Phénicien, araméen, hébreu, grec, latin, étrusque, berbère, arabe, turc, espagnol, italien, français?: ces langues du pourtour méditerranéen nous parlent de l'histoire de ce continent liquide. Elles sont d'abord la trace des empires et puissances qui se sont succédé en Méditerranée, mais aussi celle du commerce des hommes, des idées et des denrées, qui ont constitué cet espace en un ensemble homogène.
Ce livre se fondant sur une approche sociolinguistique et géopolitique, prend donc les langues comme le fil rouge de cette histoire, en tant que témoins des interactions, des conquêtes, des expéditions, des circulations. Que ce soit dans les emprunts, la sémantique, les alphabets ou la toponymie, les traces des échanges au sein de cette mare nostrum sont nombreuses.
Du voyage d'Ulysse aux migrations d'aujourd'hui, en passant par les croisades et les échelles du Levant, ces langues ont façonné et habité la Méditerranée, laboratoire de l'humanité depuis plus de 3?000 ans.
Prix Ptolémée 2016.
Prix Georges Dumézil de l'Académie française 2017.
Un classique prescritDès la Préhistoire, l'homme a fixé ses désirs, ses rêves et ses croyances sur de multiples supports. Mais l'écriture au sens moderne du terme apparaît vers 4500 av. J.-C., en Mésopotamie, en même temps que les villes et la comptabilité, les deux conditions de son émergence. Puis, du cunéiforme aux hiéroglyphes, des caractères chinois aux glyphes mayas, chaque époque et chaque culture répondent, par des moyens originaux et plus ou moins ingénieux, à leurs besoins de communication écrite. Certaines écritures transcrivent uniquement des significations, d'autres, comme l'alphabet, seulement des sons. D'autres encore combinent les deux principes. De nouvelles écritures continuent de voir le jour, par exemple pour transcrire les langues africaines.
Accompagné de croquis et fourmillant d'exemples, ce livre nous entraîne au coeur de la plus prodigieuse des aventures humaines.Paru en première édition chez Plon en 1996, première édition Pluriel en 1998.Réimpression nouvelle couverture et remise en vente
La linguistique moderne est née de la volonté de Ferdinand de Saussure d'élaborer un modèle abstrait, la langue, à partir des actes de parole.
Son enseignement insiste surtout sur le fait que « la linguistique a pour unique et véritable objet la langue envisagée en elle-même et pour elle-même ».
Or les langues n'existent pas sans les gens qui les parlent. Il faudra pourtant attendre la Sociolinguistique de William Labov, en 1976, pour trouver l'affirmation selon laquelle, si la langue est un fait social, alors la linguistique elle-même ne peut être qu'une sociolinguistique.
En quoi consiste cette conception sociale de la langue, et dans quelle mesure nous oblige-t-elle à redéfinir la linguistique elle-même ?
La vie complexe et l'évolution intellectuelle et politique d'un des grands analystes des signes.
En partant de la démarche de l'enquêteur en quête de preuves (à travers les exemples de « policiers de roman » : Dupin, Lecoq, Sherlock Holmes) grâce à des indices, des traces, des empreintes, et en prenant la construction du sens linguistique comme son contrepoint, Louis-Jean Calvet met en évidence le fait que dans les deux cas les indices comme les signifiants doivent être interprétés. Ce qui mène à cette évidence qu'il n'y a pas de lien de nécessité entre le signifiant et le signifié, mais des rapports flous, variables, que le signifiant n'a pas un sens qui lui colle à la peau, et que le sens est une construction sociale. La critique de la théorie du signe élaborée par Ferdinand de Saussure montre que l'on peut agir sur le sens des signifiants, leur faire dire des choses différentes et parfois contradictoires.
Les langues n'échappent pas à la mondialisation. Certaines sont de plus en plus parlées, d'autres de moins en moins. Selon les lieux, les nécessités, les besoins et les politiques, les individus recherchent celles qui leur sont le plus utile ou le plus profitable : ainsi, le « marché aux langues » n'est pas le même à Dakar, à Hong-Kong, à Barcelone ou à São Paulo. Mais alors, quelles chances peut avoir une langue de subsister sur ce marché, quels risques a-t-elle d'en disparaître ? Cet ouvrage original, nourri d'exemples concrets, jette les bases d'une « politologie linguistique » qui permet de lire la mondialisation à travers son versant linguistique, d'élaborer des hypothèses sur l'évolution de cette situation et d'en explorer les modes possibles de gestion, afin, éventuellement, d'influer sur le sort des langues.
d'abord langue secrète, langue professionnelle des truands, celle qui cache son sens aux oreilles non initiées, l'argot est peu à peu devenu un registre linguistique qu'il est bien difficile de distinguer du français populaire.
le vocabulaire argotique a souvent été assimilé par la langue commune, mais en conservant des connotations particulières : son locuteur peut ainsi en faire l'emblème d'une marginalité revendiquée ou l'utiliser pour un clin d'oeil stylistique.
en retraçant l'histoire de l'argot et en analysant les procédés de création de cette langue orale, ce livre nous donne à comprendre combien le langage sert de signe distinctif et de marqueur identitaire.
