Conrad Aiken
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Chacune des trois nouvelles du présent recueil met en scène des couples qui n'en sont pas. Hommes et femmes s'observent, se séduisent, s'affrontent, se protègent, doivent composer avec leur désir, trouver des arrangements avec les conventions, en un jeu qui est la vie même - « complexe, belle, et pitoyable ».
Conrad Aiken (1889-1973), poète et romancier, fut l'ami de jeunesse de T. S. Eliot, un proche d'Ezra Pound et le mentor de Malcolm Lowry. Les trois nouvelles qui composent La Dernière Visite étaient inédites en français. -
Conrad Aiken (1889-1973), avant tout poète, mais aussi romancier... nous livre ici l'une de ses nouvelles les plus bouleversantes.
Nous pénétrons dans un royaume de neige perçu et éprouvé par le jeune Paul Hasleman, âgé de 12 ans.
Peu à peu happé par la magie de son monde, Paul éprouve les plus grandes difficultés à répondre aux nécessités du quotidien, aux questions qu'on lui pose à la maison avec ses parents, à l'école avec la maîtresse d'école, puis avec le médecin contre le pouvoir duquel, surtout, il se voudrait ne pas faire figure « d'un cas ».
Paul cherche à préserver son secret (le secret de la neige), sans blesser, cependant qu'il lui devient aussi de plus en plus difficile de le taire. Dans ce texte inouï, où la folie côtoie le conte, rien n'est enfermé. Merveilleux.
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Extrait de son livre Sheepfold Hill, sous-titré Fifteen Poems by Conrad Aiken, « Le Cristal » (1958) est un long poème magistral dans lequel Aiken déploie tout son art.
C'est un poème de maturité, fraternel, en dialogue avec l'illustre Pythagore de Samos (vie siècle av. J.-C.), où l'âge du poète alors âgé de 69 ans à sa parution transparaît dans ses questionnements.
Aiken y évoque des moments de la vie du grand philosophe, homme d'état, et mathématicien à qui il s'adresse - fait retenu : Pythagore fut, terme d'actualité, un migrant ( Pythagore quitta en effet Samos à l'âge de 18 ans et n'y revint que vers l'âge de cinquante ans).
Comme Aiken le précise en fin d'ouvrage, dans une note présente en ces pages, il avait en tête depuis longtemps d'écrire ce poème, la découverte d'articles parus successivement aux mois d'août et septembre 1956 a contribué à son aboutissement.
Chapitré, d'une ampleur certaine, ce poème est à lui seul « un livre »...
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Un auteur dramatique américain fait la traversée New York-Angleterre. Il raconte tous les détails du bateau, les personnages qu'il vit évoluer autour de lui, les potins du bord, et se trouve plus ou moins séduit par plusieurs jeunes femmes. Il est pourtant parti à la recherche de celle qu'il aime, en Europe... et il la rencontre un jour sur le pont des «premières» où il faisait une incursion interdite. Elle va se marier... Un roman où abondent les descriptions étonnantes de couleur, des personnages observés avec une ironie perçante. Ce roman, subtil et cocasse, permet d'entendre la voix originale d'un écrivain mal connu, disparu en 1973. Malcolm Lowry, sur qui il exerça une grande influence, partageait avec lui le même désir de dépassement et de liberté.
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Après « Neige silencieuse, neige secrète » (1933) parue en mai 2014, La Barque publie avec ce livre deux proses de Conrad Aiken (1889-1973). L'une de 1925, dans la lignée de « Neige silencieuse, neige secrète » : « Étrange Clair de lune » ; l'autre de 1927 : « État d'esprit », quelque peu différente et où en quelques pages l'auteur américain nous subjugue par son art du mine de rien. Deux joyaux, d'une grande délicatesse et intelligence.
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Le Grand cercle (1933), troisième roman traduit à ce jour sur les cinq que Conrad Aiken écrivit, s'impose par une narration originale : quatre grands chapitres se développent comme les mouvements d'une symphonie, avec chacun sa spécificité, son rythme et son ton.
Andrew Cather, le Borgne, apprend par l'entremise d'un ami la trahison de sa femme Bertha, qui le trompe avec son meilleur ami. Il rentre chez lui trois jours avant le jour prévu... Passé ce point de départ, le deuxième chapitre, entièrement entre parenthèses, nous emmène un été au bord de la mer, il est écrit dans une langue plus apaisée et ample où se déploie l'univers de l'enfance si cher à l'auteur (cf. Étrange clair de lune, Neige silencieuse, neige secrète). Le troisième chapitre se présente comme une vaste séance de psychanalyse, fort arrosée, mise en scène de la mauvaise foi d'Andrew, de ses nombreuses frasques, de ses refoulements. Au quatrième chapitre, qui commence par un long passage en italique (comme remontée à la conscience), le « héros sort d'un monde fermé et égoïstement adolescent [...] - il apprend, comme résultat de sa trahison, à accepter le réel » (lettre à M. Perkins, 20 janv. 1933). Résolution ambiguë de l'ouvrage : la réconciliation avec Bertha est suspendue.
