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Marie Sizun
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«Au-delà, on n'apercevait de la mer et du ciel qu'une seule masse grise, informe, agitée de profonds remous. J'aurais aimé peindre cela. Cette informité. Cette force aveugle. Ce chaos.»En route pour le Finistère, Claire est décidée à vendre la vieille maison de l'Île-Tudy où, depuis l'enfance, elle passait ses vacances. À son arrivée, une bien mauvaise surprise l'attend, et la police doit ouvrir une enquête. Les souvenirs attachés à cette maison remontent alors : l'énigme d'une mère, la disparition d'un père, une soeur détestée... Autant de silences et questions en suspens qui trouveront peu à peu leurs réponses sur cette île du bout des terres.
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Le souvenir tenace d'une histoire familiale jadis éclatante, une certaine gêne financière pour ne pas dire pauvreté, et finalement une volonté farouche de lutter contre le déclassement.
On a tous un lieu d'enfance, lieu des premières années. Maison ou appartement, cet endroit littéralement lié aux souvenirs, bruits, lumières du tout début, enferme pour toujours le mystère de la petite enfance. C'est au 10, villa Gagliardini que Marie Sizun a décidé de retourner. Mais c'est d'un voyage tout intérieur dont il s'agit. Nous poussons la porte avec elle et nous découvrons, dans l'agencement du petit appartement une histoire romanesque. C'est là que l'auteur grandira, vivra le retour de captivité de son père après la guerre, l'arrivée d'un frère puis le délitement du couple qui, une fois le père en allé, lui rendra sa mère pour elle toute seule, en une espèce de compagnonnage où les rôles bientôt s'inverseront. Mais plus que le récit d'une enfance, c'est surtout l'histoire d'un combat pour trouver sa place. L'appartement est un refuge, une île merveilleuse où, malgré les difficultés financières, la petite vit dans un monde de fantaisie et de joie entretenu par sa mère dont l'originalité les protège des difficultés et des conventions sociales. Tout est bonheur : faire des dessins sur les murs, découvrir la lecture, écouter sa mère chanter. Chaque objet, chaque meuble raconte une histoire, s'anime. Et bien vite, l'enfant est attirée par le dehors. La vue de la fenêtre laisse entrevoir la beauté du monde : les toits de Paris luisant sous la pluie, les ciels changeants, tout est prétexte au ravissement. Puis la porte s'entrouvre sur le monde inconnu, l'école, les amies, la découverte du cinéma et ce quartier du vingtième arrondissement entre la rue Haxo et la place du Télégraphe. Les jalons sont posés, qui deviendront l'oeuvre à venir. Le souvenir tenace d'une histoire familiale jadis éclatante, une certaine gêne financière pour ne pas dire pauvreté, et finalement une volonté farouche de lutter contre le déclassement. Une histoire de transfuge en somme. -
Marie Sizun donne un nouveau souffle de vie à ces petits personnages, leur inventant à chacun une histoire, des sentiments, des regrets, des espoirs. Ils deviennent le centre de ces trente et une nouvelles et s'échappent de la toile pour aller vers leur destin.
Ces oubliés de la peinture, ces marginaux, ces créatures à peine ébauchées m'ont toujours intriguée, et charmée, mystérieuses existences nées d'une idée éphémère du peintre, ou ajout, pointe finale et, qui sait, signature secrète de l'artiste ?
Marie Sizun donne un nouveau souffle de vie à ces petits personnages, leur inventant à chacun une histoire, des sentiments, des regrets, des espoirs. Ils deviennent le centre de ces trente et une nouvelles et s'échappent de la toile pour aller vers leur destin.
De Turner à Utrillo, d'Ensor à Vallotton, de Marquet à Monet, chaque tableau choisi devient prétexte à une fantaisie qui, prolongeant la peinture en imagination, nous la donne à voir autrement. -
Quel rôle joue exactement Livia, la gouvernante suédoise engagée par Léonard Sézeneau, négociant français établi à Stockholm en cette fin du XIX e siècle, pour seconder sa jeune femme, Hulda, dans l'éducation de leurs quatre enfants ? Quel secret lie l'étrange jeune fille à cette famille qu'elle suivra dans son repli en France, à Meudon, si loin de la lumière et de l'aisance de Stockholm ? Livia semble bien plus qu'une domestique :
Les enfants l'adorent, Léonard dissimule mal leur complicité, et Hulda, l'épouse aimante, tombe peu à peu dans une étrange dépendance vis à vis de Livia.
Dans ce roman de secrets, d'amours et de fascination mutuelle, Marie Sizun dévoile le mystère qui entoure l'histoire de ses étonnants ancêtres.
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En 1877, à la mort tragique de Hulda, la jeune épouse suédoise de Léonard, l'avenir de leurs cinq enfants est incertain. Ils sont traumatisés par la mort de leur mère et la découverte du drame familial qui en est la cause : la liaison de leur père avec Livia, la gouvernante. Si les garçons, envoyés en pension, trouvent leur voie, il n'en va pas de même pour les trois soeurs, que leur père entraîne avec lui dans le dernier parcours aventureux de la vie.