De Jolie môme à Il n'y a plus rien ou Et basta !, Léo Ferré a bouleversé tous les canons de la chanson française, se remettant sans cesse en question. Adepte du contre-pied, il n'a jamais cessé de surprendre son public.
Écrit sur un mode personnel, ce livre revient sur celui qui marqua plusieurs générations par son engagement et ses chansons. Ce livre apporte un éclairage original sur le XXe siècle à travers le parcours atypique de l'artiste.
Compagnon de route de Léo Ferré, Louis-Jean Calvet a travaillé à partir de ses oeuvres, disques, partitions et textes. Pour beaucoup, Léo Ferré fut le messager de la parole des poètes : Villon, Baudelaire, Aragon... Il a su les faire siens et ainsi les faire nôtres. Excellent musicien, il explora une nombre de genres et de rythmes, de la variété aux grands orchestres symphoniques. C'est tout le cheminement artistique et politique de ce provocateur qui est raconté dans cet ouvrage.
En 1817 s'ouvre à Saint-Louis du Sénégal la première école en français.
Jean Dard, l'instituteur qui en est responsable, fait le choix d'apprendre d'abord à écrire et lire aux élèves dans leur langue, le wolof. S'ensuivront de longs débats, parfois polémiques, sur la place des langues africaines dans l'enseignement, le type de pédagogie à appliquer. Près de deux siècles plus tard les pays africains sont confrontés au même type de problème. Mais le français s'est en même temps « africanisé », il a pris des couleurs locales, tandis que certaines langues africaines s'imposaient en fonction de langues véhiculaires et que d'autres étaient utilisées dans l'enseignement ou l'alphabétisation.
C'est cette histoire que retrace Louis-Jean Calvet, s'appuyant aussi bien sur l'analyse de documents d'archives que sur des enquêtes de terrain, brossant le tableau d'une langue désormais partagée, en copropriété, et évoquant les possibilités d'évolution.
La ville est un lieu de brassage et d'unification des langues. De Chicago à Bamako, en passant par Fribourg ou Belleville, Louis-Jean Calvet montre le rôle primordial de ce phénomène linguistique urbain dans ce qui est l'un des grands enjeux de la société actuelle : une meilleure intégration des migrants, des minorités et des exclus.
Fondée en 1941 par Paul Angoulvent, traduite en 40 langues, diffusée pour les éditions françaises à plus de 160 millions d'exemplaires, la collection " Que sais-je ? ", est aujourd'hui l'une des plus grandes bases de données internationales construite, pour le grand public, par des spécialistes.
La politique d'auteurs, la régularité des rééditions, l'ouverture aux nouvelles disciplines et aux nouveaux savoirs, l'universailité des sujets traités et le pluralisme des approches constituent un réseau d'informations et de connaissance bien adapté aux exigences de la culture contemporaine.
Ce livre montre comment l'étude des langues a toujours proposé une certaine vision des communautés linguistiques et de leurs rapports, et comment cette vision a pu être utilisée pour justifier l'entreprise coloniale.
En un sens, la linguistique a été longtemps une manière de nier la langue des autres peuples, cette négation, avec d'autres, constituant le fondement idéologique de notre " supériorité " - celle de l'occident chrétien - sur les peuples " exotiques " que nous allions asservir. le phénomène n'a pas disparu avec la " décolonisation ". louis-jean calvet le montre à travers un certain nombre de comportements, non seulement outre-mer, mais à l'intérieur même de l'hexagone où les langues régionales demeurent les victimes d'un impérialisme linguistique dont l'un masques les plus récents est peut-être celui de la francophonie.
