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Frédéric Neyrat
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L'Ange Noir de l'Histoire : Cosmos et technique de l'Afrofuturisme
Frédéric Neyrat
- Editions Mf
- Inventions
- 16 Novembre 2021
- 9782378040413
Analysant la musique, la littérature, et la peinture Afrofuturiste (Sun Ra, P-Funk, Wangechi Mutu), la confrontant aux enjeux contemporains de l'écologie et de la racialisation, ce livre montre comment l'Afrofuturisme peut nous soigner du triple rejet constitutif de l'Anthropocène. Premièrement, le rejet des non-humains, au profit d'un fétichisme de l'Humain qui sous-tend la Sixième extinction de masse des espèces. Deuxièmement, le rejet du cosmos, qui réduit la Terre à un espace confiné, détaché de l'univers. Troisièmement, le rejet de la personne Noire, car l'Anthropocène est un projet qui s'est fondé dans l'esclavage et la colonisation. Ce que nous propose l'Afrofuturisme est une nouvelle image du cosmos, où la Terre serait reliée à la puissance du soleil comme à l'obscurité insondable de l'univers. Si nous voulons éviter l'effondrement écologique auquel l'économie racialisée nous destine, il nous faut une nouvelle révolution copernicienne.
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La part inconstructible de la terre ; critique du géo-constructivisme
Frédéric Neyrat
- Seuil
- Anthropocene
- 10 Mars 2016
- 9782021296488
La conquête de l'espace est terminée ? Non, une nouvelle planète est apparue : la Terre. Ce livre nous fait entrer dans le monde inquiétant des apprentis-sorciers et des puissants businessmen qui rêvent d'une Terre post-naturelle qu'on pourrait reconstruire et piloter grâce aux prouesses d'une ingénierie absolue.
Frédéric Neyrat nous conduit au coeur de la pensée constructiviste qui domine aujourd'hui les sciences humaines et sociales, de Philippe Descola à Bruno Latour. Ce courant a abattu la césure nature-culture pour la remplacer par une nature hybride, toujours anthropisée et intégrée dans les réseaux technico-financiers. Et si, en déniant toute altérité à la nature, cette approche n'était que le prêt-à-penser du projet géo-constructiviste d'une Terre 2.0 ? Réinterrogeant le rapport nature-culture, et critiquant le mythe fusionnel de toute-puissance technologique, l'auteur propose alors une nouvelle philosophie de la nature et de la Terre : une écologie de la séparation, prenant acte de ce qui n'est pas constructible dans la nature et en reconnaissant la Terre dans sa singularité.
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Le cosmos de Walter Benjamin : un communisme du lointain
Frédéric Neyrat
- Kime
- 15 Avril 2022
- 9782380720594
Ce livre propose de relire la philosophie de Walter Benjamin à partir de sa cosmologie. Le cosmos de Benjamin n'est pas un univers ordonné, composé de corps célestes identifiables, mais l'occasion d'une expérience fulgurante : dans l'univers post-copernicien de Benjamin, l'intériorité du désir et l'extériorité des étoiles, le politique et le théologique, le présent et le distant passé se rencontrent sans fusionner. Situant Benjamin dans la tradition philosophique (G. W. Leibniz, K. Marx, F. Hegel) tout en s'appuyant sur des pensées contemporaines (J. Butler, S. Hartmann, M. Löwy), ce livre crée une « correspondance » entre Benjamin et notre actualité. Dans un monde soumis aux replis nationalistes, aux virus destructeurs d'altérité et à l'intrusion technologique, le lointain semble s'évanouir. En prise avec l'histoire la plus récente, celle du New Space et de la Sixième Extinction, de Black Lives Matter et des Communes éphémères, ce livre soutient qu'aucune transformation politique radicale, aucune émancipation, aucun communisme n'est possible, et souhaitable, sans relation avec un lointain - telle l'Étoile du Nord que les esclaves en fuite suivaient dans le ciel nocturne pour les guider vers la liberté.
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Ce manifeste philosophique appelle à la constitution d'une nouvelle pensée de l'existence, un nouvel existentialisme dont l'ambition est de revaloriser la place du dehors que la pensée contemporaine semble sousestimer. Ce dehors, l'auteur le nomme atopie : une dimension qui n'est pas située hors du monde, mais au coeur de la subjectivité. En s'appuyant sur une lecture incisive des enjeux contemporains - tels l'écologie, les nouvelles technologies ou la question animale -, Frédéric Néyrat défend l'existence de cette part atopique, en ouvrant un double front, à la fois théorique et politique, qui justifie ce manifeste. Le front théorique consiste à s'opposer à toutes les pensées du dedans, qui ne jurent que par l'interconnexion généralisée de tout avec tout, et fuient toute idée de séparation. Le front politique consiste à résister à un monde « exophobique » - effrayé par le dehors - qui cherche à contrôler, tracer, anticiper, situer les places et les identités des individus dans l'espace et dans le temps.
