Me Susane, quarante-deux ans, avocate récemment installée à Bordeaux, reçoit la visite de Gilles Principaux. Elle croit reconnaître en cet homme celui qu'elle a rencontré quand elle avait dix ans, et lui quatorze - mais elle a tout oublié de ce qui s'est réellement passé ce jour-là dans la chambre du jeune garçon. Seule demeure l'évidence éblouissante d'une passion.Or Gilles Principaux vient voir Me Susane pour qu'elle prenne la défense de sa femme Marlyne, qui a commis un crime atroce... Qui est, en vérité, Gilles Principaux?
Trois récits, trois femmes qui disent non.
Elles s'appellent Norah, Fanta, Khady Demba. Chacune se bat pour préserver sa dignité contre les humiliations que la vie lui inflige avec une obstination méthodique et incompréhensible. L'art de Marie NDiaye apparaît ici dans toute sa singularité et son mystère. La force de son écriture tient à son apparente douceur, aux lentes circonvolutions qui entraînent le lecteur sous le glacis d'une prose impeccable et raffinée, dans les méandres d'une conscience livrée à la pure violence des sentiments.
Un ancien commis de cuisine raconte la vie et la carrière de la Cheffe, une cuisinière qui a connu une période de gloire, dont il a longtemps été l'assistant - et l'amoureux sans retour. Au centre du récit, la cuisine est vécue comme une aventure spirituelle. Non que le plaisir et le corps en soient absents, au contraire : ils sont les instruments d'un voyage vers un au-delà, la Cheffe allant toujours plus loin dans sa quête de l'épure.
La vie de Rosie Carpe commence à Brive-la-Gaillarde, entre son frère Lazare et ses deux parents Carpe qui sont encore, alors, dépourvus de toute espèce de fantaisie vénéneuse. Rosie conservera de Brive un souvenir confus et voilé de jaune, tandis que, pour son frère Lazare, le bonheur à Brive-la-Gaillarde gardera les couleurs d'un magnolia dont il est le seul à se rappeler la splendeur.
Ensuite, à Antony, Rosie Carpe est adulte. Elle met au monde Titi, travaille, et doucement chavire.
Quand Rosie Carpe débarque en Guadeloupe, elle a perdu depuis longtemps la maîtrise de ce qu"elle fait. Et tout ce qui lui arrive, enfant ou désastres, concerne tout aussi bien quelqu'un qui n'est peut-être pas elle.
Au Sénégal, Khady Demba se retrouve sans biens et sans enfant lorsque son époux meurt. Sa belle-famille l'expulse alors du foyer et la force à migrer vers l'Europe pour travailler et lui envoyer de l'argent.Pour Khady, héroïne à la dignité sans faille, commence une errance, au gré des rencontres, entre espoir et cruauté. Une oeuvre poignante en résonance avec l'actualité.Ce récit est le dernier qui compose l'oeuvre Trois femmes puissantespour laquelle Marie NDiaye a reçu le prix Goncourt en 2009.- Le texte intégral de l'oeuvre annoté- Huit fiches pour faire le tour de l'oeuvre1. Marie NDiaye en 16 dates2. Le récit dans son contexte3. La structure du récit4. Les grands thèmes du récit5. Le genre du récit6. Les personnages du récit7. Marie NDiaye, une écriture singulière. Citations- Pour préparer le Bac- Des explications linéaires et des sujets guidés pour s'entraîner à l'oral et à l'écrit du Bac- Des questions de grammaire- Des activités d'appropriation- Des prolongements artistiques et culturels- Deux groupements de textes1. L'inquiétante étrangeté dans Trois femmes puissantes2. La figure du migrant dans la littérature contemporaine.
Lucie n'est pas une sorcière talentueuse.
Ses deux filles, elles, se révèlent extrêmement douées, au-delà des prétentions et des espoirs de lucie qui n'aspirait qu'à en faire des sorcières efficaces. quant à la mère de lucie, son génie est absolu. mais qui sont les corneilles ? est-on plus libre, de prendre la place des oiseaux, leur forme et leur aspect, et d'imiter leur cri ?
Marie ndiaye n'a pas trente ans. la sorcière est son sixième roman depuis quant au riche avenir, paru en 1985.
