Dex, moine de thé, parcourt Panga sur son chariot- vélo, allant de communauté en communauté. Iel écoute les tracas quotidiens de chacun - frustration au travail, fatigue extrême après une naissance, peine de coeur - et prépare l'infusion parfaite pour souffler. Être là pour l'autre et le réconforter, voilà son rôle.
Sa vie est bonne mais ne lui convient plus, car une idée s'est imposée : iel ne peut vivre sans entendre le chant des grillons. La solution s'impose de tout plaquer pour réaliser ce rêve et de partir explorer les terres sauvages.
Un soir que Dex a trouvé un endroit pour se poser, un inconnu le surprend - à plusieurs titres : il s'agit d'Omphale Tachetée Splendide, robot de son état.
Voilà des siècles, les robots de Panga ont accédé à la conscience et lâché leurs outils ; voilà des siècles, ils sont partis ensemble dans la forêt, et nul ne les a jamais revus ; voilà des siècles qu'ils se sont fondus dans les mythes de l'humanité.
Omphale est fasciné par Dex. Omphale est aisément fasciné par ce qu'il ne connaît pas. Mais il reprend contact avec l'humanité, comme les robots l'avaient promis lorsqu'ils se sont séparés de la civilisation. Il a une question à poser, et ne rejoindra les siens qu'une fois satisfait de la réponse. La question : « De quoi les gens ont-ils besoin ? » Mais la réponse dépend de la personne à qui on parle et de comment on pose la question.
Un voyage digne de Mad Max dans un monde post-apocalyptique, suivant l'errance d'un surhomme amnésique à travers un paysage dévasté par un effondrement aux accents bibliques. Un thriller post-apocalyptique mettant en scène un anti-héros luttant pour préserver son humanité dans un monde post-humain. Seconde parution dans la nouvelle collection « Rivages/imaginaire ». Brian Evenson est un auteur culte, précédemment publié dans la collection « Lot 49 » du Cherche Midi et en 10/18 (sept romans et recueils de nouvelles). Son univers mélange l'horreur, le roman noir, la science-fiction et la philosophie, dans un style minimaliste teinté d'humour noir. L'oeuvre de l'auteur a été récompensée par de nombreux prix, dont le Shirley Jackson Award et le World Fantasy Award.
Bienvenue en l'an 2454.
L'humanité connaît sur Terre un nouvel âge d'or, après un conflit ayant mis fin à la foi aux États-nations et aux religions. Aux moyens d'une censure précise, aux trésors de l'analyse statistiques et à l'abondance technologique, sept factions dirigent le monde.
Condamné à la servitude à vie pour un crime dont on ignore tout, Mycroft Canner est l'un des instruments de ce pouvoir. Lorsqu'on lui demande d'enquêter sur un vol étrange, il se retrouve bientôt sur la piste d'une conspiration à même d'ébranler la paix fragile. Mais Mycroft cache lui aussi ses secrets, telle cette menace qui a la forme improbable d'un garçonnet de treize ans aux pouvoir inimaginables. Comment ce monde utopique qui a banni Dieu pourra appréhender cet enfant capable d'authentiques miracles ?
Avec Trop semblable à l'éclair, premier volet de la tétralogie « Terra Ignota », Ada Palmer nous offre une oeuvre d'une ambition et d'une érudition folles, transposant la philosophie des Lumières dans un futur lointain et étranger. Un roman magistral et fascinant. Un classique instantané.
Zoé est lycéenne lorsque le mouvement social devient insurrectionnel. Elle assiste à une répression sanglante dans le bâtiment qu'elle occupe avec ses camarades.
Elle croit aux Quartiers libres qui se construisent dans la rage et le dégoût de cette violence d'État. Mais à force d'assassinats et de disparitions, la révolte est écrasée par le régime. Les forces révolutionnaires se morcellent alors que l'autoritarisme se renforce. Subtil béton n'est pas l'histoire de cette insurrection, mais de ce qui reste après la défaite, ce qui peut être reconstruit.
Deux années après la Dispersion, un collectif vit en clandestinité dans une maison en périphérie d'une grande ville portuaire. Pour certaines, c'est un choix :
Koma ou Faz trafiquent leur identité officielle et permettent au groupe d'acheter ce qu'elles ne peuvent créer ou réparer. Izem et ses enfants, déchu·e·s de leur nationalité, ou Alex et Pedro, condamné·e·s à cinq ans de prison, n'ont pas d'alternative.
Comment vivre et résister en clandestinité ?
Comment trouver l'énergie pour penser à demain après la déferlante répressive et les grands espoirs meurtris ?
Comment faire à nouveau confiance lorsqu'un mouvement, frémissement du passé insurrectionnel, semble se lever sur le port non loin ?
La clandestinité n'est pas la solution de tou·te·s. Zoé a commencé sa vie d'adulte en vivant cette répression, visitant régulièrement son meilleur ami, Vinyl, mutique depuis les événements traumatiques du lycée. Onik, elle, a quitté le mouvement squat pour une vie de précarité officielle, afin de ne pas abandonner sa mère et son frère. Les vies dans la légalité, surveillée en permanence, des drones à la géolocalisation, ne rencontrent pas les mêmes problèmes que celles dissimulées, mais n'en sont pas moins complexes.
