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Romans & Nouvelles
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Le présent volume regroupe deux cent quarante-sept lettres écrites ou dictées par Ossip Mandelstam, de la première adressée à ses parents alors qu'il avait douze ans à la dernière lettre, rédigée du Goulag en 1938, un mois et demi avant sa mort. Enjouées ou poignantes, tragiques ou implacables, ces missives, qui sont souvent de magnifiques déclarations d'amour adressées à Nadejda Mandelstam, renouvellent la connaissance de l'oeuvre et du destin d'un des plus grands poètes russes du XXe siècle.
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" Je n'ai pas envie de parler de moi, mais d'épier les pas du siècle, le bruit et la germination du temps...
" Même s'il s'en défend, avec Le Bruit du temps, publié en 1925 et rédigé en Crimée dès 1923, Mandelstam signe son livre le plus autobiogaphique et donc la meilleure introduction qui soit à son oeuvre. Il y évoque le Pétersbourg d'avant la révolution et sa formation de poète : de la bibliothèque (russe et juive) de son enfance à l'étonnant professeur de lettres, V. V. Gippius, qui lui a enseigné et transmis la " rage littéraire ".
Mais le livre est aussi une éblouissante prose de poète, qui annonce Le Timbre égyptien. Une prose où le monde sonore du temps (concerts publics, mais aussi intonations d'acteurs, chuintements de la langue russe) constitue la base du récit, une prose qui jaillit d'un regard à travers lequel le monde semble vu pour la première fois, avec une étonnante intensité. Mandelstam compose ainsi une suite de tableaux d'une exposition sur la préhistoire de la révolution.
Le livre s'achève au présent sous une chape d'hiver et de nuit (" le terrible édifice de l'Etat est comme un poële d'où s'exhale de la glace "), face à quoi la littérature apparaît " parée d'un je ne sais quoi de seigneurial " dont Mandelstam affirme crânement, à contre-courant, qu'il n'y a aucune raison d'avoir honte ni de se sentir coupable. Pourquoi traduire une nouvelle fois Le Bruit du temps alors qu'il existe déjà deux traductions en français, l'une, médiocre, dans une anthologie de proses de Mandelstam intitulée La Rage littéraire chez Gallimard, jamais rééditée ; l'autre, extrêmement précise, par Edith Scherer, à L'Age d'homme, reprise dans la collection " Titres " chez Christian Bourgois ? Sans doute parce qu'il fallait faire appel à un poète pour donner à entendre dans une langue d'une grande richesse, la musique et l'éclat si particuliers de cette prose.
Nous avons commandé cette traduction nouvelle à Jean-Claude Schneider, admiré de poètes allemands comme Hölderlin, Trakl, Bobrowski, qui avait déjà traduit de Mandelstam, à La Dogana, des poèmes de Simple promesse et surtout le magnifique Entretien sur Dante, précédé de La Pelisse.
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Le Sceau égyptien est avant tout une oeuvre révolutionnaire, dans la pleine acception de ce terme à multiples tranchants. D'abord parce qu'elle traite d'une période révolutionnaire : l'été 1917 - " l'été Kérenski ", comme dit Mandelstam, - depuis la révolution " bourgeoise " de février jusqu'à la révolution " révolutionnaire " d'Octobre. " Le Sceau égyptien " donne un reflet inhabituel et déconcertant de cette période cruciale de l'histoire russe Révolutionnaire - des éléments se succèdent apparemment sans liaison, pour se dissoudre en une image finement burinée d'un monde en gestation - Comme souvent dans la littérature russe, Pétersbourg prend une dimension cruellement humaine. La ville est avant tout un personnage qui conditionne l'action et les réactions des hommes.
Elle vit sa propre existence, en apparence indifférente à l'agitation qui l'habite, mais elle y participe. Mandelstam réussit à rendre ce sentiment fait à la fois de possession et d'insécurité ; dominatrice. -
La Quatrième prose est, après Le sceau égyptien, Le bruit du temps et Voyage en Arménie, le dernier
des grands textes en prose de Mandelstam a voir le jour en français. Déjà publié à un petit tirage très
vite épuisé, nous avons demandé à André Markowicz d'en donner une version entièrement nouvelle,
complétée par un dossier comprenant d'autres textes liés à la problématique de La Quatrième prose.
Ce livre constitue la réplique virulente de Mandelstam à une accusation de plagiat dont il a été victime. A
travers Arkadi Gornfeld, son accusateur, c'est l'ensemble du monde corrompu de l'establishment
littéraire stalinien qui est visé. Cri de haine contre les littérateurs, ces pages permettent également à
Mandelstam d'exprimer ses convictions les plus profondes sur la nature de son travail. Comme toujours
chez lui, le point de départ anecdotique et polémique de ces textes où il exprime ses convictions les plus
profondes sur la nature du travail littéraire est dépassé, corrigé par l'imprévisibilité d'un style
virevoltant.