Nulle trace chez cette jeune femme de torpeur neurasthénique ou de fièvre anxieuse. dès son premier livre, rédigé sur les bancs du lycée, elle s'est installée dans un univers bien à elle et qui ne doit rien à l'imitation d'un modèle ancien, ni à l'application d'une doctrine, ni à l'enseignement d'une école, ni à la soumission à une mode. elle a lu, sans doute, beaucoup ; l'extrême souplesse de sa langue ne trompe pas ; mais si elle s'est choisi des maîtres, bien malin qui pourrait dire lesquels tant elle les a assimilés à son propre usage et à sa propre invention littéraire.
Marie ndiaye s'impose en premier lieu par son originalité ; elle a un propos et une voix qui ne ressemblent à rien de connu. (pierre lepape, le monde) qu'importe qu'elle soit ou non sorcière, cette lucie qui voit ses filles lui échapper, son mari fonder ailleurs un autre foyer ou ses parents vieillir d'une étrange manière ; c'est sa détresse qui nous touche, sa timidité qui nous émeut. mais marie ndiaye la virtuose ne veut pas jouer le jeu de l'émotion ordinaire, elle casse les pentes trop douces de la compassion, elle brouille les pistes, elle substitue le rire aux larmes.
Et comme les plus grands écrivains, elle nous envoûte.
(michèle gazier, télérama)
"Le chien tendit vers elle sa grosse tête au poil crasseux.
Elle retint sa main par crainte de la vermine.
Elle noya son regard dans le regard calmement éploré, calmement suppliant, et toute l'humanité et l'inconditionnelle bonté de l'animal docile lui
Mme lemarchand a besoin d'une femme de peine.
Ce sera hilda. mais il lui faut aussi l'amitié d'hilda, toute la vie d'hilda, et l'illusion d'une égalité possible. comment supporter, sinon, d'être servie ?
Gabrielle est professeure de français à Royan. Elle s'adresse aux parents de Daniella. Dans son monologue vindicatif plane le sentiment d'une faute inexpiable dont la narratrice se sent à la fois accablée et innocente. Comme toujours chez Marie NDiaye, une violence métaphysique se dégage des êtres et des situations, venue de si loin qu'il est impossible d'en déterminer la cause. Elle s'élève contre une injustice originelle indissociable, semble-t-il, de la condition humaine.
Après l'été les parisiens désertaient les lieux de leurs vacances ensoleillées, ignorant tout du sort que l'automne faisait à la région qu'ils quittaient jusqu'à l'été suivant.
Un automne brutal, puis un long hiver de vent et de pluie, mortel aux corps fragiles.
Cette saison-là, inconnue et implacable, il fut imposé à herman de la découvrir.
Quelle faute Fanny a-t-elle commise ? De quoi est-elle coupable pour être ainsi rejetée par les siens qui ne paraissent pas, eux, la considérer comme des leurs ? D'ailleurs, se nomme-t-elle bien Fanny ? Que reproche-t-on à ses vingt ans ? Des amourettes, des insolences ? D'avoir séduit son cousin Eugène ou d'avoir quitté Georges, son fiancé, « qui lui ressemblait » ? D'avoir traversé quelque crise d'originalité juvénile ; d'être le « mouton noir&n bsp;» qui dérange toute famille ; d'être adoptée, peut-être, ou une « pièce rapportée », comme on dit ?
Nadia, la narratrice, est institutrice à Bordeaux dans la même école que son mari, Ange. Ils vivent leur profession comme un apostolat et en tirent une authentique félicité. Mais depuis quelque temps le couple est l'objet d'une vindicte générale, harcelante et inexplicable. Nadia tente de comprendre la nature du complot qui la broie, tandis qu'un brouillard épais ensevelit Bordeaux. Quelle faute a-t-elle commise, qui justifierait ses malheurs ? Pourquoi son fils s'est-il éloigné (d'elle Ange est-il vraiment son allié dans l'épreuve ? Et qui est ce voisin qui les accable de propos lénifiants, ce Noget qui s'impose peu à peu comme leur protecteur tout-puissant oe. Le roman de Marie NDiaye baigne dans une clarté crépusculaire. L'écriture étonne encore une fois par sa précision, sa retenue, sa profonde singularité. La douceur constante du ton, le caractère familier des épisodes qui se succèdent, l'enchaînement implacable et comme naturel des malheurs qui frappent la narratrice, mais aussi les fréquentes pointes d'humour et la cocasserie des situations plongent le lecteur dans le ravissement inquiet que font naître les contes.
