Que cherche un patient qui vient voir un thérapeute ? Il s'épanche, il se plaint, il dit vouloir changer.
Mais comment faire ? C'est la question que se pose tout thérapeute, et aussi chacun de nous, dès qu'il est confronté à une grande douleur, à une perte, dès qu'il en a assez. Comment faire ? Gémir, ruminer, récriminer ? Chercher une écoute, une consolation pour mieux patauger dans nos " problèmes " ? Non, répond François Roustang. Il faut au contraire en finir avec la plainte, sortir de notre moi chéri, que nous cultivons à coups de jérémiades.
À cette condition, nous pourrons vraiment refondre notre existence pour nous ouvrir enfin au monde et aux autres.
Si l'hypnose est le plus souvent réduite à un phénomène de soumission, de fascination, d'insensibilité, c'est que notre culture, qui a peu de moyens pour la penser, en retient seulement le négatif ou l'ombre portée.
En réalité, l'hypnose est un état de veille intense, à l'instar du sommeil profond à partir duquel nous rêvons. de même que ce sommeil profond conditionne l'éclosion du pouvoir de rêver, de même cette veille intense nous fait accéder au pouvoir de configurer le monde.
L'hypnose devient alors une vigilance accrue qui met à notre disposition les paramètres constitutifs de notre existence. ouverte aux dimensions de notre monde, elle s'oppose à la veille restreinte que nous connaissons dans notre vie de tous les jours.
Loin d'être passive, l'hypnose nous permet, par l'imagination, d'anticiper et de transformer nos comportements et nos agissements. elle sollicite notre capacité à décider de notre place en relation avec les autres et notre environnement. en ce sens, elle relève non pas de la psychologie, mais d'une cosmologie. la pratique de l'hypnose, cette veille plus large et plus fine, peut devenir un art de vivre.
Elle suppose un apprentissage qui n'a rien d'ésotérique et qui se contente de prendre appui sur les possibilités présentes en chacun.
Thérapeute inclassable, François Roustang a changé la vie des personnes qu'il a rencontrées grâce à son approche révolutionnaire de la psychothérapie. Refusant une écoute complaisante de la plainte, il insiste sur la fécondité de l'hypnose pour entrer dans une autre perception de soi-même et du monde, pour sentir la vie.
Témoignage de l'itinéraire intellectuel hors norme d'un ancien prêtre, ce livre réunit en un seul volume tous les textes de ce dissident de la psychanalyse. Ces articles et conférences, parfois inédits, sont introduits par des entretiens exclusifs, où François Roustang commente le cheminement qui l'a conduit à rompre avec l'Église, puis à s'écarter de la psychanalyse lacanienne, avant d'explorer des voies nouvelles de guérison dans la lignée de l'hypnose ericksonienne.
«?Vous allez vous engager sur un chemin que vous ne connaissez pas et que je connais moins encore, pour aboutir en un lieu que vous ignorez, en vue d'accomplir ce dont vous êtes incapable.?» F. R.
Les recherches de toute une vie, animées par la volonté d'offrir à chacun libération et guérison intérieures, la capacité de dire cette assertion fondamentale?: «?Je suis vivant.?»
" Qu'est-ce qui guérit, qu'est-ce qui fait changer ? C'est la nature, disaient les anciens, c'est la force de la vie. Alors la seule question est : comment piéger la vie, comment la faire venir ? " Après La Fin de la plainte, qui proposait d'écarter l'inflation de pleurs sur soi, et Il suffit d'un geste, qui rappelait que changer est d'abord affaire d'attitude corporelle, François Roustang prolonge et approfondit sa réflexion sur les conditions du changement intérieur. Il propose rien moins qu'un véritable parcours : accepter sa souffrance, être dans l'action, cesser de réfléchir sans cesse à soi et à son " problème ", sortir de soi et ne pas chercher l'efficacité, la guérison à tout prix, mais se mettre en position de les trouver. Un cheminement intérieur vers le mieux-être.
Comment aller mieux ? Comment apaiser son mal de vivre ? Comment opérer en soi un changement profond pour pouvoir de nouveau inventer sa vie ? Peut-être suffit-il d'un geste. Mais lequel ? Et par où commencer oe
D'abord se libérer des préjugés et des certitudes des thérapeutes. Non, une thérapie n'est pas forcément longue.
Ensuite, surmonter et contourner le mur du langage. Non, on ne guérit pas vraiment par les mots. Enfin, se prêter à l'expérience de l'hypnose pour accéder à une autre perception de soi-même et du monde.
