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Ressouvenances
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Longues nouvelles, romans brefs, témoignent de la « chatoyante polychromie du talent » d'Alexandre Kouprine (1870-1938), comme l'espérait Henri Mongault, auteur de ces traductions exemplaires.« Mutilez l'homme tant qu'il vous plaira, mais jamais, jamais, vous n'arriverez à vaincre l'art!» Le Gambrinus, du nom du dieu germanique de la bière, est une taverne de marins et malandrins où excelle Sachka, un humble violoniste respecté de tous jusqu'aux jours de 1905 où l'enthousiasme vaincu d'un espoir de liberté s'inverse en fureur pogromiste « les mêmes hommes »... Le Bracelet de grenats est le don d'un amour si parfait qu'il en semble irréel et imprime sa marque dans le coeur. Le Soleil liquide paraît comme un roman d'anticipation où bientôt s'abolit le mirage de la science.
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« Mille fois l'homme croit aimer, mais une seule fois il connaît le véritable amour. Des milliers d'êtres s'imaginent qu'ils aiment, mais à deux d'entre eux seulement Dieu envoie l'amour. » Non sans correspondances peut-être avec la Salomé d'Oscar Wilde, le roman-conte poétique de Sulamite atteste la multiplicité d'inspiration d'Alexandre Kouprine (1870-1938). Une nouvelle de 1913, La Puissance du rêve, présente ironiquement un auteur connaissant enfin la consécration grâce à la Sulamite, qui est alors un opéra : voici suggérée le dépassement des genres formels dans une exemplarité mythique empruntée à l'Ancien Testament - ici le Cantique des cantiques. Et la passion qui s'affirme librement dans un moment d'apothéose n'est pas autodestructrice.
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Longues nouvelles traduites du russe par Henri Mongault. Les Lestrygons sont au début du XXe siècle un peuple mythique, descendant d'anthropophages, pêcheurs rivés sur la mer Noire où ils recherchent dans la rudesse et la naïveté nourriture, trésors et signes pieux, quand les touristes sont partis, et que l'auteur seul les côtoie et évoque avec affection dans ce récit de 1911. Attentif, proche des délaissés, Kouprine (1870-1938) dessine dans « La noce » le portrait d'un soudard progromiste posté dans une humble ville du shetl. «Émeraude» est ce cheval surdoué que l'on soigne jusqu'à ce qu'apparaisse une tare le rendant inapte aux concours. Des pauvres acteurs dans une troupe de fortune ignorante de l'art connaissent une solidarité secrète.