Délivrance : Un exilé écrit à sa femme. Ses lettres se succèdent, dans lesquelles il la supplie d'aller voir ses vieux parents, réclame des nouvelles d'elle et de leur enfant...
Berlin mon garçon : Marina part à Berlin chercher son fils qui s'y est fourvoyé. À son arrivée, elle est horrifiée par la laideur et la tristesse de la ville, malgré l'accueil de Rüdiger avec qui elle devra partager un appartement dans Corbusierhaus en vertu d'une loi nouvellement promulguée...
Honneur à Notre Élue : Les habitants d'une ville parlent de leur élue, une femme extraordinaire.
Elle est parmi eux, présence bienfaisante, très humaine même si on ne sait pratiquement rien d'elle, pas même son nom. L'Opposant tente de rassembler des arguments pour mettre un terme à son mandat, mais, comme tous les autres, il aime Notre Élue...
On retrouve dans chaque pièce l'univers fascinant de Marie NDiaye, son art délicat qui entraîne le lecteur comme le spectateur dans une spirale sans fin vers les abysses de la conscience.
Papa est parti depuis si longtemps que personne n'espère plus son retour.
Mais voilà que papa revient, voilà que papa exige de rentrer, sûr de son bon droit, dans la vie qu'il a fuie dix ans auparavant. qui aime encore papa ? qui peut prétendre avoir besoin de lui ? il a les apparences de la richesse et d'une jeunesse improbable. il resplendit d'un éclat peu commun à courbevoie. surtout, il sait ce qu'on lui doit, même si ce n'est pas justifié, et qu'on l'aime encore, qu'on l'aimera toujours.
Madame Diss a deux belles-filles, France et Nancy.
Madame Diss n'a pas fait la route jusqu'à la maison de son fils, perdue dans les maïs, pour le feu d'artifice du 14 Juillet, mais pour tenter de lui emprunter de l'argent.
Le fils de Madame Diss n'a aucune intention de sortir de la maison, aucune intention non plus de lui permettre d'y pénétrer. Seules France et Nancy ont le droit d'entrer et de sortir, quoique un nombre limité de fois. Car le fils de Madame Diss, tapi dans la cuisine et veillant férocement sur les enfants, est à l'affût de la moindre faiblesse.
«Ma mère est une femme en vert, intouchable, décevante, métamorphosable à l'infini, très froide et sachant, par la volonté, devenir très belle, sachant ne pas le désirer. Ma mère, Rocco et Bella, où en sont-ils à présent ? Je n'écrirai pas, eux non plus, jusqu'au jour où, peut-être, une lettre m'arrivera d'un lieu inconnu, accompagnée de photos d'inconnus qui se trouveront être mes proches à divers degrés - lettre dont, même si elle est signée Maman, je contesterai l'authenticité, puis que j'enfouirai quelque part où elle ne sera pas dénichée.» Marie NDiaye.
certains mots roulent de ma bouche et ce ne sont pas, dommage, de belles pierres mais des bestioles un peu répugnantes dont la bave tache le devant de mes vêtements, l'intérieur de mon âme.
de quelle façon me suis-je mal conduite pour être punie ainsi ? comment et envers qui ? je me suis toujours, toujours bien conduite.
Maria «l'Antillaise » pose, le regard lointain, pour le photographe Nadar dans les années 1860. Maria Martinez, «la Malibran noire », artiste originaire de La Havane, connaît le succès sur la scène parisienne dans les années 1850 avec le soutien inconditionnel de Théophile Gautier. Malgré les nombreux points communs qui les rapprochent, on ne peut affirmer qu'il s'agit d'une seule et même «Maria ». La narratrice en est néanmoins persuadée.
Que sait-on de ces modèles dont on ne connaît que l'image? Marie NDiaye, auteur d'une vingtaine de livres, prix Goncourt en 2009 avec Trois femmes puissantes, y répond par la littérature.
Une tranquille matinée d'automne, un vendredi. Le narrateur s'éveille. Commence alors pour lui une comédie classique, avec son cousin Georges qui arrive de province, sa fiancée qui se jette dans les bras d'un triste don Juan, son roman, américain bien sûr, qui s'élabore, et les souvenirs qui l'assaillent - de l'oncle Charles, de la grand-mère Céleste. Et Maman qui doit épouser Hubert... Une fortune lui tombe du ciel, après résolution d'une ténébreuse affaire. Il est minuit. La comédie s'achève. Elle a l'originalité de ne couvrir qu'une seule journée de la vie d'un homme, et d'être écrite en une seule phrase.