Echapperont-elles à l'autorité de ce père adoré mais abusif ? Passant du XIXe siècle, qui les a vues naître, au XXe, les soeurs vont faire, de façon souvent douloureuse mais magnifique, l'apprentissage de la liberté. Etonnant roman, fertile en rebondissements, Les Soeurs aux yeux bleus nous montre une société en pleine évolution et la dignité nouvelle trouvée par les femmes.
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Dans le Paris de l'après-guerre, une petite fille, Marion, vit avec sa mère, Fanny, qu'elle adore. Peu à peu, pourtant, une dissonance s'installe, faussant leur relation. Des emportements inexplicables, un silence incompréhensible à propos de ce père allemand dont Marion ne sait rien ou presque. Avec le temps, Marion comprend que sa mère est maniaco-dépressive. Les rôles s'inversent alors. L'adolescente endosse cette raison qui, doucement, abandonne Fanny. Mais l'amour ne suffit pas pour terrasser la folie...Marie Sizun sait dire avec émotion et pudeur l'amour qui rapproche et sépare les êtres.
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Il était pourtant assez tard, mais j'étais la première sur la plage. Personne d'autre. On n'entendait aucun bruit, à peine, au loin, quelques appels de mouettes, comme adoucis par la pâleur du ciel. Mais, sur le sable mouillé, dur et lisse, quelqu'un avait laissé, écrit à la pointe d'un couteau, en hautes majuscules : JE T'AIME. Rien d'autre, juste ça, cette déclaration sur la plage vide. Cet appel. Adressé à qui ? Destiné à quel regard ? Le mien en tout cas, si personne d'autre ne le trouve. C'était comme un signe, un message qui m'arrivait de toi, et j'en ai été naïvement émue.
Que fait cette femme seule sur la plage d'une petite station balnéaire de Bretagne ? Discrète, elle se fond dans le paysage, observe les gens autour d'elle, semble attendre, mais qui ?
C'est un homme qu'elle attend. Il doit venir la rejoindre ; il le lui a promis. À la fin de la semaine, il sera là. Il est son amant. Il est marié. Elle veut voir dans sa venue prochaine un choix qu'il assume.
Alors elle l'attend et trompe son ennui en jouant à la femme en vacances. Mais les jours se succèdent, les nouvelles se font plus embrouillées, plus rares.
Passant tour à tour de l'inquiétude au désespoir, puis de l'abattement à la colère, elle sortira à jamais changée de cette semaine décisive.
Avec un art qui lui est propre, Marie Sizun réussit là le portrait tout en nuances d'une femme d'aujourd'hui. Avec finesse, elle sait révéler l'intimité des êtres dans leurs moments de doutes et de passion. -
Paris 1944. Une fillette de quatre ans vit seule avec sa mère, femme fantasque qu'elle adore. Lorsque le père - qu'elle n'a jamais vu - rentre de sa captivité en Allemagne, l'existence de celle qu'on appelle la petite est bouleversée. Elle éprouve d'abord pour cet intrus de la haine, puis elle se met à l'aimer d'un amour absolu. Mais elle sera à l'origine d'un drame familial, dont l'ombre se dessinait dès les premières pages du livre. Qu'est-ce qu'un père ? La réponse nous sera donnée, lumineuse, dans les tout derniers mots du livre.
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(Texte provisoire) Qu'est-ce qui pousse Sabine, petite élève de 5e, solitaire et rêveuse, à ne pas se rendre en classe, ce matin de printemps ? Pourquoi décide-t-elle ce jour-là de faire l'école buissonnière, et d'aller à la découverte d'un Paris qu'elle ne connaît pas très bien et qui l'a toujours fascinée ? Ce n'est pas seulement pour échapper au rendez-vous que la prof de français, excédée par son désintérêt, a fixé à sa mère.
La fuite de Sabine parle de honte et d'incompréhension. Honte de sa mère, qu'elle sent ne pas correspondre à l'image qu'on se fait d'une mère attentive, soucieuse de la scolarité de son enfant ; mais aussi honte de son milieu social où la culture reste un mot opaque, presque hostile. La petite prend soudain conscience que ce monde du lycée lui est fermé, comme il l'a été aux siens.
Mais, au cours de sa journée vagabonde, bien des choses vont changer pour elle. Le hasard d'une rencontre lui fera découvrir le trésor qu'elle porte en elle et qui ne demande qu'à être révélé.
Marie Sizun est née en 1940. Elle a été enseignante de lettres classiques à Paris, en Allemagne ainsi qu'en Belgique. Elle a trois enfants et vit à Paris depuis 2001. Marie Sizun a reçu Le grand prix littéraire des lectrices de ELLE pour son roman La Femme de l'Allemand, ainsi que le sixième Prix des lecteurs du Télégramme, le Prix Jean-Pierre Coudurier. -
Avec sa sensibilité douce et ardente, Marie Sizun décrit quelques jours essentiels dans la vie d'une femme qui, après trente-cinq ans d'absence, revient à Paris sur un passé habité de secrets et hanté par un violent amour de jeunesse. Elle nous parle des sortilèges de la mémoire et du fragile mystère des êtres.