L'influence est l'action cachée et continue d'êtres inanimés ou animés qui décident du destin de l'homme. Celui-ci, depuis des millénaires, interroge cette puissance pour savoir ce qu'il est autorisé à entreprendre. Il ne croit plus qu'elle provient des astres. Il la voit à l'oeuvre dans ce qu'il subit à l'intérieur de lui-même et à travers les relations qu'il entretient avec ses semblables.
De nos jours, l'influence a pris le nom d'inconscient, corollaire d'une psyché fermée sur elle-même. Il s'agit en fait de l'appartenance de l'être humain au monde des vivants, plus précisément à son animalité.
Métaphore de l'influence, l'hypnose, qu'il faudrait appeler veille du corps ou éveil de la vie, est la plaque tournante où peuvent s'échanger l'animalité de l'homme et son humanité. L'animalité ne peut pas être humanisée si l'humain n'a pas été animalisé.
L'influence ainsi entendue devient le préalable de la liberté. Celle-ci n'est plus l'indépendance dont rêvait Narcisse. Elle est l'appropriation par l'homme de ce que lui impose sa condition de vivant.
Un livre de questions, celles que François Roustang n'a cessé de poser tout au long de son parcours en psychanalyse, en philosophie et en littérature : voilà ce que composent les textes ici rassemblés. Pourquoi est-il crucial de rire ? Pourquoi notre société se méfie-t-elle de l'hypnose ? Quelle issue y a-t-il au transfert inventé par Freud ? Comment faire pour laisser tout simplement la vie aller son cours ?
François Roustang a travaillé à cet abécédaire jusqu'à la fin. Dans cet ouvrage, on retrouve les grands thèmes qui lui sont chers comme l'harmonie, le rire, la liberté, le silence, ou encore le geste, l'impersonnalité, le mouvement.
Le lecteur est invité à se laisser porter d'un mot à l'autre ; il retrouve ainsi, peu à peu, la force de la pensée éclairante, sereine, parfois incisive, de François Roustang.
Sylvie Le Pelletier-Beaufond est médecin-psychothérapeute, hypnothérapeute, thérapeute de famille et de couple à Paris. Elle intervient dans le champ professionnel ou universitaire sur le thème de l'hypnose. Sa pratique clinique s'inspire de la pensée de François Roustang. François Roustang (1923-2016), thérapeute dissident de la psychanalyse, a mené une réflexion radicale sur les conditions du changement. Cela l'a conduit à redécouvrir l'hypnose pour produire une modification profonde de notre regard sur nous-mêmes et de notre rapport au monde. Il est l'auteur de livres majeurs parmi lesquels : La Fin de la plainte, Il suffit d'un geste, Savoir attendre. Pour que la vie change, publiés chez Odile Jacob.
Trois textes majeurs de François Roustang rassemblés en un livre unique de 700 pages ! (La fin de la plainte / Il suffit d'un geste / Savoir attendre).
Une introduction et conclusion inédite de l'auteur.
" Lacan est un stratège qui n'avance pas sans intentions précises, ou encore c'est un rhéteur qui cherche à persuader.
Il importe donc de se demander à chaque instant d'où il est parti et où il veut conduire son lecteur ou son auditeur. La difficulté de le comprendre vient le plus souvent d'une hâte à retirer de ses affirmations quelque profit, ou d'une habitude à se laisser aller au jeu des associations à partir de ce qui est lu ou entendu. En réalité, Lacan est explicite ; encore faut-il savoir l'entendre. " François Roustang.
Loin d'être le premier philosophe, Socrate n'est-il pas le premier vrai thérapeute? N'est-il pas celui qui a le mieux compris les effets qu'il faut produire pour modifier son rapport à soi et au monde? C'est l'hypothèse qu'explore ici François Roustang.
Ce livre est d'abord une patiente tentative pour retrouver la véritable originalité de Socrate à travers les textes qui s'en font l'écho. Mais cette quête prend aussi une dimension qui nous touche directement: pour le thérapeute qu'est François Roustang, il s'agit de nous faire comprendre comment il est possible de produire une modification de l'existence en acte et pas seulement en pensée. La leçon de Socrate pour "aller mieux"?
« Celui que la psychanalyse a empoigné, elle ne le lâche plus », disait Biswanger. Pourquoi les fidèles de la psychanalyse sont-ils enfermés dans un discours qui n'est cohérent et rigoureux que pour eux-mêmes ? Pourquoi finalement la gent psychanalytique (analystes et analysants) se comporte-t-elle peu ou prou comme une secte ? Cela s'explique d'abord par la nature très particulière du discours de Freud. Il fallait donc étudier son style dans sa spécificité. Comment une théorie, reconnaissant qu'elle ne peut ni être prouvée, ni réfutée, réussit-elle à former un lecteur qui va se mettre progressivement à penser comme l'auteur ? Freud a su inventer une écriture particulière à cette fin.
