Moscou, 1939. Le biologiste Rudolf Mayer a parcouru plus de huit cents kilomètres pour présenter aux autorités ses recherches sur une souche hautement virulente de la peste. Ce n'est qu'après cette réunion qu'il comprend qu'il a été contaminé, et que toutes les personnes qu'il a croisées peuvent l'être également.La police soviétique déploie alors un très efficace plan de mise en quarantaine. Mais en ces années de Grandes Purges, une mise à l'isolement ressemble à une arrestation politique, et les réactions des uns et des autres peuvent être surprenantes.Dans ce texte datant de 1988, Ludmila Oulitskaïa donne à voir ce qui peut se passer lorsqu'une épidémie éclate au coeur d'un régime totalitaire. Découvert en Russie au printemps 2020, ce texte inédit, plein d'humour et d'humanisme, résonne singulièrement dans le contexte mondial de la pandémie de coronavirus.
À la mort de sa grand-mère Maroussia, Nora découvre des lettres échangées avec son grand-père, Jacob. Féministe avant la révolution, danseuse artistique et communiste ardente, la belle Maroussia a ses propres convictions intellectuelles. Mais les rêves et les ambitions du jeune couple croulent sous le poids de l'histoire soviétique. Et quand Jacob est relégué en Sibérie pour sabotage, même son fils, le père de Nora, lui tourne le dos. Le destin du grand amour de ses grandsparents reflète le début des événements qui marqueront la vie de Nora.
Scénographe passionnée et assoiffée de liberté, elle choisit elle-même ses amants et ses projets, élève son fils seule et découvre peu à peu la puissance des liens avec ses proches.
Entre roman et récit autobiographique, Ludmila Oulitskaïa conte avec tendresse et une ironie mélancolique la grande et la petite histoire de quatre générations d'une famille, tout en décrivant ce XX e siècle russe comme celui des femmes.
Le destin d'une famille de Crimée, de ses membres hauts en couleur, avec pour trame de fond l'histoire de l'URSS jusqu'aux années 1980. Au centre, l'humble figure de Médée, celle qui tient et rassemble autour d'elle. Médée Mendès est un personnage féminin superbe dans sa simplicité, terriblement doux dans sa force, et d'une complexité que seule connaissent les nuits solitaires.
Malgré sa stérilité, elle est un centre mystérieux autour duquel gravite une immense famille aux destins parfois tragiques. Les chapitres égrènent le présent et le passé de cette femme vieillissante et de ses nombreux neveux et nièces. Entourée par les mille et une vies de sa descendance qu'elle maintient par la seule force de son existence, l'humble Médée est le témoin privilégié de toutes les vicissitudes tant familiales qu'historiques.
Depuis toujours, Sonia puise son bonheur dans la lecture et la solitude. C'est dans une bibliothèque que, à sa grande surprise, Robert, un peintre plus âgé qu'elle, qui a beaucoup voyagé en Europe et connu les camps, la demande en mariage. Avec Robert et, bientôt, leur fille Tania, Sonia n'est plus seule, elle lit moins, mais, malgré les difficultés matérielles de l'après-guerre, elle cultive toujours le même bonheur limpide, très légèrement distant et ironique. Des années plus tard, Tania introduit à la maison son amie polonaise Jasia, fille de déportés, mythomane, fantasque, aussi jolie que Tania est laide, et goûtant, comme elle, aux jeux amoureux. Jasia devient la maîtresse de Robert. Malgré son chagrin, Sonia est toujours heureuse. Robert meurt. Tania et Jasia s'en vont à leur tour, Sonia se retrouve seule, ells se remet à lire. Elle irradie toujours du même bonheur résolument paisible et mystérieux.
Si nous pouvons sentir, connaître et étudier notre corps, l'âme en revanche se refuse aux définitions. Que recouvre-t-elle précisément ? Est-elle présente tout au long de notre existence, ou se révèle-t-elle seulement à certains moments ?Telles sont les questions que se posent les personnages qui peuplent ce livre, à des instants à la fois exceptionnels et quotidiens : un médecin légiste s'interrogeant sur des traces visibles, une épouse esseulée qui se découvre des propriétés physiques étonnantes, un jeune homme qui se fond dans un paysage bien-aimé. En un subtil jeu d'échos, ces points déposés à la lisière entre la vie et la mort tracent une esquisse surprenante et délicate du passage dans l'au-delà.Dans ce livre hors du commun nimbé d'une lumière apaisante, Ludmila Oulitskaïa fait scintiller des éclats de vie qui dessinent un atlas de l'âme.
Trois amis deviennent dissidents par amour pour la littérature : Ilya, Sania et Micha font connaissance à l'école où ils sont les souffre-douleur d'autres camarades, plus grands ou plus forts. Car Ilya est laid et pauvre ; Sania un musicien fragile ; quant à Micha, il est juif...
