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Bandes dessinées
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C'est au fond d'une librairie spécialisée en bande dessinée que se rencontrent et retrouvent Patou, Rictus et Nour, trois adolescents joints par leur amour du dessin et leur envie de pratiquer. Là, Nabil, le libraire, va laisser les trois jeunes installer leur petit atelier (sous la forme d'une table dans la cour) et même les encourager, leur donnant parfois, comme un professeur improvisé, des exercices à réaliser. Nabil est un libraire au profil atypique : devenu gérant de la librairie un peu par hasard, il a néanmoins des idées et des principes bien arrêtés sur la bande dessinée, comme par exemple, ne pas vendre de Tintin... Le paysage, c'est celui d'une petite ville anonyme, durant l'été 1994, alors que monte, lentement mais sûrement, un mouvement plus exigeant dans le monde de la bande dessinée. Quant aux ados, entre celui qui rêve d'être professionnel, le dilettante éclairé et l'artiste douée, on devine déjà, dans les discussions, les ambitions, mais aussi les confessions, des destins qui risquent d'être passablement divergents.
Un monde en pleine mutation, c'est une déclaration d'amour discrète mais sincère à la bande dessinée, et plus spécifiquement au diy et au monde du fanzine ; mais c'est aussi un roman («graphique») d'apprentissage où le fond et la forme se mélangent de façon ludique et réjouissante.
Peu d'auteurs peuvent se targuer d'avoir une bibliographie aussi hétéroclite et fournie que Baladi; après pas moins de trente ans d'activité, l'auteur arrive encore (et toujours) à nous surprendre, et nous toucher. -
États-Unis d'Amérique, deuxième moitié du XIXe siècle : un pistolero reconnu pour son aptitude à manier le colt 45 est retrouvé seul mais désarmé, près du cadavre encore fumant d'un général. Notre protagoniste passe pour être un justicier. Les hommes de loi le jetteront pourtant en prison, sans sommation ni jugement, mais en ayant néanmoins pris le temps de le passer à tabac. L'exécution devra attendre : au même moment, une bande de barbus vient de dévaliser la banque. Qui sont-ils ?
Dès les premières séquences de Revanche, on voit que quelque chose cloche dans ce far-west de légende qui ne fait plus rêver notre héros. Est-il seulement vraiment un héros ? Après Renégat, récit de piraterie et essai sur la liberté paru en 2012, le génial Baladi signe son grand retour au catalogue The Hoochie Coochie en s'appuyant de nouveau sur le récit de genre - ici, le western - et la thématique de l'enfermement. Le récit se fait buissonnant, les personnages multiples cultivent les faux-semblants et l'auteur lui-même, dans une déclaration d'amour totale à la bande dessinée, expérimente les potentiels de son médium et nous montre qu'en matière de fiction, si le conteur est bon, aucune piste ne saurait être fausse.
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Saturnine : très librement inspiré des écrits d'Albert Robida
Alex Baladi
- Atrabile
- Ichor
- 19 Août 2022
- 9782889231195
Un couffin, porté par les vagues du Pacifique, vient s'échouer sur une île. Là, des singes au pelage rouge recueille la toute petite fille et vont alors l'élever comme l'une des leurs. Les années passent, et la jeune fille à la tignasse rousse grandit, consciente quelque part de sa différence. Par un concours de circonstances qui doit autant à l'accident qu'au coup du sort, elle se retrouvera à nouveau portée par les flots, jusqu'à rencontrer un navire, qui sera pour elle une première confrontation avec « les hommes » et la civilisation... C'est en s'intéressant à Tarzan que Baladi va découvrir un prédécesseur français et méconnu au « seigneur de la jungle », à savoir Saturnin Farandoul, créé en 1879 par Albert Robida. Puis c'est en jouant mentalement avec l'idée d'adapter le livre que Baladi aura l'idée de transformer Saturnin en Saturnine et de placer l'action sur l'île aux singes qui servait déjà de décor à son Robinson Suisse. Et tout comme dans Robinson Suisse, Baladi va dans Saturnine multiplier les techniques (crayon, peinture, collage) mais également jouer avec le genre (ici dans tous les sens du terme) pour créer une bande dessinée d'aventure ouvertement politique, qui évoque aussi bien Edgar Rice Burroughs que le Francois Truffaut de L'Enfant sauvage.
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Dans ce nouveau Patte de Mouche, on retrouve Tania, Nestor et Ratiba, déjà mis en scène par Alex Baladi dans Histoire de la balafre et L'Irrationnel et un café.