Cela s'explique davantage encore par l'importance du transfert dans la cure. Freud estimait, non sans hésitation, que la technique de libre association, le tout dire, permettait de délivrer la psychanalyse de ce qui pouvait la rattacher à l'hypnose. Ses successeurs n'ont plus aucun doute à ce sujet. Pourtant on peut se demander si le véritable ressort du transfert n'est pas identique à celui de l'hypnose : la passion de se fondre dans l'autre et de l'absorber.
Est-il possible de trouver une issue à l'épaisseur de ces questions ? Peut-être faudrait-il d'abord ne pas se voiler la face pour ne rien voir des difficultés réelles et passer son temps à résoudre des problèmes d'écoles ? Si la psychanalyse renonçait à ses prétentions scientifiques, peut-être pourrait-elle lâcher quelques-uns de ses adeptes et leur permettre d'inventer leurs légendes, celles qui permettent d'errer et de rire.
" Mon cher Giacomo, sans vous je n'en serais jamais venu à des réflexions que je ne soupçonnais même pas, et à la découverte de points de vue nouveaux sur quelques questions qui hantent ma vie : l'incertaine différence entre les individus, les obscurités de la séduction, la trop manifeste homosexualité, le besoin de subvertir toutes les valeurs.
Surtout je voudrais vous remercier de m'avoir fait rire. C'est un peu de mon impayable sérieux que j'ai dû abandonner à votre contact. " François Roustang.
On devient et on reste élève pour s'éviter le risque de penser et de parler en son propre nom.
Mais les relations entretenues avec leurs disciples par Freud puis Lacan révèlent que la position d'élève est redoutable là même où elle paraît protectrice. Les cas, notamment, de Ferenczi, Jung, Tausk, ou encore Groddeck, rappellent que le rapport au maître est souvent porteur de violence, d'égarement, de mort. Plus curieux : alors que la dissolution du transfert est l'une des tâches principales de la cure psychanalytique, la relation maître-disciple est justement entretenue par le maintien du transfert.
De là, chez les protagonistes, une crainte et une recherche incessante du plagiat, du vol des pensées, de l'influence occulte, qui les situent aux confins tantôt de la psychose, tantôt de la religion.
Dans son entreprise de fondation de la psychanalyse comme science du réel, lacan manifeste la plus grande prudence.
Il évite constamment les formules qui permettraient de réduire sa pensée et de saisir clairement les résultats auxquels il aboutit. en un sens, il progresse avec une incontestable rigueur, mais c'est une rigueur qui se maintient paradoxalement grâce à une systématisation des équivoques. celles-ci voilent d'une part les sauts du raisonnement et d'autre part les assimilations intempestives. son style est tout entier orienté vers l'extraposition de termes nécessaires à rapprocher pour conclure.
Mais cette dernière opération doit être interdite à l'auditeur, qui risquerait alors de découvrir les incohérences, la futilité de la preuve, voire les tricheries exemplaires. impossible de ne pas reconnaître, dans cette forme imparable de cohérence contradictoire en elle-même, la marque du génie le plus inventif et le plus certain de son pouvoir d'ensorcellement.
?Ceux qui, ayant recouru à l'hypnose, vont mieux évoquent souvent une porte qu'ils ont franchie. Une porte vers la guérison. N'est-ce qu'une façon de parler ? Que s'est-il passé qui a modifié leur rapport à eux-mêmes et au monde ? Pourquoi l'hypnose a-t-elle ce pouvoir de nous changer ? Jean-Marc Benhaiem est l'un des pionniers de son enseignement dans le cadre médical universitaire. François Roustang, dans ses ouvrages désormais classiques, comme Qu'est-ce que l'hypnose ?, La Fin de la plainte, Le Secret de Socrate, ou encore dans sa longue pratique, a beaucoup contribué à la redécouverte en France de l'hypnose, si longtemps négligée ou dénigrée. Avec d'autres thérapeutes, ils présentent ce que l'on sait aujourd'hui de ses mécanismes, de son fonctionnement, de ses implications dans la clinique. Une description fine de ce qui nous fait changer avec l'hypnose. Le Dr Jean-Marc Benhaiem est praticien hospitalier aux centres de traitement de la douleur de l'hôpital Ambroise-Paré et de l'Hôtel-Dieu. Il a créé, en 2001, le premier diplôme universitaire d'hypnose médicale, au CHU de la Pitié-Salpêtrière. Avec la participation d'Éric Bonvin, Isabelle Célestin-Lhopiteau, Patrick Richard, François Roustang, Grégory Tosti, Corinne Van Loey, tous médecins, psychologues ou thérapeutes.