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Yves Ternon
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Makhno : la révolte anarchiste 1917-1921
Yves Ternon
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 12 Janvier 2024
- 9782251455167
Suivi de Nestor Makhno et la question juive par V. Litvinov.
De 1917 à 1921, en Ukraine méridionale, un jeune militant anarchiste, Nestor Makhno, lève une insurrection et conduit une guerre de partisans. C'est un soulèvement de paysans pauvres, inspiré par la tradition cosaque, mais libre de tout préjugé nationaliste, religieux ou raciste. Le mouvement s'est fixé pour but l'instauration d'un communisme libertaire, utopie généreuse devenue concevable dans le chaos politique que connait alors l'Ukraine, déchirée par des forces contraires et où nul pouvoir ne parvient à s'installer.
L'illusion apparait avec les Thèses d'avril de Lénine, mais l'espoir d'un terrain de conciliation entre anarchistes et bolchéviks sur le principe des Soviets et des assemblées populaires est rapidement dissipé par les événements. L'un des premiers, Makhno, dénonce l'imposture d'un parti totalitaire qui feint de s'appuyer sur une base populaire pour mieux imposer sa dictature. Il devient, dès lors, l'homme à abattre. Les bolchéviks s'y emploient, rompant à deux reprises une alliance avec les makhnovistes, les écrasant impitoyablement et poursuivant Makhno au-delà de sa mort pour en réduire l'importance historique et le présenter sous les traits d'un bandit anarchiste, fanatique et cruel.
Il importait de sortir Makhno de la pénombre qui l'enveloppe, de le restituer à son environnement historique, infiniment complexe dans ses méandres, et de l'éclairer tel qu'il fût : un grand stratège et un compagnon fraternel, fils de la terre d'Ukraine, avatar des légendaires Cosaques Zaporogues et, en même temps, simple ouvrier agricole tentant de faire pousser l'anarchisme, en le greffant sur la steppe en ces jours de printemps des peuples où soufflait le vent de l'épopée. -
1915 : le génocide des Arméniens
Gérard Chaliand, Yves Ternon
- Archipoche
- Archidoc
- 14 Avril 2022
- 9791039201407
Reconnu après une longue lutte de procédure par la sous-commission des Droits de l'homme des Nations unies en 1986 et par le Conseil de l'Europe l'année suivante, et plus récemment par le président américain Joe Biden, le génocide des Arméniens (1915) est toujours nié par l'État turc.
Cet ouvrage éclaire et met en perspective la déportation et les massacres en masse des populations arméniennes d'Anatolie exécutées durant la Première Guerre mondiale par le gouvernement jeune turc.
Le cheminement qui a ramené l'attention sur ce génocide et sa reconnaissance par diverses instances internationales est également décrit et analysé. Enfin, Gérard Chaliand et Yves Témoin, en marge de leurs contributions respectives, ont rassemblé un choix de documents et d'archives allemandes, américaines et britanniques qui établissent les faits et décrivent l'assassinat d'une nation.
Première édition : Complexe, 2006. Une postface inédite fait le point sur les avancées historiographiques et diplomatiques au cours des quinze dernières années.
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Qui était le véritable Raspoutine ?
Le tsarisme commence à s'écrouler. Les présages de la catastrophe s'accumulent : un autocrate velléitaire, une impératrice mystique et névrosée, un Parlement muselé, une société en mutation travaillée par des partis révolutionnaires.
Alors, des profondeurs du passé russe, vient Raspoutine. Homme de Dieu et diable sacré, dévot et lubrique, généreux et pervers, séduisant et repoussant, devin guérisseur et débauché impénitent, c'est, équivoque et contrasté, un personnage de Dostoïevski, immergé dans l'univers de Tolstoï. Son incroyable influence sur la tsarine Alexandra, son pouvoir inexpliqué sur la santé fragile de son fils, le tsarévitch Alexis, se développe au cours de la guerre, au point qu'il pèse sur les destinées de l'Empire. De toutes parts, enflé par la rumeur, un cri s'élève : « Il faut tuer Raspoutine ! » Autour du prince Ioussoupov, la conjuration s'organise.