Tania et Ratiba décident d'aller voir une vieille tireuse de cartes à l'accent genevois indéchiffrable. La magie des cartes opère, mais pas comme elles s'y attendaient...
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Baladi découvre tout d'abord les Robinsons suisses sous forme de série télé durant les années 70, puis tombe par hasard bien des années plus tard sur le roman à la base de la série, roman écrit en allemand par un écrivain bernois, et datant du début du 19e siècle. C'est en jouant avec l'idée d'adapter ce livre (qu'il n'a toujours pas lu!) qu'il déniche alors la traduction qu'en a fait la Baronne de Montolieu. Mais la Baronne de Montolieu ne s'est pas contentée de traduire le livre, elle en a changé certains passages jugés trop moralisateurs, et a même écrit des chapitres supplémentaires au roman. Baladi va donc décider de s'atteler à une adaptation, mais en commençant par le chapitre 37 (le premier de la suite écrite par la Baronne, vous suivez?) et en se sentant très libre (comme la Baronne!) dans son adaptation. De la matière première, il va garder la situation de base (une famille suisse doit survivre sur une île lointaine suite à un naufrage) et le charme un peu suranné des histoires d'aventure à l'ancienne; mais Baladi va surtout malaxer, transformer, trahir et transcender cette matière pour en faire une bande dessinée à la portée évidemment politique. Il faut le préciser, la paisible famille suisse craint une confrontation avec de terribles sauvages qui semblent rôder, des sauvages que certaines caricatures montrent menaçants et dangereusement enturbannés...
Au niveau graphique, Baladi s'est surpassé et propose un travail en couleur rare, mélange de découpages et de couleurs directes, et réalise ainsi certaines de ses plus pages. Le livre sortira peu avant le festival BDFIL, dont Baladi est cette année l'invité d'honneur (succédant entre autres à Zep, Blutch, Frederik Peeters, Anna Sommer, etc.).
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Une vie de chien. Mais non, pas celle de Benny, celle de Diablesse. La chienne. Celle qui a réveillé Marie/Morgane, l'écrivaine de science-fiction, plongée dans un sommeil de plus de deux cents ans. On avait quitté Morgane agonisante au fond d'une grotte dans Douce Nuit; on la retrouve deux siècles pour tard, dernière femme sur Terre dans un environnement post-apocalyptique. Une fille et sa chienne... voilà qui dira quelque chose à certains...
Baladi jongle avec les références dans ce nouvel épisode des non-aventures de Benny, et évoque pêle-mêle les sélénites et les petits gris, l'oeil de Râ, la kryptonite, et les relatons entre humains et non-humains.
Et Benny dans tout ça ? -
Les vagues naissent, enflent et s'abîment dans les tréfonds de la mémoire d'un pirate captif. Afin de laisser une trace, celui-ci a accepté de témoigner de sa vie passée auprès d'un gentilhomme écrivain. C'est sous cet angle que Baladi, pour son premier livre chez The Hoochie Coochie, choisit d'aborder la piraterie. Inspiré de l'Histoire générale des plus fameux pyrates de Daniel Defoe, Renégat ne se borne aucunement à l'épopée costumée, tant son auteur se joue allègrement des mythes en réalisant un vrai récit d'aventure qui est aussi un essai sur l'honnêteté et le témoignage. Il rétablit ici le pirate dans sa dignité historique : celle du marin prolétaire dressé contre les lois iniques de la marine marchande des XVIIe et XVIIIe siècles.
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Les vagues naissent, enflent et s'abîment dans les tréfonds de la mémoire d'un pirate captif. Afin de laisser une trace, celui-ci a accepté de témoigner de sa vie passée auprès d'un gentilhomme écrivain. C'est sous cet angle que Baladi, pour son premier livre chez The Hoochie Coochie, choisit d'aborder la piraterie. Inspiré de l'Histoire générale des plus fameux pyrates de Daniel Defoe, Renégat ne se borne aucunement à l'épopée costumée, tant son auteur se joue allègrement des mythes en réalisant un vrai récit d'aventure qui est aussi un essai sur l'honnêteté et le témoignage. Il rétablit ici le pirate dans sa dignité historique :
celle du marin prolétaire dressé contre les lois iniques de la marine marchande des XVIIe et XVIIIe siècles. -
Avec ce nouveau projet, Alex Baladi creuse encore un cran plus loin l'exploration du langage de la Bande Dessinée, prouvant de nouveau qu'il est bien l'un des Auteurs à en maîtriser le mieux les ressorts et les ressources. Car même en dehors de l'OuBaPo, Baladi se place toujours résolument sur le terrain de l'expérimentation. Gribouillis semble partir d'une gageure : offrir une suite au Patte de mouche abstrait Petit Trait... mais une suite en guise d'explication narrative : nous sommes bien ici dans une fiction. Où comment le petit trait devient l'un des personnages de cette histoire, en compagnie de deux soeurs qui sont témoins d'une sorte de phénomène paranormal, qu'elles tenteront de décrire et de dessiner, et qui s'avèrera ressembler à un... gribouillis.
