- « Eh bien, raconte » fut l'émission la plus populaire - et la plus suivie - de la télévision. Elle battit tous les records d'écoute et, à la demande de milliers de téléspectateurs, TF1 en rediffuse régulièrement les meilleurs moments. « Eh bien, raconte » déclenche des cascades de rires dans tous les foyers. « Les grands moments de Eh bien, raconte » réunissent les meilleures histoires drôles de l'émission, ainsi que des centaines de mots d'auteurs, les anecdotes de nos meilleurs conteurs, etc. « Les grands moments de Eh bien, raconte » est un condensé d'humour, une "somme", un "must", pour tous ceux qui aiment raconter de bonnes histoires.
André Major a beaucoup contribué au développement de la littérature québécoise depuis le début des années 1960. Après s'être identifié à des groupes comme celui de Parti pris, revue dont il a été membre fondateur, il s'est rapproché d'écrivains qui appartiennent à des cercles différents, voire antagonistes. Passant outre aux divisions idéologiques, il a fréquenté des intellectuels de tous les milieux et de toutes les générations et collaboré à presque toutes les revues culturelles importantes de l'époque, de Liberté à Maintenant en passant par L'Action nationale et Les Écrits du Canada français. Il a aussi participé de façon étroite à la vie littéraire, non seulement par son oeuvre, mais aussi par les chroniques qu'il a publiées dans Le Petit Journal puis dans Le Devoir, par son travail de lecteur aux Éditions du Jour, par sa présence au sein du comité qui crée en 1977 l'Union des écrivains (UNEQ), par les premiers ateliers de création littéraire offerts dans les universités et plus encore par son métier de réalisateur à la radio.
À partir de sa retraite de Radio-Canada en 1997, l'écrivain connaît un second souffle. Tout en continuant de s'adonner à la fiction, André Major s'identifie de plus en plus à la forme intimiste du carnet et en fait son genre de prédilection. C'est l'écriture discontinue des carnets qui constitue sa manière véritable, le coeur de son oeuvre. Les entretiens proposés ici permettent de saisir en quelque sorte la continuité derrière une telle discontinuité. Ils donnent à entendre l'admirable constance de la voix d'un écrivain qui témoigne de son temps tout en refusant de s'aligner sur les effets de mode, d'un merveilleux accompagnateur des auteurs et des artistes depuis la Révolution tranquille et d'un esprit remarquablement libre. Ce témoin privilégié raconte son histoire, et à travers celle-ci, c'est plus d'un demi-siècle de l'histoire politique et intellectuelle du Québec qu'on redécouvre, en même temps que les étapes de l'élaboration d'une oeuvre de premier plan.
L'édition printanière de Lettres québécoises nous fait découvrir l'oeuvre de Louis Gauthier, auteur effacé et modeste qui, en quelques 45 ans, nous a livré dix livres : des premiers récits aux formes éclatées et à l'humour omniprésent jusqu'aux derniers carnets de voyage et d'errances, c'est une oeuvre rare, atypique, qui nous est donnée de découvrir. Dans un tout autre registre, la section « Dossier » par Jean-François Caron brosse un portrait de l'évolution du polar québécois depuis les dix dernières années. Parmi les critiques, le roman Les lignes du désir d'Emmanuel Kattan, Malphas, tomes 1 & 2 de Patrick Senécal et un recueil de nouvelles signé par Aude, auteur de L'enfant migrateur et décédée en octobre 2012 des suites d'un cancer du sang.
Le conflit opposant Dimedia à Renaud-Bray perdure depuis avril 2014. André Vanasse, directeur de Lettres québécoises, signe un éditorial où il détaille les faits des derniers mois et spécule sur les conséquences futures, pour le moins inquiétantes, de cette impasse sur le milieu littéraire québécois. En une, l'enseignant et chercheur en littérature Michel Biron est à l'honneur. Par le biais d'un portrait signé André Ricard et d'une entrevue menée par sa collègue Élisabeth Nardout-Lafarge, nous découvrons la carrière de ce critique et penseur hors du commun. Aussi dans ce numéro, un dossier « Littérature et technologie » qui s'interroge sur les modifications qu'apportent les nouvelles technologies au travail d'écrivain, transformant l'idée même que l'on se fait de la littérature.
Qu'une gerbe d'études, d'essais et de témoignages s'intitule « Présences de Gilles Marcotte » n'est que pure justice. L'auteur du Roman à l'imparfait et de La prose de Rimbaud, qui présentait son travail comme un accompagnement, qu'il se soit agi de suivre des jeunes chercheurs dans leur progression ou de faire équipage avec l'écriture d'un poème pour l'entendre au plus creux de son murmure, demeure présent pour nous. Ce numéro réunit des interventions qui mettent en valeur de multiples facettes du travail de Gilles Marcotte. On y lit des textes sur ses romans et ses nouvelles, sur ses essais et sa conception de la critique littéraire, sur son apport fondamental à la sociocritique, sur son approche de la poésie, sur son invention personnelle de Montréal, sur sa vision du XIXe siècle. À cela s'ajoutent des fragments libres qui évoquent de façon plus intime la personne et la pensée de celui qui répondait naguère en ces termes à une question sur l'avenir du vers en poésie : « Nous vivons de la mémoire du monde : tout a un avenir, tout peut avoir du sens. »
Ce numéro marque le centième anniversaire de naissance du poète, né le 13 juin 1912. Il propose des relectures qui éclairent des zones peu explorées jusqu'ici de l'oeuvre de Garneau ou abordent celle-ci en dialogue avec d'autres oeuvres, d'ici comme d'ailleurs, d'hier à aujourd'hui. Ces différents types d'« accompagnements », selon un terme bien garnélien, ouvrent l'oeuvre à des résonances nouvelles et la situent dans le contexte transnational de la littérature et de l'art. Les analyses portent sur l'ensemble de l'oeuvre de Garneau, de la poésie aux écrits intimes (journal, lettres) en passant par les oeuvres picturales et jusqu'aux traductions anglaises des poèmes. Ces diverses relectures ont en commun de chercher à situer le texte de Garneau dans un horizon élargi.
Texte-phare de la culture québécoise, Refus global demeure toujours aujourd'hui un geste d'éclat dont le sens est à déchiffrer. Moins commémorative que critique, cette livraison souligne le dynamisme du mouvement automatiste, manifeste tant dans ses relations au surréalisme, ses représentations et figures littéraires que dans l'exploration multidisciplinaire pratiquée par ses membres, ou, sur un autre plan, dans les relations ambivalentes, les tensions et dissensions qui avaient cours dans le groupe, moins homogène que son mythe ne l'a voulu. Des documents inédits des signataires du manifeste permettent de saisir sur le vif le bouillonnement des idées, l'urgence de l'action et le « ferment de liberté » qui se sont cristallisés dans l'automatisme.