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Kenzaburô Oe
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Un adolescent fête ses dix-sept ans dans l'indifférence de sa famille, en pleine décomposition. Complexé, mal dans sa peau, incompris de ses parents, il est terriblement frustré. Obnubilé par ses pulsions sexuelles, il s'est replié sur lui-même et toise ses camarades d'un regard méprisant. Il constitue une proie idéale pour les militants d'extrême droite qui recrutent des jeunes pour donner la claque lors des meetings du partie de l'Action Impériale... Inspirée de faits réels, cette nouvelle du grand maître de la littérature japonaise contemporaine (prix Nobel de littérature 1994) nous plonge dans le mal-être du Japon des années soixante.
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Deux drames marquent ces quatre nouvelles : la guerre - Kenzaburô Ôé avait dix ans en 1945 -, et la naissance, en 1964, de son fils anormal qui lui a révélé le véritable chemin de la vie. Si les récits de Kenzaburô Ôé ne sont jamais totalement autobiographiques, tous en revanche prennent naissance dans son expérience personnelle.Dans Gibier d'élevage, l'auteur décrit l'impact sur les esprits, dans un village montagnard, de la présence d'un prisonnier noir américain. Dans Dites-nous comment survivre à notre folie, nous ont contés les efforts d'un père pour nouer avec son fils handicapé mental des relations aussi étroites et fines que possible. La dernière nouvelle est l'un des textes les plus déconcertants et les plus complexes de ce romancier qui fut couronné par le prix Nobel en 1994.
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Arrachez les bourgeons, tirez sur les enfants
Kenzaburô Oe
- Gallimard
- L'imaginaire
- 9 Février 2012
- 9782070136902
Pendant la Seconde Guerre mondiale, des enfants d'une maison de correction fuient les bombardements et se réfugient dans un village de montagne. Leur éducateur les place sous l'autorité d'un maire convaincu qu'un mauvais enfant doit être supprimé «dès le bourgeon». Le jeune narrateur et son petit frère font partie de ce groupe de délinquants bientôt à la merci des villageois haineux, qui les contraignent à enterrer des animaux victimes d'une épidémie. Quand trois personnes meurent, contaminées, les villageois, pris de panique, abandonnent le village en y enfermant les enfants, qui prennent possession des maisons désertées et esquissent même les règles d'une vie en société. Temps suspendu, unique dans cette histoire de bruit et de fureur, où s'expriment les douceurs de la fraternité et les joies d'un premier amour.Cette impressionnante fable sociale écrite en 1958 appartient à la grande veine de Kenzaburô Oé. Densité, richesse d'analyse, foisonnement de l'imagination, violence, émotion : toutes les qualités du Prix Nobel se trouvent réunies.
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Empreint d'une étrange violence, Une affaire personnelle est un roman cruel et douloureux. Bird a vingt-sept ans et son épouse vient de mettre au monde un enfant anormal. Déchiré par des sentiments contradictoires, dont l'immense tentation de se débarrasser du nouveau-né, le jeune père ira-t-il jusqu'à tuer de ses mains le bébé monstrueux ?
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En août 1963, Kenzaburô Ôé, alors brillant écrivain de vingt-huit ans, part à Hiroshima faire un reportage sur la neuvième Conférence mondiale contre les armes nucléaires. Indifférent à la politique politicienne, il est immédiatement sensible aux témoignages des oubliés du 6 août 1945, écartelés entre le «devoir de mémoire» et le «droit de se taire» : vieillards condamnés à la solitude, femmes défigurées, responsables de la presse locale et, surtout, médecins luttant contre le syndrome des atomisés, dont la rencontre allait bouleverser son oeuvre et sa vie. Dans leur héroïsme quotidien, leur refus de succomber à la tentation du suicide, Ôé voit l'image même de la dignité.Quel sens donner à une vie détruite ? Qu'avons-nous retenu de la catastrophe nucléaire ? «À moins d'adopter l'attitude de celui qui ne veut rien voir, rien dire et rien entendre, demande-t-il, qui d'entre nous pourra donc en finir avec cette part de Hiroshima que nous portons en nous-mêmes ?» À aucune de ces questions, toujours d'actualité, Ôé n'apporte de réponse. Il s'interroge, nous interroge. Ainsi confère-til à son reportage la dimension d'un traité d'humanisme d'une portée universelle.
