Actes Sud
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Le Dictionnaire philosophique de Voltaire (aussi intitulé par son auteur La Raison par l'alphabet) a été l'une des armes les plus efficaces du combat contre le fanatisme. Il fait aujourd'hui figure d'emblème des "Lumières", et son actualité est saisissante.
L'idée du Dictionnaire philosophique est née en 1752, lors du séjour de Voltaire auprès de Frédéric II à Potsdam. En cette même année paraît le premier volume de l'Encyclopédie à laquelle Voltaire va bientôt collaborer. Comme le projet de Diderot et de d'Alembert, mais avec la légèreté incisive d'un dictionnaire "portatif", il répond à un désir d'universalité sans imposer aucune hiérarchie de valeurs. Dans sa Préface, Voltaire écrit : "Ce livre n'exige pas une lecture suivie ; mais à quelque endroit qu'on l'ouvre, on trouve de quoi réfléchir. Les livres les plus utiles sont ceux dont les lecteurs font eux-mêmes la moitié".
Un dictionnaire "philosophique" au XVIIIe siècle place nécessairement la discussion sur un plan religieux. De fait, cette oeuvre, traversée par l'écho des querelles qui agitent l'époque, remet largement en cause la souveraineté de l'Église catholique mais aussi la monarchie absolue. Le Dictionnaire est avant tout un instrument de combat dans un contexte de lutte contre tous les dogmes arrogants, contre toutes les certitudes tyranniques : "Il n'y a de remède à cette maladie épidémique [le fanatisme] que l'esprit philosophique, qui répandu de proche en proche adoucit enfin les moeurs des hommes, et qui prévient les accès du mal". Il s'agit d'"écraser l'Infâme", pour reprendre la célèbre formule de Voltaire.
Par sa nature, le Dictionnaire, qui ignore la séparation entre les genres, offre à Voltaire un espace privilégié de création et de réflexion où son génie peut se déployer dans toute sa virtuosité. L'auteur y maîtrise à la perfection l'art de capter l'attention du lecteur par la variété des sujets qu'il aborde et des tons qu'il emploie (tantôt ironique, tantôt satirique, tantôt d'un enjouement faussement naïf). D'un article à l'autre, il ménage des contrastes et élabore des transitions. Au fil de la rédaction du Dictionnaire, le réseau se raffermit et se complète, devenant ainsi un merveilleux laboratoire d'expérimentation de formes littéraires (dialogue, conte, théâtre, poésie, parodie, argumentation scientifique, récit de voyage, etc.).
De A à Z (ou plus précisément - et ironiquement ? - de "Abbé " à "Vertu"), le Dictionnaire propose deux attitudes conçues a priori comme contradictoires : répertoire concis des connaissances sur les diverses religions en même temps qu'ouvrage de polémique. En réalité, il est le lieu où l'écrivain a consigné ses réflexions, c'est pourquoi il prend aussi une valeur testamentaire. Plus que l'exposé systématique d'une philosophie, le Dictionnaire constitue un manifeste pour la liberté de pensée. Les adversaires et partisans des Lumières l'ont bien senti : le Dictionnaire a été une des armes les plus efficaces du combat philosophique. Une fois le livre paru, il a fallu organiser une tactique de diffusion et d'autodéfense. Ainsi, Voltaire ne l'a pas signé. En 1765, le Dictionnaire est condamné à être lacéré et brûlé par arrêté du Parlement de Paris.
Plus de deux siècles après avoir été écrite, cette oeuvre admirable garde aujourd'hui toute sa virulence.
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Pourquoi proposer une nouvelle traduction de l'oeuvre de la littérature latine la plus longue et, sans doute, l'une des trois ou quatre plus importantes qui nous aient été léguées, Les Métamorphoses d'Ovide ?
Actuellement, il n'y en a, en France, que deux en circulation : celle de Georges Lafaye, dont la première édition date de 1925 (publiée en édition bilingue en trois volumes - dont le deuxième est épuisé - aux éditions Les Belles-Lettres, elle a été reprise, en français seulement, par les éditions Gallimard dans la collection "Folio"), et celle de Joseph Chamonard, datant de 1966 (disponible chez Flammarion dans la collection "GF").
L'une et l'autre se basent sur un principe paradoxal, eu égard à l'exceptionnelle puissance lyrique de l'ensemble original : celui d'une restitution en prose.