Rejetant les faux bruits de complot et les légendes sur les « forces obscures », ce livre s'efforce de restituer à l'Histoire ce moujik insaisissable, ambigu et fascinant qui n'y apparut qu'à la faveur de circonstances exceptionnelles où, dans l'ultime convulsion de l'Empire, l'étrange fit irruption dans le politique et l'irrationnel occulta la réalité. -
«Malgré l'usage fréquent du terme génocide, le crime commis avec l'intention de liquider l'ensemble d'un groupe humain reste exceptionnel. Le mot même de génocide est récent et l'imprescriptibilité de ce crime selon les lois internationales plus récente encore. Aussi, avec la nouvelle prise de conscience née de l'histoire des dernières décennies, ce que l'on appelait jadis les massacres d'Arménie prend une nouvelle importance.
C'est ce que, dans un excellent livre, exprime avec rigueur et sobriété Yves Ternon, qui a déjà écrit deux ouvrages pour dénoncer la médecine nazie.» Gérard Chaliand
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À son apogée, au XVIe siècle, l'Empire ottoman s'étendait sur trois continents. Puis il amorça son déclin. Les sultans ne pouvaient moderniser l'empire en préservant les règles théologiques sur lesquelles il reposait. L'Empire ottoman subit les pressions divergentes des puissances européennes puis, au XIXe siècle, miné par l'éveil des nationalismes, l'empire commença à se démembrer et perdit ses possessions européennes et africaines. En rêvant de reconstituer un ensemble turc asiatique, les Jeunes-Turcs précipitèrent son effondrement qui se produisit après la Première Guerre mondiale. La révolution kémaliste préserva l'empire d'une désintégration. Sur ses ruines, Mustafa Kemal édifia une République turque laïque et moderne.
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?Le XXe siècle, siècle des génocides ? Les années qui viennent de s'écouler, malgré la mise en oeuvre d'une justice pénale internationale, ne permettent guère l'optimisme. Après tout, les années 1990 resteront marquées du sceau des violences commises en ex-Yougoslavie et du génocide des Tutsi au Rwanda. Le moment est donc venu de s'interroger : les guerres majeures de notre temps conduisent-elles nécessairement au génocide ? La guerre n'est-elle qu'un accélérateur des crimes de masse ou bien doit-on chercher à les expliquer autrement ? Yves Ternon relit ici notamment les trois grands génocides qui ont marqué le siècle écoulé : celui des Arméniens, celui des Juifs, celui du Rwanda. Il dévoile l'alchimie complexe qui mène au massacre. Et pose une question centrale aujourd'hui : la guerre a-t-elle définitivement triomphé du droit ?
Yves Ternon s'est spécialisé depuis de longues années dans l'étude des crimes de masse. Il a notamment publié 1915, le génocide des Arméniens (avec G. Chaliand), L'Empire ottoman, le déclin, la chute, l'effacement (avec G. Chaliand), L'Innocence des victimes. -
L'État criminel ; les génocides au XX siècle
Yves Ternon, Urbe Condita
- Seuil
- Xxe Siecle
- 4 Janvier 1995
- 9782020172844
Le xxe siècle aura eu le triste privilège de connaître la barbarie organisée, administrée, étatisée - dont le génocide reste la variante la plus affreuse.
Qu'est-ce qu'un génocide ? cet essai n'est pas un catalogue de l'horreur. il est d'abord une tentative d'intelligibilité face à l' " etat criminel ". on y trouve les faits sur les génocides et autres massacres " génocidaires ", de la shoah aux violences de bosnie et du rwanda. plus profondément, yves ternon, en utilisant les outils des différents spécialistes des sciences humaines, s'efforce de rendre raison du phénomène qui hante notre histoire contemporaine.
