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Pierre Drieu La Rochelle
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«Maintenant, il savait tout le prix de Dorothy. Au fond de lui-même, il croyait qu'il avait gardé un pouvoir sur elle et qu'il pouvait la reprendre, si enfin il s'en donnait la peine. Et il ne pouvait pas croire que l'émoi qu'il ressentait ne fût pas communicatif. Elle avait l'air si bon, sur cette photo. Sa bouche répétait ce que disaient les yeux : une tendresse timide. Ses seins frêles disaient encore la même chose, et sa peau qui fuyait sous ses doigts, ses mains friables.»L'Adieu à Gonzague qui sert de conclusion au volume a été trouvé dans les archives de Pierre Drieu la Rochelle après sa mort. Le feu follet a été porté à l'écran par Louis Malle.
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Les cahiers de la NRF : Trois lettres aux surréalistes
Pierre Drieu la Rochelle
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 18 Avril 2024
- 9782073057174
En août 1925, moins d'un an après la parution du Manifeste du Surréalisme, Pierre Drieu la Rochelle publie «La Véritable erreur des surréalistes» dans La Nouvelle revue française. C'est la première des trois lettres ouvertes que Drieu adresse au groupe d'avant-garde dont il est le témoin attentif depuis 1916, et sa rencontre décisive avec Louis Aragon. En sa compagnie, le futur auteur de Gilles et du Feu follet participe à l'aventure Dada à Paris, à celle de la revue Littérature, et à la naissance du surréalisme. Ses Trois lettres aux surréalistes révèlent qu'il a failli tout miser sur le mouvement d'André Breton, au coeur de ses «Années folles» qui furent des années de crise. Mais vingt ans avant son suicide, une première déception l'attendait : la «petite bande» qui avait pris une position littéraire radicale préparait son ralliement au communisme. En 1927, les faits lui ayant donné raison, Drieu compose deux autres lettres magistrales pour sa revue polémique, Les Derniers jours. Entre argumentation et méditation, pamphlet et supplication, les Trois lettres établissent, pour la première fois, les préoccupations qui seront au coeur de son oeuvre et de sa vie : la question de la solitude et de l'amitié, celle de la pensée et de l'action. Elles affirment la véritable quête idéaliste de Pierre Drieu la Rochelle, celle d'une esthétique littéraire permettant «d'agir à fond» dans son époque. Une quête qui s'affrontera aux dilemmes de l'Histoire.
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«- Je ne puis plus aimer une femme. Je vais partir.Torrents de larmes, sanglots, spasmes, râles, agonie, mort, autre veillée funèbre.Femmes mortes. Dora, au loin, qu'étaient ses jours et ses nuits ? Assez. Femmes mortes. Il était mort aux femmes.Il attendit une heure. Le sanglot de Berthe ne finissait pas. Il se raidissait pour ne rien dire. Pas un mot. Il regardait autour de lui ce charmant décor, mort comme celui de sa chambre avec Pauline.»
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Récits romans et nouvelles
Pierre Drieu la Rochelle
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 20 Avril 2012
- 9782070118854
Drieu assignait à l'intellectuel le devoir «d'essayer les chemins de l'Histoire». Le jeu est risqué, il le savait. Mais prévoir le risque d'égarement n'est pas tout. Une erreur est une erreur, une faute est une faute ; il faut en répondre. Il savait cela aussi. Peu avant la fin, il fit le bilan: «nous avons joué, j'ai perdu. Je réclame la mort.» Il fut son propre procureur, son propre juge, son propre exécuteur. «Il était sincère, dira Sartre ; il l'a prouvé.» Il fut aussi son propre avocat, non sans talent, mais sans grande conviction. Sa nature le poussait plutôt à l'autodénigrement (la critique le suivit sur cette pente), au doute, aux contradictions réelles ou apparentes: «Un artiste doute, en effet, de lui-même ; il est en même temps sûr de lui.» Il savait qu'il appartient à la postérité de juger en appel, voire en cassation, mais il ne s'y fiait pas trop. Préservé de toute certitude par une inquiétude foncière, il doutait autant de son élection future que de sa condamnation définitive. «Et pourtant la cohérence de ma sensibilité et de ma volonté apparaît à qui me fait la justice de relire dans leur suite une bonne partie de mes ouvrages», écrivait-il au moment de rééditer Gilles.
