Arts et spectacles
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Bonjour, monsieur courbet - artistes, amis : en vrac 1956-2008 - illustrations, couleur
Philippe Jaccottet
- LE BRUIT DU TEMPS
- 19 Mars 2021
- 9782358731638
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« Il suffit d'être possédé par le songe dans ses profondeurs et de savoir trouver l'accord de ces quatre mots. » (Philippe Jaccottet) Je souhaite que chaque photographie soit une expérience poétique, où l'immédiat, le lieu, et mon désir d'image entrent en dialogue. Aller à l'essentiel à travers l'expérience du paysage, marcher en s'oubliant, percevoir l'immanence du réel, contempler toujours, oser la poésie, être.
Le ton, les doutes, la quête, l'émotion, l'exigence, la beauté de l'oeuvre de Philippe Jaccottet m'ont toujours accompagnés. Reconnaître ce qui est le plus proche de soi est le plus difficile à voir, se reconnaitre dans l'autre est une chance et une résonnance. Voir et écrire, sont comme deux personnes en regard. Trouver l'accord de la note entre ces deux verbes est une quête, la donner à entendre dans un espace où le souffle d'un instant est retenu par la beauté est un bonheur.
J'ai porté en moi les écrits de Philippe Jaccottet, comme cette phrase citée plus haut, en me disant : voici ce que je voudrais faire en photographie. Il existe un espace non défini entre le visible et l'invisible, à voir à travers l'épaisseur du visible. Et certainement, avant tout, le gout très particulier, indescriptible, d'aimer marcher dans la montagne, le long des rivières, que je signifie dans le silence de mes images en tentant d'ouvrir un espace imaginé que j'entends dans les écrits de Philippe Jaccottet.
(Nathalie Savey)
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Au coeur des apparences ; dans la compagnie des peintres
Sébastien Labrusse, Philippe Jaccottet
- Transparence
- 23 Mai 2012
- 9782350510705
Inédite autour d'un thème que le poète a peu développé : le rapport entre poésie et peinture. La première partie est constituée de l'entretien (richement annoté par Sébastien Labrusse), où Philippe Jaccottet évoque tout d'abord sa découverte de la peinture sur un mode autobiographique : découverte décisive de Piero della Francesca (" le grand choc de ma vie "), rencontre avec sa femme Anne-Marie, en 1953, elle-même peintre, fréquentation de Giacometti, Braque, Chagall...
Puis il développe les liens qu'entretiennent ses proses de paysage (cf. Paysages avec figures absentes) avec l'expression picturale. Jaccottet évoque en particulier le mystère de cette " lumière originaire " qui habite secrètement les apparences. Comment dire cette lumière sans en dénaturer le secret ? En se confrontant aux images, Philippe Jaccottet livre un passionnant témoignage de son art poétique.
L'essai de Sébastien Labrusse revient sur quelques thèmes évoqués dans l'entretien et donne ainsi à ce livre son unité : la part d'invisible ou d'originaire dans le réel, la défiance à l'égard des images et des métaphores. Puis il consacre un superbe essai à " l'épreuve de la joie " qui médite la question de la finitude dans l'?uvre de Jaccottet. Un cahier quadri reproduit 8 oeuvres des artistes évoqués dans l'entretien : Anne-Marie Jaccottet, Gérard de Palézieux, Nasser Assar, Claude Garache, Alexandre Hollan, Jean-Claude Hesselbarth.
Le recueil À la lumière d'hiver (Gallimard, 1974) est au programme des classes littéraires du baccalauréat pour deux ans (sessions 2012 et 2013).
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Écrits pour papier journal : Chroniques (1951-1970)
Philippe Jaccottet
- Gallimard
- 24 Mars 1994
- 9782070738236
«Pendant vingt ans, de 1950 à 1970, Philippe Jaccottet a tenu la chronique littéraire de deux quotidiens de sa ville : la Nouvelle Revue de Lausanne, où avait travaillé, dans des tâches plus obscures, son ami Crisinel, et la Gazette de Lausanne. De tant de lectures faites souvent avec beaucoup de passion, subsistent, sur le papier journal, près de quatre cent cinquante articles. Expérience peu commune en ce siècle que celle d'un poète de la plus haute exigence se battant dans le fatras de l'actualité pour faire luire les clés que lui avaient tendues d'autres poètes, ou bien encore des romanciers. Avec le souci d'indiquer des ouvertures, des fenêtres sur la lumière du monde et non d'imposer des mots d'ordre ou de slogans. Philippe Jaccottet a pu parfois s'accuser d'éclectisme, tant est grande l'ouverture qui préside à ces pages ; de Benjamin Constant à Robbe-Grillet, de Faulkner à Remizov, de Saint-John Perse à Michaux, se manifeste un seul parti : celui de ne se raidir dans aucun refus a priori. C'est pourtant une image très nette de la littérature qui est défendue ici : "un choix en faveur de ce monde, un pari pour le mieux, et non une chute dans le pire", dans des oeuvres où nous pouvons trouver "des fragments d'un vrai monde, des trouées, des merveilles non pas dans les nuées mais sur terre, à portée de l'oeil quand celui-ci est lavé, ou ne se détourne pas".» Jean Pierre Vidal.
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Antoine Poncet sculpteur ; résonances poétiques avec Jean Arp et Philippe Jaccottet
Philippe Jaccottet
- Fage
- Varia
- 10 Septembre 2009
- 9782849751725
" Pures, épurées, sans doute ; cherchant une plénitude, un apaisement, mais néanmoins tendues, et toujours denses ; sinon, elles s'effilocheraient en nuages, et ce serait, de nouveau, sortir de l'art. Certaines sculptures évoquent aussi, indéniablement des ailes, d'autres des hélices. Mais l'avion qui s'en équiperait n'irait pas loin ! Ce son des ailes, des hélices pour nos envols intérieurs. Polies, miroitantes, comme des pierres que la patience, la maîtrise et le profond besoin d'harmonie du sculpteur auraient lentement lavées ; comme si elles sortaient de l'eau, mais autrement que Vénus ne l'a fait, et d'une autre espèce d'eau ; d'une eau pareille à un rêve, au rêve persévérant de toute une vie. " Philippe Jaccottet. Cet ouvrage publié à l'occasion de l'exposition Sculptures d'Antoine Poncet présentée à la Fondation de Coubertin rassemble des textes poétiques de Jean Arp, Claude Aveline, et Philippe Jaccottet, ainsi que des essais inédits de Lydia Harambourg, Valérie Montalbetti, et Paul-Louis Rinuy.
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Goy ne bouge pour ainsi dire pas de chez lui et, en magicien plus véritablement magicien qu'aucun autre, transfigure à longueur de temps le pauvre bout de jardin qu'il voit de sa fenêtre. Il n'a besoin d'aucun adjuvant extérieur, ni d'aucune sorte de drogue. C'est l'encens du quotidien qui brûle très lentement. La poussière devenue magie. Quand je regarde les meilleures de ces oeuvres (et certes, il ne faudrait pas que toute la peinture se réduisît à cette alchimie-là), je pense à ce que Rilke a écrit des anges tels qu'il les imaginait: «pollen de la divinité en fleur»; c'est vraiment quelque chose comme cela. (Texte de Philippe Jaccottet)