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Le Dilettante
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Comment survivre dans le monde cruel du capitalisme triomphant quand on est, comme Antoine, un jeune homme lucide et moral ? Martin Page traite une qualité reconnue, lintelligence, comme un défaut. Selon LEcclésiaste, « qui accroît sa science, accroît sa douleur ». Son héros, Antoine, jeune étudiant surdoué, est persuadé que son esprit insatiable est à lorigine de son mal de vivre ; sil est intelligent, il narrive pas à vivre avec intelligence. Après quelques tentatives thérapeutiques radicales, il entreprend de se guérir de cette maladie dintelligence. Avec application, il cherchera la méthode pour soffrir une vie enfin un peu douce. Un premier roman drôlement intelligent.
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Découvrez On s'habitue aux fins du monde, le livre de Martin Page. " Un producteur s'occupe de ceux qui entrent dans la lumière ; lui reste dans la douce nuit qui protège du regard et donne le loisir de frapper et de consoler, sans jamais être frappé, ni consolé. Elias organisait, négociait, remplissait des chèques, serrait dans ses bras, réservait des jets et des hôtels, trouvait les bons acteurs et les meilleurs somnifères. Mais son ?uvre ne laissait pas de traces. Il y a des fantômes sans qui rien ne fonctionnerait. Ce soir, alors que les premiers flocons de neige se posaient sur Paris, une cérémonie l'arrachait à l'immatérialité. Des inconnus refusaient de croire qu'il n'existait pas. " " Il avait aimé la Belle au Bois Dormant, ses cheveux d'or et ses yeux fermés, le royaume qu'elle promettait et l'assurance d'une vie partagée. Le prince tombe amoureux de la Belle au Bois Dormant car il croit qu'elle ne se réveillera pas. Il est surpris quand elle ouvre les yeux. Il ne l'avait pas prévu. Il ne sait pas quoi faire et, sans doute, lui en veut d'avoir changé de nature. Il l'aimait endormie, maintenant qu'elle est réveillée ça ne peut que tout gâcher. "
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Le sourire de Fio s'apprivoisait du regard, il n'apparaissait que sous certains grains d'une lumière rare, dans le voile d'une demi-obscurité, dans ces moments qui ne vivent dans aucune seconde et dans les yeux de ceux qui disent leurs derniers mots.
Ses lèvres minces et pâles comme celles d'un horizon anémique tranchaient avec ses cheveux roux ; elles bougeaient peu, même quand Fio parlait ; mais le sourire était toujours là, bien présent. Il devenait éclatant si on en avait l'intuition, il était sublime pour ceux qui avaient l'imagination de le voir ainsi dans ce visage banal. On n'aurait su dire si son sourire était le point de départ ou d'arrivée de l'ironie qui rayonnait de Fio.
C'était une ironie douce comme un couteau dont la lame serait un pétale de rose. Si les morts étaient capables de sourire, ils souriraient ainsi.