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Il était une fois un village au fond d'une vallée, dans l'île de Shikoku. C'est là que jadis se sont rassemblés des fuyards, bannis hors de la ville du château. Ils y ont fondé une société autonome de rebelles. La forêt les entoure, peuplée de forces mystérieuses : les «merveilles».
Une rivière capable de détruire une armée entière. Un déluge qui dévaste la terre. Un chef, surnommé le «destructeur», des filles de l'île des «pirates», des villageois qui ressemblent aux démons de l'enfer bouddhiste, une géante, des vieillards qui disparaissent dans les nuées au clair de lune et un enfant né avec une malformation, marque fatale des «merveilles de la forêt». Kenzaburô Ôé nous raconte l'histoire de son village natal, telle que la psalmodiait sa grand-mère. Bouleversant hommage à son fils, c'est aussi une réflexion brillante sur la structure des révoltes et les sociétés autarciques. -
«Au fond de ma poitrine, pour la première fois de ma vie, une masse brûlante semblait s'être définitivement ancrée, probablement la conscience du "crime" que j'avais traquée en vain.» Les trois nouvelles rassemblées dans ce recueil appartiennent à la première période littéraire de Kenzaburô Ôé. Situées dans une morgue, une maison de redressement, une famille en décomposition, un lycée et un groupuscule d'extrême droite, elles ont pour protagonistes de jeunes anti-héros confrontés à des situations extrêmes, tantôt métaphoriques, tantôt réalistes, sexuelles, psychologiques ou politiques. Dans ces pages rôde une violence qui prend des formes diverses et brouille les repères mentaux. Publié en 1957, «Le faste des morts» a fait connaître Kenzaburô Ôé, qui n'avait alors que vingt-deux ans et faisait déjà preuve d'une maîtrise surprenante. À ce titre ce texte est resté comme un jalon essentiel de la carrière de l'auteur. «Le Ramier» et surtout «Seventeen» s'inscrivent dans ce même mouvement de fondement de l'oeuvre du futur Prix Nobel.
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Monsieur K, invité comme écrivain en résidence, part avec sa femme en Californie. Ils laissent au Japon leurs trois enfants : Mâ, étudiante en littérature française, son frère cadet Ô, qui prépare ses examens d'entrée à l'Université, et leur aîné, Eoyore, gigantesque handicapé mental, fragile, imprévisible, cependant compositeur de musique.Le roman est la chronique, rapportée par Mâ, de toute la vie de cette famille, essentiellement centrée autour de ses liens avec Eoyore. Mais c'est surtout la chronique des jours passés en l'absence des parents, depuis l'événement le plus anodin jusqu'au drame, en passant par la découverte initiatique du regard des autres posé sur Eoyore, et sur l'épreuve du mal, subtilement opposé à l'innocence. Tout cela constitue cette existence tranquille que Mâ aura passée durant huit mois, et dont elle fait ici le récit léger, humoristique et tendre.
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C'est le récit du retour au pays de deux frères, Mitsu et Taka. Ils entreprennent ensemble un pèlerinage dans l'île de Shikoku, l'occasion pour eux d'une riche introspection. L'un se console de drames personnels tandis que l'autre voyage dans l'Histoire et retrace les révoltes paysannes du XIX? siècle.Cet ouvrage est une véritable symphonie mêlant des thèmes autobiographiques, une réflexion sur les origines, un morceau de l'histoire du Japon et l'exploration d'un imaginaire baroque.C'est toute l'oeuvre du Prix Nobel de littérature qui semble condensée dans ce rêve étrange.
