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Régis Jauffret
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Sans jamais le nommer, Régis Jauffret raconte comme personne ne l'a jamais fait auparavant les origines du dictateur le plus féroce de tous les temps.
De juillet 1888 à avril 1889, Klara Hitler porte dans son ventre celui qui est destiné à devenir la représentation du mal absolu.
Dévote à la frontière de la folie, elle cherche à expier des péchés imaginaires. Elle est convaincue que son enfant sera condamné par sa faute.
Neuf mois de violence et de délire mystique, desquels naîtra celui qui incarnera le nazisme et la Shoah. Neuf mois durant lesquels la future mère est traversée, habitée, possédée déjà par l'innommable, partagée entre l'amour pour son enfant à venir et les visions des horreurs qui se produiront cinquante ans plus tard. -
« Je est tout le monde et n'importe qui. » Régis Jauffret.
Livre monstre, Microfictions rassemble cinq cents histoires tragi-comiques comme autant de fragments de vie compilés. De A à Z, d'« Albert Londres » à « Zoo », ce roman juxtapose le banal de vies ordinaires tout à la fois fascinantes, cruelles, monstrueuses, à travers le quotidien d'un journaliste cynique, d'un cadre déphasé, d'un vieillard pédophile, d'un flic, d'un voyou, d'un SDF, ou d'un enfant mal aimé, incarnations successives d'une humanité minée par la folie, le désespoir, et qui pourtant se bat et espérera toujours. Le lecteur traverse ce livre comme une foule, il reconnaît certains visages, et croit parfois apercevoir sa propre silhouette au détour d'une page.
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Dictionnaire amoureux : dictionnaire amoureux de Flaubert
Régis Jauffret, Alain Bouldouyre
- Plon
- Dictionnaire Amoureux
- 4 Mai 2023
- 9782259310611
Loin des idées reçues et des poncifs sur Flaubert, Régis Jauffret nous invite à découvrir sa vie et son oeuvre et des aspects méconnus de sa personnalité : l'homme tonitruant et hâbleur qui se cachait derrière un des écrivains incontournables des lettres françaises.
"Depuis longtemps la postérité s'est chargée de peinturlurer Flaubert. Il est admis aujourd'hui qu'il mena toujours une vie d'ermite dans sa maison isolée de Croisset, que son père l'écrasait de sa personnalité, que sa mère était possessive jusqu'à l'empêcher de se marier, de fonder une famille, bref, de quitter le nid. Nous verrons dans cet ouvrage à quel point ces poncifs sont controuvés. En outre, je me permets à plusieurs reprises d'évoquer le Flaubert tonitruant, hâbleur et par certains aspects assez grotesque qu'évoquent à l'occasion ses contemporains. Ce n'est certes pas pour l'accabler, au contraire cette facette de sa personnalité me semble presque attendrissante et fait de lui un commensale des pantins que nous sommes. Et puis, que voulez-vous, j'ai toujours préféré les humains aux dieux.
Si je fus humble dans ma tâche - sans humilité, la littérature se fane au fur et à mesure de son apparition sur le papier, l'écran, le papyrus - je n'ai pas hésité à faire preuve d'une grande familiarité envers le maître. J'ai passé près de cinq années en sa compagnie, il est devenu pour moi une sorte de camarade d'outre-tombe. Un ami que j'ai pris souvent dans mes bras, malgré son corps fumeux de fantôme et avec lequel je me suis régulièrement disputé jusqu'à la fâcherie. Néanmoins, je n'ai jamais poussé le ridicule jusqu'à me prendre pour lui car je suis assez occupé à me croire vaniteusement moi-même et à finir mon oeuvre à laquelle je tiens davantage qu'à celle de notre Gustave. Je devrais m'abstenir de proférer pareil blasphème. À force de sincérité les romanciers se montrent mufles." -
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Comme dans le précédent volume (Blanche, 2007), ce nouveau Microfictions rassemble cinq cents petites histoires classées par ordre alphabétique, d'« Aglaé » à « Zéro baise ». On traverse ce livre comme on traverse une foule, immergé dans le banal des vies ordinaires tout à la fois touchantes, cruelles, monstrueuses. C'est aussi la description surprenante de personnages pris en étau dans notre époque. Des histoires à la fois édifiantes et dérisoires, comme le drame d'un couple qui élève une enfant autiste, le quotidien d'un enseignant désabusé par ses élèves, un banquier qui a raté sa vie, le combat d'un vieil homme que son fils tente d'euthanasier contre son gré, une femme privée de la garde de ses enfants à cause de ses addictions, un chirurgien esthétique fasciné par les qualités de ses prothèses sexuelles, un couple qui exploite le manège du Luxembourg jusqu'à s'en rendre malade, un enfant mal aimé qui poignarde sa mère...