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Le cosmos n'est pas un espace dans lequel seraient contenus des objets (planètes, soleils, trous noirs), soutient l'auteur, mais une expérience en cours - une expansion vers l'inconnu. Pour appréhender cette expérience cosmologique, la philosophie doit changer de forme, de technique démonstrative, et devenir ce qu'outre-Atlantique on nomme théorie-fiction. La théorie-fiction ne mélange pas les genres, mais resculpte leur ligne de force : l'imaginaire réactive des concepts fossilisés et les concepts orientent l'imaginaire. Composé de fragments, d'aphorismes, de récits et d'enquêtes métaphysiques, Cosmos expérimental propose un voyage dans l'espace-temps où des personnages énigmatiques échangent sur l'astrophysique, la technologie, la musique, les anges, le communisme, la mort, et l'éternité.
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S'il fallait qualifier la situation des êtres dans le contexte de la mondialisation, nous la dirions surexposée.
La surexposition est l'effet du reflux du monde sur le monde, d'un reflux tel qu'il ne peut aboutir à terme qu'à une sorte de court-circuit. La surexposition est la forme que prennent les existences lorsque ce qui les compose est identique à ce qui les expose (aux autres, au monde). Ce sont désormais de nouvelles formes de protection qu'il s'agit de chercher, c'est-à-dire de nouveaux rapports au monde, des formes de liens communautaires jusqu'alors inconnues, de nouvelles façons d'habiter la planète.
Ces protections, qui ne pourront être que des formes inédites d'organisation de la vie, sont tributaires de la réponse à cette question essentielle : qu'est-ce qui est demeuré indemne ? Car la domination écotechnique semble s'être édifiée sur le déni de la Terre, devenue simple déchet du processus de mondialisation. Il est maintenant certain que seule la reprise en considération de la Terre sera à même de nous rendre le monde habitable.
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échapper à l'horreur ; court traité des interruptions merveilleuses
Frédéric Neyrat
- Nouvelles Lignes
- Lignes
- 20 Octobre 2017
- 9782355261763
Comment échapper à l'horreur ? C'est la question que pose Frédéric Neyrat, dans ce court livre qui propose une théorie générale de l'horreur et son contrepoison philosophique. L'auteur commence par dresser le constat suivant : terreur et frayeur règnent aujourd'hui sans partage dans le domaine politique (recul de la démocratie), environnemental (changements climatiques), international (terrorisme islamique), économique et social (effets délétères de la dérégulation néo-libérale). Cependant, quel est le point commun entre tous ces phénomènes, pourquoi génèrent-ils un sentiment d'horreur ?
À cette question, l'auteur répond par la thèse suivante : l'horreur est ce qui se répète. Car l'horreur n'a qu'un seul message, elle dit et répète : je reviendrai, encore et encore, continûment la mort succèdera à la mort, le génocide au génocide. Dès lors, comment s'opposer à l'horreur ? Frédéric Neyrat répond ainsi :
Si l'horreur est ce qui se répète, alors faire cesser l'horreur exige d'interrompre la répétition. A la réitération de l'horreur, l'auteur oppose les « interruptions merveilleuses » qui éloignent, ne serait-ce qu'un temps, la menace d'une épouvante sans fin.
Dans la première partie de cet ouvrage, l'auteur montre que si l'horreur s'avère toujours possible, le merveilleux est une figure de l'impossible.
La seconde partie étudie neuf de ces figures :
L'amour, la beauté, le poème, le bien, la folie, le sauvage, l'extra-terrestrialité, le rêve, et l'éveil.
La troisième partie interroge la logique de l'interruption révolutionnaire, montrant que la politique radicale à venir aura deux enjeux : empêcher que le futur ne soit qu'un objet d'épouvante, c'est-àdire désactiver les possibles désastreux, et reprendre les promesses d'émancipation qui ont été laissées en plan, c'est-à-dire exiger l'impossible.
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La biopolitique des catastrophes se développe sous la forme d'une immuno-politique, qui cherche à éviter toute altération comme toute altérité.
