Parhélie - pandemonium germanicum, veut redire la ville qui vit naître la première avant-garde littéraire allemande. Une ville, Strasbourg, qui serait « en arrière » de l'agglomération et de la mégalopole, dont les rues et les carrefours seraient autant de passes vers New York, Chicago, Bâle. Le Sturm und Drang naît à Strasbourg de la rencontre de Goethe, en 1770 - il a vingt ans - avec Hender et Jacob Lenz, l'auteur des Soldats et du Précepteur. Les Stürmer, critiques de l'Aufklärung et des Lumières, inventent la littérature allemande. Le romantisme d'Iéna lui donnera son concept. En 1830, Georg Büchner, contraint à l'exil à Strasbourg, lira le journal du pasteur Oberlin qui évoque la crise de « folie » de Lenz et il s'en servira pour écrire la « nouvelle » Lenz, une des oeuvres majeures de la littérature allemande.
La Décennie rouge raconte l'histoire de la dérive des soldats perdus d'une génération qui voulait changer le monde et que l'on a appelée en Allemagne le Protestgeneration. On date la naissance de la Rote Armee Fraktion (RAF), plus connue sous le nom de Groupe Baader-Meinhof ou Bande à Baader, au 1er mai 1970. Après le reflux de la révolte étudiante, Andreas Baader, Gudrun Esslin, Ulrike Meinhof et leurs camarades décident d'engager la lutte armée contre l'Etat et les structures autoritaires de la société libérale. Ils veulent instruire le procès des pères accusés d'être, sans exception, d'anciens nazis. La RAF affirme que l'heure est à la lutte armée dans les métropoles impérialistes et que ce n'est plus le prolétariat allemand embourgeoisé mais elle, désormais, qui est le sujet révolutionnaire. Aujourd'hui, ironie de l'histoire, la RAF est rapatriée dans le musée de l'histoire allemande.
1994, cinq ans après la chute du Mur de Berlin, quatre ans après la disparition de la RDA. Rudy W., historien spécialiste de l'empire romain, est invité à un colloque à Leipzig. Ce qui devait n'être que la calme séquence d'un colloque savant déraille presque immédiatement. Il apprend que son ex-femme, Clélia, avec laquelle il partage un passé d'activiste gauchiste, a disparu. Aurait-t-elle été enlevée par les anciens camarades du groupuscule terroriste auquel elle appartenait ? Et qui sont toutes ces personnes qui abordent Rudy pour lui parler du député Max Leroy, avec qui il a travaillé autrefois? Le politicien est impliqué dans une affaire de corruption à la suite du rachat d'une raffinerie de pétrole de l'ex-RDA. Il aurait omis de payer les rétro-commissions à d'anciens agents de la Stasi, aujourd'hui reconvertis en mafieux, qui avaient servi d'intermédiaires. Parmi ces personnages de l'ombre qui surgissent, Bettina, véritable femme fatale, enjôle Rudy tout en le menaçant. L'historien se trouve ainsi pris entre le présent immédiat, ses rencontres successives - largement alcoolisées - et des réminiscences du passé : la rencontre avec Clélia, militante d'extrême gauche à Milan, leur séjour à new York, son amitié avec un certain Dieter, à Paris, et enfin la séparation avec Clélia, qu'il ne parvient pas à oublier.
Histoire d'amour, de mort et de revenants, Bettina Eisner est avant tout un brillant roman noir, qui convoque habilement les codes et les clichés du genre pour les mêler au matériau historique. Un roman dans la veine du film « La vie des autres », qui avait su combiner suspense et dévoilement de certains pans peu avouables de l'histoire récente.
Nous sommes en 1994, cinq ans après la chute du Mur de Berlin, quatre ans après la disparition de la RDA. Rudy W., historien spécialiste de l'empire romain, est invité à un colloque à Leipzig pour parler du limes, cet autre « Mur » qui, pendant près de quatre siècles, a matérialisé la frontière entre l'empire romain et le monde barbare. Pour l'historien cependant, ce qui devait n'être que la calme séquence d'un colloque savant déraille presque immédiatement. Il apprend que son ex-femme, Clélia, avec laquelle il partage un passé d'activiste gauchiste, a disparu. Aurait-t-elle été enlevée par les anciens camarades du groupuscule terroriste auquel elle appartenait ? Et qui sont toutes ces personnes qui abordent Rudy pour lui parler du député Max Leroy, avec qui il a travaillé autrefois? Le politicien est impliqué dans une affaire de corruption à la suite du rachat d'une raffinerie de pétrole de l'ex-RDA. Parmi ces personnages de l'ombre qui surgissent, Bettina, véritable femme fatale, enjôle Rudy tout en le menaçant. L'historien se trouve ainsi pris entre le présent immédiat, ses rencontres successives et des réminiscences du passé.
« Quel est le coefficient de déformation tolérable du passé ? » Place des fêtes est l'histoire, réaliste et noire, souvent baroque, de deux frères - Louis et François - à la recherche de leur père, ancien officier de l'armée française, mystérieusement disparu plus de dix ans après la fin de la guerre d'Algérie. Une quête inachevée, inachevable, dans une France qui connait une des mutations les plus rapides et les plus profondes de son histoire.
Sans préjuger de ce qu'il en adviendra lors de sa création, le « geste » même du projets Lumières par sa quadruple signature réunissant le metteur en scène Georges Lavaudant, les auteurs Jean-Christophe Bailly et Michel Deutsch, et le chorégraphe Jean-François Duroure, par son mode d'écriture aussi singulier que pluriel, par ce qu'il vise et ce qu'il risque, s'avère, d'entrée de jeu, comme l'un des rendez-vous cruciaux de l'année qui s'annonce. Jean-Pierre Thibaudat, Libération, 01/01/1995 Collection « Détroits » fondée par Jean-Christophe Bailly, Michel Deutsch et Philippe Lacoue-Labarthe