Par un étrange paradoxe, ceux qui s'imaginent que la France ferait face à un « tsunami » migratoire, par la faute des politiques, de l'Union européenne ou des juges, sont également convaincus que la migration est une anomalie dont la France pourrait se passer. On grossit l'immigration pour mieux la dénier. Pour dissiper ces illusions, il faut en revenir aux faits. Oui, la population immigrée a progressé en France depuis l'an 2000, mais moins que dans le reste de l'Europe. Non, notre pays n'a pas pris sa part dans l'accueil des réfugiés. La hausse vient d'abord de la migration estudiantine et économique, tandis que la migration familiale a reculé. En exposant les enjeux de la loi Darmanin de 2023, en rappelant combien la frontière est mince entre séjour régulier et séjour irrégulier, ce livre propose une approche résolument nouvelle de la question migratoire.
Au nom de la « liberté d'expression », l'État français intime à certaines catégories de la population de rentrer dans le rang républicain tout en demandant aux enseignants de leur expliquer pourquoi et comment. Une drôle de « liberté », dont l'auteur s'emploie, dans ce livre bref et incisif, à nous montrer les limites et les contradictions.
Attisé par le rythme quinquennal de la présidentielle et la surenchère des primaires, le débat sur l'immigration se durcit tout en demeurant, à l'image de certaines propositions, étrangement ignorant ou amnésique. François Héran revient donc sur l'ère Sarkozy et ses neuf années de mainmise sur la politique migratoire de la France.
Pour quel bilan ? Stabilité des 200 000 entrées annuelles, abandon de la politique d'« immigration choisie », mise en place d'un cadre légal largement conservé par François Hollande mais surtout des tentatives réitérées de mettre l'Ined (Institut national d'études dé-mographiques) au pas. C'est la première fois que l'ancien directeur de l'institution évoque ces pressions émanant de l'exécutif, elles ne sont évidemment pas sans poids dans le « débat sur l'immigration ».
En fin de compte, les faits sont là : une personne sur quatre vivant en France est immigrée ou enfant d'immigré. La persistance de l'immigration dite « subie », légale en vérité, souligne l'impuissance du volontarisme politique face à la logique des droits fondamentaux. Et c'est bien ce verrou que les ultras rêvent de faire sauter aujourd'hui.
S'appuyant sur les travaux les plus récents en matière de démographie et d'immigration, exposant par là même les erreurs grossières de certains essayistes médiatiques, l'auteur dégage la dynamique de l'immigration (insertion, intégration, apport démographique et économique, contribution sociale et culturelle), sans occulter ses faces obscures (discriminations, racisme, ségrégation, dérives extrémistes). Une approche de l'immigration ni utilitaire ni angélique, mais réaliste. Ni pour ni contre l'immigration : avec elle, tout simplement.
Collection « Leçons inaugurales », Collège de France François Héran Migrations et sociétés Quatrième de couverture [1097 signes] Les migrations internationales, au-delà des épisodes spectaculaires qui polarisent l'attention et soulèvent les passions, sont une composante ordinaire de la dynamique des sociétés, mais continuent de faire l'objet de visions très contradictoires. Si l'analyse démographique permet de cerner l'ampleur des migrations, il faut mobiliser d'autres disciplines pour saisir toutes leurs dimensions ? géopolitique, historique, anthropologique, économique, mais aussi juridique et éthique. Car les migrations, liées à l'origine aux besoins des économies nationales, sont de plus en plus alimentées par la logique des droits universels. Une mutation à la fois décisive et fragile.
François Héran a mené un double parcours à l'Ined, qu'il a dirigé de 1999 à 2009, et à l'Insee, où il a mené de vastes enquêtes sur l'évolution de la société française, en y intégrant la dimension migratoire. Il dirige désormais l'Institut Convergences Migrations porté par huit institutions sous la conduite du CNRS. Depuis janvier 2018, il est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire Migrations et sociétés.
Les projections démographiques annoncent que la migration sera d'ici une génération le principal, voire l'unique facteur de croissance de la population. Aucun pilotage du solde migratoire, aucun ralentissement du regroupement familial ne sera de taille à inverser cette tendance, sauf à rêver d'immigration zéro ou d'un chimérique baby-boom. Effet d'une infusion durable et non d'une intrusion massive, le brassage des populations dans la société française est un défi à relever, au même titre que le vieillissement. Pour y faire face, mieux vaut discuter des principes que de briser des tabous. Quitte à repenser nos conceptions du volontarisme et de la souveraineté.