En voulant protéger, elle détruit, alimentant les dangers qu'elle est censée combattre. comment sortir de ce piègeoe en débusquant le fantasme inconscient qui travaille en profondeur cette immuno-politique, celui d'une indemnité absolue. - voici l'étrange hypothèse que formule cet ouvrage : plus nous nous croyons immortels, plus nous nous auto-détruisons. plus l'être humain cherche à s'excepter du monde et du vivant, plus il détruit le monde - pourtant, " nous sommes embarqués", nous sommes vraiment au monde, et il n'y en a pas d'autre- si l'immunisation totale est dangereuse, il n'en demeure pas moins nécessaire de rechercher les bonnes protections, celles qui permettent aux formes de vie de s'épanouir - après tout, seule une mince pellicule nous protège du vide sidéral.
Ce passage de "l'exception" à "la relation " implique une relecture et une modification de la philosophie politique, qui doit se faire aujourd'hui cosmo-politique. - sur le qui-vive, la philosophie politique ne peut plus se centrer sur l'homme ou le peuple, mais doit nous permettre d'adapter notre regard et notre sensibilité à ce qui n'est pas humain. en définitive, ce livre est un appel lancé à l'extension de la politique au-delà du domaine de l'humain.
- contre l'humanisme mondialisé qui a plié le monde à l'usage de l'homme au point de l'y laisser seul et mutilé, cet ouvrage tente de poser les fondements d'une écologie politique capable de donner corps aux relations que les êtres humains tissent avec les non-humains. afin d'éviter que la biopolitique des catastrophes ne devienne une politique catastrophique. afin de remplacer la peur d'une interruption catastrophique par le désir d'une interruption politique.
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L'indemne ; Heidegger et la destruction du monde
Frédéric Neyrat
- Sens Et Tonka
- 4 Avril 2008
- 9782845341753
Ce livre se propose de chercher, à al fois avec et contre heidegger, à la fois au-delà et en deçà de lui, et à la fois avec et contre une certaine tradition heideggerienne, la possibilité d'une politique heideggerienne pour aujourd'hui, ou, comme l'écrit frédéric neyrat, ne sorte d'ontologie, mais transie par la politique.
Une telle démarche prend sens d'abord dans le constat que heidegger serait le premier à avoir véritablement commencé à penser le développement de la technique comme destruction progressive du monde, c'est à dire comme une perte de sens, de la présence, de ce qui fait monde, et comme orientation mondiale vers un " non-monde ", c'est à dire vers un espace où plus rien n'est en tant qu'être, où toute substance se réduit à une subsistance.
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Instructions pour une prise d'âmes ; Artaud et l'envoûtement occidental
Frédéric Neyrat
- La Phocide
- 15 Janvier 2009
- 9782917694091
Le monde de la terre actuelle est mené par des séries d'envoûtements concertés et calculés " nous dit Antonin Artaud. Quelle signification autre que délirante accorder à une telle déclaration ? L'hypothèse qui gouverne ce livre est la suivante : la folie d'Artaud est entrée en conjonction - en résonance - avec le déni occidental. Sa folie s'exprime là où l'" Occident " a toujours refusé de s'exprimer sur lui-même - à moins qu'il n'en ait jamais été capable. L'envoûtement est un nom qui vient à la place de l'impensé occidental. L'impensé colonial. L'impensé du rapport entre Dieu, la techno-science et le capitalisme. L'impensé qui empêche de vivre et donne faim. L'impensé du corps auquel on fabrique une âme. On dira pourtant que l'on sait pertinemment aujourd'hui ce que sont le colonialisme et le post-colonialisme, le monothéisme, la Big Science et le capitalisme. Mais si l'on sait, nous dit Artaud, alors c'est pire. C'est qu'on ne veut vraiment rien changer et qu'on se veut du mal. L'impensé serait-il ce que nous savons le plus ? Plutôt bizarre... Serions-nous envoûtés ?
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Nous souffrons, paraît-il, d'un excès, d'une prolifération d'images : corps soumis à des modèles hygiéniques, politique " spectaculaire ", irradation permanente de notre vie quotidienne par la publicité, " réalités virtuelles ", etc.
Mais s'agit-il encore d'images ? Rien n'est moins certain, car une image convoque toujours un dehors, ce qu'elle présente au regard est toujours comme en dehors d'elle-même. Or, notre époque ne souffre-t-elle pas, précisément, d'un manque de dehors ? Il nous faut réinterroger toutes les catégories qui ont servi à définir ce qu'est l'image afin de répondre à ces questions : qu'est-il arrivé aux images lorsque le Capital s'est substitué à Dieu et à l'Etat ? Sont-elles devenues athéologiques et apolitiques ? Quels rapports se nouent entre les " réalités virtuelles " et le régime d'immanence sans dehors que construit notre capitalisme hyperspectaculaire ? Quelle politique, quel art seraient capables de s'y opposer ?
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Dans les flux.
