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L'Amérique et ses prophètes : La République perdue ?
Greil Marcus
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 18 Octobre 2024
- 9782251456232
Au lendemain du 11 septembre 2001, le New York Times titrait sa une : « Les États-Unis attaqués ». Il avait compris combien, plus qu'ailleurs, l'Amérique pouvait être mise en péril à travers ses symboles. La nation américaine : une invention qui pouvait être détruite comme elle avait été construite.
C'est un essai sur l'Amérique qu'écrit ici Greil Marcus, une Amérique édifiée sur l'idée d'un pacte avec elle-même suivant le vieux modèle du peuple élu et de son alliance avec Dieu. Lincoln, Martin Luther King Jr, Philip Roth, Dos Passos ou David Lynch : dans son glissement du politique vers la littérature, le cinéma ou la musique, Greil Marcus nous fait revivre le pacte américain, cette promesse impossible à tenir.
« Un livre puissant, déconcertant, dérangeant. [...] Le passé ne passe pas bien, nous avertit Marcus. Il nous hante. Tendez l'oreille : il y a des momies dans les archives, des squelettes dans les placards, des Indiens dans les armoires, des fantômes dans le grenier, et des secrets écrits à l'encre invisible au dos des grands textes fondateurs - mais il n'y a pas de monstres sous votre lit. » - Village Voice -
Durant le dernier quart du XXe siècle, l'inclassable Simon Leys a proposé une interprétation de la Chine contemporaine qui n'a pas eu le don d'amuser les belles âmes ni les gens futés (politiciens, hommes d'affaires et sinologues
dans le vent).
Fin connaisseur du pays pour y avoir séjourné à de nombreuses reprises dès 1955, il fut l'un des tout premiers à prêter l'oreille aux voix des gens de la rue ou du Parti.
De cette expérience sans équivalent, il s'employa, sous la forme du pamphlet informé, à écrire ce qui est sans doute la critique la plus vive et la plus spirituelle jamais écrite sur la Chine de Mao.
Son souci principal était d'autant plus éloquent qu'il était plus simple : « pour pouvoir enfin occuper la place qui lui revient dans le monde moderne, la Chine devrait commencer par respecter les Chinois, et par devenir démocratique. Le despotisme est une coûteuse extravagance qu'elle n'a plus les moyens de se permettre. »
L'attention que l'Occident porte à la Chine a une histoire. Et ces pages, dont la secrète légèreté n'est que talent littéraire, sont fondamentales pour qui entend aujourd'hui tenir un discours un tant soit peu sérieux sur la Chine. -
Rome et les barbares : Histoire nouvelle de la chute d'un empire
Peter Heather
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 6 Septembre 2024
- 9782251456096
Peter Heather fait un travail habile sur une époque complexe dans sa magistrale mise à jour de La chute de l'Empire romain de Gibbon.
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Ecrits gastronomiques : Almanach des gourmands ; Manuel des Amphitryons
Grimod De La Reyniere
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 15 Novembre 2024
- 9782251456294
« Si manger est une nécessité, savoir manger est un art où la connaissance des aliments compte tout autant que leur dégustation. En ce sens l'honorable Grimod de La Reynière (1758-1837) est l'un des plus grands artistes de la bonne chère, l'un de ceux qui, avant Brillat-Savarin, ont le mieux codifié et organisé l'appétit des gourmands et gourmets. [...] Que faut-il retenir de ce livre où la jubilation de l'écriture est à la mesure du plaisir de la ripaille ? Quelques formules d'un humour sans pareil. Mais par-delà le bonheur du style et la juste observation des choses de la nature, c'est toute une philosophie que nous transmet Grimod de La Reynière. Philosophie que l'on peut rapprocher de celle du divin marquis de Sade : livrons-nous aux pires débauches, pourvu que nous les accomplissions selon un certain ordre. [...] Bâfreurs
désordonnés, s'abstenir ! »
Alexandre Balthazar Laurent Grimod de La Reynière (1758- 1837) est un avocat, journaliste, feuilletoniste et écrivain français qui acquit la célébrité sous Napoléon Ier par sa critique spirituelle et parfois acerbe, ses mystifications et son amour de la gastronomie. La postérité a principalement gardé mémoire de ce dernier aspect de sa personnalité et le considère, aux côtés de Brillat-Savarin, comme l'un des pères fondateurs de la gastronomie occidentale moderne. -
Makhno : la révolte anarchiste 1917-1921
Yves Ternon
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 12 Janvier 2024
- 9782251455167
Suivi de Nestor Makhno et la question juive par V. Litvinov.