L'édition que propose aujourd'hui Actes Sud (deux mille ans exactement après les premières publications à Rome de l'oeuvre originale) est donc la première traduction française intégrale en vers et a, par ailleurs, la particularité de se présenter en un seul volume bilingue assorti d'un appareil de notes et d'une préface. Un répertoire en fin de volume reprend par ordre alphabétique tous les personnages apparaissant dans l'ouvrage et une carte ancienne du bassin méditerranéen, théâtre des multiples aventures contées par Ovide, complète l'ensemble.
Par la volonté de rendre compte de la dimension poétique de ce texte majeur à travers sa traduction tout autant que de se situer sur le terrain de la recherche, cette édition s'adresse donc aussi bien aux lecteurs non latinistes désireux de découvrir une oeuvre fondamentale de notre patrimoine qu'aux élèves, étudiants ou professeurs de lettres (enseignants du secondaire comme universitaires) - qui, en outre, pourront de nouveau avoir accès à la totalité du texte latin de l'oeuvre.
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Oeuvres : La guerre n'a pas un visage de femme ; Derniers témoins - la supplication
Svetlana Alexievitch
- Actes Sud
- Thesaurus
- 7 Octobre 2015
- 9782330056292
Au sommaire de ce thesaurus consacré à l'auteur de La Fin de l'homme rouge (Prix Médicis Essai - 2013), trois stupéfiants « romans de voix » qui mêlent les témoignages les plus terribles et les plus intimes de deux tragédies du siècle soviétique : la Seconde Guerre mondiale, racontée du point de vue des femmes qui l'ont vécue (La guerre n'a pas un visage de femme) et de ceux qui n'étaient à l'époque que des enfants (Derniers témoins), et la catastrophe nucléaire de Tchernobyl (La Supplication). Précédé d'un entretien de l'auteur avec Michel Eltchaninoff (Dans la tête de Vladimir Poutine, Actes Sud, 2015).
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Les oeuvres romanesques 1875-1880 de Dostoïevski regroupent L'Adolescent, Le Garçon "à la menotte", Le Moujik Maréï, La Centenaire, La Douce, Le Rêve d'un homme ridicule, Le Triton, sans oublier le roman qui est sans doute le chef-d'oeuvre du grand auteur russe : Les Frères Karamazov. Actes Sud entreprend la réédition en Thesaurus de l'oeuvre de Dostoïevski, magistralement traduite (et commentée) par André Markowicz. Trois autres volumes paraîtront courant 2014.
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Voici réunies les principales oeuvres traduites en français de Selma Lagerlöf, première femme à avoir obtenu le prix Nobel de littérature en 1909 et célèbre auteur du Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède. Ce volume contient : La Légende de Gösta Berling, Les Liens invisibles, Le Violon du fou, Le Cocher, Des trolls et des hommes, Le Banni, L'Anneau maudit et Le Livre de Noël.
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Crime et châtiment, Le Joueur, et L'Idiot ont été écrits en l'espace de quatre ans, de 1865 à 1868, dans un élan créateur frénétique qui était à l'image de la vie chaotique de Fédor Dostoïevski. Actes Sud entreprend la réédition en Thesaurus de l'oeuvre de Dostoïevski, magistralement traduite (et commentée) par André Markowicz. Trois autres volumes paraîtront courant 2014.
Grand format 30.00 €Indisponible
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Oeuvres choisies ; histoires de château
Eduard von Keyserling
- Actes Sud
- Thesaurus
- 6 Octobre 2012
- 9782330012496
Né en 1855 en Courlande (actuelle Lettonie), élevé avec ses onze frères et soeurs dans un domaine qu'il administrera plus tard, Keyserling s'inscrit à l'université de Dorpat pour y étudier le droit, la philosophie et l'histoire de l'art. Un scandale qu'il minimise en "bagatelle" mais dont on ignore la vraie nature (peut-être une affaire liée à ses penchants homosexuels, voir à ce sujet la thèse que Peter Krauss a consacrée à l'auteur) l'oblige à quitter l'université et contribue sans doute à l'isolement et à la discrétion où il se réfugie les années suivantes. On sait peu de choses sur son séjour à Vienne, pourtant long de plusieurs années, sauf qu'il écrit des romans "à la Zola" mal reçus par la communauté balte. Vers 1895, Keyserling s'installe à Munich qu'il ne quittera plus guère jusqu'à la fin de sa vie. Pendant une dizaine d'années, il y fait la fête tous les jours, puis est de nouveau coupé du monde à cause d'une maladie de la moelle épinière, suivie de cécité.