De capitaux, de travailleurs et d'images, on est dans les flux, jusqu'au cou, par-dessus la tête, plus un cheveu au sec, nous voilà emportés, submergés, ça coule ça flue, ça change sans cesse et partout, et il faudrait vite se changer pour s'adapter à la nouvelle transformation en cours, la mégamachine techno-capitaliste impose de nouvelles marchandises auxquelles il n'est pas donné la possibilité de durer, soyez flexibles nous dit-on, devenez liquides afin de participer activement à la grande liquidation en cours.
Cette auto-description néolibérale de l'hydroglobe semble juste, mais jusqu'à quel point ? Jusqu'au point d'inertie, où le marché financier s'immobilise et les individus ne cessent de devenir à l'identique. Derrière notre vie liquide coule notre vie pétrifiée.
Là où nous continuons secrètement à croire au substantiel et à l'absolu, à l'intègre. Congédiée par la porte analogique, la transcendance fait retour par les flux numériques, les flux absolus, qui nous assurent de rester tranquillement à demeure dans le même fleuve.
La production des flux intégraux implique pourtant, inévitablement, la destruction écologique des flots. Plus nous nous croyons immortels, plus nous dépérissons. Comment rendre compte de ce processus de substitution intégrale, qui fait que l'endommagement du monde n'entame pas notre croyance dans l'absolu ? Sommes- nous condamnés à machiner de l'indemne, à refuser notre vulnérabilité ? Contre les flux canalisés, il nous faut remotiver la loi spirale, l'imprévisible clinamen qui enroule les êtres loin de tout équilibre stable.
Chaque existant est un écart originaire vis-à-vis de normes qui sont elles-mêmes des écarts. Se dégage ainsi la perspective vitaliste de ce livre, son double front : contre l'absolu substantiel, désintégrer ; contre les grandes liquidités, trouver de nouveaux partages, de nouvelles rives, d'autres métaphores.
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Qu entend-on par terrorisme ? Tout d abord, une explosion. Ce qu on voit, c est la mort violente et des corps en charpie. Ce qu on imagine, la souffrance. Comme date clef, le 11 septembre 2001. Comme donnée immédiate, le terrorisme dit « islamiste ». Comme affect, la terreur, une peur sans nom, au-delà de toute mesure. Comme réponse, la « guerre contre le terrorisme » et certaines mesures policières de haute protection. Voici précisément les images et les réactions pour le moins stéréotypées, disons automatisées, que charrie avec lui le terrorisme, ce « film d horreur ». Voilà tout ce qui nous empêche de penser.
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Conjurations ; essai sur les sociétés de clairvoyance
Frédéric Neyrat
- Nouvelles Lignes
- 14 Novembre 2014
- 9782355260629
Essai sur les sociétés de clairvoyance.
C'est à une entreprise de dénomination et de conjuration des nouvelles formes de gouvernementalité que s'attèle Frédéric Neyrat dans ce vif essai. Celles qui tentent, selon lui, "d'anticiper le futur pour contrôler le présent", et qu'il propose de nommer, à la suite des sociétés disciplinaires décrite par Michel Foucault et des sociétés de contrôle par Gilles Deleuze : les "sociétés de clairvoyance".
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FANTASME DE LA COMMUNAUTÉ ABSOLUE : Lien et déliaison
Frédéric Neyrat
- L'Harmattan
- 1 Janvier 2002
- 9782747521956
Un fantasme hante la communauté occidentale, celui d'une communauté absolue dont la politique aurait pour charge d'assurer l'unification totale. Ce lien communautaire refusant toute séparation, n'est donc rien d'autre qu'une absence de lien ; et la politique en tant qu'instance de médiation souveraine, serait appelée à disparaître dans un lien qu'elle aurait pourtant constitué. Il s'agit donc ici de penser le lien communautaire comme lien fissionnel, capable d'intégrer la part de l'Autre au coeur de l'Un , de penser la politique non comme mode de production de l'Un communautaire, mais comme interruption de ce fantasme.
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La condition planétaire : Sortir de l'anthropocène
Frédéric Neyrat
- Les liens qui libèrent
- 8 Janvier 2025
- 9791020923080
Peut-on se préoccuper de la Terre et des ravages de l'Anthropocène tout en empruntant un cheminement cosmologique ? Un essai fondamental et révolutionnaire qui renouvelle notre regard sur l'écologie.