Ce livre, porté par une conscience malheureuse impitoyable et un sens aigu de la tragi-comédie de la condition humaine, déploie une grande variété de tons et de registres de langue, son univers s'inspire des grands classiques (Melville, Poe, Shakespeare, Dante, Milton, Michel-Ange) comme des genres populaires (Krazy Kat et Félix le Chat), ainsi que de la psychanalyse.
Chaos et désordre toujours sous contrôle, cet univers romanesque ne craint pas les outrances et, on l'a compris, les ruptures de ton - tragique, pathétique, mélodrame, humour et auto-dérision - et de temps ; s'y côtoient réalisme et fantastique, envolées débridées, délires cauchemardesques, délicatesse poétique, richesse métaphorique et crudité du langage.
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Après « Neige silencieuse, neige secrète » (1932), La Barque fait paraître ce long poème composé de trois parties, paru en 1963 : « La Chanson du matin de Lord Zéro ». Lord Zéro ? soit l'aventure de Lord et de Zéro, ensemble : « Il est homme en cela qu'il y a conjointement en lui vérité et mensonge, esbroufe et sincérité, quête sincère et goût de la facilité, l'infini et le zéro. De toute évidence il semble bien qu'il faille saisir ce Lord Zéro comme Lord and Zéro. Seigneur Zéro, s'entendant autant comme Seigneur et Zéro. [.] Dans ce poème, Aiken, plus que dans aucun autre, fait ce procès du caractère « magique » d'une poésie au service d'une force quelle qu'elle soit - fabriquant des idoles sociales - tout en se montrant magicien qui n'a souci que de sa liberté et de la nôtre dans cette étude que la vie nous convie à faire d'elle-même. » (extrait de la postface de Philippe Blanchon)
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Senlin : une biographie
Conrad Aiken
- La Nerthe Librairie
- La Petite Classique
- 10 Octobre 2014
- 9782916862620
En 1918, à 29 ans, Conrad Aiken signe son premier chef-d'oeuvre poétique. Senlin sera publié à Londres par Leonard et Virginia Woolf en 1925. Premier poème avec un personnage éponyme, avant Osiris Jones et Lord Zero, Senlin, à travers une journée, développe avec maestria tout l'univers de son auteur. On pourrait voir dans ce livre une réponse faite à son ami T. S. Eliot et à son The Love Song of J. Alfred Prufrock, mais il rend surtout compte de la singularité d'un jeune et génial poète qui, encore aujourd'hui, n'est reconnu que pour l'immense romancier qu'il fut aussi. Né dans l'État de Georgie et élevé en Nouvelle-Angleterre, Aiken a vécu des décennies en Angleterre. Son père s'est suicidé après avoir assassiné son épouse. L'écrivain, dans Ushant, reviendra sur ses années de formations où ses obsessions ont pris corps et sur ses amitiés, notamment avec Lowry, personnage récurrent de ce merveilleux roman autobiographique. Senlin s'impose à nous dans une mythologie du quotidien qui s'invente dans le poème. Nous y percevons l'immensité des temps et des espaces dans cette journée de Senlin (forêt en chinois). Une journée sur la terre.
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"The House of Dust: A Symphony" by Conrad Aiken is a modernist poetic work that explores themes of love, loss, and the transitory nature of life. Published in 1920, Aiken's "The House of Dust" is considered one of the pioneering examples of American modernist poetry.
The poem is structured as a symphony, consisting of four movements, each exploring different aspects of the human experience. Aiken employs vivid and often surreal imagery to convey the complexities of emotions and the human psyche. The overarching metaphor of the "House of Dust" suggests the impermanence and fragility of existence.
Throughout the symphony, readers may encounter a series of fragmented and abstract images that contribute to the overall impressionistic quality of the work. Aiken's language is characterized by its musicality and rhythm, reflecting the influence of modernist trends in literature during the early 20th century.
"The House of Dust" is celebrated for its innovative use of language, form, and symbolism. It invites readers to engage with its evocative verses, challenging them to interpret and derive meaning from the interplay of images and themes. Immerse yourself in the complex and atmospheric world of Conrad Aiken's "The House of Dust" for a unique and thought-provoking poetic experience. -