La linguistique moderne est née de la volonté de Ferdinand de Saussure d'élaborer un modèle abstrait, la langue, à partir des actes de parole. Son enseignement insiste surtout sur le fait que " la linguistique a pour unique et véritable objet la langue envisagée en elle-même et pour elle-même ". Or les langues n'existent pas sans les gens qui les parlent. Il faudra pourtant attendre la Sociolinguistique de William Labov, en 1976, pour trouver l'affirmation selon laquelle, si la langue est un fait social, alors la linguistique elle-même ne peut être qu'une sociolinguistique.
En quoi consiste cette conception sociale de la langue, et dans quelle mesure nous oblige-t-elle à redéfinir la linguistique elle-même ?
Dans cet essai, J-P Calvet revient sur la question fondamentale de la linguistique : comment se construit le sens dans un contexte donné ? Quel est le statut du signe ? Et, enfin, quelle est la dimension politique du signe ? Ultime problématique à laquelle Calvet répond dans les pages sans doute les plus originales et drôles de son essai. Il sagit tout dabord de montrer par une démarche pragmatique comment le sens se construit au fur et à mesure à travers des procédés cognitifs complexes. Calvet étudie ensuite la question des lapsus par le biais notamment dun corpus de citations tirées de la campagne présidentielle de 2007. Ce chapitre permet de confirmer son intuition initiale : le signifiant et le signifié sont parfaitement dissociables puisque, cest le principe même du lapsus, un mot traduit/trahit la pensée au lieu dun autre. Le linguiste prolonge sa réflexion sur linconscient dans la langue à travers un autre type de corpus, la chanson populaire française (Ferré, Brassens et Bernard Lavilliers). Enfin, il est question dans la dernière partie du livre, des métonymies et des synecdoques et de la construction de leur sens, mais aussi de certaines étymologies populaires (et fantaisistes : ou comment le signifié sinvente un sens et une histoire), ou encore de la schizophrénie langagière à travers létude dun cas de psychotique refusant de parler la langue de sa mère (le fameux Wolfson). Calvet conclut sur la dimension linéaire du signifiant, ce qui permet de corroborer sa thèse de la construction du sens comme « processus ».
Louis-Jean Calvet est un linguiste français, né en 1942 en Tunisie. Dés ses premières publications (Linguistique et Colonialisme), il analyse les rapports entre le discours linguistique et le discours colonial sur les langues, puis les liens entre langue et pouvoir (La guerre des langues, 1987) et le rôle linguistique de la ville ( Les Voix de la ville, 1994). Il participe ainsi à la création d'une sociolinguistique française. Il est également journaliste.
Il y a bien des façons d'acquérir des langues. Nos parents nous en transmettent, nous en étudions au cours de notre scolarité et il arrive qu'à l'âge adulte, nous décidions d'en acquérir de nouvelles.
Il existe pour cela des cours privés, des guides de conversation et surtout des méthodes variées.
Ce livre est une enquête sur ces « glottotropies », sur l'autoapprentissage et sur les méthodes de langue. Ainsi que sur le choix des langues et des orientations pédagogiques des différents éditeurs de méthodes. S'intéressant plus particulièrement à la méthode Assimil et à son histoire, Louis-Jean Calvet teste sur elle les hypothèses formulées. Il souligne les liens entre la vie éditoriale de ces méthodes et les événements politiques et sociaux majeurs qui ont marqué l'histoire française. En ceci, ces méthodes disent beaucoup de notre histoire individuelle et surtout collective.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Pirate ou corsaire ? Espion, héros ou négrier ? Jean Laffite est tout cela à la fois. Négociant respecté à La Nouvelle-Orléans, il dissimule des activités moins nobles à Barataria, dans les bayous de l'embouchure du Mississippi. Défiant les lois et l'autorité, il vole cependant, avec ses hommes, au secours du général Jackson en 1815, lorsque les troupes britanniques menacent d'envahir les États-Unis. Très célèbre outre-Atlantique, Laffite demeure une personnalité mystérieuse, tant il eut l'art, pendant sa vie et même plus tard, de brouiller les pistes. Après de longues recherches sur place, Louis-Jean Calvet a résolu l'essentiel de l'énigme posée par ce Français né à Biarritz à la fin du XVIIIe siècle. Barataria est ainsi un récit flamboyant sur l'ambiguïté d'un homme saisi par l'aventure, l'amour et la mort, fou de mer, d'or et de considération. C'est aussi une contribution importante à l'histoire des États-Unis et, enfin, une véritable enquête sur une mystification, car un journal qu'aurait tenu Jean Laffite a longtemps été considéré comme authentique, lui prêtant des voyages et des rencontres extraordinaires.
