On connaît la série d'entretiens que Francis Bacon accorda à David Sylvester entre 1962 et 1986.
Après la mort de l'artiste en 1992, le critique, qui, de ses propres dires, n'avait jamais trouvé en près de cinquante ans la distance nécessaire pour consacrer à son ami une étude critique d'ampleur, sentit « s'ouvrir les vannes » : le résultat fut ce Francis Bacon à nouveau, paru en 2000, traduit en 2006 par Jean Frémon aux éditions André Dimanche, et dans lequel, en un long regard rétrospectif qui embrasse aussi des toiles crues détruites et redécouvertes de manière posthume, Sylvester éprouve et synthétise près de soixante ans d'observations.
« Ce qui l'obsède c'est ce qui se produit quand un être humain est vu par un autre être humain qui a l'obsession de représenter ce qu'il voit. » C'est en ces termes que David Sylvester résume l'obsession de Giacometti. Or, à la lecture de cette étude, ou de cette succession d'études écrite et peu à peu augmentée entre les années 1950 et 1990, on en vient à se demander comment nous pourrions résumer la sienne. En termes semblables, peut-être ? Dans sa préface de traducteur datant de la première parution chez André Dimanche Éditeur en 2001, Jean Frémon en a l'intuition : « On pourra y trouver des redites, une manière très particulière de tourner autour de la question, un excès de méticulosité dans l'analyse. En réalité, une méthode qui est exactement celle de Giacometti lui-même, sculptant ou dessinant, constamment taraudé par le sentiment de l'échec et obsédé par la justesse du regard. »
En 2002 se tint, à la Tate Modern de Londres, l'exposition Looking at Modern Art - In Memory of David Sylvester. Mise au point par Sylvester lui-même jusqu'au dernier jour de sa vie, en juin de l'année précédente, et devenue hommage, elle plaçait l'art du XXe siècle tout juste achevé dans une perspective qui n'était pas tant celle de l'historien de l'art, à visée objective, ou du grand amateur, à tonalité affective, que du critique dans sa trajectoire intellectuelle. En trois salles renfermant les oeuvres de dix-neuf artistes « exemplaires » étaient ainsi reconstituées une compréhension, une vision, une relation forgées au fil d'une carrière de près de cinquante ans.
A unique portrait of one of the creative geniuses of the 20th century, by the distinguished critic David Sylvester.
Controversial in both life and art, Francis Bacon was one of the most important painters of the 20th century. His monumental, unsettling images have an extraordinary power to disturb, shock and haunt the spectator, 'to unlock the valves of feeling and therefore return the onlooker to life more violently'.
Drawing on his personal knowledge of Bacon's inspirations, intentions and working methods, David Sylvester surveys the development of the work from 1933 to the early 1990s, and discusses critically a number of its crucial aspects.
He also reproduces previously unpublished extracts from his celebrated conversations with Bacon in which the artist speaks about himself, modern painters and the art of the past. Finally, Sylvester gives a brief account of Bacon's life, correcting certain errors that elsewhere have been presented as facts.
Divided into the sections 'Review', 'Reflections', 'Fragments of Talk' and 'Biographical Note', Looking Back at Francis Bacon is a unique portrait of one of the creative geniuses of our age by a writer of comparable distinction.
René Magritte (1898-1967) est l'une des figures les plus importantes du surréalisme.
Depuis les années 1960, son oeuvre exerce une énorme et profonde influence, non seulement sur l'art, mais également sur le monde de l'image en général. Il est sans conteste l'un des plus grands artistes du XXe siècle.