Cette édition propose, précisément, «une bonne partie» de ses oeuvres romanesques : des romans, des nouvelles et des textes dans lesquels le récit tourne à l'essai ou à l'autobiographie. Au reste, les idées de Drieu et sa propre histoire («je n'ai qu'elle à raconter») sont présentes partout, avec une intensité variable. Lui-même parlait de «fiction confessionnelle», mélange de confession et d'invention, de sincérité et d'affabulation, de mémoire et de rêve. La richesse du cocktail n'est pas pour rien dans le charme qu'exercent ses livres et que renforcent encore des alliances peu fréquentes, entre désinvolture et gravité, lucidité et aveuglement, espoir et désarroi.
Hantée par l'idée de décadence, l'oeuvre de Drieu est, comme sa vie, dominée par la mort, qui est l'informe, c'est-à-dire l'envers de l'art. Peut-on, par et dans les livres, donner forme à l'informe? Selon Drieu, qui avait le culte de l'échec (en art, en amour, en politique...), «l'oeuvre d'art la plus réussie est une déception pour qui a tenu dans ses mains la misérable vérité». Mais le lecteur qui lui fera «la justice de relire dans leur suite» ses ouvrages ne sera sans doute pas de son avis. Il découvrira l'une des plus fortes analyses romanesques du cynisme, la satire d'une époque qui pèse encore sur la nôtre, et une forme inédite de diatribe, dans laquelle l'écrivain retourne à tout instant ses armes contre soi. Toujours incertain de lui-même, Drieu s'est mis à la merci de ses contemporains. C'est peut-être cette même incertitude de soi qui permet qu'aujourd'hui l'on s'attache à lui.
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La partie la plus secrète de l'oeuvre du romancier.
Proche des surréalistes, ami de Malraux, écrivain, critique littéraire, directeur de La Nouvelle Revue française, Pierre Drieu la Rochelle (1893-1945) a joué un rôle considérable dans la vie intellectuelle française de l'entre-deux-guerres et de l'Occupation.
Accompagnés d'un dictionnaire inédit, les six romans rassemblés pour la première fois dans ce volume offrent autant d'éclairages sur la personnalité complexe d'un grand témoin de son temps. L'Homme couvert de femmes raconte une partie de campagne qui donne lieu à une méditation sur la vacuité des relations amoureuses. Une femme à sa fenêtre met en scène l'un des plus beaux personnages féminins de Drieu. L'auteur y combine l'exaltation de la passion et l'engagement politique. Dans Drôle de voyage, un jeune mondain passe sans enthousiasme d'une conquête à l'autre. La fantaisie orientale Beloukia est une véritable lettre d'amour située dans une Bagdad imaginaire. Conçu autour de l'opposition entre l'homme d'action et l'artiste, L'Homme à cheval est un authentique roman d'aventures moderne. Enfin, Les Chiens de paille confronte un industriel gaulliste, un garagiste communiste, un médecin collaborateur, un patriote à la tête d'un chantier de la jeunesse et un trafiquant du marché noir.
" La contradiction des sentiments individuels et des idées générales est le principe même de toute humanité ", écrivait Drieu dans son Journal. Le présent volume permet de redécouvrir ce paradoxe qui est au coeur d'une oeuvre controversée. -
"Écrit après une tentative de suicide en août 1944, Récit secret est le dernier texte achevé par Drieu la Rochelle. Six mois après l'avoir rédigé, il met fin à ses jours.
