Après la mort de Radiguet, Jean Cocteau rencontre un jeune provincial surdoué dont les textes et la personnalité le séduisent. Ils vont vivre sept ans ensemble. Lorsque Jean Desbordes le quitte, Cocteau écrira La Voixhumaine, déchirante transposition de leur rupture. De son côté, Desbordes poursuit sa carrière de romancier et dramaturge, avant de se détacher du monde culturel et mondain. Il se marie. La guerre éclate. Il s'engage dans la Résistance et deviendra un héros. Arrêté par la Gestapo, il refuse de donner ses compagnons et meurt sous la torture. Un livre militant, sur une figure injustement oubliée de l'histoire littéraire, de l'Histoire tout court. Et un nouveau regard sur Cocteau.
13 juillet 1963, Aix-en-Provence. Charles Trenet déjeune, comme à son habitude, en compagnie de beaux garçons dans la vingtaine. Vers midi, le silence et la gloire se déchirent. Trenet est inculpé pour « attentats aux moeurs sur mineurs du même sexe » : on l'accuse d'avoir employé un rabatteur dans le but d'organiser des « ballets bleus », soit des parties fines avec des hommes trop jeunes.
Pourquoi cette arrestation ? À l'époque, le statut des homosexuels échappe au droit commun et leur majorité sexuelle est fixée à 21 ans (contre 15 pour les hétérosexuels).
Dans ce roman écrit à la première personne du singulier, résultat d'une longue enquête, Olivier Charneux utilise le séjour en prison de l'artiste comme le lieu et le moment d'une incontournable introspection.
A 65 ans, Angle rencontre Tonio, qui lui redonne le sentiment d'tre une femme. Mais Tonio meurt au lendemain de leur rencontre. Un rve l'habitait : aller aux les Fro. Angle fera le voyage avec l'urne contenant les cendres de Tonio.
«J'ai treize ans. L'enfance ne veut pas finir. En rentrant de l'école où je m'efforce de jouer les gros bras, je fais rouler mes petites voitures. Suis-je le seul de mon âge à m'amuser encore de ces jeux enfantins ? Je ne sais pas. On parle d'autres choses avec les copains. On se croit entre hommes. C'est quoi être un homme ?» Je poursuis dans ce livre le récit, commencé avec L'Enfant de la pluie, de tout ce qui constitue l'homme de trente-sept ans que je suis aujourd'hui : ma famille, les rencontres déterminantes, ma sexualité, les deuils, le théâtre, les voyages, l'écriture.
« L'homme le plus important du Reich après Hitler avait affrété spécialement un avion militaire pour acheminer le docteur Carl Værnet et sa famille du Danemark à Berlin. Himmler l'avait reçu dans son bureau en pleine guerre, le 15 février 1944, entouré de ses principaux collaborateurs. Il lui avait ouvert les portes du camp de concentration de Buchenwald. Il l'avait financé. Carl Værnet n'en revenait toujours pas de leur complicité. Il entendait encore le Reichsführer évoquer son père éleveur de chevaux dans le Jütland, comme si Himmler l'avait connu au Danemark et qu'il était de la famille. Il l'entendait aussi parler des paysans, dont il se sentait proche, et de l'élevage, qui était son premier métier. Sa préoccupation de la question homosexuelle les avait définitivement rapprochés. Était-ce un crime de vouloir les guérir? » Dans cette biographie romancée, Olivier Charneux révèle l'entreprise délirante et monstrueuse d'un médecin danois, Carl Værnet, obsédé par l'idée de régler la question de l'homosexualité pour « le bien de l'humanité ».
Porté par une écriture sobre et rigoureuse, ce récit restitue dans sa terrible vérité le parcours d'un homme presque ordinaire guidé par une vision moralisatrice et régulatrice de la société qui conduit encore aujourd'hui dans certains pays du monde à exclure, voire à exterminer tous ceux qui sont perçus comme « différents ».
" C'est au début de la morte saison que mon père s'est tué.
J'avais cinq ans. La fête foraine était à nos portes. La fête foraine de Charleville-Mézières. Le bruit des manèges m'appelait, la musique aussi, la voix des forains dans les haut-parleurs, l'attrait de la vitesse et des tournants. Un besoin d'envolée. Partout dans les rues, dans les avenues, sur les places, les manèges s'étaient posés comme des planètes, promesse de futurs bonheurs. "
Quand, au début des années 1980, un mal étrange et encore innommé décima nombre d'homosexuels, Olivier Charneux vit mourir beaucoup de ses proches.
Bien qu'épargné par ce fléau, il chercha dans ce face-à-face avec la mort précoce des raisons de comprendre et d'espérer.
Jeune écrivain, il se tourna vers des « Phares » qui balisèrent alors son chemin de survie. Ces « Phares », pour lui, se nommèrent Racine, Pina Bausch, Marguerite Duras, Barbara, Violette Leduc, Jim Jarmusch, Christian Boltanski, Gus Van Sant, Nan Goldin, Coppola, Bram Van Velde, Hervé Guibert et quelques autres...
Avec eux, grâce à eux, il a surmonté le chaos.
Ces artistes lui ont surtout appris à aimer par temps de détresse.
Voici le livre qui détaille avec minutie cette aventure aussi douloureuse que lumineuse.