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Sur l'autre versant de sa vie, Yves Ternon délaisse les archives de l'Histoire et recherche dans un vieux meuble encombré de souvenirs les moments de son enfance. Il découvre que les tiroirs ont été vidés par la mort et l'oubli. Il reste quelques photos tachées de larmes, des lettres grignotées, des objets désuets tombant en poussière. En ordonnant des lieux dans sa mémoire, il parvient à recueillir, avant qu'ils ne s'enfuient, des instants de joie et de souffrance et à retrouver, sous l'écorce rugueuse de l'arbre de famille, les colères et les premières révoltes, l'émergence du souci des autres. Alors, il peut, grâce aux mots, fixer ce qui demeure d'un enfant né dans le cadre rigide d'une époque, d'un milieu, d'une éducation très catholique. Un monde dont l'adolescent se prépare à sortir dans la mesure où il parvient à saisir à temps la chance, car celle-ci ne revient guère. Ainsi, il devient ce qu'il veut être : un homme parmi les hommes.
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Génocide. Ce néologisme, créé par Rafael Lemkin en 1943 pour signifier la destruction des Juifs d'Europe, assassinés pour ce qu'ils étaient, n'appartient hélas pas au passé. Avant la Shoah, le monde avait été témoin du génocide des Arméniens en 1915 ; plus près de nous, en 1994, les Tutsi furent également les victimes de ces destructions de masse.
Yves Ternon s'est consacré depuis les années 1960 à l'étude de la médecine allemande sous le national-socialisme. Il est depuis devenu un historien de premier plan sur la question du crime de génocide.
Cet ouvrage, qui constitue la synthèse de ses recherches sur la question, est consacré dans un premier temps à « décortiquer » les sources idéologiques, juridiques et historiques ; dans un second temps, aux paramètres ayant conduit à leur application visant à la destruction du peuple arménien de l'Empire ottoman, des Juifs d'Europe et des Tutsi du Rwanda.
La préface de l'historienne Annette Becker revient sur le parcours d'Yves Ternon, parcours ayant abouti à cette réflexion autour de la genèse du racisme biologique et du crime de génocide.
Une réflexion nécessaire à l'heure où le monde est de nouveau plongé dans d'autres formes de violences.
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Frère arménien, frère juif, frère tutsi ; les combats d'une vie
Yves Ternon
- L'Archipel
- 3 Avril 2019
- 9782809826128
Un siècle, trois génocides.
En plus d'une carrière de chirurgien qu'il poursuivra pendant quarante ans, Yves Tournon s'engage dans de nombreuses luttes de libération : guerre d'indépendance de l'Algérie, Mai 68, légalisation de l'IVG... Sa passion pour la justice et la liberté le pousse, dès 1965, à entamer des recherches qui le conduiront à publier trois livres sur les crimes des médecins nazis.
Découvrant l'histoire de l'Arménie et du génocide de 1915, au moment où les Arméniens manifestent contre la négation de ce génocide par le pouvoir turc, Yves Ternon publie plusieurs livres sur le sujet (1977-1981). Comparant le génocide arménien à la Shoah, il participe dès lors aux travaux des Genocides studies et procède à une analyse comparative des violences de masse, qui aboutira à l'écriture de L'État criminel (1995).
La perpétration du génocide des Tutsis au Rwanda (1994) le conduit à poursuivre cette approche comparée des génocides au XX e . Avec ces travaux, Yves Ternon permet de partager en toute fraternité les mémoires de trois groupes humains victimes de la haine raciale et de lutter à leur côté contre le négationnisme.
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Alors que doivent s'ouvrir les négociations sur l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, la question du génocide arménien revient en pleine actualité. Dans son "enquête", Yves Ternon décrypte le processus infernal qui, de la préméditation à l'organisation du crime, assure à la fois une parfaite exécution de l'anéantissement d'un peuple et l'impunité d'un État responsable. Le livre se fonde principalement sur l'analyse des documents officiels, notamment les télégrammes de l'administration turque recueillis par Aram Andonian à Alep, l'un des centres de regroupement des convois de déportés, et initialement publiés en 1920. La lecture de ces télégrammes confrontés aux autres témoignages directs mettent en lumière l'intention formulée par les dirigeants jeunes-turcs, le plan d'extermination et de déportation des Arméniens, les modalités d'exécution (grâce à une Organisation spéciale parallèle), autant d'éléments qui répondent parfaitement aux critères établis dans la Convention sur le génocide, rédigée sur la base des travaux de Raphael Lemkin, et votée par les Nations unies en 1948. Cette démonstration minutieuse, enrichie d'éléments comparatifs avec la Shoah, éclaire les mécanismes propres au révisionnisme historique qui, dans le cas arménien, est le fait d'un État : la Turquie.