On perçoit les nouveaux contours de ce monde miné par la mégalomanie, presque totalement arraisonné par le numérique et où les situations les plus ordinaires menacent en permanence de déraper dans le conflit et l'absurde.
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Le 19 septembre 2018, dans un documentaire sur la police de Vichy, Régis Jauffret aperçoit son père au pied de son immeuble marseillais. Les mains liées, terrorisé, il est arrêté par deux agents de la Gestapo. Cet événement de 1943, personne n'en a connaissance, pas même son épouse Madeleine rencontrée après-guerre. En outre, de notoriété familiale, il n'était ni résistant, ni collabo. À travers l'enfance du fils, la recherche de l'origine de ces images d'archives bouleversantes, c'est bien la vie du père, Alfred, qui se déploie. Une renaissance.
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Noémie a quitté Geoffrey. Elle s'en plaint à son ancienne belle-mère, Jeanne, et trouve chez elle un soutien. Dans des lettres passionnées, l'amante bafouée et la génitrice furieuse rêvent de vengeance, prévoyant de sacrifier l'odieux représentant de la race pénienne. Ensemble, elles rêvent de le tuer, de le faire rôtir, de se repaître de ses chairs persillées...
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28 avril 2008, dans une petite ville d'Autriche une mère sort avec trois de ses enfants de la cave où elle a vécu dans une claustration absolue durant vingt-quatre années. Violée par son père, elle les a mis au monde dans cette prison sans fenêtre. Sur place, l'auteur a découvert de nouveaux éléments qui remettent en cause l'enquête de la police. Claustria est le roman de cette histoire unique.
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«Le monde est une fiction terrible et fabuleuse que les humains se racontent.»R. J.
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«J'ai été réveillé par l'irruption de deux inspecteurs de police dans la chambre. Elle était là, elle remontait le rideau roulant. Dehors il faisait jour, j'avais dormi d'un trait. Ils m'ont sommé de m'habiller et de les suivre. - Pourquoi ? Ils m'ont jeté mes vêtements à la tête. - Dépêchez-vous. Quand j'ai été vêtu ils m'ont passé les menottes. Je me suis dit que je ne savais même pas son prénom. En sortant de l'appartement, j'ai vu son nom sous la sonnette, elle s'appelait Sophie Galot. Au commissariat, ils m'ont expliqué qu'elle avait porté plainte contre moi pour viol.»
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De sa plume affûtée comme un scalpel, Régis Jauffret dissèque la vie conjugale et familiale pour en extraire le foisonnement des sentiments, tantôt émouvants, tantôt burlesques ou cruels. À chaque page, il décortique l'amour et le désir pour en révéler les espoirs comme les fêlures. Près de quarante textes très courts, d'une grande force, pour découvrir le fourmillement de la vie selon Régis Jauffret.
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«Je m'appelle Clémence Picot. Je viens d'avoir trente ans. Je suis infirmière de nuit. À la clinique, je croise parfois dans le hall ma collègue qui assure la garde du rez-de-chaussée. Nous nous saluons d'un hochement de tête. Je m'occupe du premier étage. En début de soirée, je distribue des hypnotiques aux insomniaques. Ma tournée terminée, je m'assois dans l'infirmerie et j'attends. Certaines nuits les lumières du tableau d'appel ne cessent de clignoter. Mais souvent les malades m'oublient, je peux même somnoler sur un lit de camp ou écouter la radio. La musique m'ennuie, je n'aime que les confidences des auditeurs. Au matin, l'infirmière major vient me remplacer. Elle voudrait entamer une conversation, mais je préfère m'en aller.»