L'immigration est au coeur de l'actualité française. En témoignent la loi sur l'immigration, l'intégration et la nationalité du 16 juin 2011, le débat autour de la déchéance de nationalité, la crainte d'un impact des révolutions arabes ou encore la remise en cause de la gouvernance de Schengen. Grâce à son traitement volontairement généraliste et néanmoins rigoureux, cet ouvrage apporte les données indispensables pour comprendre les enjeux d'un thème qui tiendra une place majeure dans la prochaine campagne électorale.
Sommaire provisoire ? Introduction ? Qui sont les immigres en France ?
Ulticulturel ? ? Existe-t-il plusieurs types d'immigration ? ? Qu'est-ce que l'espace Schengen ? Comment controler les flux migratoires en Europe ? ? Qu'est-ce qu'une politique d'immigration maitrisee ? ? Comment fonctionnent les demandes d'asile ? ? Comment reguler l'immigration legale ? ? Le developpement solidaire est-il un moyen de reduire l'immigration ? ? L'immigration a-t-elle un cout ? ? Les immigres sont-ils une menace pour l'emploi ? ? Peut-on mesurer/evaluer l'immigration ? ? Ou s'installent les immigres en France ? ? Les immigres sont-ils bien representes dans la vie politique francaise ? ?
Existe-t-il des dispositifs pour encourager la participation sociale des immigres ?
Il ne se passe presque plus une semaine en France sans qu'un politicien ignorant, un journaliste paresseux ou un essayiste entrepreneur de haine ne fasse une déclaration péremptoire, belliqueuse et fausse sur la nature des migrations ou sur le statut des populations immigrées en Europe et en France. Écran de projection des fantasmes les plus échevelés et les moins fondés dans la réalité observable et mesurable, le traitement irresponsable et le plus souvent mensonger de la question de l'immigration alimente une dynamique d'ignorance paniquarde dont font leur miel les démagogues qui se prétendent interprètes des aspirations du peuple. On les trouve bien entendu à droite, mais parfois aussi dans les rangs d'une gauche que l'auteur entend également interpeller ici.
Il s'agit d'abord d'établir les faits et les chiffres et de dissiper les contre-vérités propagées par la mauvaise foi idéologique et l'analphabétisme statistique. Il s'agit aussi de rétablir le sens des proportions : 200 000 entrées annuelles pour 66 millions d'habitants, c'est un accroissement annuel de 0,3 % de la population. 24 000 réfugiés à accueillir sur deux ans (comme l'annonçait par exemple François Hollande en 2015), cela revient à accueillir quatre spectateurs dans un stade de 10 000 personnes. Dans le même souci de rétablir les proportions et d'offrir des comparaisons alimentant l'approche rationnelle du phénomène, l'auteur propose aussi un panorama très instructif des dynamiques et politiques migratoires de nos voisins européens et des leçons que nous pouvons en tirer. Il s'emploie également à dissiper le fantasme émergent de l'invasion africaine en mettant au clair la véritable logique des flux migratoires Sud-Nord, mais aussi Sud-Sud, autrement plus fournis.
S'appuyant sur les meilleurs apports qualitatifs du regard anthropologique et sociologique, François Héran déjoue les pièges du faux débat assimilation/intégration et dépeint les dynamiques concrètes d'un devenir français et citoyen dans les domaines de l'emploi, de la famille, de l'école, de la cité, etc. Grand pays d'immigration depuis bien longtemps, la France en a vu d'autres, rappelant ainsi qu'il n'y a aucune raison de considérer comme un problème a priori insurmontable, l'articulation entre des dynamiques migratoires et la mise en oeuvre des droits, des normes et des valeurs auxquelles souscrit la République dans ses politiques domestiques comme dans ses engagements internationaux.
Enfin, prônant une science citoyenne et une neutralité engagée, il analyse les modalités d'intervention des chercheurs dans le débat public, le rapport aux médias, aux autorités de tutelle et aux acteurs politiques. Et en ces temps de désarroi et de redéfinitions idéologiques, il s'emploie à retracer la relation complexe des gauches avec la question migratoire et à rappeler au camp progressiste le fondement des valeurs de rationalité et de justice qui devraient inspirer son approche en la matière.
