Le Proche-Orient occupe de façon presque permanente le devant de la scène médiatique mais la méconnaissance du passé de cette région demeure. Le mot même de « Proche-Orient » est ambigu et les contours de l'espace géographique qu'il désigne sont vagues. Consacrer un volume de la collection « Mondes anciens » à cet ensemble fournit l'occasion d'étudier en elle-même et pour elle-même une région trop souvent considérée comme périphérique par les spécialistes de l'Antiquité classique.
Depuis la conquête d'Alexandre, les régions et les peuples du Proche-Orient ont toujours été intégrés, selon des modalités variables, à de vastes empires. L'objectif est de déplacer le regard du centre vers la périphérie ou plus exactement de faire de cette périphérie le centre de l'enquête, en écartant toute idée préconçue de domination, de résistance ou d'acculturation. Notre ouvrage présente ainsi une histoire du Proche-Orient sur la longue durée, du I siècle av. J.-C. au VII siècle apr. J.-C. Une première partie propose une perspective géohistorique de l'évolution politique, culturelle et économique de l'ensemble de l'aire, ses rapports avec les autres régions du monde antique, et la place du Proche-Orient romain au sein de cet ensemble et au sein de l'empire romain. Une seconde partie entend saisir au plus près les modes de vie, les pratiques et les acteurs de l'histoire du Levant romain. Cette approche met en lumière des continuités ou des ruptures, et propose une chronologie renouvelée de l'histoire de la région ainsi qu'une réflexion sur les rapports entre ethnicité, langue, religion et politique.
"La rue est à ce point familière qu'on n'y prête plus guère attention. Mais à quoi ressemblait-elle hier ? Avant l'automobile ? Avant l'électricité ? Avant les gratte-ciel ? Et aujourd'hui, comment le street-art s'inscrit-il dans le paysage urbain ?
Dès l'Antiquité, les rues découpent l'espace en lignes droites, trottoirs et portiques apparaissent, l'eau circule sous les voies. Puis commence le long Moyen Âge de la rue. C'est l'époque du clair-obscur, de la boue et du feu, des charrettes, des cris : la rue devient un théâtre. C'est aussi le lieu des processions royales, des exécutions, des châtiments publics et des carnavals. Côté sombre, c'est la prostitution, la mendicité, les crimes. Ensuite, surgit le temps des transformations : les percées, les alignements et les destructions, l'éclairage, la numérotation des maisons, l'invention de la poubelle. Dans la rue depuis toujours prompte à se soulever, on passe de la révolte à la manif', quand s'élèvent les barricades, tandis que se succèdent les événements, des plus tragiques telles « les matines sanglantes » de la Saint-Barthélemy, aux plus glorieux comme les bals de la Libération de Paris.La révolution automobile et l'urbanisme sur dalle, la rue piétonne, la rue des exclus, la rue franchisée sont autant de bouleversements dont nous sommes les témoins. Catherine Saliou, Claude Gauvard, Joël Cornette, Emmanuel Fureix et Danielle Tartakowsky nous offrent une histoire inédite de la rue politique, culturelle, artistique et sociale. Éclairé par une centaine de photographies, de cartes et de plans, ce livre invite chacun et chacune à s'approprier ce lieu de mémoire et de vie. "
La rue constitue un élément essentiel de la définition et de l'organisation de l'espace urbain. L'étude de sa genèse, de son aménagement et son devenir constitue une étape indispensable dans l'élaboration d'une réflexion sur l'art de bâtir les villes et sur les modalités de la transformation des paysages urbains à travers l'histoire. La rue est ici envisagée comme espace concret et comme espace construit, et il est proposé de réfléchir aux processus qui président à sa mise en place, à son évolution, à sa disparition ou au contraire à sa survie dans la longue durée. Pour définir un cadre chronologique pertinent, l'accent est mis sur la période du Haut Empire romain, mais l'ensemble de l'Antiquité est prise en compte, de l'Âge du Bronze à l'Antiquité Tardive. L'ouvrage est organisé en deux parties. La première partie, "Approches", constitue un ample prologue d'orientation méthodologique. La seconde partie, "Etudes de cas", recèle des histoires longues et courtes, de grands sites et d'établissements plus modestes, qui permettent d'enrichir le questionnement à l'aide d'exemples concrets, de l'Orient méditerranéen à la Gaule.