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«univers, univers est un roman, mille romans. Il raconte une histoire, mille histoires. Il plonge dans les profondeurs du cerveau d'une femme qui fait cuire un gigot tout au long du récit, sans savoir s'il est destiné à sa famille dont elle ne se souvient plus, ou à des amis monstrueux, les Pierrot, qui organisent dans leur propriété des réceptions où l'on tire à balles réelles sur les invités. Devant son four, sur sa terrasse, elle se laisse emporter dans l'espace, le temps, elle visite les continents, les planètes, s'invente des destins à des époques lointaines, dans d'autres galaxies, ou à l'étage du dessus au milieu de ses voisins improbables. Pourtant, elle ne cesse de ressembler étrangement à une de ces femmes banales qu'on s'excuse d'avoir bousculée dans la foule.»Régis Jauffret.
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«Je vous l'accorde, la vie est un interminable dimanche. Où l'on s'ennuie, où l'on s'écorche les genoux aux rochers, où l'on se chamaille pour une pelle, une bouée, pour un seau, où l'on s'entre-tue, où l'on s'amuse à s'embrasser, où l'on construit des châteaux de sable en tournant le dos à la marée. Mais, j'imagine qu'à la fin de la journée. En fermant les yeux, on doit se dire. Que c'est un merveilleux souvenir.»
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La vieillesse est le véritable héros de ce livre qu'incarnent des fous, des sages, des braves gens et des infirmes - de 55 à 125 ans. Quand l'un finit castré pour avoir passé toute une vie à persécuter sa femme, l'autre revend les organes de son épouse handicapée. Il y a aussi cette vieille bourgeoise cruelle et aigrie, agonisant ses enfants d'injures ou encore cet homme, étonné du mandat international lancé contre lui suite au viol d'une fillette.
Dans cette danse macabre, ces seize "petits vieux" parcourent le peu de chemin qu'il leur reste.
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Autobiographie est l'histoire hilarante de quelqu'un qui cherche à survivre, à jouir même, si c'est possible, mais qui est absolument indifférent à la souffrance des autres qu'il méprise tout autant que lui-même. Ce roman est rapide parce qu'il est dense. Les mots sont juxtaposés l'un à l'autre comme des neurones. On peut lire cette histoire d'une seule traite, car elle renferme une foule d'événements et les comprime jusqu'aux limites du vocabulaire et de la syntaxe.
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Je vais vous révéler un secret, j'ai été enfant moi aussi, et tout autant que vous je m'en allais à l'autre extrémité du globe, de l'univers, et je me réchauffais au lieu des étoiles, tout en rentrant chez moi, chargé de livres et de cahiers, après les heures assommantes d'école.
L'enfance est un rêve d'enfant, c'est toute cette existence infinie, cette liberté absolue, perdue, que j'ai eu la chance de retrouver. un matin, un soir, à midi, je ne sais plus très bien, mon enfance m'est revenue soudain, elle était là sur le pas de ma porte comme un chat égaré. je l'ai abreuvée d'orangeade, nourrie de malabar, et elle m'a emporté avec mes amis gabriel et corentin en voyage dans la france de 1965, à la recherche du général de gaulle.
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Ils se sont rencontrés un soir de printemps. Elle est devenue sa maîtresse. Il l'a initiée au maniement des armes. Il lui a fait cadeau d'un revolver. Elle lui a tiré une balle entre les deux yeux. On n'a jamais vraiment su quel était son mobile. Après avoir tué l'objet de son amour, on ne sait jamais pourquoi on a fait le contraire d'aimer.
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Trois jours durant une vieille dame soliloque, en tête à tête avec un époux dont la mort fait soudain le plus terrifiant des étrangers. Trois jours de stricte intimité avant l'inhumation, trois jours où la souffrance autorise les mots que la décence interdit.
Son deuil ? La vieille dame ne songe qu'à le déserter. Ses enfants ? Elle redoute leur compassion maladroite. Elle veut échapper au ballet des professionnels de la mort, aux premiers souvenirs, à l'appartement où la chaleur la suffoque et l'ombre la menace, au temps qui refuse de s'écouler.
