Une femme, mère au foyer, vit son quotidien dans sa cuisine. L'âge est venu, elle a surmonté un cancer, et dans sa tête elle rumine le monde, ses folies, les fusillades dans les écoles, la crise économique et écologique, la pauvreté, les tâches domestiques, le patriarcat, sa mère décédée. Ça nous parle, au plus profond, de tout, partout.
Une apnée littéraire qui réussit à toucher l'universel par le biais du plus intime. Un magnifique portrait de femme, de toutes les femmes.
Dans cet ensemble de textes féministes au vitriol, les cibles principales sont le patriarcat et l'Amérique la plus réactionnaire. En quatorze chapitres, dans l'esprit de Virginia Woolf mais avec l'humour décapant d'un Jerome K. Jerome, Lucy Ellmann s'insurge, s'énerve, se défoule. Qu'il s'agisse des méfaits perpétrés par « ce gros nul » de Trump, du bilan désastreux de la domination masculine, du partage des tâches domestiques, d'un film de Hitchcock, ou de la tyrannie du soutien-gorge, elle n'a pas son pareil pour brosser un tableau à la fois pertinent et chaotique du monde tel qu'il ne va pas, tout en proposant quelques solutions qui en dérangeront plus d'un et en feront rêver plus d'une : organiser une grève du sexe, passer La Petite Maison dans la prairie au tamis féministe, etc. Ellmann sait toucher où ça fait mal tout en maniant l'arme rebelle par excellence : le rire.
Tout ce dont nous avons besoin pour nous guider à travers ces temps agités et incertains.