Deux couples : Eva et Rudy, Isabelle et Georges. Ils sont amis. Eva et Rudy sont riches et malheureux : leurs deux enfants, un garçon et une fille, ont disparu pendant des années, et voilà qu'ils reviennent. La fille ne leur a donné aucune nouvelle, elle a erré dans un no man's land anonyme, elle revient efflanquée, pleine de remords, peut-être est-elle morte. Le fils a quitté Eva et Rudy parce qu'ils n'étaient pas vraiment ses parents : ils l'avaient recueilli dans un orphelinat. Or il loge dans sa poitrine les voix de ses vrais parents, qui ne cessent de le harceler et de l'inciter à tuer ses parents adoptifs, raison pour laquelle il est parti. Isabelle et Georges, eux, n'ont qu'un fils, dont ils sont très fiers, et qui les aime au point de venir les voir chaque soir. Mais ce maître d'école porte un lourd secret : il a violé plusieurs de ses élèves. Le maître tente d'avouer ses crimes à ses parents, mais ils ne l'entendent pas. Lors d'une réunion de parents d'élèves, la mère d'un garçon vient leur annoncer que son fils a été victime du maître, mais là encore personne ne veut entendre la vérité. La mère essaiera de forcer le maître à demander pardon à sa victime, mais il s'évanouira dans l'air avant de l'avoir fait. Et l'on apprendra que si la fille d'Eva s'est livrée à l'errance, c'est parce qu'elle avait deviné que son père n'était pas Rudy, mais Georges. Chacun traîne son secret, et quand il parvient à l'avouer personne ne veut l'entendre. La pièce, d'une grande force, a quelque chose d'implacable et de féroce, malgré la douceur accablée des propos, et la fin suspendue nous laisse avec des regrets qu'on ne sait pas nommer. On retrouve ici l'univers familier de Marie NDiaye, ses ambiances inquiétantes et tourmentées, son humour grinçant par petites touches inattendues.
Personne, je crois, n'a jamais porté sur la fameuse " crise de l'adolescence " un regard aussi aigu, aussi drôle, aussi sérieux que marie ndiaye.
Peut-être parce que marie ndiaye a dix-huit ans et qu'elle devait en avoir seize lorsqu'elle a entrepris "quant au riche avenir", mais plus certainement parce qu'elle est déjà un grand écrivain : elle a trouvé une forme qui n'appartient qu'à elle pour dire des choses qui appartiennent à tous ; et dès lors nous les découvrons.
Pierre lepape, la quinzaine littéraire, 1985.
Dans tous mes amis, un professeur tâche de comprendre pourquoi son ancienne élève a usé d'une telle volonté pour oublier l'enseignement qu'il lui a dispensé avec ardeur, et pour oublier, même, qu'il a été son professeur.
La mort de claude françois raconte les retrouvailles de deux amies d'enfance, l'une restée d'une fidélité absolue à la mémoire du chanteur adoré, l'autre au souvenir de la beauté de son amie.
Dans les garçons, un jeune homme sans qualités particulières essaye malgré tout de se vendre à n'importe quelle femme de la ville qui voudra de lui, comme cela s'est déjà fait dans le voisinage.
Une journée de brulard est certainement la plus terrible journée dans la vie d'eve brulard, abandonnée sur les rives d'un lac enchanteur et poursuivie par des visions d'elle-même en jeune fille intransigeante.
Révélation, ou comment une femme qui entreprend de se débarrasser de son fils au cerveau fêlé comprend à quel point il lui manquera.
dans un pays oú il neigeait toujours à noël, oú les parents achetaient avec bonheur des cadeaux pour leurs enfants, un homme et une femme souhaitaient avoir un enfant à eux, même un peu raté.
rien n'aurait pu les réjouir autant. ils avaient rempli de jouets une chambre d'enfant mais elle restait désespérément vide. alors, par une nuit de noël, ils firent à nouveau ce souhait le plus cher à leurs coeurs, et camélia, une petite fille au visage noir, apparut. n livre pour les enfants qui aiment déjà lire tout seuls.