De 1902 jusqu'à sa mort en 1918, Keyserling, bien qu'aveugle et paralysé, dicte ses plus beaux romans : ces Histoires de château.
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Nouvelle édition du volume publié en 2012 sous le titre «oeuvres», vendu à 20 000 exemplaires, regroupant« Maxence au désert / Méharées / L'émeraude des Garamantes / Le fer de Dieu / Majabat al Koubra / Désert lybique / Plongées profondes».
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Discours sur l'histoire universelle ; al-muqqadima
Ibn khaldûn
- Actes Sud
- Thesaurus
- 4 Juin 1999
- 9782742709243
L'oeuvre maîtresse de l'historien du XIVe siècle, précurseur de la sociologie et de la philosophie de l'histoire.
«Nous tenons avec ce génie le créateur de la philosophie de l'histoire en langue arabe.» Gaston Wiet.
Grand format 32.00 €Indisponible
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Contient : «La Traversée du continent», «La Traversée de la ville», «La Traversée des sentiments», «Le Passage obligé», «La Grande Mêlée», «Au hasard la chance», «Les Clefs du Paradise», «Survivre ! Survivre !», «La Traversée du malheur».
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Instruction pour les jardins fruitiers et potagers
Jean de La quintinie
- Actes Sud
- Thesaurus
- 28 Septembre 2016
- 9782330068844
Instruction pour les jardins fruitiers et potagers constitue la somme des conseils botaniques de Jean-Baptiste de La Quintinie, concepteur du Potager du Roi, et offre à l'amateur le résultat de scs recherches innovantes. Dans cet ouvrage, le jardinier nous livre le fruit de son expérience et les changements qu'il a apportés dans le domaine du jardin potager, tant sur les questions d'architecture, d'agencement des espaces et de disposition des végétaux que sur celles des cultures potagères et fruitières.
Le discours dépasse le simple énoncé d'une technique et le seul recensement des gestes du jardinier : il propose une réflexion sur les fondements de l'agriculture et de la physiologie végétale. Cette bible des jardins potagers et des vergers - sans doute le premier des grands traités agronomiques modernes-est enrichie d'un préambule d'Antoine Jacobsohn, actuel responsable du Potager du Roi de Versailles, qui établit un parallèle entre sa pratique et celle de son illustre prédécesseur.
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Dictionnaire encyclopédique Wagner
Timothée Picard
- Actes Sud
- Thesaurus
- 28 Février 2010
- 9782742778430
La parution de l'Encyclopédie Wagner se situe dans le prolongement de l'exposition consacrée à ce compositeur à la Cité de la musique à l'automne 2007. Il s'agira d'un très gros dictionnaire, riche d'environ six millions de signes, qui traitera de tous les aspects du phénomène Wagner,de l'homme, de ses oeuvres et de leur réception, de ses écrits, du contexte de création, des artistes influencés, des interprètes et exégètes... Près de mille quatre cent entrées sont prévues, ainsi que différentes annexes, notamment des cartes, cette encyclopédie sera publiée en un volume relié.