La peinture de Magritte s'interroge sur sa propre nature, et sur l'action du peintre sur l'image. La peinture n'est jamais une représentation d'un objet réel, mais l'action de la pensée du peintre sur cet objet. Le mode de représentation choisi par Magritte, qui apparaît volontairement neutre, académique, voire scolaire, met en évidence un puissant travail de déconstruction des rapports que les choses entretiennent dans la réalité. Magritte excelle dans la représentation des images mentales. Il possède un talent décoratif qui se
manifeste dans l'agencement géométrique de la représentation. La particularité de cet artiste, c'est son dégoût inné pour la peinture plastique, lyrique et picturale. L'homme souhaite liquider tout ce qui est conventionnel : «L'art de la peinture ne peut vraiment se borner qu'à décrire une idée qui montre une certaine ressemblance avec le visible que nous offre le monde» déclare-t-il. Pour lui, la réalité ne doit certainement pas être approchée sous l'angle du symbole. Dans une synthèse critique, David Sylvester parcourt le monde de pensées étrange et la créativité hors du commun du grand surréaliste belge. Son récit de la vie de l'artiste témoigne d'impressionnantes connaissances : dans un style moderne et entraînant, il décrit - avec un sens de l'humour qui lui est propre - l'ironie d'une carrière pleine de déceptions, les amitiés inégales avec les autres surréalistes, la relation toujours problématique avec le commerce de l'art, la réalité d'un mariage légendaire. Son analyse de
l'oeuvre reflète une compréhension sans pareille des obsessions et attitudes sans cesse récurrentes de l'artiste. The Bulletin estime que «Sylvester a écrit ce qui, pour de longues années, sera considéré comme la monographie définitive de René Magritte», tandis que The New York Times Book Review écrit : «Cette monographie, qui revêt la forme d'un vaste essai, aux vues très personnelles, plutôt que celle d'une biographie stricte, propose des évaluations et des interprétations de l'oeuvre qui se distinguent par leur perspicacité, leur sobriété et leur clarté. un apport majeur.»
Le présent ouvrage rend l'oeuvre mystérieuse de Magritte encore plus fascinante, et peut être considéré comme le nouveau livre de référence consacré à ce maître du surréalisme. Les nombreuses illustrations comprennent plusieurs oeuvres importantes, reproduites en couleurs pour la première fois.
A genre-defining book of interviews between Francis Bacon and David Sylvester.
Depuis sa première parution en 1996, ce livre a été considéré comme un classique du genre, et cette réputation est devenue mondiale. En tant que discussion sur les problèmes de la création artistique aujourd'hui, il n'a pas seulement influencé les artistes, mais aussi les écrivains et les musiciens. On l'a d'ailleurs considéré comme le portrait le plus révélateur qui existe de l'un des artistes les plus singuliers de notre époque. Le souci obsessionnel de Bacon, à propos de la manière de rendre la forme humaine en peinture, trouve une expression unique dans ces rencontres avec le célèbre critique d'art David Sylvester, pendant vingt-cinq ans. Dans ces entretiens rebâtis de main de maître. Sylvester fournit une incomparable approche de la pensée, du travail et de la vie de l'un des génies créateurs de ce siècle.
Cette édition comprend l'intégralité de neuf entretiens traduits par Michel Leiris.
Quatrième de couverture L'oeuvre d'Alberto Giacometti (1901-1961), très remarquée dès ses débuts dans la mouvance surréaliste, a semblé tourner le dos aux avant-gardes en se consacrant exclusivement à la copie de la réalité. Elle y a gagné une profondeur et une densité dont l'aura ne cesse de grandir.
David Sylvester (1924-2001, est connu pour ses travaux sur Henry Moore et Magritte ainsi que pour ses entretiens avec Francis Bacon. Pendant les vingt dernières années de la vie de Giacometti, il a développé avec lui une connivence profonde, posant pour lui, recueillant ses propos, préparant des expositions, respirant l'atmosphère de l'atelier de la rue Hippolyte-Maindron et des bistrots de Montparnasse où vivait Giacometti.
Son texte n'est pas le produit d'une théorie sur l'art mais le relevé d'une expérience unique: regarder les peintures et les sculptures se faire en écoutant ce qu'en dit celui qui les fait. Il a partagé cette émouvante quête de la perfection minée par l'obsession de l'échec qu'il relate avec brio.
Clair, concis, scrupuleusement documenté, ce livre est l'admirable portrait d'un génie constamment rongé par le doute.
De 1962 à 1986, le célèbre critique d'art David Sylvester s'entretien avec Francis Bacon. De ces rencontres, David Sylvester livre, sous la forme de neuf dialogues, un témoignage unique sur l'artiste. On y découvre le souci obsessionnel de Bacon pour la forme humaine en peinture, son admiration pour Picasso et Velázquez, sa passion pour la poésie de Yeats et Eliot, son étonnante interprétation d'un pastel de Degas, mais aussi son indifférence pour Matisse.
Traduit et présenté par Michel Leiris, Entretiens avec Francis Bacon est une approche incomparable de la pensée, du travail et de la vie de l'un des génies créateurs du XXe siècle. Considéré comme un classique du genre, ce livre est le portrait le plus révélateur de Francis Bacon. Cette édition comprend l'intégralité des neufs entretiens, l'introduction de Michel Leiris et un hors texte comprenant vingt illustrations en couleurs.