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Rachilde
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C'est sous le pseudonyme de Rachilde que Marguerite Eymery (1860-1953) décide de se lancer dans la carrière littéraire. Après quelques publications trop confidentielles à son goût, elle décide de frapper fort : en 1884, âgée de vingt-quatre ans, elle publie, avec Francis Talman, un roman érotique : Monsieur Vénus. L'ouvrage fait scandale et ses auteurs sont condamnés. En 1889, elle en propose, sous son seul nom cette fois, une version révisée et définitive, quelque temps après lui avoir offert un pendant réaliste : Madame Adonis. Les deux romans ont de quoi surprendre : ils remettent en question les identités de genre, inversent les rôles traditionnellement attachés aux hommes et aux femmes, subvertissent la nature de leurs relations. Monsieur Vénus met en scène une relation passionnelle entre une aristocrate au comportement masculin et un jeune homme qu'elle réduit au rôle de «maîtresse». Dans Madame Adonis, une femme se lie avec un couple et tombe amoureuse à la fois du mari et de l'épouse. Par leur représentation de femmes fortes laissant libre cours à leurs fantasmes, ces deux romans vaudront à Rachilde une réputation scandaleuse qui marquera durablement une carrière unique en littérature.
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La tour d'amour, un des plus célèbres romans de Rachilde, met en scène le huis clos oppressant de deux hommes isolés dans le phare d'Ar-Men. Comme des prisonniers, Mathurin Barnabas et le jeune Jean Maleux luttent contre les vagues déchaînées et entretiennent les feux pour guider les navires au large d'Ouessant. Tout autour, la mer gronde. Un jour, alors que des marins viennent de s'échouer sur les côtes, Maleux découvre la morbide passion que nourrit Barnabas... Conte caustique, romantique et tourmenté, La tour d'amour nous précipite dans un cauchemar qui fait se rencontrer la cruauté de la mer et celle des hommes. Terrible et puissant, le livre brûle d'une beauté noire et crée le scandale dès 1899. Chef-d'oeuvre de la littérature fin-de-siècle, il marie symbolisme et naturalisme, tout en révélant la face obscure de la Belle Époque.
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« La Mort de la sirène » est l'un des joyaux écrits par Rachilde (1860-1953), sacrée en son temps « Reine des décadents ». Dans un pays du Nord, à une époque inconnue, deux jeunes pêcheurs attrapent une étrange créature, qui va les mener à leur perte. L'atmosphère onirique et érotique de cette pêche infernale intoxique le lecteur, abandonné à cette douce cruauté. Tous les grands motifs littéraires de Rachilde paraissent concentrés dans l'hallucination provoquée par une écriture saturée d'images. Par contraste, dans les cinq histoires qui suivent, publiées dans le journal Fin de Siècle, entre 1891 et 1893, l'humeur devient légère et le climat boulevardier. Rachilde y déploie toute sa malice et n'épargne aucun de ses personnages dont elle montre les travers avec une satisfaction non dissimulée.
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«Soudain, elle se jeta sur lui, le coucha à ses pieds avant qu'il ait eu le temps de lutter, puis prenant son cou que le veston de molleton blanc laissait décolleté, elle lui enfonça ses ongles dans les chairs.- Je suis jaloux ! rugit-elle affolée. As-tu compris à présent ?...Jacques ne bougeait pas, il avait posé ses deux poings crispés, dont il ne voulait pas se servir, sur ses yeux humides. En sentant qu'elle lui faisait mal, les nerfs de Raoule se détendirent.- Tu dois t'apercevoir, dit-elle ironiquement, que je n'ai pas, comme toi, des mains de fleuriste et que, de nous deux, le plus homme c'est toujours moi ?»Raoule de Vénérande, jeune femme noble, rejette les valeurs de la société, refuse toute forme de domination et vit au masculin. Elle tombe amoureuse d'un jeune fleuriste et fait de lui sa «maîtresse». Narcissique, violente, elle le soumet et l'entretient, dans une passion à rebours des normes de son temps.En attribuant les moeurs et codes masculins du XIX? siècle à son personnage féminin, Rachilde force la réflexion sur la place des femmes.À sa publication en 1884, Monsieur Vénus fait scandale. Jugé trop érotique, licencieux, il est condamné en Belgique puis repris dans des versions amputées. «L'Imaginaire» propose aujourd'hui la version originale de ce texte, sans aucune censure.
