Le 7 janvier 2015, deux terroristes entrent dans la rédaction de Charlie Hebdo... Ce qui était alors considéré comme acquis par l'immense majorité, ne l'est plus tant que ça. Soudainement, la liberté d'expression s'avère avoir un prix... Jusque-là Cabu et Wozniak, se contentaient de comparer, et de rire des régulières lettres grossières de lecteurs mécontents concernant leurs croquis irrévérencieux. Un autre temps. Mais quatre ans auparavant, Cabu s'était déjà posé la question en publiant Peut-on (encore) rire de tout, joyeux brûlot caricatural d'une centaine de pages où l'artiste défendait l'impunité intellectuelle. Deux semaines après la tragédie, Wozniak lui répond, en dessin évidemment. Et demande « Peut-on rire du tout ? »...
Wozniak regroupe ici 35 ans d'analyses faussement naïves sur notre société et ses dérives. 35 ans de dessins et de caricatures parus dans Le Canard Enchaîné et dans Les Dossiers du Canard Enchaîné. Mais aussi 35 ans d'inédits et d'impubliables. Force est de constater que l'actualité se répète inlassablement, finalement seuls changent les noms des malchanceux qui en font la Une. Les méfaits d'hier sont toujours ceux d'aujourd'hui. Les dessins survivent à leurs événements. Des années Mitterrand à nos jours, une vision acidulée, caricaturale et encore brûlante rassemblée en une dizaine de thématiques : Immigration, Vie sociale, Religions, Guerres, Argent, Climat-Écologie, Femmes, Police-Justice, Santé-Covid...
Hommes politiques, faits de société, cinéma ... Depuis près de 25 ans Jacek Wozniak croque l'actualité au Canard Enchainé.
Exercice de style tout à fait différent avec la sortie de « Manu & Chao », où le dessinateur polonais nous propose de plonger dans l'univers du célèbre chanteur latino avec lequel il collabore depuis plusieurs années. Livres, clips vidéos, expositions,... tous les supports artistiques sont prétexte à leur créativité.
Véritables topoï de la vie médiatique, les fossés entre la vie publique et la vie privée d'une célébrité donnent ici lieu à une très belle fable illustrée où la seule morale consiste à prendre du plaisir et à partager le monde merveilleux et faussement utopique de l'ancien leader de la Mano Negra.
Clichés inédits, illustrations, habiles collages et bons mots jalonnent les 144 pages d'un beau et long voyage, celui qui nous mène à José Manuel Chao.
Et qui d'autre que Wozniak, ami de longue date du clan Chao, pouvait mieux retranscrire avec légèreté l'envers du décor ? C'est à la suite de longues discussions, d'explorations communes, et de travail acharné que l'idée de « Manu Chao » s'est imposée comme une évidence . Le musicien donne énormément de sa personne, sur scène et en dehors. Pour le reste, tout est joyeusement dissimulé dans ce carnet de route d'un genre nouveau, « Sa mère prend de ses nouvelles à travers ses chansons » explique Wozniak avec ironie. Voir le monde à travers les yeux presque enfantins de Chao relève d'un pur moment d'évasion et de légèreté. L'oeil aguerri par deux décennies de bouillon satirique hebdomadaire, le dessinateur prend un malin plaisir à reconstituer cette vison atypique d'une réalité cernée de couleurs, d'animaux imaginaires et de proche du musicien. La caricature est bien présente et pourtant l'ensemble est criant de sincérité. Véritable Noé d'un temps qui lui appartient, il embarque régulièrement l'ensemble aux quatre coin du monde. Parfois pour fuir l'ombre pesante de son statut, et bien souvent, simplement pour bouffer la vie !
Chao vit au battement des rythmes qu'il créé, et cultive le delicieux paradoxe de rock star au grand coeur.. Tout le monde connait la bête de scène écumant les plus grands stades, et le leader, bien malgré lui, de la lutte alter-mondialiste. Bien peu le connaissent tel qu'il est. Ce personnage José Manuel Chao l'a crée presque naturellement, l'image qu'on lui prête n'étant jamais bien éloignée de ce qu'il est vraiment. On le découvre ainsi militant discret pour l'obtention de droit citoyen des prostituées madrilènes, ou encore amoureux transit de La Colifata, patients psychiatriques d'un hôpital de Buenos Aires dont il loue une sincérité naturelle, entre mysticisme et poésie du quotidien..
Comme le dit si bien Wozniak, « tout le monde voudrait vivre comme Manu Chao, mais Manu Chao vit comme tout le monde » ! Bien que ça ne soit pas tout à fait vrai, on s'octroie le plaisir coupable d'y croire. Page après page, sa vie devient la notre.... Encore une fois !
Mesdames et messieurs, je vous présente Manu Chao .