De 1917 à 1921, en Ukraine méridionale, un jeune militant anarchiste, Nestor Makhno, lève une insurrection et conduit une guerre de partisans. C'est un soulèvement de paysans pauvres, inspiré par la tradition cosaque, mais libre de tout préjugé nationaliste, religieux ou raciste. Le mouvement s'est fixé pour but l'instauration d'un communisme libertaire, utopie généreuse devenue concevable dans le chaos politique que connait alors l'Ukraine, déchirée par des forces contraires et où nul pouvoir ne parvient à s'installer.
L'illusion apparait avec les Thèses d'avril de Lénine, mais l'espoir d'un terrain de conciliation entre anarchistes et bolchéviks sur le principe des Soviets et des assemblées populaires est rapidement dissipé par les événements. L'un des premiers, Makhno, dénonce l'imposture d'un parti totalitaire qui feint de s'appuyer sur une base populaire pour mieux imposer sa dictature. Il devient, dès lors, l'homme à abattre. Les bolchéviks s'y emploient, rompant à deux reprises une alliance avec les makhnovistes, les écrasant impitoyablement et poursuivant Makhno au-delà de sa mort pour en réduire l'importance historique et le présenter sous les traits d'un bandit anarchiste, fanatique et cruel.
Il importait de sortir Makhno de la pénombre qui l'enveloppe, de le restituer à son environnement historique, infiniment complexe dans ses méandres, et de l'éclairer tel qu'il fût : un grand stratège et un compagnon fraternel, fils de la terre d'Ukraine, avatar des légendaires Cosaques Zaporogues et, en même temps, simple ouvrier agricole tentant de faire pousser l'anarchisme, en le greffant sur la steppe en ces jours de printemps des peuples où soufflait le vent de l'épopée. -
Le communisme au village : la vie quotidienne des paysans russes de la Révolution à la Collectivisation
Nicolas Werth
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 3 Novembre 2023
- 9782251455020
Basé sur des sources inédites longtemps inaccessibles dans les bibliothèques de recherche et les archives en URSS, cet ouvrage, à la fois d'ethnographie et d'histoire politique, explore la force et la cohésion du monde paysan face au monde extérieur et hostile de la ville et du pouvoir soviétique entre les révolutions de 1917 et la Seconde guerre mondiale. Il plonge dans le quotidien et les mentalités d'un monde rural ressorti - paradoxalement - plus traditionnel, voire plus archaïque, qu'avant la Première guerre mondiale et les révolutions de 1917. La grande réforme agraire menée par les paysans eux-mêmes a renforcé l'organisation sociale très particulière fondée sur une sorte de self-government paysan symbolisé par la toute puissance de la commune rurale, responsable de la marche au quotidien des affaires paysannes.
L'ouvrage décrit la lutte entre « l'ancien » - cette organisation et cette culture paysanne si spécifiques, et le « nouveau », c'est à dire les valeurs bolcheviques fondées sur une vision marxiste des luttes de classes dans les campagnes entre « paysans pauvres » et « paysans riches », les fameux « koulaks ». Cette lutte culmine lors de collectivisation forcée des campagnes lancée en 1929 par Staline.
Cette collectivisation forcée a non seulement réactivé la fracture profonde entre les « deux Russies », une Russie urbaine, industrielle et dominante et une Russie rurale, politiquement dominée, isolée et repliée sur elle-même ; elle a été bien plus que l'expropriation des paysans et leur embrigadement dans des kolkhozes : elle a détruit, définitivement, une culture, un mode de vie, une civilisation paysanne.
