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Arts et spectacles
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Essai sur la radio et le cinéma ; esthétique et technique des arts-relais 1941-1942
Pierre Schaeffer
- Éditions Allia
- Musique Allia
- 9 Septembre 2010
- 9782844853660
Prémonitoire, ce texte sur les "arts-relais" anticipe et prépare le Traité des objets musicaux de 1966. Il formule également les idées qui trouvent leur réalisation pratique dans la "musique concrète" de 1948-1958, dans la musique expérimentale de 1953-1957, aussi bien que dans les recherches actuelles en matière de radiophonie. Dans le souvenir de Schaeffer, cet essai reste lié au passage de la Révolution nationale à la Résistance, de Jeune France au studio d'essai, de l'art populaire à l'avant-garde musicale. Technicien doué pour la réflexion, Schaeffer cherche à établir "l'usage du possible" radiophonique, avant qu'il n'acquiert l'expérience de la création radiophonique elle-même, qui marquera ses écrits ultérieurs. A cette fin, il se propose d'analyser la structure de la radio et du cinéma, ces deux "géants modernes" venus briser "le mur de la vie privée", et de livrer un appareil descriptif de la matière sonore elle-même. Ce faisant, c'est à une véritable "philosophie" de la radio et du cinéma à laquelle il s'attelle ici. Une esthétique, c'est-à-dire, pour lui, une science de ces formes. Le double rôle de transmission et d'expression prêté par Schaeffer à l'instrument mécanique rejoint celui de reproduction et d'art, énoncé par Walter Benjamin. Transmission et expression sont ensuite associées aux fonctions de signification et de suggestion du langage. Reprenant à la technologie du télégraphe et à Paul Valéry le terme de relais, il considère la matière enregistrée comme le véhicule d'idées. L'objet sonore n'est pas pour Schaeffer un produit, c'est une pratique signifiante. Aussi, et en retour, l'enregistrement peut nous permettre d'étudier l'acte même du discours. C'est à une véritable investigation phénoménologique du son et de ses instruments de transmission à laquelle Schaeffer nous convie. Dans le même temps, en mêlant les sources, cet Essai annonce les procédés mêmes de la "musique concrète", intimement liée au langage poétique.
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Le 18 mars 1950, dans la respectable salle de l'École normale de musique, eut lieu un « premier concert de musique concrète ». Les auditeurs allaient, les tout premiers, subir une privation essentielle : l'absence de musiciens, et subir l'épreuve de l'inouï : non seulement des sons jamais entendus, mais des assemblages de sons dont il était impossible de dire s'ils obéissaient à des lois prévues par les auteurs, ou s'ils tenaient simplement du hasard. Même envoûtant, ce nouveau langage était étrange, quasi étranger. S'agissait-il même encore d'un langage ?
La révolution technique apporte-t-elle de nouveaux moyens de « faire de la musique », ou bien nous mène-t-elle à la découverte de nouvelles musiques, que nous ne savons pas encore faire, et encore moins entendre ? L'esprit de la musique est-il préexistant aux sons ? Ou bien, au contraire, est-ce à partir d'une pratique des sons que le musical peut apparaître, s'élaborer, et se renouveler ?
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De la musique concrète à la musique même
Pierre Schaeffer
- Memoire Du Livre
- Essais Documents Memoire Du Livre
- 20 Février 2002
- 9782913867208
" Il est certain que ce grand aîné, homme de radio par excellence, mais surtout inventeur et bientôt précurseur, exerçait sur nous tous une véritable fascination, qu'elles qu'aient pu être les orientations de chacun.
Aussi devons-nous beaucoup à Pierre Schaeffer pour l'exemple qu'il nous donne par son esprit aventureux, lui qui sut toujours prendre des risques en ne cessant de travailler sans filet ".
HENRI DUTILLEUX.
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