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La nomination d'un professeur, Gilles Veinstein, à la chaire d'histoire turque et ottomane au Collège de France en février 1999, a déclenché une polémique et une campagne de presse soulevant la question du négationnisme. Cet homme refuse de voir le massacre des Arméniens de 1915 et 1916 comme un génocide. L'auteur compare ce fait avec le négationnisme concernant le génocide juif, et tente de clarifier avec nous ce concept, afin de se prononcer sur le cas étudié. Ses conclusions tendent à accuser l'individu soupçonné.
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Ce livre retrace un itinéraire de trente années de collaboration épisodique au quotidien arménien Haratch. Ce sont là vingt articles d'un historien qui, par moments, a besoin de s'exprimer hors de l'enceinte d'une université bridée par des règles de courtoisie et de hausser le ton pour jeter quelques éclats de voix afin d'apaiser son indignation devant le mensonge et la mauvaise foi. Ce sont aussi des hommages rendus en maintes occasions. Ce sont enfin des jalons qui marquent l'évolution du double processus de connaissance et de reconnaissance du génocide arménien, des années de turbulences d'une mémoire arménienne blessée par le négationnisme aussi obsessionnel qu'absurde de la Turquie.
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Rejetant les faux bruits de complot et les légendes sur les «forces obscures», ce livre s'efforce de restituer à l'Histoire ce moujik insaisissable et fascinant qu'était Raspoutine. Homme de Dieu et diable sacré, dévôt et lubrique, séduisant et repoussant, devin guérisseur et débauché impénitent, ce récit est aussi celui de son incroyable influence sur la tsarine Alexandra, alors que l'Empire s'écroule.
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Genèse du droit international ; des Pères fondateurs aux conférences de la Haye
Yves Ternon
- Karthala
- 4 Vents
- 18 Avril 2016
- 9782811114534
Pendant plus de vingt siècles, les jurisconsultes ont débattu du droit. Traitant des lois naturelles, ils faisaient référence aux principes moraux du monde civilisé et à la nécessité pour les États de s'accorder sur des règles qui leur permettraient de coexister dans la paix. Après qu'Athènes eut ébauché les premières règles d'un droit international privé, Rome rédigea un jus gentium, ensemble des droits accordés aux peuples étrangers, un droit que Justinien codifia pour le monde chrétien.
Au XVIe siècle, le théologien catholique espagnol Vitoria pose la première pierre de l'édifice d'un droit des gens, expression de la renaissance de l'humanisme. Au XVIIe siècle, Grotius fixe les règles de ce droit dans la guerre et dans la paix, alors qu'au terme de la guerre de Trente Ans, la paix de Westphalie tente d'établir un équilibre européen. Les jurisconsultes du XVIIIe siècle incluent le droit des gens dans le droit naturel, puis Vattel, dans un ouvrage écrit en langue française - et non plus en latin - dissocie ces deux droits, au nom de la raison. Les Lumières, les Révolutions américaine puis française, l'Empire napoléonien imposent les principes des droits de l'homme : on commence à parler d'un droit international.
Au XIXe siècle, conscients de la nécessité de contenir les violences de guerre, les jurisconsultes posent les fondements d'un droit pénal international. Au terme de congrès et de conférences, ils les font adopter par de plus en plus de nations. Néanmoins, à la veille de la Première Guerre mondiale qui ouvre un siècle de violences extrêmes, ce droit n'est qu'une ébauche.