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Pourquoi je ne suis pas féministe
Rachilde
- La Part Commune
- La Part Classique
- 25 Janvier 2024
- 9782844184757
Dans ce livre de commande publié en 1928, Rachilde (qui a alors 68 ans) évoque d'abord les femmes qu'elle a connues et qui l'ont élevée : sa mère et sa grand-mère. Ces portraits hauts en couleurs rejoignent les textes de souvenirs qu'elle publiera des années plus tard.
Éternelle provocatrice, Rachilde met en avant les aspects superficielles et dérisoires de la mode des années 1920, qui était assimilée de manière réductrice au féminisme tout entier. Elle se moque des femmes qui se mettent à boire et à fumer comme des hommes, à porter cheveux courts et pantalons, se pliant ainsi à un nouveau conformisme. Elle rappelle qu'elle-même se travestissait en homme quelque quarante ans auparavant, à l'encontre précisément de toutes les modes. Il faut comprendre le titre « Pourquoi je ne suis pas féministe » comme « pourquoi je ne veux pas suivre la mode du jour ».
Toute son oeuvre littéraire bouleverse les moeurs de son époque : on se rappelle qu'elle fut condamnée à un an de prison par le parquet de Bruxelles en 1884 pour avoir, entre autres, « inventer un vice nouveau » dans Monsieur Vénus. Défendre les vertus de la famille contre l'émancipation des femmes dans les années 1920, c'est encore, de son point de vue, faire preuve d'immoralité ! Un comble pour celle qui décrivit dans ses romans toutes les perversions imaginables : travestissements et inversions en tout sens, zoophilie, nécrophilie, pédophilie, etc. -
« Mais il s'agit maintenant de : La fille inconnue.
Je vais essayer de vous la montrer. Vous ne la verrez peut-être pas, car il n'y a pas de mots précis pour la rendre palpable, seulement vous en aurez peur parce que vous sentirez qu'elle existe... »
Pour le grand retour de Rachilde - provocatrice du XXe siècle et grande prêtresse du vice et de la perversion - nous vous invitons à plonger dans le Paris des années 1930 à travers le récit oublié, et aujourd'hui introuvable au format papier, de La Fille inconnue. La fascination obsédante du romancier, Jean Dormès, l'entraîne bien malgré lui dans une déroutante histoire où les frontières entre réalité et fiction se confondent. Qui est donc Sandou Arghirov, l'envoûtante personnalité rencontrée lors du gala ?
Cette nouvelle édition enrichie d'une postface écrite par Nelly Sanchez -spécialiste de la littérature féminine française du XIX-XXe siècle et collagiste plasticienne - ainsi que d'une dizaine d'illustrations dessinées par Éloïse Pico - étudiante en école supérieure des métiers artistiques - expose une profonde réflexion sur l'identité de genre et la représentation des femmes à cette époque.
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Accroupie, toute de blanc vêtue, l'enfant regarde en silence, les yeux exorbités, le gros boucher assommer, au fond d'un grand trou noir, le boeuf ; le boeuf du petit Jésus. Le bruit du choc, la vue du sang que la mère phtisique boit à petites gorgées, colorant de rouge ses lèvres pâlies marqueront à jamais l'enfance de Mary.Une oeuvre flamboyante qui met en scène la vie rude que mena une petite fille élevée à la hussarde par son père officier dans l'armée impériale. Mary deviendra un monstre assoiffé de sang... Elle aura un compte à régler avec le «mâle» qui a tué en elle l'innocence.