Envahi par un immense dégoût du monde et de lui-même contre lequel il avait toujours dû lutter, convaincu qu'il ne pourrait que déchoir en admettant ses fautes et ses errements - humains, intellectuels, politiques -, Drieu revient dans Récit secret sur son rapport à la mort et au suicide, aussi bien pendant l'enfance que dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, dans le Paris brillant des Années folles ou dans le naufrage cauchemardesque de la fin des années 30.
Il tente dans Récit secret d'atteindre au plus profond de lui-même - pour en retirer la certitude qu'il n'a plus d'autre voie que celle qu'il a choisie."
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La comédie de Charleroi
Pierre Drieu la Rochelle
- Gallimard
- L'imaginaire
- 13 Septembre 1996
- 9782070745869
«Je me rappelle deux ans plus tard, en face de moi, ce grand diable d'officier allemand debout dans la tourmente, à Verdun, Fritz von X..., qui était debout, et appelait, et m'appelait. Et je ne lui répondais pas, je le canardais de loin. Dans cette guerre, on s'appelait, on ne se répondait pas. J'ai senti cela, au bout d'un siècle de course. On a senti cela. Je ne faisais plus que gesticulailler, criailler. Je n'avançais plus guère. Je trébuchais, je tombais. Ils trébuchaient, ils tombaient. Je sentais cela. Je sentais l'Homme mourir en moi.»
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«Pendant que je me déshabillais, je vis Antoine qui fixait mon dos. Il me convoitait, encore, toujours, et il se méfiait de moi. Avec son regard, je me regardai : j'étais belle et menteuse. Je ne me regardai pas au visage, je regardai mon corps. J'avais un beau corps, je l'ai encore. Peu de femmes ont de beaux seins : je suis de ces femmes. Encore moins de femmes ont des seins beaux et émouvants : je suis de ce peu de femmes. Mon corps avait des liens avec cet appartement, et avec Antoine ; il s'était façonné à tout cela. J'avais le corps soigné, aisé, épanoui d'une belle femme riche, de plus flattée par les caresses d'un homme qui avait de belles dents, de la fougue, de l'adresse.»
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L'homme couvert de femmes
Pierre Drieu La Rochelle
- Gallimard
- L'imaginaire
- 5 Avril 1994
- 9782070737444
Un jeune homme, Gille, est invité à la campagne par une veuve assez libre, Finette. Il veut se lier avec elle, mais d'abord il joue avec ses amies ; ensuite il sent de la répugnance pour son entourage et les maximes qu'elle affecte. Il s'éloigne, mais il revient bientôt, après une débauche à Paris. Alors, comme elle lui fait des avances et qu'il songe à y répondre, il se montre médiocre et galant. Cette déconvenue l'engage dans des confidences égarées. Mais rien ne décourage Finette qui devient amoureuse. L'arrivée de Jacqueline, qu'il a aimée autrefois, apporte à Gille de nouvelles raisons de se détourner de son hôtesse. Pourtant il devient son amant et le prestige d'un amour ancien est bientôt détruit. Mais Finette ne parvient pas à prendre place dans le coeur de Gille. Rebelle dès le début à tout ce qui lui paraît stérile au fond d'une telle liaison, ce débauché s'enfonce dans une méditation sur l'amour où se joignent la raison et la mystique, qui à la fin l'entraînent, vers le mariage peut-être, loin de cette maison où l'opprimait un des trop nombreux exemples de la misère sexuelle de ce temps.
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Ce roman est le dernier de Drieu la Rochelle. Il l'écrivit de 1943 à 1944. À propos d'une intrigue assez simple, qui pourrait être celle d'un roman d'aventures - la lutte, autour d'un dépôt d'armes caché dans une demeure mystérieuse, de petits groupes de français activistes (gaullistes, collaborateurs, communistes, nationalistes) -, Drieu a imaginé un roman qui transcende de très haut les drames de ces années. Constant, dernière incarnation des héros de Drieu - un Gilles vieilli -, qui a tout connu, tout éprouvé, tout lu, bien qu'encore profondément attaché à un jeu politique dont il occupe le centre, regarde d'un oeil de plus en plus absent les fureurs et les intrigues de ces hommes de proie. Pour lui qui, depuis des années, médite sur Judas et la signification de son prodigieux destin, le temps de Dieu et le temps de la mort sont venus.