Le soutien de leur professeur de lettres est essentiel pour les trois amis, en cette Union Soviétique qui vient de vivre la mort de Staline et où chacun doit se positionner par rapport au pouvoir. Ilya documente ces années mouvementées en prenant des photos, tandis que Micha se rapproche du samizdat. Et lorsque Micha est dénoncé et déporté dans un camp, c'est Sania qui se charge de s'occuper de sa femme et de son enfant.
Dans une vaste fresque qui plonge le lecteur au milieu de la tragédie soviétique, Ludmila Oulitskaïa sait tirer le meilleur profit de son immense talent de conteuse pour évoquer aussi bien la grandeur des hommes mus par le courage, les idéaux et l'amour, que les horreurs de la lâcheté, de la trahison et de la violence politique. Un magnifique roman dans la grande tradition russe.
«Pourquoi mes souvenirs d'enfance sont-ils allés se greffer à trois reprises sur cette soupe d'orge perlé ? Elle était effectivement gris perle, cette soupe, avec des chatoiements rosâtres tirant sur le rouge carotte auxquels s'ajoutait le scintillement nacré d'un pépin de sucre rond à demi noyé dans la casserole.» Trois variations âpres et tourmentées sur l'enfance par l'une des grandes plumes russes contemporaines, auteure de Sonietchka.
Moscou, 1939. Le biologiste Rudolf Mayer a parcouru plus de huit cents kilomètres pour présenter aux autorités ses recherches sur une souche hautement virulente de la peste. Ce n'est qu'après cette réunion qu'il comprend qu'il a été contaminé, et que toutes les personnes qu'il a croisées peuvent l'être également.La police soviétique déploie alors un très efficace plan de mise en quarantaine. Mais en ces années de Grandes Purges, une mise à l'isolement ressemble à une arrestation politique, et les réactions des uns et des autres peuvent être surprenantes.Dans ce texte datant de 1988, Ludmila Oulitskaïa donne à voir ce qui peut se passer lorsqu'une épidémie éclate au coeur d'un régime totalitaire. Découvert en Russie au printemps 2020, ce texte inédit, plein d'humour et d'humanisme, résonne singulièrement dans le contexte mondial de la pandémie de coronavirus.
Dans le Moscou soviétique de l'après-guerre, des jeunes filles d'une dizaine d'années découvrent leurs premiers émois. Alors que ses camarades s'éveillent innocemment à la sensualité lors d'une fête d'anniversaire, Tania tombe sous le charme de sa nouvelle professeure d'allemand. L'attirance et la fascination éprouvées par la fillette se transforment peu à peu en une dangereuse obsession.
À travers ces fragments de vie dominés par l'insouciance propre à l'enfance, Ludmila Oulitskaïa dresse avec finesse l e portrait de femmes en devenir confrontées à la cruauté et à l' injustice d'une société de classes.
Une vieille mendiante ou de brillants intellectuels, de petites gens ou des privilégiés - Ludmila Oulitskaïa nous brosse un tableau extraordinaire de la vie moscovite d'après-guerre à travers neuf nouvelles d'une rare qualité littéraire. Héritière de Tchekhov, elle peint des tableaux de famille, met en scène des personnages dont les enjeux, apparemment étrangers à nos préoccupations, nous touchent par une humanité quasiment palpable. Loin de la petite politique ou des beuveries d'arrière-cour, loin aussi des lancinantes réflexions philosophiques, ces textes lumineux, drôles parfois, nous plongent dans des univers étonnants et nous donnent à voir une vérité sur la société russe comme peu d'auteurs contemporains ont su l'exprimer jusqu'à présent.
«Il faisait une chaleur torride, cent pour cent d'humidité. On aurait dit que l'énorme ville tout entière, avec ses immeubles inhumains, ses parcs magnifiques, ses gens et ses chiens multicolores, était parvenue à la limite de la phase solide - encore un peu, et les êtres à demi liquéfiés allaient se mettre à flotter dans l'air transformé en bouillon.»C'est dans son loft d'artiste à Manhattan, dans une ville écrasée de chaleur, qu'Alik, peintre juif russe émigré, va mourir. Et il n'est pas de mort annoncée de la littérature qui soit aussi drôle et, paradoxalement, un tel hymne à la vie, que celle d'Alik. Entouré de sa femme Nina et de ses anciennes maîtresses, l'agonisant souhaite que la fête continue, alors que Nina ne pense qu'à sauver son âme. Un prêtre orthodoxe et un rabbin vont ainsi se succéder au chevet du mourant, et leur rencontre est le point d'orgue, d'une drôlerie irrésistible, de ces funérailles pas tout à fait ordinaires. Dans un vrai tour de force romanesque, Oulitskaïa nous prouve ainsi que les interrogations métaphysiques sur la mort et l'appartenance religieuse ne sont pas incompatibles avec l'humour en littérature.
