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Littérature
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Dans ce roman-fresque, composé dans les années 1950, à la façon de Guerre et paix, Vassili Grossman (1905-1964) fait revivre l'URSS en guerre à travers le destin d'une famille, dont les membres nous amènent tour à tour dans Stalingrad assiégée, dans les laboratoires de recherche scientifique, dans la vie ordinaire du peuple russe, et jusqu'à Treblinka sur les pas de l'Armée rouge. Au-delà de ces destins souvent tragiques, il s'interroge sur la terrifiante convergence des systèmes nazi et communiste alors même qu'ils s'affrontent sans merci.
Radicalement iconoclaste en son temps - le manuscrit fut confisqué par le KGB, tandis qu'une copie parvenait clandestinement en Occident -, ce livre pose sur l'histoire du xxe siècle une question que philosophes et historiens n'ont cessé d'explorer depuis lors. Il le fait sous la forme d'une grande oeuvre littéraire, imprégnée de vie et d'humanité, qui transcende le documentaire et la polémique pour atteindre à une vision puissante, métaphysique, de la lutte éternelle du bien contre le mal. -
Le Peuple est immortel
Vassili Grossman
- Calmann-Lévy
- Litterature Etrangere
- 4 Septembre 2024
- 9782702187579
"La nuit tomba. L'artillerie ouvrit le feu. De longues lueurs éventrèrent l'obscurité à l'ouest. Les troncs des chênes sortirent des ténèbres comme si toute l'immense
forêt avait fait soudain un pas en avant puis s'était arrêtée, éclairée par une lumière blanche tremblante."
22 juin 1941, les forces nazies envahissent l'Union soviétique. Staline refuse de croire les avertissements de ses services de renseignements et ses troupes, surprises et mal préparées, subissent des pertes catastrophiques. Vassili Grossman, correspondant de l'Étoile rouge, le journal officiel de l'Armée rouge, a passé les années de guerre à sillonner le front où il fut un témoin privilégié de la barbarie.
Dans Le peuple est immortel, il nous plonge au coeur de l'action, parmi les rangs d'un bataillon encerclé par les Allemands en Biélorussie. Sous sa plume éclatante, soldats et paysans, héros et bourreaux s'animent, offrant ainsi un portrait saisissant de la vie sous l'occupation allemande et de l'esprit de résistance de ses compatriotes.
Publié une première fois en français dans une version censurée en 1946, ce roman à la portée subversive sous-estimée retrouve, dans cette nouvelle traduction, sa juste place dans l'oeuvre de Vassili Grossman. -
Pour une juste cause
Vassili Grossman
- Calmann-Levy
- Litterature Etrangere
- 22 Février 2023
- 9782702180358
Peut-on saisir ce chaos où se mêlaient les espoirs, peurs, amours, regrets, affections de ces milliers d'êtres si différents, pères de famille et jeunes gens, citadins et paysans originaires de Sibérie, des champs d'Ukraine et de Kouban, des villes et des bourgs ouvriers ?
1942. L'avancée fulgurante des troupes de Hitler en URSS a changé le cours de la guerre. Tout porte à croire que les forces fascistes vont sortir victorieuses du conflit. De fait, Stalingrad est un enjeu stratégique et le lieu d'un combat décisif.
Au coeur de la ville, les habitants, dont la famille Chapochnikov, se préparent à en devenir les acteurs et les témoins. Ce moment fatidique de l'Histoire est le point de départ de ce roman, premier volet d'un diptyque magistral consacré, avec Vie et Destin, à la bataille de Stalingrad, chef-d'oeuvre de la littérature du XXe siècle et hymne à la liberté des peuples.
Cette édition restitue les passages censurés par les instances soviétiques et est enrichie de matériel (cartes, chronologie, liste de personnages). -
"Et pourtant, au milieu des tourments et des affres, dans la vase et dans la boue de la vie concentrationnaire, la liberté était la lumière et la force des âmes captives. La liberté était immortelle." Après trois décennies dans les goulags, Ivan Grigoriévitch retourne au monde des hommes. Au cours d'un voyage en Russie poststalinienne, de Moscou à sa terre natale, l'ancien prisonnier affrontera non seulement son propre passé mais aussi celui de l'Union soviétique et de tout un peuple.
Ivan croise le chemin de paysans, de soldats, de proches et d'inconnus qui, chacun à leur tour, abordent des moments tendres ou tragiques de leur histoire.
De la guerre civile à la famine rouge, des politiques de répression de Lénine à la Shoah, Ivan dénonce ce qu'il perçoit comme l'asservissement de ses compatriotes et les abus de pouvoir des instances soviétiques.
Tout passe, le dernier roman de Vassili Grossman, représente le testament littéraire et politique d'un auteur incontournable dont la vision puissante de la liberté résonne encore aujourd'hui. -
J'ai écrit ce que je ressentais, ce que je pensais et que je ne pouvais pas ne pas écrire. J'ai écrit sur l'amour des hommes, la foi en l'homme. J'ai écrit la vérité de mes sentiments, la vérité de mon âme.