A l'origine de ce projet, un triple constat : l'intérêt toujours aussi aigu et même renouvelé pour Wagner et pour son oeuvre, l'engouement toujours plus large du public - et même du grand public - pour la musique classique ainsi que pour les objets culturels qui permettent de la décrypter. Aucun compositeur, en effet, n'a suscité autant d'engouement ni autant de réticences que Wagner. Aucun n'a su produire une telle vision du monde (qu'elle soit contestable ou non, elle parcourt tous les pans de l'être-au-monde : une esthétique, une politique, une philosophie, etc., qui se donnent à lire, à voir et à entendre dans une oeuvre théorique volumineuse, et une création artistique au génie ample et intimidant), ni exercé une telle influence ou suscité de tels accaparements. C'est un phénomène tout à fait incomparable parmi les musiciens occidentaux, et auquel, depuis un siècle et demi, il est donné le nom de «wagnérisme».A la vocation totalisante de l'homme et de l'artiste (dont la fameuse «oeuvre d'art totale» et le festival de Bayreuth sont les symboles achevés), aux retombées multiples, contradictoires et problématiques, dans l'histoire culturelle européenne, de cette figure qui, selon Nietzsche, «résume à [elle] seul[e] la modernité», se devait de répondre un ouvrage qui soit à la hauteur des enjeux - c'est-à-dire lui-même traversé par un désir de totalité, synthétique et exhaustif : rien moins qu'une encyclopédie. Le présent ouvrage, dont la parution se situe dans le prolongement de l'exposition «Wagner, visions d'artistes» qui s'est tenue à la Cité de la Musique de Paris en octobre 2007, réunit une quarantaine des plus grands spécialistes francophones de l'oeuvre wagnérienne. Les éditions Actes Sud ont donné aux collaborateurs de ce projet les moyens nécessaires à la meilleure réalisation d'une telle entreprise : six millions de signes, mille quatre cents entrées (des entrées synthétiques allant de un à vingt feuillets et abordant les sujets les plus divers ; des entrées monographiques consacrées à telle ou telle oeuvre, telle ou telle figure).
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Mémoires ; Amkoullel l'enfant peul ; oui mon commandant ; sur les traces d'Amkoullel l'enfant peul
Amadou Hampâté Bâ
- Actes Sud
- Thesaurus
- 10 Mars 2012
- 9782330006242
Voici, pour la première fois réunies en un unique volume, les mémoires d'Amadou Hampâté Bâ, le grand défenseur des cultures orales africaines et du dialogue entre les civilisations. Ce témoignage (qui couvre les années 1900 à 1933), d'une ampleur et d'une richesse exceptionnelles, constitue certainement l'oeuvre la plus importante de l'auteur.
Loin de s'attacher à la forme habituelle de l'autobiographie, Amadou Hampâté Bâ, servi par la prodigieuse mémoire des peuples de tradition orale, revisite les souvenirs d'une enfance et d'une adolescence bousculées par des événements familiaux et bientôt politiques. Dans Amkoullel, l'enfant peul (Actes Sud, 1991 ; Babel n° 50), il présente ainsi la vie des Maliens (nourris de l'enseignement du français en même temps que des principes de l'Islam), alors aux prises avec les contraintes de la colonisation. On y voit défiler une étonnante galerie de portraits, d'Africains comme d'administrateurs français dépeints avec verve.
Au début du second volume, Oui mon Commandant (Actes Sud, 1994 ; Babel n° 211), l'auteur, alors âgé de vingt-deux ans, entame sa carrière au sein de l'administration coloniale. De Ouagadougou à la Haute-Volta, il apprend à côtoyer ses supérieurs hiérarchiques. C'est durant cette période qu'il se marie, fonde une famille et voyage en commençant à noter tous les récits oraux dont il deviendra peu à peu le dépositaire. L'ouvrage s'achève en 1933 lorsqu'à son retour au Mali, en homme mûri, il retrouve son maître Tierno Bokar.
A la fois roman d'aventures, document sociologique et vaste fresque historique, ces mémoires portent la marque d'un humanisme et d'un esprit de tolérance qui leur confère une véritable dimension universelle et en font sans doute l'une des oeuvres maîtresses d'Amadou Hampâté Bâ.
A travers ce témoignage unique, où l'humour surgit à chaque page, et où la curiosité et la soif de savoir sont omniprésentes, on peut comprendre la trajectoire qui mènera un jour l'enfant de Bandiagara jusqu'à l'Unesco où il lancera, pour appeler au sauvetage des traditions orales, la phrase que l'on sait : "En Afrique, quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle".
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Après Les Métamorphoses (Actes Sud, 2001), Danièle Robert propose une nouvelle traduction de poèmes d'Ovide d'inspiration érotique ou élégiaque, à savoir les recueils Amours, Soins du visage féminin, L'Art d'aimer et Remèdes à l'amour.
Après Les Métamorphoses d'Ovide (Actes Sud, "Thesaurus", septembre 2001) Danièle Robert propose une nouvelle traduction de poèmes d'inspiration élégiaque ou érotique, à savoir : Amores (Amours), Medicamina faciei femineae (Soins du visage fémininin), Ars Amatoria (L'Art d'aimer), Remedia Amoris (Remèdes à l'amour).