Les sept nouvelles ici rassemblées explorent toutes le sentiment amoureux, sous ses formes les plus diverses. Ludmila Oulitskaïa décrit le monde de l'enfance et de l'adolescence, ces moments de passage où la sensualité s'éveille et où le sentiment amoureux se construit, selon des lois mystérieuses qui échappent à la raison. La cruauté n'est pas absente de ces nouvelles, comme pour confirmer l'adage selon lequel les histoires d'amour finissent toujours mal, et Oulitskaïa excelle dans l'art de camper un monde en quelques lignes, tantôt ironiques tantôt nostalgiques, mais toujours d'une rare acuité.
«Chez lui, la pitié et le désir physique étaient logés au même endroit». C'est ainsi que Ludmila Oulitskaïa décrit le ressort secret qui fait de son héros Chourik une sorte de saint laïque entièrement dévoué aux femmes. Après avoir grandi entre une grand-mère énergique qui lui a inculqué les bonnes manières autant que le goût des langues étrangères, et une mère fragile au tempérament artistique incertain, il apprend vite à sécher les larmes de toutes les femmes autour de lui. Leur solitude lui inspire de la compassion, et ce sentiment, invariablement et malgré lui, réveille ses mâles instincts...Chourik, qui est de surcroît un jeune homme d'une grande beauté, devient ainsi l'objet de toutes les convoitises, et doit déployer une activité sexuelle débordante pour consoler une impressionnante ronde de femmes...Avec un bonheur narratif éclatant, ce dernier roman de la romancière russe nous emmène sur les traces du parcours amoureux, ou plutôt sexuel, de ce Don Juan à l'envers. Chourik est un antihéros profondément original, tragi-comique, une âme tendre et sensible qui rate sa vie par pitié pour les autres. Mais Ludmila Oulitskaïa parvient aussi une nouvelle fois à entraîner son lecteur dans une vaste fresque de la société soviétique, dont les très nombreux personnages secondaires illustrent toute la complexité.
Dans le Moscou soviétique de l'après-guerre, la vie quotidienne peut sembler grise et misérable. Mais c'est sans compter l'inébranlable optimisme des Russes pour qui ni la folie, ni la mort ne sont sujets de drame...Avec une justesse et une acuité qui font d'elle la digne héritière de Tchekhov, Ludmila Oulitskaïa décrit par petites touches la vie des Moscovites.
" Peut-on comparer le bon gros mensonge masculin, stratégique, architecturé, aussi ancien que la réponse de Caïn, avec ces charmants petits mensonges de femmes dans lesquels on ne décèle aucune bonne ou mauvaise intention, ni même aucun espoir de profit ? Que de charme, que de talent, que de candeur et d'insolence, que d'inspiration créatrice et de panache ! Il n'y a là ni calcul, ni espoir, ni profit, ni machinations... Chez les femmes, le mensonge est un phénomène de la nature, comme les bouleaux, le lait ou les frelons... " Dans ce roman à épisodes, Ludmila Oulitskaïa nous propose de subtiles variations sur le mensonge au féminin. A travers Génia, le personnage principal, elle nous livre les affabulations d'Irène, Lialia, ou encore Anna... et chaque histoire illustre l'étendue de son talent, son sens de l'observation et, surtout, une grande tendresse pour les faiblesses de la nature humaine.
Quand Esfir Lvovna, vieille couturière autoritaire, a décidé quelque chose, elle est prête à tout pour y arriver. Ainsi décrète-t-elle que son fils Liova doit absolument épouser une jeune fille juive de la ville de Bobrouïsk, dont elle-même est originaire, afin de relancer une lignée après la quasi-disparition de cette communauté pendant la guerre. Elle fait la connaissance de Sonia, douce et d'une beauté délicate, et voit en elle la parfaite belle-fille.
Mais parfois, tout ne se passe pas exactement comme les mères le prévoient pour leurs fils. Le mariage, qui serait pourtant si idéal pour Esfir, réserve des surprises et nécessite certains ajustements.
Dans cette pièce aux accents à la fois drôles et tragiques, Ludmila Oulitskaïa donne à voir un intérieur russe bouleversé par les événements politiques et historiques, et où la résistance d'un fils contre sa mère envahissante prend des formes inattendues. La grande romancière excelle à faire résonner sur la scène du théâtre les conflits personnels et collectifs, et interroge avec humour les notions d'héritage et d'altérité.