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Oeuvres poétiques Tome 5 ; cahiers de voronej
Ossip Mandelstam
- Circe
- 28 Septembre 1998
- 9782842420505
Quatrième de couverture Ossip Mandelstam, né le 2 janvier 1891, fit des études à Paris, Heidelberg et Saint©Pétersbourg. En 1911/1912 il participa, avec Goumilov et Akhmatova. à la création de l'acméisme qui voulait opposer au verbe désincarné des symbolistes une architecture fondée sur le " mot©objet ". Son premier recueil La Pierre (1913) révélait toutefois la force et l'originalité d'un poète sans réelle ascendance. D'abord lié à la révolution par une sorte de " joute et attrait " où le rythme et le mythe transcendent l'époque dans une " nostalgie de la culture mondiale ", avant tout méditerranéenne (Tristia, 1923), Mandelstam allait inverser nombre des éléments de sa poétique, à partir de 1930, afin d'appréhender la réalité nouvelle, marquée par une perversion sans précédent des valeurs et des signes. Quand on vient l'arrêter en mai 1934, il est " prêt à la mort ". Mais condamné à trois ans d'exil, il va écrire à Voronej, en quelques mois les plus fertiles de son existence, les poèmes des trois Cahiers qui sont un des sommets de la poésie russe du vingtième siècle. Arrêté une nouvelle fois en mai 1938, le poète est envoyé au Goulag et meurt le 27 décembre près de Vladivostok, au seuil même de la Kolyma.
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" ii est terrible de penser que notre vie est un roman, sans intrigue et sans héros, fait de vide et de verre, du chaud balbutiement des seules digressions et du délire de l'influenza pétersbourgeoise.
L'aurore aux doigts de rose a cassé ses crayons de couleur. ils gisent aujourd'hui comme de jeunes oiseaux, avec des becs béants et vides. cependant, tout absolument me semble contenir les arrhes de mon délire favori en prose. ".
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Le présent volume réunit des textes autobiographiques en prose où Mandelstam nous donne à voir la Russie de 1905 à 1926, plus que son monde intérieur, sur lequel il demeure fort discret. Une Russie très spécifique d'ailleurs, celle du «chaos de la judéité». L'auteur, en effet, est né dans un milieu demi-juif encore très proche du ghetto, où voisinent deux raffinements, celui de vétilleuses traditions talmudiques et celui des bonnes manières de la bourgeoisie huppée. Les tableaux-portraits qu'il nous brosse ne sont pas choisis au hasard : il ne s'agit pas seulement de décrire des personnages avec verve, couleur, humour, précision et poésie. Soudain ils sont emportés par le vaste tourbillon de l'épopée qui nous entraîne dans un espace universel et pathétique où chaque homme est lié à l'Histoire, où un étudiant de 1905 devient un «répétiteur de la révolution», où un capitaine de port, en 1921, se remplit les poches en laissant «s'émietter la patrie». Une fois le livre refermé nous nous sentons marqués d'une trace durable : l'exaltation d'un grand poète et la perception plus précise d'un monde condamné par son originalité même ne s'oublient pas.
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Ete froid et autres textes
Ossip Mandelstam
- Actes Sud
- Romans, Nouvelles, Recits
- 1 Mars 2004
- 9782742743117
Eté froid regroupe quarante-deux textes en prose, écrits entre 1912 et 1936, qui viennent ainsi compléter l'édition de la prose d'Ossip Mandelstam en français. Après Lettres (Actes Sud, prix Sévigné 2000), une nouvelle approche du grand poète.
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Nombreux sont ceux qui, tel le prix Nobel de littérature Iossif Brodski, tiennent aujourd'hui Ossip Mandelstam pour " le plus grand poète russe du XXe siècle ".
Après les Cahiers de Voronej (1935-1937) et les Poèmes de Moscou (1930-1934), voici le Deuxième Livre qui s'articule en deux grandes sections. Tristia (1916-1920) et 1921-1925, auxquelles s'ajoutent les poésies pour enfants écrites en 1925, au seuil d'un silence de cinq années. Contrairement à La Pierre, le premier livre on dominait l'image de Rome antique et chrétienne, c'est l'âge d'or hellénique, accentué par un long séjour en Crimée-Tauride, qui sous-tend le " classicisme " de Mandelstam, parvenu à son faîte dans Tristia, et lui permet de renouer avec l'expression subjective du poète, médiatisée par les mythes et les thèmes éternels, alors même qu'il devenait impossible d'éluder l'histoire vive ae la révolution et la guerre civile, vis-à-vis desquelles Mandelstam aura longtemps une attitude plus contradictoire et nuancée que la plupart des poètes russes de son temps.
" Le mot erre librement autour de la chose, ainsi que l'âme autour du corps qu'elle a quitté sans parvenir à l'oublier " : cette conception du mot-Psyché va évoluer dans les poésies de 1921-1925 pour atteindre à une " musique associative " qui, déployée dans les champs sémantique et phonologique en me sorte de synthèse de l'acméisme et du futurisme, confine parfois à l'hermétisme dans les grands poèmes de 1923.
Eu dépit toutefois de la réalité " écrue et sévère ". de la marginalisation grandissante de Mandelstam, le Deuxième Livre est éclairé par la lumière du Midi russe mais aussi et surtout par plusieurs figures féminines exceptionnelles, dont les poétesses Marina Tsvetaïéva et Anna Akhmatova, les comédiennes Olga Arbénina et Olga Vaxel, et la jeune peintre Nadejda Khazina que Mandelstam a épousée au début de 1922.
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Une édition regroupant les derniers poèmes écrits en exil à Voronej, dans le sud de la Russie, entre 1935 et 1937. Une poésie recluse, menacée chaque jour de destruction et de disparition, et pour cela, destructrice.
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