Comme pour Les Métamorphoses, le texte est présenté en édition bilingue assorti d'un appareil de notes et d'une préface dans laquelle les choix relatifs au nouvel établissement du texte latin ainsi que les principes de traduction sont énoncés : notamment celui d'une versification qui tente de se rapprocher de la souplesse et de la fluidité du vers latin, qui rende compte de la dimension poétique du texte, de la richesse de ses images, de son rythme, de son souffle tout autant que de son contenu narratif - la fidélité à l'oeuvre originale étant éminemment liée à cette approche globale.
Chaque recueil est accompagné d'une présentation et d'un appareil de notes.
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Thesaurus goran tunstrom - oeuvres romanesques.1
Göran Tunström
- Actes Sud
- Thesaurus
- 2 Septembre 1999
- 9782742723812
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- Les Enfants des autres - La Danse océane - Un si joli petit livre - Vous êtes toute seule ?
- Martha ou le Mensonge du mouvement - Belle mère - Platon était malade - Le Jardin forteresse
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Les années-lumière, les années Lula, le testament amoureux, j'avais un ami, les repentirs du peintre
Serge Rezvani
- Actes Sud
- Thesaurus
- 4 Juin 1999
- 9782742710539
En 1950, Rezvani épouse Lula qui devient très vite sa muse, son enchantement. Il la glorifie dans nombreux romans dont deux autobiographiques qui vont le consacrer en tant qu'écrivain : 'Les Années lumières' (1967) et 'Les Années Lula' (1968). Dès lors, il enchaîne les livres, encensé par la critique dans tous les domaines de la littérature : théâtre, roman ou poésie. Avant cette reconnaissance littéraire, il se distingue dans le cinéma en tant qu'auteur de chansons pour le film de Truffaut 'Jules et Jim' et pour celui de Godard dans 'Pierrot et le fou'. Ses années sont magiques et l'art de Rezvani n'a de cesse de s'exprimer. Mais sa femme, sa muse est atteinte de la maladie d'Alzeihmer. Rezvani voit son monde s'effondrer, pourtant il accompagnera sa femme jusqu'à la fin. En 1999, il recommence la peinture et fait même une exposition. En octobre 2005, il se remarie avec une actrice, Marie José Nat. Son art, même affaibli, n'a jamais cessé d'exister et il reste en France l'un des artistes les plus complets.
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La vie et l'oeuvre de Catulle sont auréolées de mystère. Une date de naissance incertaine (87 ou 84 av. J.-C. ?), une vie brève - trente années, à peine - et, pour finir, une disparition sur laquelle nous n'avons pas le moindre renseignement. La trace essentielle de cette vie : un mince recueil de cent seize poèmes de longueur et de mètres fort différents qui vont de deux à quatre cent huit vers.
Vie brève, immense notoriété du poète qui suscita de nombreuses imitations de son vivant, toutes sortes de vocations après sa mort et, jusqu'à nos jours, des réactions admiratives tout autant que de rejet : de Pierre Grimal écrivant que «sans Catulle, il n'y aurait pas eu Virgile» à Charles Héguin de Guerlen, vindicatif : «Passer des élégies de Catulle à ses épigrammes, c'est passer d'un élégant boudoir dans un infâme lupanar. (.) Dans ses écrits obscènes, Catulle ressemble aux compagnons d'Ulysse : l'aimable disciple des Muses se change en un immonde pourceau, tant il semble se plaire dans la fange.» Poète à la fois adulé et honni, Catulle fait penser à Rimbaud par sa jeunesse, sa précocité, sa culture, sa virtuosité et son inventivité prosodiques, ses audaces, sa façon de choquer, de séduire. Selon les époques, on l'exalte ou on le lit sous le manteau ; on le propose peu, en tout cas, aux élèves des classes secondaires.
Chez Catulle, se retrouvent toutes les figures de la passion : désir, amitié, haine, colère, jalousie ; celle aussi de l'angoisse, de la fragilité de l'être confronté aux vicissitudes de l'existence, au tragique de sa condition.
