Le vote populiste prolifère-t-il là où se concentrent les immigrés? Les différents partis d'extrême droite en Europe traitent-ils l'immigration de la même manière ? La France se singularise-t-elle ? Autant de questions auxquelles Hervé Le Bras répond dans cet ouvrage, à l'aide d'une étude fouillée de sept pays - Allemagne, Autriche, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni et Suisse. Il y décrypte les mutations d'une ligne idéolo - gique inquiétante : après s'être dégagés des groupuscules nostalgiques du nazisme, du franquisme ou du fascisme, puis avoir tenté de présenter une façade respectable, les partis populistes de ces pays évoluent vers une vision identitaire, dramatisée en France par la notion de « grand remplacement ».
Pour saisir l'évolution politique de la France, les résultats locaux des élections sont essentiels. Leur extrême variabilité géographique semble un défi à leur compréhension. Grâce à des cartes précises qui resituent l'électeur dans son proche milieu plutôt que seulement dans une classe sociale, cet ouvrage ambitieux montre que les variations locales de l'opinion obéissent souvent à une logique historique de longue durée qui se déroule généralement en trois stades : apparition d'une nouvelle opinion à cause d'un évènement singulier, propagation sur un terrain préexistant, limitation par les territoires des opinions rivales. Au fil des pages, Bonnets rouges, Gilets jaunes, partisans de Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT), mais aussi du Rassemblement national, du Parti communiste, de la droite et de la gauche se mettent en place dans l'espace français. Alors s'éclaire l'épuisement actuel de l'opposition de la droite et de la gauche, comme les tentatives de remplacer cette opposition, qui puisent dans un passé plus ancien, structuré par des régularités géographiques. Ce qui est souvent présenté comme une histoire progressive est ainsi doublé par une histoire à l'envers, par la réapparition de clivages passés souvent très anciens
Les inégalités sont nombreuses et cet atlas dresse un état des inégalités en France, à toutes les échelles : entre régions, entre zones urbaines et zones rurales, dans les villes elles-mêmes.- Densité démographique, mortalité, fécondité : le portrait de la population française.- Les territoires de l'inégalité : chômage, éducation, revenus.- Les facteurs déterminants de l'exclusion et les solidarités qui se mettent en place.- La géographie du vote : l'expression politique d'un désarroi et les enjeux des élections de 2022.Les plus de 120 cartes, entièrement mises à jour, soulignent les différences de patrimoine, d'éducation, de réseau de relations, de sexe ou de mentalité qui révèlent l'inégalité des chances et des revenus. En replaçant la situation actuelle dans son contexte historique, cet atlas est essentiel pour comprendre la France contemporaine.
"Depuis plus d'un siècle, l'extrême-droite agite la peur de l'invasion : celle des Italiens et des Allemands avant 1914, des Polonais et des Yougoslaves avant 1939, des Maghrébins puis de tous les Africains, récemment. Cette panique a pris depuis peu la forme d'une « théorie » du « grand remplacement ». On verra ici que de « théorie », il n'y en a guère, ni de « grand remplacement » d'ailleurs. Mais une fable efficace, fausse, imagée, travaillant la peur, et dont il faut comprendre la cause.
A l'approche de l'élection présidentielle, ce fatras idéologique sert de justification à d'inquiétantes menaces politiques : remigration, dénaturalisation, musellement des médias, interdiction de prénoms non catholiques, suppression des corps intermédiaires accusés d'encourager ce prétendu « remplacement ».
On montrera ici, point par point, thème par thème, que tout cela constitue un dangereux mensonge, qui masque et déforme les problèmes parfois graves posés par l'immigration au détriment de réponses sérieuses. Faits et données à l'appui, on verra ainsi que l'immigration et l'étranger occupent en France une place plus modeste que dans la plupart des pays occidentaux." H.L.B.
Dans cet essai insicif, l'auteur analyse, raconte, compare. Restez libre, ne vous laissez pas manipuler par les semeurs de haine, lisez ces pages.
Même si les partis populistes d'extrême droite ont connu un développement différent dans les pays étudiés dans cet ouvrage (Autriche, Allemagne, Angleterre, Espagne, France, Italie, Suisse), ils ont en commun de nombreux caractères. Parmi ceux-ci, l'un des plus inquiétants touche à l'évolution de leur ligne idéologique. La notion de grand remplacement prolongeant celle du rejet de l'immigration en est un indice, mais plus généralement, après s'être dégagés des groupuscules nostalgiques du nazisme, du franquisme ou du fascisme et avoir tenté de présenter une façade respectable, force est de constater que les partis populistes de ces pays évoluent vers une vision identitaire. Un livre admirablement construit et documenté.
Hervé Le Bras nous propose dans cet ouvrage une analyse des inégalités en France et en comparaison avec les autres pays européens, sur une vaste gamme de critères et de services. Son constat est sans appel : notre pays est dans une bonne situation par comparaison avec nos voisins, et les inégalités ont très peu augmenté. La vraie difficulté tiendrait donc plus en France à la perception de l'inégalité qu'à l'inégalité elle-même.
