Les haïdoucs,dans la Roumanie du 19e siècle, sont des bandes de brigands qui s'attaquent aux autorités et aux nobles?; des hommes libres par rapport aux paysans asservis aux princes et aux propriétaires fonciers.
Les haïdoucs, bandits d'honneur de Roumanie, viennent de subir une terrible défaite.
Cosma, leur chef est mort. Les balles de la « potéra », milice à la solde des grands propriétaires et des seigneurs cupides, l'ont terrassé et ont mis fin à ses actions de brigandage en faveur des opprimés et des « gens de peu ».
Quelque part entre les plaines du Baragan et les eaux éternelles du Danube, dans la Grotte aux Ours, ses hommes, harassés de fatigue, tentent de se réorganiser pour surgir à nouveau et le venger. Il y a là, parmi eux, Élle le Sage, et sa flûte enchanteresse, Spilca le moine, Jérémie le fils de la forêt, et Movila le vataf, grande brute au coeur pur. Et à leur tête une femme, Floarea Codrilor, « l'amante de la forêt, l'amie de l'homme libre, justicière de l'injustice ». Tous vont alors nous raconter leur histoire...
À la croisée des Mille et Une Nuits, des Aventures de Robin des Bois, ce conte universel de Panaït Istrati (1884-1935), « pèlerin du coeur » et vagabond de génie, fait hurler en nous un mot bien trop oublié : justice !
Au travers ces récits, on perçoit la dureté de la condition paysanne dans la Roumanie de l'époque et la toute-puissance des nobles et des collecteurs d'impôt qui s'exerce, en particulier, par un comportement de prédateur sur les femmes du peuple.
Panaït Istrati utilise la référence aux haïdoucs pour affirmer la légitimité de la révolte.
La fin du livre est parcourue par une question amère?: que signifie être un haïdouc quand les paysans, les esclaves, ne se révoltent pas, semblent accepter leur servitude??