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« Contemporaine de Sarah Bernhardt, Marguerite Emery, écrivaine et critique littéraire au Mercure de France, sous le pseudonyme de Rachilde, dérangea en son temps l'ordre moral, littéraire et sexuel, en entreprenant, de roman en roman, de « réinventer l'amour ». Ainsi, dans La jongleuse, paru au tout début de ce siècle, en 1900, Eliante, créole, veuve d'un capitaine de marine, loin de se satisfaire qu'un jeune étudiant en médecine la prenne pour objet de conquête, travaille à faire de l'homme qu'elle aime son « objet d'art ». Elle refuse d'être aussi bien l'épouse que la maîtresse, sinon pour lui enseigner à sortir de « l'impuissance masculine à concevoir l'amour ».[...] Écrire La jongleuse, c'était pour Rachilde faire vivre un projet, proclamer que la femme a le droit d'aimer à sa manière et de demeurer maîtresse de son destin... Rééditer La jongleuse, c'est aller à l'encontre d'une image réductrice de Rachilde, et faire le pari qu'une écrivaine comme elle doit être connue et reconnue. » C.D.
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L'Homme roux / L'Animale : accompagnés de La Fille de neige et de Le Démon de l'absurde
Rachilde .
- Ardavena
- 29 Mai 2024
- 9782494506695
Ce volume contient deux romans et deux nouvelles de Rachilde, sulfureuse "homme de lettres" morte dans l'oubli en 1953. Quand l'héroïne de l'Homme roux sacrifie sa propre passion pour donner le change et répondre aux attentes sociales quitte à en mourir, celle de l'Animale cède à sa nature sensuelle et tente en vain de la concilier avec son sens du devoir... Des récits palpitants, merveilleusement écrits, dont les scènes restent gravées dans la mémoire.
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«Le fait est que la perversité de Madame Rachilde est un exemple unique en littérature. On a vu des femmes chastes, des femmes légères, des femmes superficielles, des femmes pédantes, des femmes sentimentales, des femmes terribles, des femmes mystiques, des femmes athées, mais on n'avait pas encore vu de femme perverse.» Louis Dumur, La Plume, 15 mai 1893. «Je viens de lire le livre le plus pervers, le plus malsain el le plus cruellement détraqué que je connaisse...» Jean Lorrain.
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Inspirée à Rachilde par un texte de Grégoire de Tours, "Le Meneur de louves" est une légende qui mêle à la profondeur d'une pensée chrétienne la verve, la truculence et la grâce naïve des grandes épopées médiévales. Un berger, Harog, après avoir bravement délivré Poitiers d'un loup qui y répand la terreur, retrouve une jeune fille qu'il avait connu enfant, Basine. Celle-ci ne répondant pas à son désir, il la quitte et cherche dans la guerre un apaisement à son amour déçu. De son côté, Basine, dans son couvent, se dit fille du roi Chilpéric et reine de Neustrie, réclamant les égards dus à son rang. Se considérant comme recluse, elle s'enfuit pour aller se plaindre à la reine Chrodielde. L'évêque Gundégisil de Bordeaux la ramène à la raison. Rentrant enfin dans le devoir, Basine s'humilie devant l'abbesse qui lui pardonne d'avoir violé les règles, cependant qu'Harog est tué en pénètrant dans le couvent pour délivrer la jeune fille. Basine part alors au hasard, et nul ne sait ce qu'il advint d'elle.
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Alfred Jarry ou le surmâle de lettres, qui emprunte son titre à un ouvrage de Jarry lui-même, est à la fois le portrait d'un de nos écrivains les plus étranges, en même temps que la genèse et l'histoire de la pièce qui valut à Jarry une renommée mondiale : Loin d'être éblouie par le succès d'Ubu Roi, Rachilde se montre extrêmement réservée sur la teneur de cette comédie burlesque, qu'on présente souvent comme une satire des moeurs bourgeoises du temps, et qui fut sans doute à l'origine un quasi-canular de potaches. Mais c'est le portrait d'Alfred Jarry, ami du « couple Vallette », qui est la pièce maîtresse du livre. Un portrait sans concession, où transparaît presque à chaque ligne la profonde tendresse d'une femme d'exception pour un homme malheureux, seul, intelligent, cultivé, alcoolique et éthéromane.
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