Car l'auteur nous prévient d'emblée : nous sommes ici dans un monde à deux dimensions. Et nul mieux que Baladi ne parvient à faire exister et ressentir ce monde à deux dimensions, et à le pousser dans ses retranchements graphiques et narratifs.
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Re-voilà donc Benny, personnage pathétique et réceptacle des angoisses du monde que Baladi se plaît à malmener depuis plusieurs livres déjà (et ce n'est pas fini). On avait laissé Benny en bien mauvais état à la fin de Manoeuvres. Après avoir été prisonnier de ses pulsions, voilà Benny prisonnier de son corps, incapable de bouger ni de communiquer, de quelque manière que ce soit. Malgré cette posture pour le moins difficile, qui rappellera sans doute quelque chose à certains cinéphiles aguerris, Benny continue sa quête de l'être aimé, une quête qui l'emmènera loin dans les tréfonds de son esprit. Et comme dans tous les voyages, Benny fera de belles rencontres, dont le Fils de Dieu ou encore le Roi de la Pop. et c'est peut-être aussi là que Benny rencontrera enfin l'être aimé. Mais réduit à l'état de conscience pure et plus paumé que jamais, Benny saura-t-il discerner le rêve de la réalité ?
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La mort, un moment difficile qui n'arrive qu'une fois dans la vie. Sauf pour Benny. Et donc : Benny est mort. Quelle déception. Benny est hyper déçu par la mort : comment aurait-il pu imaginer que la mort, c'était un truc aussi nul ? En attendant le tunnel - celui avec la lumière au bout - Benny entend des voix, car on discute au-dessus de sa tombe. Benny est désormais une icône de la révolution - mais qu'est-ce qu'une révolution, quand elle devient un argument commercial, ou le sujet d'un blockbuster ? Et peut-on attaquer le système depuis l'intérieur ? se demande un étrange trio en conciliabule dans le cimetière.
En parallèle, on suit Morgane Néville, l'écrivaine de science-fiction (et avatar de l'auteur ? ), qui poursuit un Benny apparemment toujours bien vivant... Benny, c'est le jouet le plus fou que s'offre ponctuellement Baladi, ce grand bidouilleur de forme, qui trouve dans ce personnage un peu pathétique un magnifique vaisseau pour aborder bien des sujets. Ici : la page blanche, la culture populaire, la récupération des idéaux, et bien d'autres choses, dont, encore et toujours, la quête de l'amour.
Le monde se divise en deux : ceux qui lisent Benny, et ceux qui ne le lisent pas ; ceux qui savent, et les autres... les pauvres ! Bah, tant pis pour eux...
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Cinq ans après Baby, Alex Baladi reprend à L'Association sa veine fantasmatique, angoissante et hallucinée. Cosy dresse, en plusieurs chapitres, une fresque muette autour d'un personnage mort vivant. Baladi excelle à mettre en scène fantasmes mor-bides, évocations de l'horreur, dans une pantomime ingénieuse qui n'oublie jamais l'interrogation politique.
A chaque page, Cosy démontre la virtuosité créatrice de son auteur, qui, d'une façon toujours personnelle, sait renouveler l'art de la bande dessinée sans jamais tomber dans la facilité.
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Quoi, Benny est mort et sort de sa tombe, mû par son éternelle quête de l'amour absolu? Eh oui, car Nuit rapide n'est pas une suite directe d'oeuvres vives, et Baladi a choisi, histoire de s'amuser, de sauter quelques chapitres (qui paraîtront plus tard) des non-aventures de l'ami Benny. Mais même revenu d'entre les morts, sous la forme d'un zombie en pleine décomposition et bien peu ragoûtant, Benny n'a toujours qu'une et une seule idée en tête: trouver l'Amour. Un récit court, et hum, choc, qui prouve par l'exemple que l'Amour peut être plus fort que la Mort.
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Élevée isolément par sa mère, Chutney recherche son peuple, les Goloches actifs, à travers le Cosmos.
Elle en rencontre deux singulières représentantes. Celles-ci l'invitent à une partie de chasse sur la planète Malakoff, habitée par un curieux docteur... Mais d'où vient Chutney ? Le docteur raconte-t-il des bobards ? Jusqu'où l'excès de plaisirs peut-il bien mener ?
