difficile de comprendre : c'est l'aventure des sociétés humaines qui est tragiquement mise en scène par les enfants. Mais l'oeuvre vaut avant tout par la description de leur comportement et par l'atmosphère de joie, de mystère et d'effroi qui la baigne.
Un jour de juin eut lieu en Angleterre la révolte des animaux. Les cochons dirigent le nouveau régime. Boule-de-Neige et Napoléon, cochons en chef, affichent un règlement : « Tout ce qui marche sur deux pieds est un ennemi. Tout ce qui marche sur quatre pattes, ou possède des ailes, est un ami. Nul animal ne portera de vêtements. Nul animal ne dormira dans un lit. Nul animal ne boira d'alcool. Nul animal ne tuera un autre animal. Tous les animaux sont égaux. » Le temps passe. La pluie efface les commandements. L'âne, un cynique, arrive encore à déchiffrer : « Tous les animaux sont égaux, mais certains animaux sont plus égaux que d'autres. »
Ce livre n'est pas un roman. Ici, nulle place pour l'imagination. La zone d'une grande ville, des baraques, le terrain vague, les cris, les coups, la crasse, l'alcool, la sexualité, la brutalité et l'ignorance, la perversité, les jeux cruels des enfants désoeuvrés, tout est vrai. Vrai, aussi, le personnage du maître d'école, cherchant à leur donner le goût et l'ambition de la dignité humaine. «Je n'ignore point, dit l'auteur, que ces pages n'ont de valeur qu'en vertu de l'émotion qui, si toutefois j'y réussis, doit sourdre de cette succession de scènes, de faits, tous réels que j'ai dépeints.» Salué comme une révélation en 1952, Requiem des innocents est le premier livre de Louis Calaferte. Il garde aujourd'hui toute sa virulence et demeure un des grands cris de révolte contre la misère et l'injustice du monde moderne.
Ce récit, écrit à la première personne, raconte la lente maladie du père de l'auteur âgé de quatre-vingt-six ans, sa lutte obstinée pour vaincre la tumeur au cerveau qui finira par l'emporter. Dans ce combat contre le drame de la vieillesse, le fils guide et assiste le père jusqu'à s'identifier à lui.Patrimoine est une histoire vraie (comme le précise le sous-titre) dont Herman, le père, plus encore que le fils, est le barde. Une histoire cruelle et émouvante, que l'intégrité d'Herman, son refus de l'héroïque et de l'édifiant préservent pourtant de la complaisance et du sentimentalisme. Un récit qui proclame l'infinie complexité et la permanence de la vie, la nécessité de se souvenir, de ne rien oublier, car «être vivant, c'est être fait de mémoire. Si un homme n'est pas fait de mémoire, il n'est fait de rien». Une élégie d'horreur et de compassion, mais aussi d'amour.
«Les barrages de la mère dans la plaine, c'était le grand malheur et la grande rigolade à la fois, ça dépendait des jours. C'était la grande rigolade du grand malheur. C'était terrible et c'était marrant. Ça dépendait de quel côté on se plaçait, du côté de la mer qui les avait fichus en l'air, ces barrages, d'un seul coup d'un seul, du côté des crabes qui en avaient fait des passoires, ou au contraire, du côté de ceux qui avaient mis six mois à les construire dans l'oubli total des méfaits pourtant certains de la mer et des crabes. Ce qui était étonnant c'était qu'ils avaient été deux cents à oublier ça en se mettant au travail.»
Thierry Metz, manoeuvre mais aussi écrivain et poète, a consacré ses heures de liberté à l'écriture. En 1990, pendant six mois, alors qu'il travaillait à la réhabilitation d'une usine, il a consigné sa vie quotidienne au coeur de ce Journal d'un manoeuvre, d'une poésie brute, splendide, émouvante.