Elle s'égare, elle s'épuise, elle cherche un salut dans la fuite. Mais ici-bas, toujours, le mort saisit le vif, et la vieille dame doit se soumettre au destin. L'effroi se fait alors attirance, et la chambre mortuaire devient le plus doux des refuges.
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Accusé de viol par une femme de chambre d'origine africaine, le président d'une institution financière internationale est incarcéré pendant quelques jours à Rikers Island, immense prison américaine. Libéré sous caution, les poursuites sont finalement abandonnées, mais la carrière et la vie privée de cet homme sont désormais brisées.
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Quand il est arrivé un soir de pluie, elle a rompu. Marjorie n'aime plus Tibère ou elle l'aime trop, elle ne sait plus. Une chose est sûre : elle a peur du sexe de son conjoint et ne compte que sur ses sex-toys. Alors elle lui demande de la quitter. Leur dernière nuit ensemble se termine aux urgences. Dans la nuit d'errance qui suit, la solitude et la cruauté se croisent autour du couple usé que forment Tibère et Marjorie.
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«Vous avez dû trouver cette famille étrange, mais plus encore que les histoires d'amour, toutes les familles sont des asiles de fous.» Dans Asiles de fous, Régis Jauffret décline à travers une banale histoire de rupture son thème majeur:l'exploration de la folie ordinaire. Névroses domestiques, dérèglements psychiques au quotidien, rien n'en sort indemne, ni le couple, ni l'amour, encore moins la famille. Une réflexion cynique et burlesque, portée par une écriture tendue, minutieuse et puissamment expressionniste.
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Comme dans le précédent volume paru en 2007 dans la Blanche, ce nouveau « Microfictions » est un livre hors normes qui rassemble cinq cents petites histoires. Les textes sont classés par ordre alphabétique, d'«Aglaé» à «Zéro baise». Le livre juxtapose le banal de vies ordinaires tout à la fois touchantes, cruelles, monstrueuses, à travers, par exemple, le drame d'un couple qui élève une enfant autiste, le quotidien d'un enseignant désabusé par ses élèves, les hallucinations d'une femme qui voit un ange se poser sur son épaule avant de l'emporter vers l'au-delà, un père et sa fille atteints tous les deux d'un terrible cancer, un banquier qui a raté sa vie, le combat d'un vieil homme qui ne veut pas que son fils l'euthanasie pour se débarrasser de lui... C'est également la description surprenante de personnages pris en étau dans notre époque, des histoires à la fois édifiantes et dérisoires, un directeur de maison de retraite aux méthodes peu conventionnelles, une femme qui est privée de la garde de ses enfants à cause de ses addictions, le directeur d'une clinique de chirurgie esthétique fasciné par les qualités de ses prothèses sexuelles, un couple qui exploite le manège du Luxembourg jusqu'à s'en rendre malade, ou un enfant mal aimé qui poignarde sa mère... Des situations banales qui dérapent en fait divers, des personnages ordinaires qui sont autant d'incarnations successives d'une humanité minée par la mégalomanie, le désespoir, et qui pourtant se bat et continue d'espérer en une situation meilleure.
Avec ce livre, l'auteur renoue pleinement avec la fiction. Le dispositif mis en oeuvre ici s'apparente au précédent « Microfictions ». On traverse le livre comme on traverse une foule.
On y reconnait les multiples visages de notre contemporain, comme autant de fragments de vie compilés. Régis Jauffret recherche l'effet d'accumulation pour amplifier le réel. Il fait jaillir du drame, le cocasse, ou de l'amour, la cruauté. Dans ces « mircrofictions 2018 » on perçoit les nouveaux contours de ce monde qui a été presque totalement arraisonné par le numérique depuis dix ans et où les situations les plus ordinaires menacent en permanence de déraper dans le conflit et l'absurde.
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Ouvrez-moi les veines, en sortiront des fictions, des destins, toutes ces vies qui se déroulent en parallèle autour de nous du seul fait que quelqu'un les a imaginées.
Je vous raconterai des histoires jusqu'au jour oú j'en deviendrai une, une vieille histoire, un conte à dormir debout, et plus personne ne se souviendra du prince, du hibou, de l'arbre aux haricots magiques. on ne se demandera même pas qui est ce gnome improbable qui a écrit les jeux de plage. ce petit livre se sera enfoncé dans le sable.