Une nouvelle demande de participation se fait jour les démocraties.
Sous des formes variées (blogs, forums, journalisme participatif, conférences de consensus, concertations...), elle exprime une insatisfaction à l'égard de la démocratie représentative comme de ses médiations traditionnelles. comment donner corps à ce "nouvel esprit de la démocratie" sans succomber aux faux-semblants d'une rhétorique de la proximitéoe comment faire vivre cet impératif de participation des citoyens sans sortir du cadre de la démocratie représentativeoe comment penser les dispositifs susceptibles de réaliser ce nouvel idéaloe c'est à ces questions cruciales que répond le livre de loïc blondiaux
La question de l'opinion publique - de sa puissance, de sa mesure et de son contrôle - hante le gouvernement des sociétés occidentales depuis la fin du xviiiè siècle.
Intellectuellement, elle mène au coeur des contradictions de la pensée démocratique. tout à la fois vénérée et redoutée, écoutée et dénigrée, elle s'est imposée très tôt aux élites politiques et savantes comme une énigme à résoudre autant que comme un risque à domestiquer. cette " force impalpable comme le vent " qu'évoquait encore à la fin du siècle dernier un publiciste anglais se matérialise aujourd'hui à nos yeux sous la forme presque exclusive du sondage.
Une telle révolution dans nos manières de penser le nombre, en statistique et en politique, n'a paradoxalement jamais fait l'objet d'une véritable histoire. a l'heure où chaque élection importante semble devoir tourner au procès des sondages, ce livre voudrait revenir sur les origines de ce phénomène et comprendre comment cette improbable statistique de l'opinion a fini par s'imposer comme une composante majeure de notre univers démocratique.
En exhumant les débats passionnés qui ont jalonné la naissance des enquêtes d'opinion, en revenant sur les pas de ses pères fondateurs, en reconstituant avec précision le récit de l'avènement de cet instrument, en s'interrogeant sur la spécificité du rapport que la france entretient avec les sondages, l'auteur veut inviter à réfléchir aux implications politiques de cette invention.
Face à la critique du système représentatif, la démocratie délibérative est de plus en plus fréquemment invoquée. Cet ouvrage revient, grâce aux contributions d'une quinzaine de spécialistes français comme internationaux, sur les manières multiples de penser la démocratie délibérative mais aussi ses limites.
A l'origine, le « tournant délibératif » désigne le développement, à partir des années 1980, de théories normatives de la légitimité démocratique qui ont proposé de faire de la délibération publique le pivot d'une nouvelle articulation entre bien commun, justification et légitimité.
Si la démocratie délibérative a d'emblée suscité l'intérêt des philosophes et des théoriciens du politique, elle a progressivement touché d'autres disciplines (sociologie des institutions politiques, sociologie de l'action collective, sciences de l'information et de la communication, sociologie des sciences et des techniques, sciences de l'argumentation, sociologie de l'action publique...) où se sont multipliés les recherches de terrain et les questionnements, souvent critiques, des cadres théoriques initiaux. Elle a donné lieu à un ensemble de débats portant sur la formulation de l'idéal délibératif et confrontant diverses déclinaisons de la démocratie participative, que ce livre explicite et discute.
SOMMES-NOUS GOUVERNÉS PAR DES EXPERTS DE L'ÉMOTION ?
Conseils de quartier, conseils de jeunes, débats publics, dialogues citoyens, budgets participatifs, conférences de consensus, sondages délibératifs, etc. Les dispositifs de participation associant les citoyens à la décision publique se multiplient. Comment cette forme particulière de mobilisation des profanes de la politique, qui s'appuie largement sur le registre de l'affect, est-elle façonnée par les autorités publiques ?
À partir d'une grande diversité de cas empiriques, l'ouvrage s'intéresse à la façon dont les émotions des citoyens sont accueillies, formalisées et maîtrisées au sein des arènes participatives, à la manière dont elles sont tantôt prescrites tantôt proscrites selon les stratégies et les niveaux d'implication recherchés, la probabilité de se faire entendre, la volonté d'inclure ou de disqualifier les publics les plus démunis, etc. Il montre finalement que les politiques participatives reposent sur des dispositifs de mobilisation qui doivent autant à l'expertise qu'aux émotions
Face à l'urgence climatique et écologique, à ses conséquences sociales dont témoignaient les Gilets jaunes ou les citoyens de la Convention pour le climat, peut-on envisager l'avenir de la démocratie autre qu'écologique ? Alors que différentes pathologies de la démocratie, montée des populismes, tentations d'un retour à la décision autoritaire, rejettent la participation et la délibération, le colloque de Cerisy de mai 2019 s'est attaché à établir la chance que l'écologie offre à la liberté et la démocratie de se réinventer.
À l'initiative de la Commission nationale du débat public, cette réflexion ne pouvait qu'être indisciplinée : la démocratie écologique se définit à partir de conflits, de ruptures, d'expérimentations et de débats. La constitution de publics démocratiques, les institutions délibératives, les expériences locales, les nouvelles formes de vie plus respectueuse de l'écologie et de la justice environnementale sont explorées dans cet ouvrage croisant éclairages philosophiques, approches juridiques, travaux de sciences sociales et études d'acteurs engagés.
L'histoire des sciences de l'homme se développe en France à la croisée des disciplines, de la philosophie et de l'histoire intellectuelle. Interrogations, doutes éthiques, réformisme politique suscitent une réflexion épistémologique. Il s'agit de comprendre quelle est la place de la science dans le monde moderne. Les différents intervenants s'interrogent sur la périodisation, les usages historiographiques dans les disciplines, les tendances actuelles de l'épistémologie, le rapport conflictuel des sciences humaines aux savoirs qui les bordent.