La rafle dite du "Vel d'Hiv" est l'un des événements les plus tragiques survenus en France sous l'Occupation. En moins de deux jours, les 16 et 17 juillet 1942, 12 884 femmes, hommes et enfants, répartis entre Drancy (près de 4 900) et le Vel d'Hiv (8 000), ont été arrêtés par la police parisienne à la suite d'un arrangement criminel entre les autorités allemandes et le gouvernement de Vichy. Seule une petite centaine de ces victimes survivra à l'enfer des camps nazis.
Cette opération emblématique et monstrueuse demeure pourtant relativement méconnue. L'arrière-plan administratif et la logistique policière de la grande rafle n'ont été que peu étudiés, et jamais dans le détail. Légendes (tel le nom de code « opération Vent Printanier ») et inexactitudes (sur le nombre de personnes arrêtées ou celui des effectifs policiers) sont répétées de livre en livre. Et l'on ignore que jamais Vichy ne livra plus de juifs français à l'occupant que le 16 juillet 1942 !
D'où l'ambition, dans cet ouvrage, d'une histoire à la fois incarnée et globale de la rafle du Vel d'Hiv. Une histoire incarnée, autrement dit au plus près des individus, persécutés comme persécuteurs, de leur état d'esprit, de leur vécu quotidien, de leurs marges de décision. Mais aussi une histoire globale, soucieuse de restituer la multiplicité des points de vue, des destinées, et attentive au contexte de la politique nazie et de la collaboration d'État.
Une recherche largement inédite, la plus riche et variée possible, de la consultation de centaines de témoignages à une exploitation inédite des « fichiers juifs » de la Préfecture de police de Paris. Mais la partie la plus importante de l'enquête a consisté à rechercher des « paroles » de policiers : 4 000 dossiers d'épuration des agents de la préfecture de police ont été dépouillés. Parmi eux, plus de 150 abordent la grande rafle et ses suites. Outre les justifications de policiers, ces dossiers contiennent des paroles de victimes, des témoignages (souvent accablants) de concierges, et surtout des copies de rapports d'arrestation, totalement inédits.
Fruit de plusieurs années de recherche menées par l'auteur, où les archives de la police et de l'administration auront été méticuleusement fouillées, La Rafle du Vel d'Hiv apporte une lumière nouvelle sur l'un des événements les plus terribles et les plus difficiles à appréhender de notre histoire contemporaine.
Juillet 1942. Des milliers de juifs parisiens sont arrêtés lors de la « grande rafle ». Parmi eux, plus de 3500 enfants âgés de deux à seize ans. Le calvaire qui commence au Vel d'Hiv, les emmènera dans les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande, après quoi, séparés de leurs familles, ils seront déportés en Allemagne.
Pour retracer cet épisode tragique Eric Conan a rouvert toutes les archives, rassemblé les témoignages de fonctionnaires, d'habitants des deux localités, ainsi que des rares survivants. Son récit, délibérément minutieux et sobre, nous place devant l'insoutenable. Un document remarquable qui rend loeoubli impossible.
« Chaque mot est irréfutable. Il noyé devant la détresse, la fouille, les vols, les coups, les humiliations, la folie des mères abandonnant des bébés, le silence de la populationoe »
Anne-Marie Casteret, L'Evénement du jeudi.
« Un livre terrible. Mais il faut prendre le risque de le lire. »
Anne-Marie Casteret, L'Evénement du jeudi.
Le 16 juillet 1942, à l'aube, débute à Paris une vaste opération policière, baptisée « Vent printanier ». Voulue par les autorités allemandes, elle mobilise près de 9 000 hommes des forces du gouvernement de Vichy. Ce jour-là et le lendemain, 12 884 juifs sont arrêtés, dont 4 051 enfants.
Tandis que les célibataires et les couples sans enfants sont directement conduits au camp d'internement de Drancy, les familles, soit plus de 7 000 personnes, sont détenues au Vélodrome d'Hiver. Elles y demeurent plusieurs jours, dans des conditions épouvantables : entassées sur les gradins, dans une chaleur insupportable, presque sans eau, ni vivres. Jusqu'à leur internement à Pithiviers et à Beaune-la-Rolande, avant d'être déportées vers les camps de concentration d'Allemagne et de Pologne.
