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Arkadi Vaksberg
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Staline et les juifs : l'antisemitisme russe, une continuité du tsarisme au communisme
Arkadi Vaksberg
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 16 Septembre 2022
- 9782251453484
S'il est vrai qu'à ses débuts la Révolution russe de 1917 a pu se parer des apparences d'une émancipation du peuple juif, il n'en demeure pas moins que, sous Staline, le vieil antisémitisme a toujours été complaisamment alimenté, couvé, tel une lame de fond prête à refaire surface à la moindre occasion.
Vaksberg retrace les différentes étapes de la discrimination des Juifs et de leur persécution : l'établissement par la Grande Catherine de l'« aire de sédentarisation » (les juifs ne pouvaient résider que dans certaines provinces de l'Empire), la politique d'exclusion des différents tsars au cours du XIXe siècle, jusqu'à l'organisation des pogromes massifs par Nicolas Ier et Nicolas II, puis la vague d'espoir suscitée par la chute de la monarchie.
Dès la prise du pouvoir effective par Staline, l'attitude envers les juifs sera marquée d'une grande ambiguïté qui virera progressivement à une politique ouverte de persécution, menée sous le prétexte d'un combat « antinationaliste ». L'apogée de ce mouvement de balancier sera atteint après la guerre, avec l'ass assinat du grand acteur Mikhoels, puis le tristement célèbre complot des « blouses blanches » : des médecins du Kremlin, pour la plupart d'origine juive, censés avoir comploté pour assassiner Staline, dont le procès - on le sait aujourd'hui - devait servir de prélude à une grande vague de persécutions antisémites. -
Petrograd, 1915. La révolution gronde, un monde se prépare à disparaître. Dans ce climat d'effervescence politique, intellectuelle et artistique, une jeune femme se distingue. Elle se nomme Lili Brik et n'est autre que la soeur de la future Elsa Triolet. Elle devient, cette même année, la muse et l'inspiratrice de Vladimir Maïakovski, marquant la vie littéraire russe de sa surprenante personnalité.
C'est le portrait de cette séductrice, mais aussi celui d'une époque, que trace ici Arcadi Vaksberg. S'appuyant sur des archives jusqu'alors secrètes, des correspondances et témoignages inédits, il raconte la passion qui lia Maïakovski à Lili quinze années durant : l'étonnant ménage à trois qui réunit à Moscou dans les années vingt le poète, Lili et son mari, Ossip Brik, et autour duquel gravite l'élite intellectuelle russe d'alors, Eisenstein, Chostakovitch, Rodchenko, Meyerhold, Pasternak, etc. ; les nombreuses rencontres et liaisons de Lili après le suicide de Maïakovski en 1930 ; le soutien qu'elle apportera au dernier amour de sa vie, le cinéaste géorgien Sergueï Paradjanov, qu'elle aidera à faire libérer de prison.
Étonnant parcours qui prend fin le 5 août 1978, lorsque, au retour d'un voyage à Paris, Lili, comme Maïakovski quarante-huit ans plus tôt, se donne la mort.
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Tous ceux qui l'ont connue affirment que de cette femme émanait un charme envoûtant, qu'à quarante ans passés elle en paraissait vingt-cinq.Son pays, la Russie, la découvre au printemps et à l'été 1917. A quelques mois de l'insurrection d'Octobre, Alexandra-la-rouge multiplie alors les interventions auprès des soldats, propose, critique, exige au nom de la Révolution à venir, elle qui est née en 1872 d'une des plus nobles familles de Saint-Pétersbourg. C'est Kollontaï! chuchote-t-on lorsqu'elle approche des rangs. Oui, c'est bien elle en effet, cette silhouette élancée et gracile, ce port de tête volontaire, ces yeux d'un bleu sans fond sous les sourcils noirs, ce tribun provoquant qui défiera tout à l'heure une nouvelle marée d'hommes en uniformes...Alexandra est indomptable. Théoricienne de l'amour libre à 20 ans, elle se consacre envers et contre tous à l'émancipation des femmes lorsqu'elle entre au gouvernement en novembre 1917.Elle sera excommuniée par l'Eglise.Elle sera bientôt marginalisée par les siens _ ces bolcheviks auxquels elle s'était ralliée dans l'enthousiasme en 1918.Qu'est-ce que l'histoire retiendra d'elle? Le scandale de sa vie amoureuse? Cette façon provocante qu'elle avait de cultiver l'élégance? Son action politique, qui ne s'éteindra qu'avec elle le 9 mars 1952? Qu'elle fut la première femme ministre? Le premier ambassadeur? Qu'elle traversa indemne la glaciation stalinienne, quand la Grande Terreur décimait tous ses amis, tous ses camarades?Pour écrire l'histoire de ce destin exceptionnel, Arkadi Vaksberg a dépouillé pour la première fois la masse considérable des archives personnelles d'Alexandra Kollontaï: correspondance, notes, documents officiels, coupures de presse, carnets, journal intime. Ces documents sont largement cités tout au long du récit, donnant une touche très personnelle à cette épopée sans pareille.Ecrivain et historien russe né en 1933 en Sibérie. Sa biographie de Vychinski, le procureur de Staline (Albin Michel, 1991), a été traduite dans une dizaine de pays. Il est par ailleurs l'auteur d'une remarquable étude sur les relations entre le parti communiste d'Union soviétique et ses homologues du monde entier, Hôtel Lux (Fayard, 1993).