Comme le développe Yves Ternon dans cet ouvrage, le droit international est l'oeuvre de ces Pères fondateurs. Pour chacun d'eux, son élaboration se situe dans un espace politique et un mouvement de pensées qui influencent leur oeuvre. Ce droit, ils l'ont construit avec les philosophes, les publicistes et autres témoins de leur temps, tout en demeurant attachés aux intérêts de leur nation.
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L'Arménie d'antan ; voyage à travers l'Arménie d'avant 1915
Yves Ternon, Jean-claude Kebabdjian
- Herve Chopin
- Pays D'antan
- 2 Avril 2015
- 9782357202207
À travers la narration poignante d'un orphelin sur les sentiers de l'Arménie, cette fiction se veut le journal perdu du peuple arménien. Regroupant près de 400 cartes postales du début du XXe siècle, L'Arménie d'antan appelle le lecteur à redécouvrir un pays doté d'une histoire particulièrement émouvante.
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Mémorial du génocide des Arméniens
Raymond Kévorkian, Yves Ternon
- Seuil
- 6 Novembre 2014
- 9782021139402
Un siècle après le génocide arménien qui a fait 1,2 million de morts, l'Etat turc pratique toujours le négationnisme. Le Mémorial, fruit des recherches de deux spécialistes de la question, rassemble en un projet ambitieux la totalité des connaissances actuelles sous forme d'illustrations, de tableaux démographiques, de fac-similés de textes législatifs originaux et de discours officiels traduits et accompagnés des commentaires et analyses des auteurs.
Il s'organise chronologiquement :
1-" La genèse du processus et le contexte de guerre (juillet 1914-mars 1915) " expose les événements politiques et militaires de la période, les choix législatifs (projet de réforme des provinces) et économiques (campagnes de boycott des entreprises grecques et arméniennes) constituant le creuset qui amènera les premiers massacres puis les premières déportations.
2-" Le génocide des Arméniens de l'Empire ottoman (avril 1915-décembre 1916) " présente la carte générale des axes de déportation et celle des principaux sites d'extermination. Elles sont accompagnées de la description minutieuse, région par région, de la première phase du génocide puis d'un ensemble consacré aux camps de concentration et d'extermination : leur organisation (camps du chemin de fer de Bagdad, camp d'Alep, camp de l'Euphrate), les témoignages de survivants , les sauveteurs.
3-" Après le génocide, éradication et conséquences (1971-1923) " décrit les ultimes massacres dans le Caucase et en Azerbaïdjan persan puis revient sur la fin de l'Empire Ottoman pour se terminer sur les débats, jugements et procès qui se déroulent du côté des bourreaux, la situation des rescapés, des orphelins et le sort des biens abandonnés du côté des victimes.
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Ce livre explore avec rigueur les différentes modalités de la disparition des chrétiens d'Anatolie (1915-1924).
De 1914 à 1924, des communautés chrétiennes de l'Empire ottoman ont été détruites. Ces chrétientés orientales, pour certaines nées des schismes du Ve siècle, s'étaient maintenues dans leur diversité pendant la période ottomane dans un empire multiethnique et pluriconfessionnel. Nestoriens, chaldéens (également appelés assyro-chaldéens), syriaques et Grecs, disparaissent, les uns au cours du génocide des Arméniens (avril 1915-décembre 1915) et jusqu'en 1918, les autres dans un contexte différent, comme les communautés grecques dont la destruction s'étend de 1914 à 1924.
Le responsable de cette destruction est le nationalisme turc. Exprimé sous la forme d'un turquisme, voire d'un panturquisme et d'un pantouranisme chez les Jeunes Turcs du Comité Union et Progrès, ou d'un turquisme moins conquérant dans le mouvement kémaliste de 1919 à 1924, il obtient le même résultat : un nettoyage ethnique et religieux qui exclut les chrétiens d'une Turquie où les musulmans sont, dans l'esprit de ces idéologues, les seuls à même d'adhérer à un projet national turc.
Ce livre explore avec rigueur les différentes modalités de la disparition des chrétiens d'Anatolie, à partir d'une abondante documentation complétée par la récente publication des Archives du Vatican.