Etudie la plus fortune des familles bourgeoises de Sville, les Vazquez Gutierrez. Archives notariales et archives prives, cadastre et presse agricole permettent d'en suivre le destin depuis la fin du XVIIIe sicle.
Les hommages à Claude Lévi-Strauss privilégient les dimensions littéraire ou écologique de l'oeuvre sans s'attarder aux études de parenté.Or, le meilleur hommage à rendre à une oeuvre scientifique est de la discuter scientifiquement. Souvent présentée comme une révélation jaillie du terrain amazonien ou de la rencontre avec Jakobson, la modélisation structurale de la parenté doit être replacée dans l'histoire des sciences. Dès 1939, Marcel Granet avait énoncé la typologie complète des systèmes de parenté, réduisant l'inceste à une « faute de jeu » et valorisant la « réciprocité élargie » des alliances.
Partant du modèle Granet/Lévi-Strauss, l'enquête parcourt les formalisations de la parenté du droit romain à nos jours, en privilégiant la notion de bifurcation, sexuée ou non. On découvre qu'hommes et femmes sont interchangeables dans la théorie classique de l'alliance, à moins d'être séparés par un écart d'âge structural. Que les classifications cognitives de la parenté ruinent les interprétations démographiques. Que les locuteurs ne confondent pas l'individu avec ses équivalents structuraux : ego n'est pas quelconque mais quelqu'un. Et qu'il faut réfuter les théories déterministes qui prétendent loger des ressorts inconscients dans les structures de parenté, comme l'ordre mathématique des choses, l'intérêt caché (Pierre Bourdieu) ou le contact des chairs (Françoise Héritier).
Nourri d'exemples anciens (Égypte pharaonique, Rome impériale, Europe classique...) ou actuels (Sahara, Inde du Sud, Australie, Nouvelle-Guinée...), l'ouvrage est émaillé de 240 « diagrammes de structure » spécialement conçus pour exposer au regard et à la critique les postulats de la logique structurale.
L'imagerie se développe dans tous les domaines de l'ophtalmologie. Les prescriptions de scanner et IRM et dans des cas plus restreints d'échographie et d'écho-Doppler couleur par des ophtalmologues mais également des neurologues des neurochirurgiens se multiplient.
Les indications sont larges : diagnostic d'une pathologie ophtalmologique non ou incomplètement résolu par l'examen clinique et les explorations ophtalmologiques complémentaires (fond d'oeil OCT champ visuel...) suivi de l'évolution spontanée ou après traitement d'une lésion bilan pré-thérapeutique bilan d'extension etc. Cet ouvrage auquel ont participé des radiologues des ophtalmologues et de nombreux cliniciens de la Fondation Rothschild a ainsi pour objectif de faire la synthèse des connaissances sur le domaine.
Après une présentation des explorations réalisées par les ophtalmologistes et les radiologues et un rappel anatomique cet ouvrage détaille des affections du globe oculaire de l'orbite des voies visuelles et de l'oculomotricité. Au sein des chapitres d'imagerie des points de vue du clinicien ponctuent les présentations et apportent des éléments indispensables à la compréhension des protocoles et des images. Cette construction particulière est justifiée par le caractère très transversal de la spécialité. 450 iconographies illustrent des cas typiques ou rares.
Pour compléter votre lecture 175 iconographies sont également disponibles en ligne. Pour y accéder connectez-vous sur www.em-consulte.com/e-complement/475446 et suivez les instructions pour activer vos accès.
Cet ouvrage constitue la référence sur le sujet pour tous les radiologues les ophtalmologistes mais également les cliniciens confrontés aux pathologies ophtalmologiques et neuro-ophtalmologiques.
Les indications neuroradiologiques représentent en moyenne 40 à 60 % des IRM. L'originalité de cet ouvrage repose sur son approche sémiologique et thématique de la pathologie neurologique. Il est construit de manière récurrente :
- Comment réaliser une IRM ;
- Sémiologie élémentaire ;
- Orientation disgnostique ;
- Protocoles ;
- Comptes rendus ;
- Ce qui en facilité l'accès.
Pour cette nouvelle édition l'iconographie (plus de 500 clichés) a été entièrement actualisée et de nouveaux exemples d'applications pratiques ont été introduits.