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«Jaime Torrijos était lieutenant dans le régiment de cavalerie d'Agreda, qui tenait alors garnison à Cochabamba. Il était admiré et aimé des officiers et des soldats parce qu'il y avait dans son corps une force et une audace extraordinaires. Il était aimé des femmes pour la même raison. Quand je le connus, sa renommée commençait à se répandre hors du régiment et de la ville. Il en jouissait insoucieusement. J'étais guitariste et je m'attachai à Jaime qui me voulait dans ses orgies. Il manquait toujours d'argent à cause des cartes et de l'amour...»
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Les cahiers de la NRF : jouer Dantzig sur un match de football : carnets intimes 1909-1942
Pierre Drieu la Rochelle
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 14 Octobre 2021
- 9782072930713
Ces carnets inédits de Pierre Drieu la Rochelle, rassemblés par Julien Hervier, livrent les derniers secrets de l'un des écrivains les plus brillants et controversés du XX? siècle. D'une étonnante maturité à 16 ans, fasciné par Nietzsche qui oriente sa méditation sur l'art et la civilisation européenne, il semble avoir déjà tout lu. Il affine ses apprentissages intellectuels à Londres et à Paris; il y suit le cursus de l'Ecole des Sciences politiques tout en s'interrogeant avec angoisse sur l'authenticité de sa vocation d'écrivain. La morne expérience de la caserne est interrompue par la guerre où il participe à la désastreuse expédition des Dardanelles. Un séjour comme conférencier en Argentine lui permet de déployer un talent de grand reporter, et il s'y lie avec J.-L. Borges qui lui suggère le sujet de L'Homme à cheval; plus tard, nous entrons dans les coulisses d'Une femme à sa fenêtre, de Gilles ou de Charlotte Corday. Après la débâcle de 1940, le relevé de ses rendez-vous dessine l'équipe appelée à faire reparaître la Nouvelle Revue Française; on décèle sa tentation d'intervenir en sous-main dans la «Révolution nationale» de Vichy, jointe au souci d'obtenir la libération d'écrivains prisonniers. Le fragment final, «Le Dilemme», témoigne de la nature et de l'intensité du patriotisme de Drieu en 1942, alors même qu'il se compromet en publiant la NRF sous surveillance allemande.
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«Saurai-je un jour raconter autre chose que mon histoire ?» demande Drieu la Rochelle au début de ce livre, un de ses premiers, en 1921. Il y raconte son enfance, son adolescence, ses tourments déjà et la quête des idées qui vont mener sa vie.
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«Fallait-il publier ? Ne pas publier ? Devant ce journal de guerre explosant de la haine de Drieu contre tous et tout, les femmes, les juifs, ses meilleurs amis et lui-même, c'est la question que beaucoup se poseront et que se sont posée tous les responsables de sa publication.Il suffira cependant d'en prendre connaissance et de lire, par exemple, le plaidoyer final où Drieu se place lui-même devant le jugement de l'histoire pour comprendre qu'en toute conscience la publication ait paru s'imposer.Non seulement par crainte de publications pirates, mais aussi et surtout par l'importance de l'écrivain et le puissant intérêt de ce témoignage.Drieu la Rochelle a été exonéré de l'opprobre où sont tombés la plupart des fascistes français par la séduction qu'il a exercée sur beaucoup de ses contemporains comme sur la génération d'après guerre. Son personnage est devenu mythique. On l'acquitte sans trop y aller voir.Eh bien, allons-y ! Ce journal en donne l'occasion. À chacun d'y vérifier son jugement.»Extrait de l'Avertissement de l'éditeur.
