Qu'a donc « voulu dire » l'artiste ? Qu'a-t-il recherché ? Cette question peut sembler dépassée ou naïve, comme si l'oeuvre se suffisait à elle-même.
Pour Alessandro Pignocchi, il est impossible de comprendre nos relations aux oeuvres d'art sans s'interroger sur les intentions de l'artiste. Les avancées récentes en sciences cognitives suggèrent en effet que chaque aspect de notre expérience d'une oeuvre est façonné par les intentions que nous attribuons, pour la plupart inconsciemment, à l'artiste. Nous percevons par exemple, à notre insu, de nombreuses propriétés des oeuvres d'art - les traits d'un dessin, certains aspects de la structure des films ou des phrases d'un roman - comme le fruit d'intentions et d'actions que nous aurions nous-mêmes pu produire.
Réflexion pluridisciplinaire, cet ouvrage revisite des thèmes classiques de la philosophie de l'art - le concept d'oeuvre, la place de l'auteur, du contexte, le rapport de l'oeuvre au temps, le statut du jugement artistique - et élabore une série d'outils de pensée visant à enrichir nos relations aux oeuvres d'art.
Au cours d'une conversation très libre, Alessandro Pignocchi, auteur de BD écologiste, invite Philippe Descola, professeur au Collège de France, à refaire le monde.
Si l'on veut enrayer la catastrophe écologique en cours, il va falloir, nous dit-on, changer de fond en comble nos relations à la nature, aux milieux de vie ou encore aux vivants non-humains. Mais qu'est-ce que cela signifie concrètement ? Dans quels projets de société cette nécessaire transformation peut-elle s'inscrire ? Et quels sont les leviers d'action pour la faire advenir ?
En puisant son inspiration dans les données anthropologiques, les luttes territoriales et les combats autochtones, ce livre esquisse la perspective d'une société hybride qui verrait s'articuler des structures étatiques et des territoires autonomes dans un foisonnement hétérogène de modes d'organisation sociale, de manières d'habiter et de cohabiter.
Des planches de BD, en contrepoint de ce dialogue vif, nous tendent un miroir drôlissime de notre société malade en convoquant un anthropologue jivaro, des mésanges punks ou des hommes politiques nomades et anthropophages en quête de métamorphoses.