Sa vie amoureuse - ce que le texte nous en dit - tourne autour de la figure adorée et haïe de Lesbie : femme réelle ou construction poétique ? C'est en tout cas l'histoire d'une passion «âpre» et «déchirante». Nul romantisme avant la lettre cependant - l'épanchement du moi étant étranger à la mentalité latine -, mais l'affirmation de la nécessité, pour le poète, de parler juste s'il veut rencontrer l'adhésion du public et faire oeuvre durable parce que s'adressant à la communauté des hommes. Ses amours masculines sont différentes mais tout aussi intenses, que ce soit dans l'ordre du désir ou de l'affectivité. Est-il question de ses amis ? On partage alors les sentiments du poète devant la trahison, le mépris de la parole donnée, la désinvolture ou la simple négligence. Il y a cependant, aussi et surtout, dans cette évocation de l'amitié, une extraordinaire allégresse à dire la connivence affective et intellectuelle, la complicité joyeuse.
Les haines de Catulle visent, elles, avec précision et une extrême audace un certain nombre de personnages qu'il a, pour diverses raisons, en horreur : rivaux en amour, mauvais poètes, il leur règle leur compte avec verdeur, allant jusqu'à fustiger César lui-même. Ces expériences s'expriment surtout dans les épigrammes et autres pièces courtes d'inspiration amoureuse ou satirique ; Catulle y excelle de par sa maîtrise parfaite de la versification. La référence aux poètes qu'il admire - Sappho, Archiloque, Anacréon -, bien loin de brider sa personnalité, la libèrent au contraire et la font s'épanouir pleinement Catulle sait aussi employer sans hésiter la langue crue, la langue verte qui se pratiquait de son temps, une langue dont les audaces ne choquaient personne dans les cercles littéraires où ses poèmes étaient chantés ou lus, car telle était la coutume à Rome où aucun terme existant ne pouvait être exclu d'une oeuvre littéraire à condition de respecter le ton et le registre exigés par le genre dans lequel on choisissait de s'exprimer.
La vigueur de cette langue est l'autre face du talent de Catulle ; la traduire en l'édulcorant, au nom d'un quelconque souci des bienséances, est faire la pire offense qui soit à un auteur.
Comme le disait Georges Lafaye : «Les poèmes courts [de Catulle] renferment beaucoup d'expressions violentes ou familières (.). Il en est même beaucoup d'obscènes ; pour les conserver toutes, il faudrait appeler Rabelais à son secours.» Cette langue verte est également un instrument privilégié pour dresser une galerie de portraits qui fait défiler sous nos yeux tout un monde à la fois cocasse et sordide que Catulle dépeint avec un véritable talent de caricaturiste : voleurs, escrocs, faux jetons, la putain sur le retour ou la putain «décevante», les snobs, les dévoyés, les incestueux, les corrompus, les cocus complaisants, les poètes grossiers qui croient avoir du talent. Pour chacun, Catulle a le mot juste, féroce, l'injure assassine.
La tradition à laquelle Catulle se réfère, sur ce plan, est une tradition orale, d'origine populaire et paysanne, alliée avec un grand naturel à l'extrême sophistication de la métrique alexandrine héritée de la Grèce, qu'il pratique en virtuose. Il joue de tous les mètres existants comme un musicien de plusieurs instruments, en véritable novateur, et c'est la raison pour laquelle tous les poètes de la génération suivante reconnaîtront en lui un maître.
C'est donc aux multiples facettes du génie d'un immense poète que la présente traduction a pour ambition de rendre justice. Ici et maintenant.
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Réédition du Thesaurus «Chroniques du Plateau-Mont-Royal» (Leméac/Actes Sud, 2000), qui contient : «La Grosse Femme d'à côté est enceinte», «Thérèse et Pierrette à l'école des Saints-Anges», «La Duchesse et le Roturier», «Des nouvelles d'Édouard», «Le Premier Quartier de la lune» et «Un objet de beauté». La Grosse Femme, Thérèse, Pierrette, Edouard, Albertine, Marcel... ce volume est l'occasion de retrouver, dans un Montréal plus vivant que jamais, les personnages hauts en couleur du grand cycle romanesque de Michel Tremblay.
