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Ce quatrième ouvrage à La Barque d'Ossip Mandelstam traduit par Christian Mouze démontrera de lui-même l'amitié entre un auteur et son traducteur. Et c'est bien une chance pour le lecteur qui le découvrira puisque lui aussi se retrouvera en amitié avec le grand Mandelstam. Lui-même en amitié avec Dante. Le ton y est juste, rigoureux et audacieux tel Mandelstam lui-même.
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Ce livre réunit pour la première fois le Voyage en Arménie (lui-même constitué de huit textes - huit tels les octaèdres des monastères d'Arménie) et les « Poèmes d'Arménie », comprenant ici le poème « du retour » où Mandelstam, lucide, sait la fin approcher, avec l'ascension du « Montagnard du Kremlin », alias Chapouk in « Alaguez », texte par lequel se termine précisément le Voyage. L'Arménie dont il rêvait, ultime sursis qui aura duré de printemps à automne 1930, est un grand souffle ô combien partagé. C'est l'amitié des hommes ; le jeu des enfants ; « un morceau de calcaire poreux, tenant sa forme de quelque boîte crânienne » respectueusement enveloppé dans un mouchoir ; c'est « le culte rendu par les nuages à l'Ararat » ; c'est l'art et la science ou « la vie savante et la vie de gagne-pain de tous les jours » réunis ; c'est la découverte d'une langue aux sonorités interdites - c'est la vie du poème à nouveau possible.