En 1937, sous la menace des purges staliniennes, Vassili Grossman adopte Fiodor Guber et son frère, les enfants de sa seconde épouse, pour leur éviter l'orphelinat.
Dès lors, Guber devient l'un des rares témoins de la vie et de la carrière de l'écrivain, vivant à ses côtés jusqu'à la mort de ce dernier, en 1964. De cette époque demeurent des lettres, des carnets et des documents d'archives, dont des extraits sont réunis dans cet ouvrage, certains publiés pour la première fois.
Agrémenté de souvenirs personnels de Fiodor Guber, ce livre témoigne de la résilience extraordinaire de Vassili Grossman malgré la violence effroyable de son époque.
Il retrace l'évolution de l'auteur et la désillusion du citoyen face aux barbaries du système soviétique. Avant tout, il nous offre un portrait singulier et intimiste d'un romancier incontournable du siècle dernier. -
L'écrivain israélien Aharon Appelfeld dit que les romanciers russes, Tolstoï, Dostoïevski, Tchekov, Tourgueniev, savaient aimer leur peuple, leurs douleurs et leurs blessures . Vassili Grossman, romancier russe né en 1905 dans l'une des capitales juives de l'Ukraine et mort à Moscou en 1964, aimait son peuple et sa mère. Son oeuvre rend compte du chant secret de ceux qui, dans la Russie stalinienne, croyaient encore que la liberté, la tendresse, la bonté étaient le pain et l'eau de la vie . La pensée de cet homme, l'un des écrivains majeurs du XXe siècle, seul face à la tragédie totalitaire, dépasse les circonstances. Affrontant les horreurs et les idéologies mortifères de son temps, il parle du grincement combiné des fils de fer barbelés de la taïga sibérienne et du camp d'Auschwitz . Grossman, c'est aussi un destin hors du commun. D'abord chimiste de son état (comme Primo Levi) puis écrivain, il se montre un serviteur docile de l'État soviétique avant de centrer sa création sur le phénomène totalitaire. Son roman, Vie et destin, est saisi par le KGB et Grossman interdit de publication. Il meurt après avoir mis au point une dernière version de Tout passe, son testament spirituel, sans jamais savoir si ces textes seront publiés. C'est bien après sa mort que ses romans seront découverts en Occident.
Ce volume, présenté par Tzvetan Todorov, réunit l'essentiel des écrits de Grossman postérieurs à la mort de Staline, Vie et destin, Tout passe, ainsi que plusieurs nouvelles et des lettres inédites à sa mère et à Nikita Khrouchtchev. La traduction de Vie et destin, véritable Guerre et Paix du XXe siècle, ce chef-d'oeuvre de la littérature mondiale, a été révisée et restituée pour la première fois dans son intégralité, conformément à l'édition russe de 2005. -
Avoir été parmi les premiers à découvrir et à décrire les camps de concentration nazis a sans doute beaucoup contribué à transformer le regard de vassili grossman sur le monde : c'est après la guerre qu'il a écrit ses oeuvres maîtresses, les plus profondes et les plus lucides.
C'est aussi à partir de cette époque que ses yeux se sont ouverts sur le caractère totalitaire du régime communiste.
Dans ces deux méditations sur la beauté et le destin, sur ce qu'il y a d'humain en l'homme et ce qui reste de lui après la mort, le lecteur retrouvera le souffle et la patte de l'auteur de vie et destin : le goût du détail concret et de brusques envolées lyriques, une grande faculté d'empathie et une robuste candeur associée à une sagacité pleine de réalisme.
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La paix soit avec vous : notes de voyage en Arménie
Vassili Grossman
- Ginkgo
- Petite Bibliotheque Slave
- 12 Février 2021
- 9782846794633
La paix soit avec vous, l'une des dernières (sinon la dernière) oeuvres de Vassili Grossman, est à lire comme le testament d'un écrivain, le bilan de sa vie.
À l'automne 1961, Vassili Grossman, malade, désespéré par la saisie de son dernier roman Vie et destin, accepte de passer un mois et demi en Arménie pour travailler à la mise en forme littéraire d'un roman traduit de l'arménien.
Sa tâche accomplie, il entreprend, le 30 décembre 1961, de rédiger ses «impressions arméniennes» ?
Prenant le prétexte de «notes de voyage», Vassili Grossman parle ici de ce qui lui tient le plus à coeur :
Le peuple, les gens «simples» pas si simples que cela, le martyre arménien (et parallèlement, le martyre juif), la foi, la poésie, l'art.