En 1967, Cabu dessine la rafle du Vel d'Hiv à partir du livre événement de Claude Lévy et Paul Tillard. Une série inédite depuis cinquante ans.
Claude Lévy et Paul Tillard, tous deux résistants et anciens déportés, publient La Grande Rafle du Vel d'Hiv', 16 juillet 1942 (Robert Laffont, 1967). Cet ouvrage, qui rassemble documents et témoignages, pointe le rôle de la police française et du gouvernement de Vichy dans la déportation des juifs, et provoque une onde de choc (ce livre a été réédité en Texto, 2020) Le magazine Candide décide d'en publier les bonnes feuilles et fait appel à un jeune dessinateur de 29 ans, Jean Cabut, dit Cabu, pour les illustrer. Cabu est profondément bouleversé par ce qu'il lit : il consacre 16 grandes planches au déroulement de la rafle et dessine les décors, les scènes, les visages, sans rien laisser au hasard. « Toute son âme est là pour raconter cette tragédie » (Véronique Cabut) À l'occasion des 80 ans de la rafle du Vel d'Hiv, Véronique Cabut, son épouse, et Laurent Joly, historien spécialiste de l'Occupation, proposent de redécouvrir ces dessins jamais publiés depuis leur parution dans la presse. Cet ouvrage est aussi un hommage à un dessinateur génial et populaire qui fut l'une des douze victimes de l'attentat djihadiste du 7 janvier 2015 contre la rédaction de Charlie Hebdo.
16-17 juillet 1942, 7 000 policiers français raflent 13 152 Juifs : hommes, femmes et enfants (plus de 4 000). Ils sont enfermés au Vélodrome d'hivers ou à Drancy, avant d'être déportés.
La grande rafle des 16 et 17 juillet 1942 (dite rafle du Vél' d'Hiv) n'a été ni la première ni la dernière de ces opérations raciales conduites par la police française. Ce fut néanmoins la plus importante, la plus emblématique de ces actions répressives. Il y a d'abord le nombre des personnes arrêtées (13 152) ; le fait aussi que, pour la première fois, des femmes et des enfants étaient concernés.
Pourtant, du 14?mai 1941 à la fin du printemps 1944, les rafles ont été nombreuses, sans pour autant laisser le même souvenir. Cette opération, entièrement conduite par la police française, laisse une trace indélébile, car elle fut surtout la démonstration du pouvoir de nuisance d'un corps de fonctionnaires ayant perdu tous ses repères.
L'analyse de ce sombre épisode a pour fonction d'alerter les citoyens d'un pays libre sur les dérives d'un pouvoir fort.
Une romancière rencontre sa voisine. Celle-ci veut lui parler de Charlotte Delbo. Peu à peu, elle livre le récit de sa propre vie. Elle : Jenny, fille de Juifs polonais assassinés pendant la Seconde Guerre mondiale. À travers les humiliations, le deuil, mais aussi l'amitié et les combats, se dessine le portrait d'une enfant devenue une femme libre et rebelle, qui n'a jamais perdu le goût de la vie.
Avril 1942, Hélène Berr débute l'écriture de son journal. Elle y décrit, avec une pudeur et une sensibilité extrêmes, son quotidien de jeune juive parisienne : cours à la Sorbonne, lectures et promenades, amours naissantes. Le port de l'étoile jaune, l'application des lois antijuives, la peur des rafles envahissent brutalement sa vie. Jusqu'à son arrestation, en mars 1944. La lucidité et le talent littéraire d'Hélène Berr font de ce témoignage un document exceptionnel.
13 000 Juifs ont été arrêtés puis internés les 16 et 17 juillet 1942 lors de la rafle du Vel' d'Hiv. Longtemps, on a cru qu'il ne restait de ces journées qu'une seule et unique photo, quelques documents administratifs, et de trop rares témoignages. Récemment, au Mémorial de la Shoah, Karen Taieb, responsable des archives, a découvert une poignée de lettres écrites dans l'enceinte même du Vélodrome d'Hiver et sorties clandestinement. Tous les auteurs de ces lettres ont été déportés. Parmi eux, seule une femme es t revenue.
Réunies ici pour la première fois , reproduites en fac-similé et retranscrites, ces lettres nous plongent de façon saisissante dans la réalité de cet épisode tragique.