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Né en 1935 dans un hameau ancestral d'une petite île du Japon encore couverte de forêts, Kenzaburô Ôé appartient à la génération qui subit de plein fouet la capitulation de son pays au terme de la Seconde Guerre mondiale. Quittant son île natale, il s'installe à Tokyo, petit provincial égaré à l'accent incompréhensible, pour étudier la littérature française. Et déjà, il donne ses premiers écrits. Son parcours personnel singulier est indissociable d'une oeuvre d'une ampleur et d'une variété saisissantes où peuvent se lire en filigrane tous les combats, les défis et les contradictions qui ont émaillé l'histoire du Japon, des bombardements atomiques à la catastrophe de Fukushima. La violente formation nationaliste endurée à l'école, qui dès l'enfance a préparé Ôé à mourir en héros au combat, sacrifié à un empereur divinisé, la mort de son père durant les derniers mois de la guerre, le drame de Hiroshima, la naissance de son fils gravement handicapé sont autant de situations traumatisantes qui nourrissent son oeuvre. Il transforme sa propre souffrance en expression de la condition humaine, et s'engage en faveur des minorités, des faibles, de ceux qui cherchent le salut dans un monde absurde, s'opposant au Pouvoir et surtout à l'Atome. Depuis la catastrophe de Fukushima en 2011, il apparaît plus que jamais comme une conscience mondiale, un défenseur de la Nature en perdition. Le prix Nobel de littérature lui a été décerné en 1994.
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En pleine guerre, un avion américain s'écrase dans les montagnes japonaises. Le rescapé est aussitôt fait prisonnier par les villageois. Or il est noir... Aux yeux du jeune enfant naïf et émerveillé qui raconte cet épisode, sa nationalité, sa race, sa langue n'en font pas un étranger ou un ennemi, mais une simple bête dont il faut s'occuper.Un extraordinaire récit classique, une parabole qui dénonce la folie et la bêtise humaines.
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Annexée par le Japon à la fin du XIXe siècle, l'île d'Okinawa a été le théâtre d'une sanglante bataille d'avril à juin 1945, qui a décimé plus d'un quart de la population, avant d'être placée sous administration américaine, qui y établit des bases abritant des armes atomiques et biologiques.
Ôe Kenzaburô, dans ce texte âpre, lyrique et désolé, est une voix sans concession, à la colère sans remède, portée par les rencontres et les amitiés scellées avec les habitants de l'île, dont il détaille l'oppression et suit les combats de près.
Cette rencontre avec Okinawa le confronte à la définition de l'identité du Japon en tant que nation, et de ses habitants. Et de lui-même.
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Le présent ouvrage rassemble quatre textes du grand romancier japonais : outre le discours prononcé à l'occasion de la remise du prix Nobel, il s'agit de trois conférences sur la culture japonaise, la littérature contemporaine et le problème politque de la prise de position des écrivains japonais depuis la Seconde Guerre mondiale. Qu'il retrace sa propre carrière d'écrivain en remontant jusqu'à son enfance «au milieu de la forêt», loin de Tokyo, qu'il revienne sur l'histoire récente du Japon en évoquant à la fois l'importance de la philosophie zen et l'attirance du modèle occidental, ou qu'il parle de l'ambiguïté politique du Japon entre son passé militariste et Hiroshima, Ôé le fait toujours avec une honnêteté intellectuelle et une intelligence rares. De larges développements sont également consacrés aux auteurs qui ont influencé ou marqué KenzaburôÔé tout au long de sa vie. L'ensemble permettra au lecteur français de comprendre la place qu'occupe Ôé dans le paysage actuel de la littérature et de la société japonaises, et de mieux appréhender l'originalité de son oeuvre et de son style.
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Retiré dans sa résidence, un romancier vieillissant affronte avec un ami d'enfance sa propre disparition face à la destruction possible d'un monde auquel il appartient. Chôkô Kogito entreprend ainsi l'écriture d'un nouveau roman "à l'intérieur même de ma vie". Dans cette maison propice à l'échange de vues et à la méditation, le romancier et ses invités parlent des ans qui s'accumulent, commentent ces compagnons de vie que sont Mishima et le poète T-S Eliot, convoquent Céline, Beckett et Dostoïevski dans des digressions au cours desquelles s'échafaudent des théories romanesques aussi bien que politiques.
"Je veux seulement tenter de réfléchir à la façon dont, en tant qu'écrivain, il m'est possible de vivre la fin de ma longue vie alors que je me trouve confronté à une grande catastrophe" (entretien avec Philippe Forest, La nrf - Du Japon). Ainsi s'écrit devant nous un roman surgi de l'inquiétude, de la possibilité de vivre poétiquement dans cette "Terre vaine" que prophétise le poète, sans cesse menacée, et dont la catastrophe de Fukushima est, pour l'écrivain, un signe prémonitoire.
