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Angela Carter
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Peut-être la plus originale et la plus novatrice des romancières anglaises contemporaines, Angela Carter bénéficie aujourd'hui d'une importante reconnaissance. Dans les trois jours qui suivirent sa disparition, ses ouvrages furent épuisés et elle devint, sur les campus anglais, l'auteur contemporain le plus lu et étudié, devenant plus populaire que Virginia Woolf. La veine inventive d'Angela Carter, sa fascination pour les travers de l'être humain, sa possible perversité et son analyse de la figure féminine se retrouvent dans Love.
Publié pour la première fois en 1997 et inspiré du roman sentimental Adolphe de Benjamin Constant, Love raconte une oppressante histoire d'amour à trois entre Annabel, étudiante aux Beaux-arts issue de la bourgeoisie, Lee Collins, d'origine plus modeste et orphelin d'une mère folle et Buzz, son demi-frère déséquilibré, vivant ensemble dans la province anglaise au milieu du désordre et de la saleté d'un petit appartement. Dans cette relation, les émotions les plus subtiles côtoient les pulsions sexuelles les plus primaires et les névroses sentimentales les plus cruelles.
Illuminé par la présence d'une héroïne aussi fragile que radieuse, ce livre vibrant représente la quintessence du talent d'Angela Carter, qui s'affirme d'emblée par une écriture énergique à la fois rude et cultivée. Mêlant violence et délicatesse, l'auteur britannique chamboule le familier pour créer un monde nouveau et étrange. -
From familiar fairy tales and legends - "Red Riding Hood", "Bluebeard", "Puss in Boots", "Beauty and the Beast", vampires and werewolves - the author has created a collection of stories.
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Angela Carter a un double rapport à la littérature. D'une part, c'est pour elle un objet d'étude : elle a été chargée de cours dans l'atelier d'écriture de l'université de Sheffield. D'autre part, c'est son instrument de création et d'évasion : primée sur tous les continents, elle allie rigueur du style et ambiance quasi-fantastique. Les textes qui constituent Vénus noire se trouvent à la croisée de ces deux acceptions. Ce recueil forme une sorte de prisme kaléidoscopique qui met en lumière différentes facettes du thème de la « femme nouvelle », allant d'une inconnue accusée de meurtre aux États-Unis au XIXe siècle à la maitresse de Baudelaire.
Qu'elle s'inspire de Shakespeare ou d'Edgar Allan Poe, Angela Carter garde la même façon oblique et inimitable de traiter ses sujets. Il ne s'agit pas seulement d'une relecture analytique, mais de variations romanesques à l'érotisme cruel, trouble et inquiétant.
Ce qu'Angela Carter met en scène, c'est l'acte même de lecture, la dérive onirique qui s'empare du lecteur qui déchiffre un récit avec ses attentes, ses fantasmes, l'ombre portée de ses désirs et désillusions, l'empreinte de sa vie.
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Angela Carter adorait inventer des histoires ou réécrire celles que nous connaissons déjà. Ce faisant, elle réfléchissait sur les formes de l'imaginaire d'hier et d'aujourd'hui et sur les rapports entre sexes et classes sociales. Le Magasin de jouets magique, son deuxième roman, présente un mélange de très grande fantaisie romanesque, de pastiche et de réflexion sur le monde qui lui est propre.
Il raconte l'histoire de Mélanie, jeune adolescente qui, à la suite de la mort de ses parents, quitte sa belle maison de campagne avec son frère et sa soeur pour aller vivre dans le petit appartement londonien de son oncle Philip. Très vite, ce dernier, monteur de marionnettes, va se muer en personnage immense et effrayant, Barbe-Bleue en son château aux portes closes.
Tout au long du roman, marionnettes et pantins, photographies et tableaux, en léger décalage avec la réalité qu'ils imitent sans pourtant la reproduire exactement, produisent un effet de vertige, glissement dans le merveilleux, qui est le fondement même de l'art d'Angela Carter.
Récit d'initiation, fable sur la confrontation du mal et de l'innocence, le roman d'Angela Carter est tout cela. Il joue des références littéraires et picturales : Lear, Carroll, mais aussi Coleridge, Melville et Poe sont convoqués dans cette histoire profondément mystérieuse et touchante.
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Angela Carter, exubérante, subversive et très imaginative consacra son oeuvre à revisiter les mythes établis, questionner à l'infini le visage féminin et son irrépressible liberté et se lancer à bride abattue dans le carnavalesque. Son roman, Bien malin qui connaît son père, appartient à cette veine. Le jour de ses soixante-quinze ans, Dora décide de raconter sa vie et celle de sa jumelle, Nora. Selon ses propres termes, les deux soeurs sont « identiques » mais pas « symétriques », ce qui les a préservées de la monotonie de la gémellité et leur a permis bien des aventures. La narratrice s'amuse et se grise de son propre récit désopilant et loufoque, retraçant quelques soixante années de l'histoire du théâtre et du cinéma de Londres à Manhattan et Hollywood, à travers le destin des deux jumelles, rejetons illégitimes d'un grand acteur shakespearien, lui-même issu d'une lignée de comédiens. Le lecteur est subjugué par l'atmosphère du roman et la densité de ses personnages des années soixante qui voient la décadence du puritanisme et la libéralisation débridée des moeurs, dans un texte qui n'a pas vieilli.
Mélange parfait d'élégance et de grossièreté, l'écriture foisonne de calembours, avec un humour caustique qui ne cesse de briller.
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La compagnie des loups, et autres nouvelles
Angela Carter
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- 21 Novembre 1997
- 9782020331586
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