Dans le contexte actuel, le propos du démographe dénote... C'est pourquoi il est d'autant plus nécessaire de le lire !
Le démographe Hervé Le Bras analyse brillamment le contexte migratoire que connaît actuellement notre pays. À la question, abondamment commentée, de l'immigration, l'auteur intègre celle de l'émigration, de Français d'une part et d'étrangers d'autre part. Il propose également une réflexion sur le lien entre immigration et croissance économique, sur le vieillissement des populations européennes, ainsi qu'une proposition prospective quant à l'avenir des migrations.
Enfin, il répond aux tenants de la théorie du "grand remplacement"...
Cet ouvrage tente de mieux saisir ce que signifie l'identité de la France, en reprenant les critères qu'Ernest Renan avait passés en revue : race, moeurs, religion, langue. Mais il explique surtout que c'est un dernier critère, celui de la culture, qui ouvre l'identité sur le monde.
Le démographe dresse le portrait du nouvel âge des migrations et montre qu'il n'y a aucune crainte à avoir des migrants, contrairement au fantasme alimenté par certaines personnalités politiques. A l'ère de la mondialisation, la mobilité est désormais un mode de vie et les migrations sont devenues un facteur de développement pour les pays d'accueil comme pour les pays de départ.
Cet essai aborde la crainte de l'immigration perçue comme une invasion, les processus d'intégration et d'assimilation des étrangers, l'attitude vis-à-vis du sol et du sang et la conception de l'appartenance nationale qui en découle.
Selon l'ONU, la population de la Terre a franchi le seuil des six milliards sept cents millions d'habitants. Que signifie un tel chiffre ? Dans une grande partie du monde, la fécondité a diminué très rapidement. Les pays où elle reste élevée sont presque tous situés au sud du Sahara. Ces régions vont-elles à leur tour adopter une fécondité réduite ? Peut-on prévoir l'évolution démographique à long terme ? Comment expliquer que la stabilisation de la population et l'augmentation de la production agricole entraînent néanmoins une forte hausse du prix des subsistances et une aggravation de la faim dans le monde ? A partir de quelles valeurs peut-on calculer la population maximale pouvant durablement vivre sur la planète ? 45 évaluations variant de 4 à plus de 40 milliards ont été forgées entre 1650 et l'année 2000. L'invention de la notion de " population mondiale ", à la fois simple chiffre et idée abstraite, revient à se demander si la population menace la Terre.
Y a-t-il trop d'hommes sur terre ? Au grand banquet de la nature, l'humanité est-elle de trop ? Dans notre imagination, la peur du nombre a remplacé la peur de la bombe : non seulement, nous dit-on, il n'y aura bientôt plus de quoi nourrir la planète mais la surpopulation est directement ou indirectement responsable du trou dans la couche d'ozone, du réchauffement climatique, de l'érosion des sols, bref de toutes les catastrophes écologiques qui guettent l'espèce humaine à l'aube du XXIe siècle.
Hervé Le Bras démontre qu'il n'y a pas une parcelle de vérité dans les terribles prédictions chiffrées que nous assènent nos Cassandre. Les chiffres masquent des arguments d'autorité, et les arguments d'autorité sont le paravent de nos préjugés et de nos peurs. La surpopulation est un mythe : telle est en substance la conclusion qui s'impose ici après une analyse serrée. Et, comme tout mythe, celui-ci nous en apprend plus sur nous-mêmes que sur le monde qui nous entoure.
la france ne serait-elle plus seulement une terre d'immigrationoe elle devient, et pour la première fois de son histoire, un pays d'émigration.
la dénatalité menacerait-elle toujours notre système de retraites ? la france renouvelle, au rebours de ses partenaires européens, ses générations. le vieillissement de sa population serait-il encore à redouter ? quand l'espérance de vie en bonne santé ne cesse de croître, les personnes âgées mènent toujours plus longtemps une vie autonome.
le "désert français" ne serait-il pas une image dépassée ? nos campagnes se peuplent aujourd'hui plus vite que les villes.
quatre faits occultés, quatre mystères auxquels s'attaque hervé le bras.
avec rigueur et humour, il dessine le nouveau tableau de la population française en réfutant les lieux communs des prophètes du déclin.
