"C'est lui", "c'est elle", "on s'est trouvés", "je t'aime", "je t'aimerai toujours"..., si chaque histoire d'amour est unique, toutes se vivent, s'écrivent ou se chantent avec les mêmes paroles. Aujourd'hui, j'ai rencontre l'homme de ma vie clame Diane Dufresne, Que je t'aime, crie Johnny, Juliette est le soleil s'émerveille le Roméo de Shakespeare quand nous disons souvent de l'autre aimé qu'il est une lumière dans nos vies. Nos relations peuvent varier, nos mots d'amour sont identiques car nos sentiments sont semblables. Pour la première fois dans un livre, Julie Neveux, linguiste et experte de l'expression de nos émotions, analyse et décrypte ce langage amoureux, du fameux "coup de foudre" où l'on "tombe» amoureux, aux redoutables "il faut qu'on parle", "j'étouffe".
En quatre grandes parties, retraçant les phases de l'amour, de l'amour fantasme (où le nom de l'autre cristallise nos désirs et le destin s'invite pour donner du poids à la rencontre), à l'amour fusion (quand les métaphores du soleil disent l'intensité, je t'aime le souhait d'être lié à jamais à ce toi singulier), l'amour possession, (temps de la domestication, des surnoms voués à s'approprier l'autre devenu familier) et l'amour figé (où le langage tourne à vide, les toujours d'éternité deviennent cris de lassitudes, le toi accusateur, et les partenaires des caricatures s'échangeant de sempiternelles répliques), Julie Neveux révèle combien nos mots d'amour construisent nos histoires. Et comment nous pouvons les comprendre en nous voyant les dire. Pour illustrer son propos, elle s'appuie à la fois sur les mots de l'amour les plus célèbres (ceux des artistes, de Louis Aragon à Annie Ernaux en passant par Barthes, Corneille, Barbara, Stromae, Fellini, Ingmar Bergman...) et ceux des personnages qu'elle invente, Juliette et Roméo, dont le récit de la romance scande les chapitres pour incarner la théorie.
Essai de linguistique, répertoire culturel amoureux et analyse de nos relations sentimentales, ce livre est un trésor de sens qu'on dévore comme un grand roman d'amour plein d'esprit et d'humour.
Dans une société de l'hypercommunication, notre langue change à toute vitesse. De nos jours, nous sommes en mode, souvent connectés, toujours sur Facebook à distribuer des likes et des émoticônes, appeler à la bienveillance ou exprimer sa colère, traquer la fake news, réagir au buzz, et ponctuer nos phrases de du coup, en même temps, voilà, et bonne continuation.
Notre langue nous dit et nous révèle si l'on sait analyser ses mots et retrouver leurs sens, comme le fait Julie Neveux dans cet essai passionnant. D'une plume savante, drôle et franchement décomplexée, elle nous emmène dans un voyage linguistique et une enquête jubilatoires : dis-moi comment tu parles, je te dirai qui tu es.
Rarement un seul signe graphique (·), le point médian, aura fait couler autant d'encre. Rarement aussi le débat public, politique, aura été aussi caricatural, réduisant les rapports complexes qu'entretiennent langue et société à une seule marque (détestable), un seul enjeu (dangereux). Côté pile : Julie Neveux s'en amuse très sérieusement dans une comédie très enlevée. Côté face : elle se réjouit de la parution de La Grande Grammaire du français porte ouverte sur la diversité des usages ordinaires du français, dans l'ensemble du monde francophone, et qu'ils soient écrits ou oraux.
La langue de John Donne (1572-1631), dite « explosive » par Virginia Woolf, respire la passion. Passion érotique dans les poèmes de jeunesse, passion religieuse dans les textes plus tardifs ; devenu prédicateur anglican, le poète électrise les foules, et ne cesse de prôner l´union de l´âme et du corps - nature duelle et mystérieuse, « condition » humaine dont le sentiment nous permet avec délice d´éprouver les limites. Lire Donne, c´est se confronter au paradoxe précieux selon lequel une langue peut être à la fois prosaïque et métaphysique, quotidienne et sublime.
Il existe de multiples manières de parler de nos sentiments, mais toutes ne parviennent pas à les transmettre. Le vrai poète lyrique pratique avec succès ce que Julie Neveux appelle le « lyrisme indirect », l´expression des sentiments non grâce au sens explicite, habituel des mots mais grâce aux relations inhabituelles qu´ils nouent implicitement entre eux et qui agissent sur la mémoire symbolique de tous les êtres doués de langage. Cette implicitation résulte d´un engagement total, corps et âme, du poète dans sa parole. Les métaphores en sont l´exemple le plus connu.
Dans cet essai, on observe le processus fragile par lequel le corps s´invite, et le sentiment se « réalise », dans le discours poétique de John Donne. Examinant les rapports que le poète noue avec la langue et avec son objet en donnant forme au sens, Julie Neveux montre comment une signification implicite convient à la plus juste, la plus précise expression des sentiments.
Analyse littéraire et analyse linguistique, ce livre original aide à comprendre l´art d´un poète. Il apporte la preuve magistrale qu´une phénoménologie du sens est possible, et pertinente pour expliquer la langue quand elle fait corps.
Préface de Pierre Cotte
« Développer le pouvoir d'agir des habitant·es » : comment ce leitmotiv des centres sociaux, au coeur de leur projet fédéral depuis 2013, se traduit-il sur le terrain ? Une recherche collaborative menée en région Centre-Val de Loire analyse les modes d'appropriation, par les salarié·es et bénévoles de l'animation sociale, de cette approche visant un processus d'autonomisation des usager·es, et les tensions auxquelles ils et elles sont confrontées. Comment impulser le pouvoir d'agir, alors que ce projet ne vient pas nécessairement d'une demande des habitant·es ? S'agit-il d'attendre ou d'inciter, d'accompagner ou de susciter la mobilisation ? Comment et pourquoi peut-on (re)mettre du politique dans les actions des centres sociaux ? Cet ouvrage analyse les reconfigurations des engagements professionnels et militants, en explorant des lieux d'animation de la vie sociale et politique jusqu'ici peu investis par les chercheur·es.