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action directe, al quaïda. attentat, attentat-suicide, voiture piégée. des corps sautant du haut du world trade center le 11 septembre 2001. autant de mots et d'images qui nous effraient et paralysent notre pensée. pouvons-vous définir le terrorisme ? une intention ? un acte de la dernière extrémité ? et si le terrorisme ne faisait que révéler la vraie nature de nos sociétés, surexposées aux risques, à la recherche d'une sécurité absolue aussi dangereuse qu'introuvable ? sommes-nous, serons-nous vraiment capables d'inventer une civilisation post-terroriste ?
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Le communisme existentiel de Jean-Luc Nancy
Frédéric Neyrat
- Nouvelles Lignes
- 13 Septembre 2013
- 9782355261237
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Homo labyrinthus ; humanisme, antihumanisme, posthumanisme
Frédéric Neyrat
- Dehors
- 3 Septembre 2015
- 9782367510088
Qu'est-ce que l'humanisme ? S'appuyant sur Darwin et les données de la paléoanthropologie de Picq, ce livre part à la recherche des origines de l'humanité. Elles s'avèrent multiples, labyrinthiques, mettant originairement en contact les humains avec les animaux et les médiations techniques. Pour l'humanisme que l'auteur qualifie d'« intégral », et qui commence bien avant le XVIee siècle, l'être humain est un être d'exception : seul être sans définition, sans « nature », il peut devenir ce qu'il veut.
Cette approche dominante de l'homme est au coeur du capitalisme et de nombreuses pensées communistes (Badiou, Négri). Elle donne le fond idéologique de « l'Anthropocène » et constitue l'une des causes des désastres écologiques ; c'est en ce sens qu'il nous faut la combattre.
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Impossessions primitives
Amandine André, Frédéric Neyrat
- Les Presses Du Reel
- Al Dante
- 7 Juin 2024
- 9782378965297
Dans ce livre tête-bêche, Impossessions primitives d'Amandine André, texte identifiable comme poétique, va à la rencontre de L'Anti-Terre du philosophe Frédéric Neyrat, ouvrant singulièrement le champ des possibles et de la pensée.
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Objectif Terre : Le design de notre planète
Jolanthe Kugler, Scott Longfellow, Frédéric Neyrat
- Les Presses Du Reel
- Mudac
- 13 Septembre 2023
- 9782378964474
Notre planète est-elle devenue objet de design ? Face à la géo-ingénierie, à l'ensemencement de nuages et aux ambitieux projets de contrôle des écosystèmes planétaires, la question semble plus que jamais justifiée.
Représenter le monde par la cartographie, le modeler par l'aménagement du territoire, modéliser la planète pour anticiper les phénomènes naturels et, aujourd'hui, l'influencer en contrôlant le climat : cet ouvrage fait le point sur une posture qui existe depuis la sédentarisation humaine, qui a été largement accélérée par la révolution scientifique des Lumières, puis par une vision technoscientifique liée aux révolutions industrielles, celle du design de notre planète. Artistes, designers, chercheuses et chercheurs enquêtent sur le « devenir objet » de la Terre.
Publié à l'occasion de l'exposition « Terra. Le design de notre planète » au mudac - Musée cantonal de design et d'arts appliqués contemporains, Lausanne, en 2023-2024. -
Enquêter : de quel droit ? menaces sur l'enquête en sciences sociales
Sylvain Laurens, Frédéric Neyrat
- Croquant
- 14 Octobre 2010
- 9782914968805
Face aux normes éthiques et aux règles juridiques qui régissent la vie privée ou la propriété intellectuelle, les sociologues, et plus largement tous les chercheurs en sciences sociales, se voient de plus en plus souvent opposer les droits des personnes enquêtées ou d'autres principes supérieurs, jusqu'à subir parfois une menace sur la réalisation de leur enquête ou sa publication. Le présent ouvrage a pour objet ces tensions entre droit à l'enquête et droits des enquêtés, ce croisement conflictuel entre la légitimité scientifique et différents registres possibles de mise en suspens de l'enquête. Il a pour ambition de créer un espace de confrontation et d'échanges sur des expériences d'enquêtes passées qui ont pu être limitées voire interrompues par la volonté des enquêtés ou des autorités. Il est aussi l'occasion de faire le point sur les droits que peuvent faire valoir les chercheurs en sciences sociales mais aussi sur leurs devoirs face à une judiciarisation croissante des rapports sociaux qui pourrait menacer à terme leur autonomie. Verra-t-on bientôt en France, comme cela peut être déjà le cas dans certaines universités américaines, des chercheurs faire signer à leurs enquêtés des questionnaires attestant du caractère " non violent " des questions posées ? À l'inverse, le bricolage et les arrangements sur mesure dont s'accommodent généralement les chercheurs peuvent-ils garantir le fonctionnement pérenne d'une recherche en sciences sociales sur le long terme ?