Au cours de son séjour à la Villa Medicis, l'écrivain Ryoko Sekiguchi a rencontré un mystérieux K. W. adepte de séances de spiritisme. Cuisinière émérite, Ryoko lui propose aussitôt d'inviter les fantômes à dîner. Avec le photographe Felipe Ribon, amateur de bonne cuisine, elle se lance dans la conception de repas pour les fantômes. Commence alors une aventure culinaire et spirituelle dont ce livre est le récit.
L'une par les mets et les mots, l'autre par les images, ils conçoivent ce traité sur l'art de la table, l'art d'inviter et de recevoir les fantômes. Un art qui réclame beaucoup d'attention et de délicatesse. Car les défunts entreprennent un long voyage pour revenir et il faut les accueillir avec respect. Il s'agit donc tout d'abord de s'interroger sur ce qu'ils peuvent avoir envie de manger, puis de réaliser les plats et de créer un environnement favorable.
Il faut ensuite inviter le fantôme pour qui le dîner est destiné, en espérant qu'il viendra et qu'il appréciera les odeurs, les couleurs, les textures de ce qui lui est offert. Tout cela est consigné par Ryoko, non sans humour, sous forme de notes, de recettes, de préceptes, de souvenirs personnels et de récits de traditions japonaises. Concocter des bons petits plats est une façon généreuse d'entrer en communication avec ceux qu'on a aimé.
C'est une façon conviviale de leur témoigner notre amour. Les invoquer pour les rendre présents à nous-même, les laisser vivre encore en nous. Qui ne pense à sa mère, à sa grand-mère quand l'odeur chaleureuse du plat enfourné s'échappe de la cuisine ? Si ce traité roboratif de savoir vivre avec nos défunts nous invite à réfléchir à la place que nous leur faisont dans notre civilisation, il dit aussi toute la simplicité jubilatoire de faire la cuisine et d'être entièrement dévoué au plaisir des autres.
Les photographies de Felipe Ribon mettent en scène cette fantasmagorie littéraire et restituent le mystère de cette présence/absence.
Profondément influencé par Borgès, l'oeuvre de Jean-Christophe Norman prend la forme de performances, de marches, d'écritures, de photographies ou de dessins pour interroger les notions de temps, de territoire et d'écriture. Depuis les années 2010, l'artiste a fait du texte, du livre et de la littérature son matériau artistique. Il a entièrement réécrit Ulysse de James Joyce sur la surface du globe et sous la forme d'une ligne tracée à la craie sur le bitume des villes qu'il a traversées. Ce livre est le catalogue de son exposition au Frac Paca intitulée "Brouhaha".
Il n'y a plus grand défi pour un photographe que d'archiver l'invisible. Né en 1972 aux Pays-Bas, Paul Cupido s'y emploie avec délicatesse, traquant la beauté fugace et éternelle de la nature, capturant les reflets de la lune sur les pétales ou la peau.
Récemment, Château Palmer m'a donné la chance de visiter le domaine, de rencontrer les vignerons et d'apprécier sa situation géographique, le long des rives fertiles de la Garonne. De goûter, au sens propre comme au figuré, la philosophie et l'héritage du château : l'élaboration circulaire de ces vins magnifiques. J'ai été très impressionné par le site, les animaux, le sol, la culture, le dévouement. Je souhaite proposer une interprétation poétique de ces éléments, comme un compositeur traduit des sentiments en notes ou un vigneron interprète ce que la nature nous donne. Sur place, je compte garder mes sens en éveil. Je suis convaincu que l'oeuvre doit s'imposer d'elle-même. En tendant l'oreille à l'esprit du lieu, en apprenant ce que cette terre veut de moi.
Séléné est la déesse grecque de la lune dans la mythologie grecque. Elle est souvent associée à la beauté, à la pureté et à l'ordre cosmique. Elle est souvent représentée sur les peintures antiques comme une jeune femme tenant une torche ou un croissant de lune.
Le Château Palmer et Leica se sont rapprochés pour créer un projet photographique commun. Ensemble, ils lancent INSTANTS, résidence photographique, inaugurée par le photographe néerlandais Paul Cupido.
Ces images sensibles, mélancoliques, existentielles, déploient leur lumière de New York à Zurich, où il est régulièrement exposé - ou dans ses livres, comme Searching for Mu (2017) ou Éphémère (2019). Photographe intuitif et perfectionniste, passionné par le Japon, l'artiste sera cette année en résidence de création à Château Palmer.
Le fruit de son immersion sera ensuite exposé à la galerie Leica (Paris) du 1er avril au 30 juin 2023