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thomas flahaut
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Ses errances dans les zones périurbaines franc-comtoises explorent le délitement des liens sociaux et la disparition d'une certaine culture ouvrière. À mesure que le passé refait surface, la mémoire se brouille entre vécu réel et fantasmé. La poésie devient alors l'amie qui sert à fabriquer de toute pièce un paysage brumeux, où fiction et réalité ne font qu'un.
" Je sais pas comment écrire / Un poème grand comme la zone / Un poème pour /Habiter dedans "
- Thomas revient dans le pays qui l'a vu grandir . Une petite ville industrielle marquée par un héritage social encore vif, celui des usines Peugeot et sa masculinité ouvrière. C'est aussi un lieu imprégné des souvenirs d'enfance, où les sorties familiales en voiture se mêlent aux après-midis entre copains et aux premières expériences adolescentes. -
Le roman d'une génération, avec ses rêves, ses espoirs, ses désillusions.
Thomas, Mehdi et Louise ont grandi ensemble dans la commune des Verrières. Le temps d'un été, l'usine devient le centre de leur vie. L'usine, où leurs pères ont trimé pendant des années et où Thomas et Mehdi viennent d'être engagés. L'usine, au coeur de la thèse que Louise prépare sur les ouvriers frontaliers, entre France et Suisse. Ces enfants des classes populaires aspiraient à une vie meilleure. Ils se retrouvent dans un monde aseptisé et violent où il n'y a plus d'ouvriers, mais que des opérateurs.
Avec cette fresque sur la puissance et la fragilité de l'héritage social, Thomas Flahaut écrit le roman d'une génération, ses rêves, ses désillusions. -
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« La secousse que j'ai ressentie la nuit dernière était un tremblement de terre. Les animations commentées par le présentateur du journal le montrent. Un point rose palpite sous la terre. De ce point partent des ondes roses qui font vaciller un cube gris posé à la surface, désigné par une flèche, et légendé.
Centrale nucléaire de Fessenheim ».
Évacués avec le reste de la population, Noël et son frère, Félix, se retrouvent dans un camp improvisé en pleine forêt, la forêt où ils se promenaient, enfants, avec leur père. C'était avant la fermeture de l'usine où celui-ci travaillait, avant le divorce des parents, et l'éclatement de la famille.
Cette catastrophe marque, pour eux, le début d'une errance dans un paysage dévasté. Ils traversent l'Alsace déserte dans laquelle subsistent de rares présences, des clochards égarés, une horde de singes échappés d'un zoo, un homme qui délire...
Ostwald est le récit de leur voyage, mais aussi du délitement des liens sociaux, et peut-être d'une certaine culture ouvrière. C'est la fin d'un modèle qui n'ayant plus de raison d'être ne peut être transmis : confrontés aux fantômes du passé, les deux frères doivent s'inventer un avenir. Peut-être est-ce la morale de ce roman en forme de fable.
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Une salle de classe, une journée ordinaire. Un homme entre, perturbant le début du cours. C'est un ancien élève qui revient, quinze ans après. L'odeur de la salle n'a pas changé, la lumière des néons non plus. Une personne est assise à la place qu'occupait Dylan, avant. Dylan, le frère, le binôme, le meilleur ami, le traître, l'oppresseur. L'homme déroule ses souvenirs, partage son histoire, et la salle de classe devient, pour un moment, le théâtre de son récit.