P.Trak
Après le succès considérable que son livre avec Manu Chao, Sibérie m¢était contée., a rencontré fin 2004 -150 000 exemplaires vendus pour
la version librairie et 40 000 exemplaires par les NMPP dans sa version kiosque qui a précédé le livre -, Wozniak nous livre 100 portraits
d¢artistes, dans la même veine graphique et humoristique qui le caractérise. Entrée des artistes reprend l¢idée de la série de 80 dessins que lui
avait commandés le journal Le Monde en 2000 pour une parution hebdomadaire. Wozniak, en croqueur avide, constitue sa galerie idéale et
subjective des plus grands artistes de tous les temps. Sans souci de chronologie, il les rassemble dans un parcours à la fois ludique et instructif
et en revisitant à sa manière les plus grands génies de la culture occidentale, donne quelques clefs de leur oeuvre à des publics de toutes
cultures et de tous âges. Il représente aussi bien des artistes classiques comme Léonard de Vinci, Bruegel, Rembrandt, Mozart, Bach, Vivaldi,
Paganini, que les artistes contemporains comme Tadeusz Kantor ou Manu Chao, en passant par les plus grands noms du xixe et du xxe siècles
de la peinture, de la littérature, du cinéma ou du spectacle : Paul Gauguin, Van Gogh, Egon Schiele, Gustav Klimt, Dali, Henri Rousseau,
Baudelaire, Franz Kafka, Jack London, Dostoïevski, Tolstoï, Charlie Chaplin, Federico Fellini, Marilyn Monroe, Akira Kurosawa, Billie Holiday,
Charlie Parker, Les Beatles, Jimi Hendrix, Janis Joplin, Miles Davis, Bob Dylan. Par l¢humour, le dessin et la couleur, il nous fait ainsi partager
ses coups de coeur, accompagnant parfois ses dessins de mots-images entièrement calligraphiés de sa main, créant un alphabet qui lui est
propre. Par l¢association originale du texte et de l¢image, comme par les rapprochements visuels inattendus, chaque double page est un
véritable feu d¢artifice d¢humour, d¢impertinence et de fantaisie. Wozniak a réalisé ses dessins à l¢encre de Chine et les a mis en couleurs à
l¢aquarelle, l¢écoline, la gouache ou les crayons de couleur, dans des tonalités à la fois vives et subtiles qui donnent un charme exceptionnel à
ces pages
Un procès à grand spectacle, sous l'oeil des caméras du monde entier. Des animaux défilent devant le président du tribunal. Chacun d'eux doit dire pourquoi son espèce mérite de survivre. Pourquoi l'homme devrait dépenser des fortunes pour sa protection. Seul un sur dix sera sauvé. Le jury, ce sera le public.
Comparaissent le grand hibou, le martinet noir, le papillon vulcain, l'arénicole... Les interrogatoires sont vifs, tendus, hilarants. Et les animaux très convaincants. Alors, lequel choisir ? Le président du tribunal est de plus en plus nerveux. Il faut dire qu'il y a des coups de théâtre...
Cette fable satirique est aussi une joyeuse leçon d'écologie. Elle nous invite à regarder le monde animal d'un autre oeil. Émerveillé et complice.
Jean-Luc Porquet est journaliste au Canard enchaîné où Jacek Wozniak signe des dessins chaque semaine.
Comme la malbouffe est partout, il s'agit de positiver: voici donc le premier guide enthousiaste de la malbouffe. Le lecteur pourra ainsi, à coup sûr, choisir les tomates les plus insipides, apprendre à reconnaître les pommes qui ont reçu le plus de pesticides, se préparer à déguster les poulets javellisés importés des Etats-Unis, dénicher les produits les plus gras, s'extasier devant l'inventivité de l'agro-industrie: l'huile de moteur dans l'huile de tournesol, les vieux fromages réincorporés dans les fromages fondus, le pain industriel fabriqué à partir de pâte surgelée, etc. Visitez la France des abattoirs qui ne respectent pas les normes d'hygiène, les saumons d'élevage assaillis par les poux de mer, les élevages de veaux piqués aux anabolisants et hormones de croissance! Découvrez les lobbys qui à votre insu rajoutent du sel dans vos plats préparés, bourrent vos enfants de sucreries, assaisonnent d'allégations santé fantaisistes leurs pubs pour yaourts... Et bon appétit à tous!
- Jacques Rebotier bouscule la langue, les mots, leur sens et les sons. Au fil des pages, des animaux, des objets ou des concepts prennent vie. Ils deviennent des moyens de transports et d'évasion. La poésie surgit et laisse apparaître de nouvelles images.
Le livre est l'animal le plus familier que l'on puisse connaître, rêver, trouver. Les livres sont fidèles, s'ouvrent facilement. Ils volent en compagnie, voir étagères . / Les livres restent. / On achète parfois moins de livres qu'on peut en lire, parfois plus (overbooking). / Le livre reste un moyen de transport fulgurant. / Le livre reste. Le livre est. / On ne peut en dire autant de tout le monde. / Voir vers la fin.
Le rêve est un animal de transport des plus attachants, et commode moyen de compagnie. Comme les tapis. / Lorsqu'on s'attache un rêve, il ne vous laisse plus de répit, et n'a de cesse que vous ne rêviez à lui encore et encore. / Il est de lui-même sa propre obsession. / La seule façon est de s'en arracher. / On flotte alors, sans attache, et jamais ne revient. / Voir son frère en 149.