Et puis, il y a Tor. La super-militante, celle qui fait le lien entre les clandestinités, qui amènent des gens vers la lutte, celle dont on tombe amoureuse, celle qui a des contacts à la préfecture. Celle qui n'a pas donné de nouvelles depuis tant de temps.
Dans un futur postapocalyptique indéterminé, quelques milliers de survivants ont établi une société dans un silo souterrain de 144 étages. Les règles de vie sont strictes. Pour avoir le droit de faire un enfant, les couples doivent s'inscrire à une loterie. Mais les tickets de naissance des uns ne sont redistribués qu'en fonction de la mort des autres.
Les citoyens qui enfreignent la loi sont envoyés en dehors du silo pour y trouver la mort au contact d'un air toxique. Ces condamnés doivent, avant de mourir, nettoyer à l'aide d'un chiffon de laine les capteurs qui retransmettent des images de mauvaise qualité du monde extérieur sur un grand écran, à l'intérieur du silo.
Ces images rappellent aux survivants que ce monde est assassin.
Mais certains commencent à penser que les dirigeants de cette société enfouie mentent sur ce qui se passe réellement dehors et doutent des raisons qui ont conduit ce monde à la ruine.
Lilith Lyapo se réveille d'un sommeil de plusieurs siècles après que la guerre nucléaire a dévasté la Terre, à bord du vaste vaisseau spatial des Oankali.
Créatures couvertes de tentacules et distinguées selon trois sexes, experts en manipulations génétiques, les Oankali ont sauvé les humains survivants d'une Terre mourante et ruinée. Ils ont guéri la planète, le cancer, et sont prêts à ramener Lilith et son peuple sur Terre.
En contrepartie, ils demandent aux humains d'accepter de concevoir un enfant des Oankali, qui survivent en mélangeant leur ADN avec celui d'autres espèces.
Les explorations génétiques menées sur Lilith évoquent celles sur l'afro-américaine Henrietta Lacks, dont les cellules cancéreuses prélevées à son insu furent utilisées dans des recherches biologiques. Mais Lilith finit par s'habituer à ces êtres aux technologies étranges et, pour aider les humains à regagner leur planète, prend leur parti...
Aventure de science-fiction et exploration philosophique, un roman précurseur, aussi ambitieux qu'époustouflant, qui soulève finalement la question de ce que signifie être humain.
Écrit en 1913, ce roman dépeint une planète terrassée par une guerre annonçant bien sûr le drame de 1914-1918 mais aussi le second conflit mondial. H. G. Wells est le premier à décrire une explosion atomique. Et il va encore plus loin en posant des questions qui sont aujourd'hui au coeur de notre actualité : consommation abusive d'énergie, destruction de la nature, mise en place d'un « nouvel ordre mondial » - expression qu'il est d'ailleurs le premier à employer. Wells pressent ainsi l'accélération de la mondialisation dont nous mesurons actuellement l'inquiétante puissance.
C'est donc une expérience unique que propose la réédition de ce texte : celle d'une lecture fascinante qui, grâce à l'imagination débridée, lucide et communicative de l'auteur, dessine les contours d'une catastrophe dont nous sommes aujourd'hui à la fois les acteurs et les victimes. Un tour de force littéraire.
Alors que le huitième congrès de futurologie sur le problème de l'explosion démographique de la planète vient de débuter au Hilton de Costaricana, le consul des États-Unis est enlevé. C'est le point de départ d'un soulèvement de population sans précédent auquel le gouvernement va répondre à grandes doses de supercarésine et de félicitol, de puissants psychotropes. Le Pr. Ijon Tichy, un futurologue, parvient alors à se retrancher dans les égouts avec certains de ses confrères. Le tout pour lui va maintenant être de ne pas sombrer dans l'illusion.
Mais après une tentative de sauvetage du groupe de réfugiés qui tourne mal, le professeur se réveille quarante ans plus tard, dans le New York de 2039, dans une société où la psychimie règne sur le monde, effaçant de la perception de la réalité toutes traces de l'effondrement des civilisations.
Satire spéculative hallucinante sur l'avenir de nos sociétés et notre rapport au réel, «Le Congrès de futurologie» compte parmi les chefs-d'oeuvre absolus de la science-fiction mondiale.
Bienvenue à Pala, une île où l'Orient et l'Occident s'embrassent, où tout est pour le mieux dans le plus juste, le plus sage, le plus pacifique environnement qui soit. Utopie ? Soit. Mais pour Will Farnaby, journaliste et heureux naufragé, le rêve est bien réel. Communion des hommes et de la nature, paradis artificiels, méditation, sagesse, liberté, respect des ressources et des individus... On la disait imaginaire: Pala s'ouvre à lui, bien réelle. Hélas, la perfection n'est pas appelée à durer. Cette enclave idéale, ce système autonome ne tarde pas à attirer les plus funestes convoitises. Le sultanat voisin - et, derrière lui, de féroces appétits internationaux - menace bientôt sa douce quiétude. A croire que ce que l'homme a fait de plus beau, l'homme peut le défaire. l'homme doit le défaire. Le meilleur des mondes, décidément, n'est pas pour demain...