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Les manuscrits de Tombouctou ; histoire du Biscornu
Collectif
- Actes Sud
- Thesaurus
- 3 Novembre 2012
- 9782330013394
«Les gens émettent divers avis à son sujet. On raconte que c'était un roi d'origine yéménite qui a régné sur le monde entier. D'autres disent qu'il était d'origine grecque, d'autres disent que c'était un prophète ou encore un simple envoyé [de Dieu] sans être un prophète. Dieu lui aurait accordé cette grâce car il ne lui pas envoyé Gabriel entre La Mecque et Jérusalem. On raconte aussi qu'il était un Toubbaa, un des rois du Yémen. On dit aussi qu'il était un saint vertueux de Dieu et que Dieu l'aimait. C'était un jeune homme intelligent, confiant dans l'ordre de Dieu. C'était un lettré, versé dans la science de la loi. Il était favorisé par le sort, disposait d'un esprit et d'un avis pertinent, d'un regard pénétrant, il croyait en l'unicité de Dieu, il connaissait les jours de Dieu et appliquait la Loi de Dieu.» Histoire du Bicornu, «Les origines», [1] Tombouctou, la «Cité mystérieuse», voire «fabuleuse», la ville des 333 saints est aussi, d'après la tradition, la ville des belles histoires : «Le sel vient du Nord, l'or du Sud, l'argent du pays des Blancs, mais la parole de Dieu, les choses saintes et les belles histoires ne se trouvent qu'à Tombouctou.» Avec sa célèbre université de Sankoré qui compta jusqu'à vingt-cinq mille étudiants, Tombouctou fut une capitale de la culture et du savoir pendant la période médiévale.
Traces et témoins de cette période de gloire, il nous reste les manuscrits, un extraordinaire patrimoine, presque inexploité mais en danger. On pense que la seule région de Tombouctou détient près de 200 000 manuscrits, dont moins de 10 % ont été catalogués et plus de 40 % sont encore stockés dans des conditions plus que précaires. La présence de bandes armées dans la région depuis le 1er avril 2012 et la prise de Tombouctou font redouter le pire : destruction et dispersion de ces trésors inestimables, qui constituent en fait la mémoire de l'Afrique.
Le dépouillement des catalogues auquel nous avons procédé a mis en lumière l'existence de nombreux écrits du genre sîra (histoire romancée). De là a germé l'idée d'une collection intitulée «Les Manuscrits de Tombouctou» (titre provisoire), qui inclurait dans un premier temps :
- La vie romancée d'Alexandre - L'historie de Tawaddud, la docte Sympathie (personnage des Mille et Une Nuits) - Bouloukia le premier des croyants - Le cycle de Ali - Le cycle de Moïse La vie romancée d'Alexandre, intitulée dans le manuscrit Histoire du Bicornu, constitue le point extrême de l'avancée du Roman d'Alexandre vers l'Occident. Cette oeuvre constitue un recueil de légendes concernant les exploits d'Alexandre le Grand. Source des différents miroirs des princes, il fut, malgré la diversité des versions, l'un des livres les plus répandus au Moyen Âge, objet des premières traductions dans les langues vernaculaires d'Europe. Dans cette version rarissime, s'y entremêlent des légendes coraniques, probablement d'origine syriaque, concernant le Bicornu : quête de la source de vie, construction de la barrière contre Gog et Magog (Sourate La Caverne, 94-98), les grands moments de la vie d'Alexandre (ses victoires sur Darius et sur Porus, des passages du pseudo-Callisthène comme l'histoire de Candace et Candaule, avec des récits merveilleux comme ceux intitulés «Le château enchanté» et «Le pays des Djinns»).
Découvrir l'histoire du Bicornu parmi les manuscrits de Tombouctou était tout à fait inattendu et exceptionnel ; du reste, c'est par le plus grand des hasards que cette invention s'est réalisée. L'intérêt de cette découverte montre à quel point il ne suffit pas de proclamer «qu'il faut sauver les manuscrits des sables», mais qu'il est urgent de se mettre à les éditer et à les traduire.
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- Le Nom de l'arbre (1973) - La Mer traversée (1979) - Les Arbres dans la tête (1982) - Eleonore à Dresde (1983) - Les Rois borgnes (1985).
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Au sommaire : L'Invention de la solitude / Le Voyage d'Anna Blume / Moon Palace / La Musique du hasard / Leviathan / Smoke / Le Conte d'Auggie Wren / Brooklyn Boogie.
Grand format 25.40 €Indisponible