Marie Sizun est née en 1940. Elle a été enseignante de lettres classiques à Paris, en Allemagne ainsi qu'en Belgique. Elle a trois enfants et vit à Paris depuis 2001.
Marie Sizun a reçu Le grand prix littéraire des lectrices de Elle pour son roman La Femme de l'Allemand.
Elle est également la lauréate du sixième Prix des lecteurs du Télégramme, le Prix Jean-Pierre Coudurier, toujours pour La femme de l'allemand. -
Après le Prix de la nouvelle de l'Académie française pour Vous n'avez pas vu Violette ?, Marie Sizun revient au genre avec ce nouveau recueil consacré au téléphone. Son usage est devenu si naturel que nous oublions de nous étonner de son mystère et de la force de son implication dans nos vies. C'est à cette redécouverte que nous invite Marie Sizun à la faveur d'une quarantaine de courtes histoires empruntées à notre quotidien, tour à tour légères ou graves, drôles ou cruelles, instants de vie saisis sur le vif de l'émotion.
Amants heureux ou malheureux, vieux solitaires, filles à la recherche de leur mère, de leur père, comédien en attente de rôle, si divers que soient ses personnages, l'auteure pose sur eux un regard dont la lucidité se nuance toujours de tendresse et de poésie.
Ne quittez pas, on parle de vous !
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Il est des enfances dont il est difficile et parfois douloureux de retrouver le cadre. C'est pourquoi Marie Sizun a attendu des années avant de se décider à revoir ce quartier du xxe arrondissement où elle a grandi.
Soucieuse d'éviter « l'immeuble de briques rouges » du huis clos familial, avec ses secrets et ses drames, c'est à travers les rues familières de ses parcours d'enfant qu'elle nous conduit, faisant lever les bons comme les moins bons souvenirs en autant d'éclats lumineux qui ressuscitent le Paris des années 1950, mais qui, surtout, racontent les émotions et les rêves qui font passer de l'enfance à l'adolescence, et orientent définitivement les choix de l'adulte.
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Elles s'appellent Claire, Fanny, Sophie, Marion ou Violette. Elles sont très différentes mais ont quelque chose en commun : un absolu besoin de liberté. Elles sont les héroïnes de ces brèves nouvelles qui parlent de la vie de couple, de ses difficultés, du désamour, du divorce ou de la rupture, mais aussi de moments lumineux d'amour vrai, comme volés au quotidien. Chacune d'elles est au bord d'un choix, d'une décision à prendre, peut-être pas tout de suite mais dans un futur assez proche pour qu'elle puisse l'entrevoir et aller résolument vers lui.
C'est bien des histoires de libérations que nous conte Marie Sizun, et même si celle-ci avait peu abordé jusqu'à présent les thèmes du couple, du mariage ou de la relation amoureuse, elle excelle dans ces portraits de femmes en recherche d'elles-mêmes et qui trouveront toutes, au prix de douloureux bouleversements intimes, la voie qu'elles ont décidé de suivre.
Après neuf romans ou récits, Marie Sizun, pour la première fois et avec une grâce toute particulière, s'essaie au genre de la nouvelle.
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On dit que ces choses-là n'arrivent qu'aux autres...
Qui aurait cru Marthe, cette femme effacée, épouse tranquille, professeur irréprochable, capable d'enlever un bébé ? S'agit-il d'une succession implacable de hasards ou du surgissement en elle d'une insoupçonnable zone d'ombre ? Construit comme un thriller dont l'enjeu est tout autant la vie du bébé que le sort de sa ravisseuse, Jeux croisés est un conte bouleversant : la révélation pour une femme de sa vérité grâce à un tout petit enfant, à son mystère, à sa fragilité.
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Quand je suis fatiguée d'ici, des gens et des choses d'ici, c'est là-bas que je retourne. À la maison. Cette maison qui n'existe pas, qui n'existe plus.
C'est un jeu, délicieux et cruel, comme tous les véritables jeux. On peut le pratiquer partout, dans la foule du métro, ou prisonnier d'un long voyage en train, ou quand, au coeur de la nuit, on se réveille dans l'étonnement triste de sa vie. Alors, on s'en va, on retourne à la maison. La sienne. La maison secrète. Chacun en a une. Pour moi, c'est la maison-guerre.
Lorsque Vera confie sa petite fille de quatre ans à ce qui va devenir, dans son imaginaire d'enfant, la « maison-guerre », un lieu silencieux occupé par de vieilles personnes, elle ne songe qu'à la protéger de la cruauté des temps. Mais le lieu, si présent, si fort, dans une époque si tourmentée, deviendra dans l'esprit de la fillette une ressource de mystères et d'émotions, une blessure et un refuge, un apprentissage de la vie qui n'aura pas d'équivalent.