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Lettres aux annees de nostalgie
Kenzaburô Oe
- Gallimard
- Du Monde Entier
- 23 Février 1993
- 9782070727070
Dans ce nouvel ouvrage, plus proche de l'autobiographie que du roman, Kenzaburô Ôé emprunte à sa propre vie, à sa famille, à son village natal, à son passé sentimental, littéraire et politique, de nombreux éléments, toutefois transfigurés par son art de conteur. Il s'interroge sur la relation passionnée et tourmentée qui l'a uni à un homme mystérieux, à la fois maître et démon, qu'il surnomme Frère-Gii. Frère-Gii, ce fut d'abord l'aîné qui, chaque après-midi d'un été désormais lointain, lui apprit à réfléchir, à lire, à découvrir la poésie anglaise. Ce fut le critique impitoyable de chacune des publications d'Ôé. Ce fut aussi celui qui vécut de l'autre côté, en prison, purgeant une peine pour un crime que peut-être il ne commit jamais. Ce fut enfin l'initiateur d'un projet de rénovation de la vallée. Mais le roman révèle davantage : grand connaisseur de Dante, Frère-Gii conduit l'auteur à lire tout destin humain comme la traversée d'un miroir, à la recherche d'un autre monde. Une interprétation originale de La Divine Comédie parcourt, en effet, tout le récit dont chaque épisode, pourtant lié à l'histoire personnelle de l'auteur et à l'histoire politique du Japon, a son équivalent dans le cheminement de Dante et de Virgile. Ôé va et vient entre sa propre expérience (qui nous entraîne jusqu'au Mexique) et les visions de son guide sévère, insaisissable et toujours présent.
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La naissance, en 1963, de son fils handicapé, Hikari, a bouleversé l'existence personnelle et familiale de Kenzaburô Ôé, et son rapport au monde. Lui-même traversait alors ce qu'il appelle une «crise de maturité», et l'obligation de s'occuper d'un enfant retardé mental, la décision de le traiter en être humain à part entière dont on observe et encourage la richesse intérieure ont donné une nouvelle impulsion à ses réflexions sur la société et à sa pratique littéraire.Une famille en voie de guérison est la chronique intime et émouvante d'une victoire remportée sur ce qui, ressenti à l'origine comme une triste fatalité, est devenu une source généreuse de force, de sagesse et de dignité. Entouré des soins, de l'amour et de la compréhension inlassables de ses parents, Hikari a pu épanouir sa touchante personnalité, développer ses talents musicaux et devenir enfin un compositeur estimé, joué et enregistré.
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À près de quatre-vingts ans, Ôe Kenzaburô n'a rien perdu de son enthousiasme et de sa confi ance envers la littérature. Il retrace son parcours d'écrivain sur un demi-siècle, sa découverte dans l'enfance du pouvoir des mots, les maîtres et les amis qui ont déterminé sa vocation, sa vie quotidienne avec son fi ls Hikari à Tokyo, le père lisant et écrivant, le fi ls écoutant et composant de la musique, les forces profondes à l'oeuvre dans ses romans, ses méthodes de travail, son engagement face à ce qu'il appelle le « crépuscule de la démocratie ». Une analyse sincère, lucide, sur cinquante ans d'une vie intellectuelle, qui nous restitue l'esprit d'un homme, d'une oeuvre, d'un temps, avec l'acuité et l'émotion de la vie.
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Nostalgies et autres labyrinthes
Kenzaburô Oe, André Siganos, Philippe Forest
- Cecile Defaut
- 6 Janvier 2005
- 9782350180014
Voir de ses yeux un écrivain vivant n'est pas une chose très intéressante.
Cela ne représente pas, du moins, une expérience intellectuelle enrichissante. Je suis un vieil écrivain et je n'ai jamais pensé, et le pense encore, que vivre en compagnie du vieil écrivain que je suis était une chose intéressante. Pourtant, régulièrement, au bout d'un certain nombre d'années, il m'arrive de m'intéresser non pas à ce moi qui écrit des romans mais a cet écrivain, que je suis assurément, mais qui n'écrit pas.
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