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Depuis sa parution en 1951, Contes à pic est demeuré l'un des livres les plus populaires de la littérature alpine. C'est aussi l'un des plus originaux, car il s'agit bien de contes, genre littéraire particulièrement délicat, précisément parce que l'auteur peut tout s'y permettre... Et Samivel ne s'en prive pas : ses «héros» sont cristalliers, alpinistes ou guides, mais on y croise aussi un saint facétieux et Napoléon, des marmottes qui parlent et un caillou qui pense. Et, quand il s'agit de raconter l'épisode le plus célèbre de l'histoire de l'alpinisme, la première ascension du Cervin, Samivel le fait du point de vue des choucas... Des gravures préhistoriques de la vallée des Merveilles aux montagnes sacrées de l'Himalaya en passant par les glaciers des Alpes, Contes à pic mêle avec verve, humour et fantaisie la légende - réelle ou inventée - à la réalité historique, et la vie intime des hôtes de la montagne, qu'ils soient à poils ou à plumes, aux actions et aux passions des hommes.
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La montagne compte peu d'écrivains comme Samivel dont la curiosité soit aussi universelle, les connaissances aussi vastes, le style aussi fin et évocateur. Le présent volume offre le meilleur de ses textes consacrés à la montagne, et on ne s'étonnera pas qu'ils soient de coloration et de styles divers. Les contes et nouvelles y vont de la saynète humoristique à l'évocation dramatique, mais les récits et essais qui composent la suite du volume ne sont pas moins variés. Samivel y prend position, avant l'heure, contre les téléphériques, défend le parc national de la Vanoise, raconte les heures délicieuses passées à observer chamois et bouquetins ou analyse «l'énigme» de l'alpinisme. Dans sa diversité même, Samivel déploie toute la palette de ses talents, mise ici au service d'une seule cause : l'amitié des montagnes.
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Dans l'histoire de la transformation de Saint Béat et de la folle résistance de Siméon Ecart, se retrouve en raccourci toute la mutation récente des montagnes françaises, assortie d'une critique impitoyable de la colonisation des espaces naturels. Samivel analyse avec justesse et finesse les contradictions du développement du monde alpin, pour réhabiliter la poésie, la douceur de la montagne authentique. Ce chef-d'oeuvre devrait figurer dans la bibliothèque de tout lecteur attaché à la sauvegarde du patrimoine montagnard.François Labande
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En peu d'années et sous la pression des faits, les rapports de la civilisation occidentale et de la Nature vivante ont été remis en question.
Mais si les termes « pollution », « environnement », « écologie » sont tombés dans le domaine public - sans que l'on puisse assurer pour autant que leur signification et leurs implications soient réellement comprises du plus grand nombre, - un aspect fondamental du problème a jusqu'ici été à peu près négligé : l'aspect esthétique. Pour l'auteur de L'oeil émerveillé, la Nature se présente d'abord comme une source inépuisable de satisfactions esthétiques, c'est-à-dire d'euphories souvent intenses grâce auxquelles il est possible d'accéder à un niveau supérieur de conscience.
La première qualité du monde est sa troublante beauté. Encore faut-il apprendre ou réapprendre à voir, ce qui s'appelle VOIR, oeuvre pie exigeant cette vertu de curiosité et ce don d'émerveillement que tant d'adultes ont perdus en cours de route. Dès lors, notre « admirable planète », dévaluée par manque d'attention, si ce n'est d'amour, se repeuplera de myriades d'objets fascinants, oeuvres des hommes aussi bien que de la Nature puisque les unes et les autres font partie de la même réalité.
Ces pages de Samivel sont fondamentalement contestataires, en ce sens qu'elles n'accordent rien aux conventions du jour et même brisent au passage quelques idoles. En ce siècle de l'image, c'est plutôt une vision qu'elles nous proposent. Elles négligent en effet toute référence matérielle et redonnent ses lettres de noblesse à la description purement littéraire, laquelle réclame non seulement l'adhésion du lecteur mais aussi sa collaboration imaginative.
Il y a là un dialogue, poursuivi à travers les décors les plus divers de la vaste et féconde Nature, grâce auquel s'élaborent simultanément une « méthode de joie » et une véritable « Esthétique sauvage ». -
Montagne, paradis ou le reve romantique - - documentation et photographies
Samivel
- Arthaud
- 16 Novembre 1988
- 9782700307108
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«Il y eut un long silence. Pas un silence comme les autres ; plein de vibrations inaudibles, il était comme la blancheur à la multitude des teintes. Dehors, il commençait à neiger et quelques pétales chassés par le vent erraient çà et là dans la caverne. Soudain la grande Forme s'anima. Dewa Rimpoché vit l'épaisse chevelure se rassembler d'elle-même dans une paume. Puis ce corps immense se détacha du sol. Glissant avec lenteur au-dessus des moines stupéfaits, il parvint au seuil de l'antre. Là, ils l'aperçurent une dernière fois : les yeux étaient clos et le visage rayonnait. Ensuite, il s'éleva majestueusement dans l'espace et disparut bientôt au milieu des flocons tourbillonnants. Peu après, il y eut une lueur éblouissante et la neige se mit à tomber plus fort. Ils s'aperçurent alors qu'elle était mélangée de cendre grise.»
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Cimes et merveilles 68 illustrations en noir et en couleur
Samivel
- Arthaud
- 8 Janvier 1992
- 9782700300833
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Présentation de l'oeuvre plastique de cet artiste électique, écrivain, dessinateur, cinéaste et explorateur, pour qui la nature, en particulier la montagne, fut une source privilégiée d'inspiration.
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On reconnaît une montagne dessinée par Samivel au premier coup d'oeil. Poésie, pureté, élégance, intelligence, humour noir ou cocasse l'ont stylisée et rendue à nulle autre comparable.
Se demander ce que les hommes viennent chercher en montagne... Trouver ce que la montagne nous donne lorsque nous sommes dans elle... Cette quête évoquée par Giono dans sa préface est au coeur de l'oeuvre de Samivel.
Opéra de pics a été pour la première fois publié en 1944 par Arthaud. Cette édition comportait la préface de Jean Giono et le « Boniment » de l'auteur. Dans une deuxième édition, fin 1945, la préface de Giono avait fait place au texte de Samivel « La réponse des hauteurs ». En 1980, Didier-Richard a réédité cet ouvrage enrassemblant tous les textes des éditions précédentes. Le livre a ensuite été réimprimé en 1985 et 1993.