« C'est à une recherche de l'origine de nos idées présentes sur l'étranger que ce petit livre invite. Connaître ce qui nous attache à la nation, c'est se connaître, et donc mieux garder son sang-froid lorsque le monde change. » Hervé Le Bras Comment naît la crainte récurrente de l'immigration perçue comme une invasion ? Comment intègre-t-on, ou plus exactement, comment assimile-t-on des étrangers ? Et quels étrangers ? Pourquoi l'attitude vis-à-vis du sol et du sang, par conséquent la conception d'appartenance nationale, a-t-elle été modifiée ? Un « petit essai plein de verve » pour André Burguière dans Le Nouvel Observateur et selon Le Canard enchaîné, un texte « stimulant qui invite à repenser sérieusement la nationalité. »
Le tripartisme bouscule le jeu politique français, la gauche et la droite étant désormais talonnées par un Front national à 28 %. On prédisait un effondrement de la gauche, mais - première surprise -, elle a fait jeu égal avec la droite au premier tour des départementales de 2015, puis l'a doublée aux régionales. Deuxième surprise : au second tour, le tripartisme provoque des duels d'une nature inédite. Grâce à une méthode statistique et cartographique nouvelle, Hervé Le Bras passe au crible les résultats électoraux des communes, des cantons et des régions. La formation de « fronts républicains » peut-elle perdurer dans ce nouveau contexte ? Quel est l'impact de la division de la gauche sur cette recomposition ? Quelle est la porosité entre la droite et l'extrême droite ? Répondre à toutes ces questions, c'est comprendre les bouleversements politiques français depuis vingt ans. C'est aussi définir les termes de la prochaine présidentielle et des législatives qui l'accompagneront.
"Le peuplement des pays de la Loire est bien structuré : de Saint-Nazaire à Saumur, le grand fleuve a toujours concentré la population sur ses rives." L'auteur nous plonge avec délice dans le peuplement de cette France ligurienne, ses croyances, ses politiques d'héritage, ses structures profondes. Les principales thématiques abordées sont celles du peuplement, de la famille, de l'éducation, des catégories sociales, du chômage, du logement ou de la migration. En appliquant la méthode cartographique mise en place avec Le mystère français, Hervé Le Bras propose une étude absolument passionnante de cette région française.
La politique invoque souvent la science pour justitier ses méthodes et ses fins. La science flatte parfois la politique par intérêt ou par vanité. De ce point de vue, la confusion ou la collusion est totale pour la démographie française. Après François Mitterrand craignant une évolution qui « à terme condamne la population à disparaître ». Jacques Chirac annonce que « dans vingt ou trente ans, notre pays sera vide ». Même opinion chez les spécialistes : Alfred Sauvy redoute « une diminution du nombre » tandis que Jean Fourastié parle d'un « suicide collectif »...
Or, surprise, la population française augmente au contraire rapidement. Depuis la guerre, elle s'est accrue de 40 %, passant de 40 à 56 millions d'habitants. Jamais auparavant, la croissance n'avait été aussi vive ni aussi durable.
Pourquoi politiques et scientifiques nient-ils cette évidence ?
Démontant les rouages complexes qui lient natalistes et nationalistes. Hervé Le Bras nous donne une analyse inédite, profonde et décapante de la population francaise actuelle et de son avenir.
Comment naît la crainte récurrente de l'immigration perçue comme une invasion ? Comment intègre-t-on ou, plus exactement, assimile-t-on des étrangers, et quels étrangers ? Pourquoi l'attitude vis-à-vis du sol et du sang, et donc la conception de l'appartenance nationale, a-t-elle été modifiée oe
Les statistiques isolent les individus de leur milieu pour les transformer en des sortes de Robinson affublés de diverses caractéristiques personnelles, leur âge, leur profession, leur sexe, leur éducation, leur nationalité, etc. Pire, l'individu est débité en tranches. Tantôt il est ouvrier qu'on compare aux autres professions, tantôt, âgé de 40 ans, il est comparé aux autres classes d'âge, tantôt il est mâle, immigré, bachelier, etc., mais jamais considéré comme un tout.
Pour comprendre le comportement des Français, cet ouvrage a la double ambition de recoller ces morceaux d'individu en croisant les différentes caractéristiques puis de réinsérer l'individu dans son proche milieu, son couple éventuel, son ménage, sa parentèle, son lieu de résidence. Cela est réalisable grâce aux données du recensement qui décrivent la composition des ménages et des logements, pour plus de 20 millions de personnes. Grâce aussi à une cartographie précise, qui permet de déterminer la variabilité locale et régionale des comportements sociaux, économiques et politiques.
L'ouvrage progresse par étapes en élargissant progressivement le cercle des proches, à commencer par le couple : qui vit avec qui en termes de profession, de diplôme, d'origine, de chômage. Par exemple, on constate que la conjointe d'un ouvrier n'est une ouvrière que dans 13 % des cas, mais une employée dans 50 % des cas et pour le reste appartient à une profession intermédiaire (technicienne, infirmière, assistante sociale par exemple). La notion de « ménage ouvrier » est dès lors largement vidée de sa signification. Puis on passe à la famille et au ménage (nombre des enfants, fécondité, familles monoparentales, isolés, etc.), au cercle de la parenté et enfin du voisinage.
Sans aller jusqu'à l'adage « Dis-moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es », cette enquête exceptionnelle, qui croise des millions de données, montre que l'influence du milieu proche compte au moins autant que les caractéristiques de l'individu pour comprendre son comportement. Hervé Le Bras brosse un portrait des Français sous un jour absolument neuf.