Une datcha, à une heure de route de Moscou, en 2002. Bien que délabrée, elle est habitée par Andreï Ivanovitch et Natalia Ivanovna, les enfants de l'académicien Ivan Lépiokhine. Le toit fuit, le courant électrique est intermittent et bientôt l'eau du robinet se tarit... Tandis qu'Andreï boit de la vodka à toute heure, Natalia essaie désespérément de gagner grâce à ses traductions quelques dollars pour les réparations. Et il y a urgence : les vibrations d'un chantier secouent de plus en plus fréquemment la masure. Qualifiée par l'auteure de «post-tchekovienne», cette pièce se lit comme une transposition dans la Russie des années 2000 des péripéties tragi-comiques de La Cerisaie et des Trois soeurs.
Avec un humour qui côtoie l'absurde et sa tendresse coutumière, Ludmila Oulitskaïa livre une réflexion sur la Russie «éternelle et immuable» qui rejoint en toute virtuosité celle de Tchekhov.
Ce nouveau livre de la grande romancière et nouvelliste russe Ludmila Oulitskaïa est consacré à un personnage hors du commun, le père Daniel Stein, né en Pologne en 1922 et mort en Israël en 1995. Son destin est exceptionnel à plus d'un titre : il échappe miraculeusement à la déportation en se faisant passer pour un Allemand, puis se convertit au catholicisme, avant de s'installer en Israël dans un monastère près d'Haïfa. Dans ce livre foisonnant, Ludmila Oulitskaïa ressuscite avec brio un personnage fascinant injustement oublié du grand public.
Jeune chirurgien et obstétricien, descendant d'une longue et brillante lignée de médecins moscovites, Pavel Alexeïevitch Koukotski possède un don pour lequel il n'a aucune explication scientifique : une vision quasi radiologique qui lui permet de discerner immédiatement le mal dont souffrent ses patients. En général, ce don disparaît dès qu'il a des relations sexuelles avec une femme. Seule exception : Éléna. Après qu'il lui a sauvé la vie, ses sentiments pour elle se sont en effet approfondis de manière inattendue.À travers le destin inouï du docteur Koukotski et de sa famille, la grande romancière Ludmila Oulitskaïa nous fait découvrir près d'un demi-siècle d'histoire, depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu'à l'effondrement de l'Union soviétique. Son plaisir à raconter et sa maîtrise de la matière romanesque, dans la plus belle manière russe, sont éclatants. Le regard tendre et ironique de l'auteure ne lui fait jamais perdre de vue les grandes questions éthiques qui traversent son oeuvre ; ici, les rapports entre religion et science.
« Le processus du souvenir est une tentative de résistance au temps, un saut dans la direction opposée à la mort, le désir d'exprimer sa gratitude envers ceux qui ne sont plus. » La grande romancière Ludmila Oulitskaïa fait résonner une des voix morales les plus importantes de la Russie contemporaine. Dans ce recueil de réflexions autobiographiques, d'essais, d'interviews et de critiques, elle s'ouvre avec une sincérité saisissante à ses lecteurs.
Au fil de ses souvenirs d'enfance à Moscou, de portraits d'amis et de personnalités, Ludmila Oulitskaïa lie son histoire familiale à celle de son pays. Elle nous parle des livres qu'elle a aimés, des oeuvres de son mari le grand sculpteur Andreï Krassouline, et de la place importante de la religion dans la société russe. Son courage immuable face au destin, aussi bien dans son opposition intellectuelle que dans son combat personnel contre la maladie, impressionne.
Empreint de tendresse et d'humanité et animé par son incomparable sens critique, le regard de Ludmila Oulitskaïa se pose ainsi sur l'écriture, l'art, la société et la politique, pour éclairer à la fois le passé et le présent de ce pays où l'espoir d'un avenir serein se fait aujourd'hui plus rare que jamais.
Histoire du chat Ignace, de Fédia le ramoneur et de la Souris Solitaire. Dans la grande armoire qui lui sert de maison, la Souris Solitaire a rangé tous ses trésors : croûtes de fromage, morceaux de tissu, rubans, confitures... Mais voilà qu'un inconnu grignote ses provisions et lui joue de vilains tours. Sur les conseils de son ami le cafard, la Souris Solitaire décide de lui tendre un piège. Réussira-t-elle à attraper le voleur ?Histoire du moineau Anvers, du chat Mikheïev, de l'aloès Vassia et de la mille-pattes Maria Sémionovna.Un moineau, un aloès et un chat ont lié connaissance dans un vieil appartement abandonné où ils ont élu domicile. Ils mènent une vie heureuse et paisible jusqu'au jour où une très discrète mille-pattes met le nez hors de son trou pour retrouver ses innombrables petits. C'est alors que commencent de terribles, de drôles, d'extraordinaires aventures...