Sommes-nous les premiers à distinguer dans les lumières éblouissantes du progrès technique l'ombre de ses dangers ? En occultant la réflexivité environnementale des sociétés passées, ce schéma simpliste dépolitise l'histoire longue de la destruction des environnements et nous empêche de comprendre les ressorts de la crise contemporaine.
Avec l'entrée de la France et de la Grande-Bretagne dans la modernité industrielle (fin xviiie-xixe siècle), celle des vaccins, des machines, des usines chimiques et des locomotives, ce livre nous plonge au coeur des controverses vives qui surgirent autour des risques et des nuisances de ces innovations. Il montre comment les critiques et les contestations furent réduites au silence ou surmontées pour qu'advienne la société industrielle.
De l'aube de l'époque moderne au milieu du XXe siècle, les sociétés occidentales ont débattu du changement climatique, de ses causes et de ses effets sur les équilibres écologiques, sociaux, politiques. Cette question fut posée par les Conquistadors au Nouveau Monde, par les révolutionnaires de 1789, par les savants et les tribuns politiques du XIXe siècle, par les impérialistes européens en Asie et en Afrique jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
Cette enquête magistrale raconte les angoisses et les espoirs de sociétés qui, soumises aux aléas du ciel, pensent et anticipent les changements climatiques. Elle montre que la transformation du climat fut au coeur de débats fondamentaux sur la colonisation, Dieu, l'État, la nature et le capitalisme, dont ont émergé certains concepts-clés des politiques et des sciences environnementales contemporaines. Si, pendant un bref laps de temps, l'industrie et la science nous ont inculqué l'illusion rassurante d'un climat impassible, il nous faut, à l'heure du réchauffement global, affronter de nouveau les révoltes du ciel.
Les scientifiques nous l'annoncent, la Terre est entrée dans une nouvelle époque : l'Anthropocène. Plus qu'une crise environnementale, nous vivons un basculement géologique d'origine humaine. Comment en sommes-nous arrivés là ? Faisant dialoguer science et histoire, les auteurs revisitent l'histoire globale des derniers siècles au prisme de l'environnement : le manifeste d'une nouvelle génération d'historiens.
De l'espace notre Terre est blanc et bleu. Des continents et des mers. En bas... un paradis. La douceur de l'air, l'odeur de l'iode et la fraîcheur de l'eau. Là, entre zéro et quinze kilomètres au-dessus du niveau de la mer, tout autour du globe, il y a ces 1 400 milliards de tonnes de dioxyde de carbone. Le CO2 que nous avons émis depuis le début de l'industrialisation. Des milliards de tonnes prisonnières de la basse atmosphère.
En mettant au jour l'inscription historique profonde de la crise environnementale contemporaine, cette introduction révèle le haut degré de conscience de certaines sociétés face aux atteintes qu'elles firent porter sur l'environnement, a contrario de la thèse d'une inconscience généralisée. L'ouvrage explore le rôle essentiel que les dynamiques socio-écologiques jouèrent dans des phénomènes historiques. Un panorama synthétique et raisonné.
Ce livre présente les thèmes centraux de l'histoire environnementale. Parmi ceux-ci : l'appropriation de la nature et la maîtrise technique de celle-ci, dont l'envers est l'histoire de la pollution et de la dégradation des milieux naturels ; les interactions climat/société, par exemple l'effet de l'extraction coloniale des ressources ou, plus généralement, celui des inégalités de richesse et de puissance à l'échelle mondiale, jusqu'à l'impact des guerres sur l'environnement.
L'analyse porte sur les dynamiques socioécologiques au coeur de phénomènes historiques aussi cruciaux que le mouvement de colonisation du globe par les puissances occidentales (XVe-XXe siècle), la guerre froide ou la révolution industrielle. L'histoire environnementale propose un nouveau regard sur les défis du temps présent, comme sur l'histoire longue de nos sociétés : ce Repères en dresse pour la première fois un panorama synthétique et raisonné.