Impossible en lisant ce livre, de ne pas songer à Vie et destin. Car tous les thèmes, tous les motifs y ont été puisés. Mais La paix soit avec vous, véritable «poème», est un livre lumineux, empreint de lyrisme et de sérénité. Au soir de sa vie, Vassili Grossman jette sur le monde et lui-même un regard plein de compassion et d'ironie mêlées. La joie l'emporte sur la souffrance, et la foi en la bonté sur l'amertume. Jamais l'auteur n'a montré tant d'abandon, jamais il n'a mis à nu, avec une telle sincérité, son âme et son corps.
Refusant la suppression de certains passages où il évoque l'antisémitisme soviétique, Vassili Grossman ne verra pas la publication de son texte. Celui-ci ne paraîtra qu'après sa mort, en 1965 et 1967, avec, dans les deux cas, les coupures exigées. Il a fallu encore vingt ans pour que la censure soviétique autorise enfin la publication du texte intégral, tel qu'on pourra le lire ici dans sa traduction française.
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La dernière lettre ; les carnets d'Ikonnikov
Vassili Grossman
- L'Age D'Homme
- Petite Bibliotheque Slave
- 5 Octobre 2000
- 9782825114445
Comme tous les grands romans, vie et destin est un monde aux aspects multiples : le récit de guerre y côtoie une réflexion profonde sur la société russe, la vie des hommes et sa destruction par le totalitarisme.
Comme la légende du grand inquisiteur chez dostoïevski, cette dernière lettre est la clef de voûte, psychologique et morale, d'un grand édifice romanesque et spirituel. a travers le testament d'une mère juive attendant la mort dans son ghetto cerné par les allemands, grossman livre sa confession, en même temps qu'il dépeint le drame de millions d'européens se voyant soudain rappeler, au travers de la persécution nazie puis soviétique, leur participation à une tragédie immémoriale.
Mais, comme le rappelle sémion lipkine dans son témoignage sur son ami grossman, l'auteur de vie et destin était avant tout un très grand écrivain russe, attaché par tout son être à la russie. les carnets d'ikonnikov, également reproduits dans ce volume, sont la quintessence de cette autre face d'une culture composite : la résistance, la poésie et la spiritualité du peuple russe. ainsi, au travers de la dernière lettre et des carnets, le lecteur occidental pénètre au coeur des contradictions créatrices d'un génie romanesque, qui expliquent également, sous d'autres formes et alliances, le drame et la puissance de la littérature russe.
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Souvenirs et correspondance : Édition établie par Fiodor Guber
Vassili Grossman
- Le Livre de Poche
- Documents
- 15 Janvier 2025
- 9782253249368
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Carnets de guerre : 1941-1945
Antony Beevor, Vassili Grossman
- Calmann-Levy
- 22 Février 2023
- 9782702188323
Ici, le courage est contagieux, comme peut l'être ailleurs la lâcheté. On vit d'une heure à l'autre, d'une minute à l'autre, parole d'honneur. On attend l'aube.Correspondant de guerre pour l'Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale, Vassili Grossman est sur tous les fronts : Stalingrad, la libération des camps de la mort en Pologne, la chute de Berlin. Dans le même temps, il relate dans ses carnets ce qu'il appelle « la vérité impitoyable de la guerre » au travers d'anecdotes et de comportements saisis sur le vif, avec toujours un regard empreint d'humanité.Ses écrits personnels, par leur liberté de ton, diffèrent sensiblement de ses dépêches officielles et auraient pu avoir de lourdes conséquences pour lui s'ils avaient été découverts. Antony Beevor nous en propose des extraits accompagnés d'indications précieuses sur le déroulement du conflit, le contexte politique et le cheminement personnel de Vassili Grossman, ex-communiste désenchanté, juif athée et, avant tout, immense écrivain.
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Avant d'être l'auteur mondialement connu du chef-d'oeuvre Vie et destin, Vassili Grossman a été lors de la Seconde Guerre mondiale correspondant de guerre pour Krasnaïa Zvezda, l'organe officiel des forces soviétiques, suivant l'Armée rouge au coeur des combats. L'agression nazie en 1941, l'arrivée des troupes russes à Treblinka, l'entrée dans Berlin en ruines, la capitulation en mai 1945 : l'auteur de Vie et destin a décrit tous ces événements, tirant de cette expérience quantité de récits à la lisière de la fiction et du reportage. Ce volume rassemble une partie de ces textes méconnus, hybrides, passionnants pour les liens qu'ils permettent d'établir entre documentaire et fiction. Années de guerre est en quelque sorte une version fragmentaire d'épisodes et de personnages que l'on retrouvera dans les romans Pour une juste cause et Vie et destin. C'est dans ces pages que prennent vie le soldat Gromov et son lance-roquette antichar ou les tireurs d'élite Tchékhov et Zaïtsev, d'autres encore, personnages héroïques et souffrants, figures vivantes devenues classiques de la littérature mondiale.Constitué de récits héroïques, dramatiques ou glaçants, Années de guerre est tout autant un formidable recueil littéraire qu'un extraordinaire document pour l'histoire.