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Devant la douleur des autres
Susan Sontag
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 6 Octobre 2022
- 9782267046717
Dans cet essai rédigé un an après le 11 septembre, Susan Sontag dresse un bilan des emplois de la photographie devant les souffrances de la misère et de la guerre. On prête volontiers aux images le pouvoir d'inspirer la protestation, d'engendrer la violence ou de produire l'apathie : autant de thèses que Susan Sontag réévalue en retraçant la longue histoire de la représentation de la douleur des autres - depuis Désastres de la guerre de Goya jusqu'aux documents photographiques de la Guerre de Sécession, de la Première Guerre mondiale, du lynchage des noirs dans le sud des États-Unis, de la guerre civile espagnole, des camps de concentration nazis, aux images contemporaines venues de Bosnie, de Sierra Leone, du Rwanda ou d'Israël et de Palestine.
Comment la photographie a-t-elle modifié la perception des évènements dramatiques au fil de son histoire ? Peutelle provoquer le rejet total et sans concession de la guerre et de sa violence ? Ou du moins permettrait-elle de mieux comprendre les causes et les conséquences des crimes et conflits passés ? Un texte d'une grande actualité sur le pouvoir des images et l'expérience de la guerre. -
Temps forts (ex.accent tonique)
Susan Sontag
- Christian Bourgois
- Essais Bourgois
- 8 Avril 2005
- 9782267017663
Trente-cinq ans après la publication de son premier recueil d'essais, le désormais classique Contre l'Interprétation, Susan Sontag a choisi plus de quarante textes plus ou moins longs, écrits ces vingt dernières années. Ces textes montrent un champ profond et varié d'intérêts, de passions, d'observations et d'idées. Accent tonique témoigne de l'engagement sans faille de ce grand écrivain américain face aux problèmes moraux et esthétiques les plus importants de la fin du XXème siècle et fournit une analyse brillante et claire de l'enjeu, dans ce nouveau siècle, de la survie de cet héritage.
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Le Sida, à l'inverse du cancer, renoue avec la sombre tradition enfouie de l'épidémie, à laquelle le monde moderne croyait avoir échappé depuis l'épidémie de grippe espagnole du début du XXe siècle. Le Sida réactive le fantasme de la peste, divise de nouveau le monde entre " eux " et " nous ", encourage les exclusions, ségrégations, racismes divers. Certains en font le châtiment infligé par Dieu aux groupes " déviants ", pour les néo-conservateurs l'apocalypse rôde. Susan Sontag explore les métaphores liées au Sida et dénonce le catastrophisme justifiant un contrôle accru de l'Etat. Cet essai brillant, d'une grande intelligence, aussi simple qu'incisif, explore toutes les rhétoriques qui se sont greffées sur cette maladie.
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La maladie comme metaphore/le sida et ses metaphores la maladie comme metaphore/le sida et ses metaphores Kafka pensait que la tuberculose était le « germe de la mort », Georg Grodeck affirmait que « ce qui n'est pas fatal n'a rien à voir avec le cancer ». A partir de métaphores suscitées par le cancer, Susan Sontag analyse aussi bien les sources médicales et psychiatriques que les textes littéraires, de l'Antiquité aux temps modernes, de Keats à Dickens, Baudelaire, James à Mann, Joyce, Mansfield et Auden. Battant en brèche la théorie du XIXè siècle qui suppose un type de personnalité prédisposé psychologiquement à la tuberculose, elle examine et conteste les interprétations psychologiques de notre siècle qui ne sont qu'un spiritualisme sublimé. Elle démystifie les fantasmes idéologiques qui démonisent certaines maladies et, par extension, culpabilisent les malades. En observant la rhétorique qui s'inspire de l'art militaire dès que les théoriciens de la politique (de Machiavel à Hitler, en passant par Nietzsche, Marinetti, Gramsci et Trotski) emploient l'imagerie de la maladie, Susan Sontag dénonce dans un essai aussi vif qu'argumenté cet abus de langage qui ferait de la maladie une métaphore. Après le cancer, le sida réactive le spectre de l'épidémie dont le monde moderne se croyait débarrassé. Certains en font la « peste » de notre temps, le chà¢timent infligé par Dieu aux groupes « déviants » ; pour les néo-conservateurs, l'apocalypse rôde, les exclusions s'imposent, la « moralisation des moeurs » balaie leur « libération » des années 30. Susan Sontag dénonce ce catastrophisme qui justifie un contrôle accru de l'Etat à travers le sida. Elle propose une réflexion extraordinaire d'intelligence et de culture historique, littéraire, philosophique, sur la propension qu'a l'homme à s'emparer d'une maladie pour y greffer les métaphores les moins innocentes. susan sontag Susan Sontag est née en 1933 à New York. A l'à¢ge de trente ans, elle publie son premier roman, Le Bienfaiteur (Le Seuil, 1965), une étude sur la formation de la personnalité. Dans les années 60, elle écrit pour différents magazines et revues. Très engagée à gauche, figure de la scène new-yorkaise, elle est proche d'intellectuels français comme Roland Barthes, auquel elle a consacré un livre (L'écriture même :
à propos de Roland Barthes Christian Bourgois). Elle publie en 1977 un essai, Sur la photographie où elle s'interroge sur la différence entre réalité et expérience. Elle défend le concept de « transparence », autrement dit de l'évidence de l'oeuvre, avant toute interprétation. Elle publie également de nombreux romans, dont L'Amant du volcan (1992) et En Amérique (1999) pour lequel elle a reçu le National Book Award. Par ailleurs, le Prix Jérusalem lui a été attribué en 2001 et le Prix de la Paix des libraires à Francfort en 2003 pour l'ensemble de son oeuvre. Elle est morte le 28 décembre 2004. Traduit de l'anglais (états-Unis) par Marie-France de Paloméra et Brice Matthieussent La publication de ce titre au format de poche s'inscrit dans un programme de publication de titres inédits et épuisés de Susan Sontag aux éditions Bourgois de 2008 à 2011. PAGE 1 PAGE 1