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Gonzague bâclait, du reste, sa besogne et fuyant devant l'horreur de ce qu'il faisait, courait ailleurs, déjà dégoûté de ce qu'il allait faire, possédé par la fringale d'une seule sensation : passer d'une chose à une autre. Il avait imposé à son patron son style lunatique.
Il passait de longs moments entre le coiffeur, le manucure et le pédicure, au hammam, dans les bars où il pariait, téléphonait, buvait, retéléphonait et entretenait mille conciliabules.
Il déjeunait et dînait à droite et à gauche. Il faisait même quelques visites. Non pas qu'il eût beaucoup de points d'appui - il était trop nonchalant et trop timide - mais six ou sept maisons où l'on va au moins une fois tous les huit jours suffisent à remplir la semaine.
Nous n'avons pas vocation à publier les OEuvres complètes de Drieu la Rochelle... Mais ce texte vient à nous par le biais du surréalisme : publiée en 1923 dans la Nrf, cette version - bien différente de celle que l'on trouve dans Plainte contre inconnu - n'avait, depuis presque un siècle, jamais été publiée. La valise vide est l'image d'une trajectoire ratée à laquelle la fin même échappe puisqu'elle ne contient pas encore le suicide de Jacques Rigaut qui viendra huit ans plus tard.
Car, bien sûr, Gonzague c'est Rigaut, Rigaut c'est Alain du Feu follet. Mais le portrait de l'ami surréaliste est tracé au vitriol, conjugant vacuité et fascination : aucun échec n'est épargné et cette lucidité cruelle laisse deviner aussi ce que Drieu savait mépriser en lui.
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«Depuis qu'il connaissait Beloukia, il ne s'était pas détourné tout à fait de la politique bien qu'on ne le vît plus jamais pérorer dans les cours du Palais. Même son jeu, pour être devenu moins apparent, y avait pris de l'acuité. Il était entré dans les conseils d'Abdul. Et il s'était trouvé dans des engagements bien plus définitifs qu'il n'aurait pu supporter quelques années auparavant. Or, ces engagements n'allaient pas dans le sens des intérêts de Mansour et de Beloukia.».
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Histoires déplaisantes
Pierre Drieu la Rochelle
- Gallimard
- L'imaginaire
- 10 Novembre 1988
- 9782070714902
Publié pour la première fois en 1963, ce recueil posthume rassemble cinq nouvelles qui constituent un éventail tout à fait représentatif de l'art et des thèmes de Drieu la Rochelle. D'une poésie profonde et acide où le désespoir et l'élégance ne cessent de se croiser, ce livre révèle son auteur de manière étrangement présente, libre.
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Pierre Drieu la Rochelle a écrit les Mémoires de Dirk Raspe pendant le dernier hiver de la guerre. C'est son dernier roman. En novembre 1944, il écrivait à une amie : «Je travaille et cela devient une grande machine très importante. Cela va très bien, je suis en pleine forme et crois faire mieux que je n'ai fait jusqu'ici.» Quatre mois après, il se tuait. C'est la vie de Van Gogh qui a inspiré à Drieu les Mémoires de Dirk Raspe. Dans ces semaines où il est hanté par la mort, il voit dans Vincent Van Gogh un grand compagnon fraternel. Comme lui, Van Gogh a voulu voir le dessous des cartes, ce qu'il y a derrière l'écorce de la vie et, pour cela, il ne s'est pas épargné. Les Mémoires de Dirk Raspe, où Drieu et Van Gogh, se tenant par la main, descendent côte à côte vers la mort, sont le récit d'une ascèse, d'une lente marche vers la délivrance à travers les mirages et les miroitements de la vie : l'amour des femmes, la passion des pauvres, l'éblouissement de l'art. Pierre Drieu la Rochelle nous en dit plus long sur lui-même dans ce roman secret que dans tant d'autobiographies appuyées. L'oeuvre est inachevée. Drieu prévoyait d'écrire encore trois parties et, d'après la vie de Van Gogh, on peut assez aisément les imaginer. Tels que Drieu nous les a laissés, les Mémoires de Dirk Raspe sont cependant le livre qui éclaire le mieux la dernière démarche spirituelle du romancier du Feu follet.
