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Michel Laval
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Il est cinq heures, le cours est terminé : Bergson, itinéraire
Michel Laval
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 13 Janvier 2023
- 9782251453910
« Il est cinq heures, le cours est terminé » sont les dernières paroles prêtées à Henri Bergson sur son lit de mort début janvier 1941 à Paris.
Avec Bergson disparaissait « le dernier grand nom de l'intelligence européenne » (Paul Valéry). Né au milieu du siècle précédent, Bergson avait suivi un itinéraire à nul autre pareil qui le conduisit des salles obscures d'une pension israélite à Paris où ses parents l'avaient abandonné enfant, aux cimes éblouissantes de l'École normale supérieure, de l'agrégation de philosophie, du Collège de France, de l'Académie française et du Prix Nobel de ittérature, en laissant derrière lui une oeuvre magistrale nimbée, comme d'une poussière d'étoiles, d'honneurs, de distinctions, de récompenses et de titres.
Ascension vertigineuse, qui porta Bergson à l'apogée de la gloire et même de cette « rallonge bizarre de la gloire qu'est la légende » (Thibaudet), mais qui s'acheva dans la désolation d'une nuit d'hiver où la France qu'il chérissait tant, s'enfonçait dans la honte de la collaboration et de la persécution des Juifs dont il ne voulut pas se désolidariser en renonçant à une conversion catholique annoncée.
Plus de quatre-vingts ans après sa disparition, la figure de Bergson s'est estompée comme sur ces vieilles photographies qui avec le temps ne laissent voir que des silhouettes fantomatiques.
Il est cinq heures, le cours est terminé veut replacer dans la lumière celui que Raymond Aron sacrait « le plus français des philosophes ». -
« Écoutez-moi ! Je me nomme Pierre Victurien Vergniaud. Je vous parle d'outre-tombe. Je fus traduit le 24 octobre 1793 devant le Tribunal révolutionnaire avec vingt autres députés de la Convention sous l'accusation d'une conspiration imaginaire contre l'unité et l'indivisibilité de la république, la liberté et la sûreté du peuple français ».
On les appelait les Girondins, et bien sûr Vergniaud, l'avocat qui était leur leader charismatique, n'eut pas l'occasion de proférer ces paroles, car au bout de deux séances houleuses qui tournèrent à leur avantage, le tribunal aux ordres de Robespierre décida de les envoyer directement à l'échafaud sans autre forme de procès. Ainsi périrent des élus qui avaient été parmi les premiers artisans de la révolution, mais qui avaient eu le tort de s'opposer à la Terreur.
Michel Laval a retrouvé les notes que Vergniaud a prises en prison pour préparer son procès. Il lui donne ici, enfin, la parole dans un plaidoyer lucide et émouvant qui non seulement récuse les accusations absurdes portées contre les Girondins, mais fait la démonstration politique que le pire ennemi de la révolution fut la minorité extrémiste qui s'afficha comme son seul représentant légitime. Et pose la question : toutes les révolutions sont-elles donc condamnées à finir en bain de sang ? -
Tué à l'ennemi ; la dernière guerre de Charles Péguy
Michel Laval
- Calmann-Levy
- 23 Janvier 2013
- 9782702143872
Le 1er août 1914, la France décrète la mobilisation générale. Comme trois millions cinq cent mille Français, le lieutenant Charles Péguy reçoit sa feuille de route, embrasse les siens et rejoint son unité, le 276e régiment d'infanterie de réserve, à Coulommiers. Intellectuel engagé, normalien d'origine modeste, chrétien fervent, républicain et dreyfusard, pamphlétaire et poète, Péguy est à la croisée des grandes traditions françaises et incarne plus que tout autre ce qu'on appelle encore le « génie français ». S'il vit ce moment avec un sentiment de plénitude, c'est que s'impose à lui comme à tous le devoir sacré de défendre la patrie, et, à travers elle, un système de valeurs démocratiques issu des Lumières et de la Révolution face à une puissance dont il a, l'un des premiers, compris la menace qu'elle faisait peser sur la vieille Europe. Ce combat unit dans une même détermination, une même exaltation quarante millions de Français, sans distinction d'opinions et de croyances, d'origines et de conditions.