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Les vagues naissent, enflent et s'abîment dans les tréfonds de la mémoire d'un pirate captif.
Afin de laisser une trace, celui-ci a accepté de témoigner de sa vie passée auprès d'un
gentilhomme écrivain. C'est sous cet angle que Baladi, pour son premier livre chez The
Hoochie Coochie, choisit d'aborder la piraterie. Inspiré de l'Histoire générale des plus fameux
pyrates de Daniel Defoe, Renégat ne se borne aucunement à l'épopée costumée, tant son auteur
se joue allègrement des mythes en réalisant un vrai récit d'aventure qui est aussi un essai sur
l'honnêteté et le témoignage. Il rétablit ici le pirate dans sa dignité historique : celle du marin
prolétaire dressé contre les lois iniques de la marine marchande des XVIIe et XVIIIe siècles. -
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Que feriez-vous si une belle inconnue vous abordait dans la rue pour vous proposer un petit boulot, porter ses courses? Dada, lui, se surprend à accepter.
Il n'est pas au bout de ses surprises. La nuit promet d'être longue. Baladi revisite ici un genre qui lui est cher, le conte, en adaptant une des histoires narrées jadis, dit-on, par une certaine Schéhérazade. Ce troisième album édité par la Cafetière inaugure une série. Révélé par le mensuel suisse Sauve-qui-peut, Baladi est l'auteur de nombreux ouvrages publiés par AtoZ, B.ü.L.b comix, Mosquito, Delcourt, Atrabile, L'Association, 6 pieds sous terre ou Drozophile.
Maints autres de ses récits sont en outre parus en auto-édition et dans diverses revues, dont Psikopat Jade ou Bile noire.
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Il y a quelques années, Baladi et son ami musicien Brice Catherin ont imaginé le principe des "partitions dessinées" qu'ils ont multiplié en guise de performances dans de nombreux festivals. Le principe : demander à des dessinateurs ne connaissant pas le solfège de dessiner ce qu'ils veulent sur du papier à portées, Brice Catherin et son "Car de thon" improvisant ensuite musicalement en public sur ces partitions. Baladi avait déjà dessiné de nombreuses partitions "courtes".
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On retrouve dans Regard Mauvais Morgane Néville (l'écrivaine de science-fiction) et Diablesse (la chienne), toujours à la recherche de Benny dans un monde futuriste et ravagé... Mais leur quête touche à sa fin, et voilà que réapparaît Benny, surpris en train de jouer à la poupée (sic), au demeurant toujours aussi amoureux, et ses retrouvailles avec Morgane seront aussi tendres que passionnées. Puis l'on apprendra dans un flashback complètement dingue, comment Benny s'est retrouvé esclave de son propre pénis (re-sic), créature soudainement parlante et autoritaire, lui ordonnant de chasser et de se nourrir plus, plus, toujours plus... Néanmoins bien des mystères restent entier, dont le pourquoi du comment de la disparition de l'humanité. En apprendrons-nous vraiment plus ici, ou alors dans le dernier épisode à paraître des non-aventures de Benny ? Allez savoir.
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Décris-ravage Tome 3 ; décrire la modernité de la terre sainte
Adeline Rosenstein, Alex Baladi
- Atrabile
- Bile Blanche
- 19 Octobre 2018
- 9782889230723
Et de trois ! Voilà le troisième volume de cette série au long cours (six volumes de prévu) qui explore, de façon inédite, les relations Occident-Moyen Orient. A la base, Décris-Ravage, c'est une pièce de théâtre de la mouvance " théâtre documentaire " écrite et mise en scène par Adeline Rosenstein ; c'est devenu, avec la complicité de Baladi, une bande dessinée à nulle autre pareille. Dans la forme, la gageure reste de mettre en dessins une pièce de théâtre sans image ; dans le fond, il s'agit de comprendre " comment on en est arrivé là ", en se basant sur divers témoignages, mais aussi des oeuvres littéraires et un vrai travail de recherche historique.
Dans ce troisième volume, sous-titré "Décrire la Terre sainte dans sa modernité", on abordera donc, entre autres choses, la guerre de Crimée, la cartographie des territoires, les premières photographies de la Palestine, la construction du fameux " mur ", et celle d'un Kibboutz à travers les témoignages de ses fondateurs... Riche, complexe et stimulant, Décris-Ravage aborde la question de Palestine sans manichéisme ni ornières ; bien plus qu'une simple oeuvre militante, Décris-Ravage est avant tout un objet artistique passionnant et nécessaire.