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Il était écrit que le dernier roman de Drieu ne comporterait pas de politique, ou si peu, comme si, malgré les apparences, et comme il l'a écrit dans Récit secret, son autre grande oeuvre posthume, cela n'avait pas tant compté dans sa vie. Roman de formation d'un jeune peintre, Les Mémoires de Dirk Raspe est probablement le plus beau et le plus abouti des romans de Drieu. Prenant la vie de Van Gogh comme prétexte, d'une finesse étourdissante, ce roman qui traite de l'art, de la peinture, de l'artiste, des pauvres et des déshérités de Flandres, a parlé et paradoxalement comme aucun autre du Drieu intime, véritable, du Drieu essentiel qui, pour une fois, trouve une juste distance entre confidences de soi et récit romanesque. Les tensions et contradictions de l'artiste vis à vis des femmes, des pauvres, de la foi et de la politique, conduisent ce héros ascétique, affligé par sa laideur, au bout de lui-même et de la beauté du monde. Un grand roman, qui n'a pas fini de nous éblouir.
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Après avoir suivi une cure de désintoxication, Alain s'enferme dans une maison de repos où la solitude et l'ennui pèsent sur le moral de l'ancien débauché. En sortant, il retrouve son ami d'enfance Dubourg qui mène à présent une vie rangée, toute vouée à l'exaltation de la vie de l'esprit. Mais ce compagnon retrouvé parviendra-t-il à tenir Alain éloigné de la vie de salon qui le ronge tant...
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Drôle de voyage
Pierre Drieu la Rochelle
- Castor Astral
- Escales Des Lettres
- 15 Septembre 2016
- 9791027800841
Gille Gambier a 35 ans. Un été, alors qu'il se repose chez les Cahen-Ducasse, en Béarn, il fait la connaissance de la famille Owen et de la jeune Béatrix, qu'il finit par convoiter autant pour l'argent que pour sa beauté. Gille se fiance rapidement avec Béatrix, mais il comprend que plus il voit Béatrix, moins il l'aime ; plus il voit les Owen, moins il se défend. Lucide sur sa condition et ses motivations, Gille ne se marie finalement pas. Sous cette apparente simplicité d'intrigue, Drieu la Rochelle dépeint avec malice sa propre inadaptation à la société de son temps.
Pierre Drieu la Rochelle (1893-1945) est un journaliste, romancier, essayiste, dandy et séducteur qui fut de toutes les aventures lit- téraires et politiques de la première moitié du XXe siècle. Ami de l'ambassadeur allemand Otto Abetz durant la Seconde Guerre mondiale, nommé à la tête de la NRF, il se déclare socialiste et fasciste tout en conservant de solides amitiés avec des écrivains tels que Jean Paulhan et André Malraux. Drieu est notamment le parrain du deu- xième fils de Malraux, né en 1943. À la fin de la guerre, dans un contexte de purge des milieux intellectuels collaboration- nistes, il se suicide. Les ouvres de Drieu ont pour thèmes la décadence d'une certaine bourgeoisie, l'expérience de la séduction et l'engagement dans le siècle. Le Feu Follet (1931), La Comédie de Charleroi (1934) et surtout Gilles (1939) sont généralement considérés comme ses ouvres majeures. -
Publié dans l'hebdomadaire Gringoire en trois livraisons du 31 août au 14 septembre 1939, Le Faux Belge n'est pas à proprement parler un inédit de Pierre Drieu la Rochelle (1893-1945), mais une nouvelle qui constitue l'essentiel de l'épilogue du roman Gilles (paru en décembre 1939), auquel seront ajoutées une dizaine de pages qui mènent le personnage à l'acmé de sa destinée sacrificielle. Ce texte ne fut guère connu que de quelques spécialistes de Drieu (ses biographes Pierre Andreu et Frédéric Grover ou encore Jean Lansard, son meilleur bibliographe) mais, apparemment oublié depuis, il n'a jamais fait l'objet d'une publication en volume et est même absent de l'appareil critique de la Pléiade regroupant plusieurs oeuvres de Drieu !