La bataille des frontières se solde par une série de terribles défaites. Comme des centaines de milliers de soldats, le lieutenant Charles Péguy et ses hommes doivent marcher jour et nuit pendant quatre semaines sous des pluies battantes ou dans des chaleurs torrides, les pieds en sang dans leurs godillots cloutés, reculant sans cesse devant l'invasion ennemie jusqu'à ce que Joffre donne l'ordre de la grande contre-offensive de la Marne.Charles Péguy ne verra pas cette première victoire. Il meurt le 5 septembre 1914 près de Meaux dans un assaut du 276e face aux mitrailleuses allemandes. Il repose depuis avec plus d'une centaine de ses soldats dans une grande tombe à l'endroit même où ils ont été ensemble « tués à l'ennemi ».Michel Laval, en racontant les trente-cinq derniers jours de la vie de Charles Péguy, entonne un requiem à la gloire de ce vieux peuple français en marche, avant que quatre ans d'une guerre impitoyable et inhumaine ne l'engloutissent dans la boue et le sang et emportent la « grande illusion » d'une « dernière guerre » pour la justice et la paix. -
Brasillach ou la trahison du clerc
Michel Laval
- Hachette Litteratures
- 12 Novembre 1992
- 9782010169212
Le 19 janvier 1945, la cour de justice de la Seine condamne à mort l'écrivain et journaliste Robert Brasillach.
Son crime ? Avoir sciemment entretenu avec l'Allemagne, depuis le 16 juin 1940, des «intelligences» en vue de favoriser les entreprises de celle-ci contre la France et les nations alliées.
Les preuves ? Une centaine d'articles parus dans les hebdomadaires collaborationnistes Je suis partout et Révolution nationale, un siège au conseil d'administration de la librairie de propagande allemande Rive gauche, des rapports suivis avec la Propagandastaffel de l'Institut allemand, deux voyages en Allemagne en 1941 et 1943. plusieurs conférences données à travers l'Europe occupée. Les débats devant la cour ont duré six heures. Six heures âpres et sombres, denses et dénudées comme un «drame antique». Avec leur cortège de passions a vif et de haines tenaces.
Vingt jours plus tard. Sa sentence est exécutée.
Un demi-siècle se sera bientôt écoulé sans que la controverse sur le procès et l'exécution ne trouve son issue. D'un côté, la trahison du clerc engagé dans la collaboration, de l'autre la persécution du poète rallié au pouvoir légal du moment et la dénonciation d'une justice expéditive.
Le procès de Robert Brasillach, procès exemplaire, n'a pas avec le temps épuisé toutes ses significations.
Né en 1949, Michel Laval est avocat. Brasillach ou la trahison du clerc, son premier livre, est une réaction contre tous ceux qui, aujourd'hui, pour réhabiliter la mémoire de Robert Brasillach, n'hésitent pas à excuser l'inexcusable.
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Calogero, saviez vous qu'avant d'être un chanteur solo, il appartenait à un groupe ? Egalement, savez vous qu'il écrit et compose des chansons pour d'autres chanteurs et chanteuses ?
Ce chanteur, relativement discret, a réussi à se faire une place dans le coeur des français, quelque soit leur âge, tout en interprétant des chansons dans un style qui lui est propre.
Cette biographie vous permettra de découvrir tout son parcours, depuis ses débuts en groupe jusqu'à sa collaboration avec les plus grands.
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« Ce soir, ma muse s'amuse, de roses en roseaux.
Près de l'étang, la souris s'oublie, se rêve oiseau, Attend la nuit, et d'un vol plané, se réveille chauve.
Un grillon crisse et gratte au pied d'une mauve...
Hélas les rêves sont des rayons de lune, Qu'au matin, brillant, le soleil importune... » -
Après « Les Locomotives Rouges » et « Les secrets de Saint-Urcisses », les « Souvenirs d'un jardin de rêve » nous retiennent par leur triple élégence : dans l'observation, dans la pensée, dans le langage.
Les personnages du roman, tous âges confondus, qui de prime abord, pourraient paraitre cristallisés dans des principes, ou figés dans le conformisme cèdent en définitive à la curiosité, à la reflexion, à l'émerveillement. Pour chacun d'entre eux, les habitudes, un violon d'Ingres, le goût du travail bien fait, se conjuguent agréablement, pour enrichir la panoplie des petits bonheurs simples.
Enfin, livré aux exigences de ses passions intimes, ainsi qu'à la réalité troublante de l'homosexualité, l'être humain est dans le récit et hors du récit. Et cette bivalance fait l'un des charme du roman. Grâce à elle, glissent au fil des pages, l'action et la méditation.
Michel Laval-Sournac est né dans le Lot. Sa première passion d'artiste est la peinture, mais la plume étant proche du pinceau, avec succès, il s'est exercé à la littérature par son livre « Les locomotives rouges », publié en 1981 et couronné par l'Académie Française.