Conçu comme une promenade à travers les langues et les diverses questions qu'on se pose à leur sujet (quelle est l'origine des langues et est-elle unique?Comment évoluent-elles et disparaissent-elles? Comment se forment de nouvelles langues?), ce livre est une petite encyclopédie des langues. Sans appareil critique qui l'alourdirait, il est un véritable éloge de la diversité linguistique, qui oblige à la traduction, et donc à la précision, permet des emprunts et constitue le socle des évolutions linguistiques.
Si de nombreuses langues sont aujourd'hui menacées de disparition etne servent plus qu'à la communication familiale de quelques rares locuteurs, d'autres ont au contraire conquis le monde. En constante évolution, les langues sont sans cesse en contact et en conflit. Elles témoignent ainsi de leur formidable plasticité qui éclate dans l'inventivité des noms de lieux et dans la richesse des jeux de mots.
Cet ouvrage, à la fois rigoureux et plaisant, bourré d'anecdotes, est aussi un essai engagé en faveur d'une politique linguistique qui sache préserver la richesse des langues du monde.
La linguistique moderne est née de la volonté de Ferdinand de Saussure d'élaborer un modèle abstrait, la langue, à partir des actes de parole. Son enseignement insiste surtout sur le fait que " la linguistique a pour unique et véritable objet la langue envisagée en elle-même et pour elle-même ". Or les langues n'existent pas sans les gens qui les parlent. Il faudra pourtant attendre la Sociolinguistique de William Labov, en 1976, pour trouver l'affirmation selon laquelle, si la langue est un fait social, alors la linguistique elle-même ne peut être qu'une sociolinguistique.
En quoi consiste cette conception sociale de la langue, et dans quelle mesure nous oblige-t-elle à redéfinir la linguistique elle-même ?
Louis-Jean Calvet est notamment l'auteur du " Que sais-je ? " sur L'argot (n° 700).
Chapitre premier - Qu'est-ce qu'une économie socialiste ?, 3 I. Comment définir une économie socialiste, 3 - II. Un mode de propriété définit-il une idéologie, 4 - III. L'idéologie suffit-elle à caractériser un système économique, 5 - IV. Les divers types d'économies socialistes, 7.
Chapitre II - La planification socialiste, 10 1. Les origines de la planification, 10 - II. Cohérence, efficacité et optimalité d'un plan économique, 12 - III. L'administration de la planification, 14 - IV. La méthode des balances, 17 - V. L'exécution du plan et le contrôle par le rouble, 23 - VI. Le commerce extérieur et le CAEM, 24.
Chapitre III - Les réformes économiques, 30 I. La philosophie générale des réformes des années 1963-1968, 30 - II. Les réformes en URSS, 33 - III. La réforme hongroise, 36 - IV. Les réformes polonaises, 39 - V. Les réformes dans les autres pays, 42 - VI. Le recul des réformes et la recentralisation, 45 - VII. La perestroïka (1985-1991), 48.
Chapitre IV - L'entreprise industrielle, 52 I. L'organisation des entreprises, 52 - II. L'investissement, 53 - III. La gestion et le calcul économique, 55 - IV. L'économie de la planification imparfaite, 60.
Chapitre V - L'agriculture, 64 I. Les différentes formes d'exploitation agricole, 64 - II. Les problèmes de l'agriculture soviétique, 66 - III. L'agriculture dans les démocraties populaires, 71.
Chapitre VI - Emploi et salaires, 73 I. L'emploi, 73 - II. Les salaires, 76.
Chapitre VII - Le consommateur dans les pays socialistes, 80 I. Consommation privée et consommaton sociale, 80 - II. L'inflation dans les pays socialistes, 83.
Chapitre VIII - Les performances des économies socialistes : croissance et fluctuations économiques, 88 I. Les stratégies d'industrialisation, 88 - II. La croissance économique, 92 - III. Le ralentissement de la croissance, 94 - IV. La chute finale de l'URSS, 95.
Chapitre IX - La transformation des économies d'Europe centrale, 102 I. Les expériences de stabilisation en Europe centrale, 105 - II. La privatisation de l'économie et la privatisation des entreprises, 109 - III. Les leçons des réformes en Pologne, Hongrie et Tchécoslovaquie, 113.
Chapitre X - Le démantèlement de l'URSS ou comment faire quinze économies capitalistes avec une économie soviétique, 115 I. Les performances de l'ex-URSS : une perspective globale, 115 - II. La variété des situations des républiques, 116 - III. Les interdépendances entre républiques, 117 - IV. La Russie dans l'impasse, 119.
Bibliographie, 126