Le Faux Belge met en scène un certain Walter, prétendument professeur de chimie belge en vacances durant l'été 1936 (Guerre d'Espagne) à Barcelone alors qu'il est en réalité un agent fasciste infiltré. Suite à un sombre quiproquo, Walter embarque par erreur en direction des Baléares, dans un petit avion où sont présents deux communistes, le juif Cohen et le Français Escairolles. L'avion est forcé de se poser à Ibiza. Ignorant si l'île est aux mains des rouges ou des blancs, les passagers concluent sur la plage un pacte d'entraide mutuelle quelle que soit la configuration de forces politiques en présence. Puis ils partent à la rencontre des autochtones...
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«J'imaginai une femme jeune, jolie, riche, Marquise Santorini. Un hasard lui fait arracher des mains de la police d'Athènes, où son mari est diplomate, un jeune communiste, Michel Boutros. Margot Santorini devient amoureuse de Boutros. Quelle qualité peut-elle donc aimer dans cet homme qui la froisse dans tous ses préjugés ? C'est un beau garçon ? Oui, mais l'explication est insuffisante, car Margot est une femme difficile. Elle croit deviner en lui un homme d'avenir qui deviendra un grand chef et avec qui elle courra une forte aventure.Boutros, de son côté, aime Margot, mais il devine ses mobiles. Très exactement, il comprend que si Margot l'aime, c'est parce qu'il est demeuré le bourgeois qu'il était avant de devenir communiste. Il s'en effraie.Le noeud de mon livre est donc là : est-ce que Boutros, inspiré par l'antique Pythie qu'il va avec Margot consulter à Delphes, acceptera cette loi que la femme, toujours imprégnée d'un puissant réalisme, ne peut aimer un homme que pour sa force et son prestige ?»Pierre Drieu la Rochelle.
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Correspondance avec André et Colette Jéramec
Pierre Drieu la Rochelle
- Gallimard
- Blanche
- 4 Novembre 1993
- 9782070733637
Le Journal 1939-1945 de Pierre Drieu la Rochelle présentait l'ultime témoignage d'un intellectuel fasciste. La Correspondance avec André et Colette Jéramec nous livre ses premières pages, où l'on voit se construire, à travers la double expérience de l'amour et la guerre, une personnalité que sa fascination pour la force expose à toutes les tentations et à tous les dangers.Inventives et cocasses, les lettres à André, le camarade de Sciences Po, manifestent un sens ludique du langage, un goût parodique pour les sophistications de l'esprit «fin de siècle». Mais le jeu sera bref : avoir vingt ans en 1913, c'est faire partie d'une génération où l'on rêve d'héroïsme et de grandeur nietzschéenne dans l'ignorance ingénue du carnage à venir. Unis dans un même patriotisme, Pierre et André se retrouvent en pantalons rouges devant les mitrailleuses allemandes de Charleroi. Dès ce premier combat, André meurt et Pierre est blessé.Au tragique de l'Histoire s'ajoute le drame intime. Chez les Drieu comme chez les Jéramec, la vie de famille est un enfer. Colette, la soeur d'André, croit trouver le salut dans son amour pour Pierre. Celui-ci y répond d'abord par la passion, puis par une indifférence intéressée, avant de conclure avec elle un mariage condamné à l'échec. Leur rapport complexe d'amour et d'amitié, que Drieu présenta trop souvent sous son plus mauvais jour, apparaît enfin dans sa vérité grâce à cette correspondance que seule la mort interrompra.