Elle a entraîné une véritable « dépaysannisation » de la paysannerie, véritable révolution anthropologique qui transforma le petit propriétaire paysan en un kolkhozien, un être indolent, paresseux et clochardisé, qui n'avait plus le goût de travailler une terre et de soigner des bêtes qui ne lui appartenaient plus. -
Illustre reporter, Ernie Pyle devient correspondant militaire quand la Seconde Guerre mondiale éclate et part aux côtés del'armée américaine (Compagnie du 18e Régiment d'infanterie). La suivant dans ses conquêtes comme dans ses défaites, il couvre d'abord les événements en Afrique du Nord et va jusqu'au coeur de l'Italie à la bataille de Monte Cassino, il va ensuite en Angleterre, puis débarque en France (bataille de Normandie, libération de Paris), il partira ensuite pour le front du Pacifique, où il meurt des tirs de balles japonaises sur l'île d'Okinawa le 18 avril 1945.
Écrit sur le vif des combats, ce livre est un document sans équivalent. Centrant l'attention sur les hommes derrière les soldats, les reportages de Pyle sont devenus immensément populaires, ils étaient suivis dans quelque 300 journaux. À sa parution en 1944, l'ouvrage qui les réunissait a été tiré à des centaines de milliers d'exemplaires puis il a fait l'objet d'une adaptation sous forme de bande dessinée et a été porté à l'écran par William Wellman dès 1945 avec notamment Burt Lancaster et Burgess Meredith. -
Les Juifs, la mémoire et le présent
Pierre Vidal-Naquet
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 5 Mai 2023
- 9782251454429
Sous ce titre sont regroupés des textes très divers :
Articles scientifiques sur les crises et les affrontements qui ont ébranlé le judaïsme, du II?
Siècle avant notre ère aux négateurs du grand massacre du XX? siècle. Sont également repris des préfaces à des ouvrages de passion et de raison, des reportages en Israël, des prises de position dans la presse quotidienne ou hebdomadaire.
Il se trouve que Pierre Vidal-Naquet, qui a choisi le monde antique gréco-romain comme objet d'études historiques, est aussi un Juif. En tant que tel, il s'efforce de penser dans l'histoire, la mémoire, le présent, le destin des siens : journaliste ou historien de métier, c'est un même homme qui a écrit tous ces textes au nom d'un même engagement existentie -
Commentaires royaux sur le Pérou des Incas
Garcilaso De La Vega
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 12 Novembre 2024
- 9782251456263
Les Commentaires royaux sur le Pérou des Incas, publiés il y a plus de quatre siècles, sont l'oeuvre d'un métis, Garcilaso de la Vega, fils d'un conquistador espagnol et d'une princesse Inca.
Soigneusement établis à partir de témoignages, documents et souvenirs, ces inégalables Commentaires restituent avec minutie, outre la chronologie des grands événements du Pérou, tous les aspects de la société inca : lois, modes de cultures, rites sacrés, travaux de femmes, procédés de construction mais aussi flore, faune, vêtements, alimentation. Parce qu'il a capté, comme aucun autre Européen n'a su le faire, le véritable esprit de la civilisation inca, Garcilaso de la Vega peut à juste titre être considéré comme l'Hérodote des Incas. -
Staline et Hitler : un couple maléfique
Thierry Wolton
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 12 Janvier 2024
- 9782251454610
Publié voici un quart de siècle sous le titre Rouge-Brun, le mal du siècle, cet essai historique donne un aperçu aussi exhaustif que possible du mariage des extrêmes scellé par le pacte germanosoviétique d'août 1939.
Cette histoire prend de nos jours une nouvelle dimension puisqu'elle permet d'éclairer les événements que nous vivons au moment où la guerre qui gronde de nouveau au coeur de l'Europe trouve en partie ses racines dans l'occultation de ce passé. A l'ombre de leur entente, Hitler et Staline se sont mutuellement soutenus contre leur ennemi commun : les démocraties occidentales. (...) Si l'histoire ne se répète pas, en revanche le comportement des hommes face aux événements est souvent le même, d'où une impression de bégaiement.
Poutine n'est pas Staline, toutefois l'admiration qu'il porte à son prédécesseur, qu'il considère non pas comme un leader communiste mais comme un défenseur de la grande Russie, en fait un héritier revendiqué, par atavisme nationaliste. La réalité que rappelle ce livre permet de comprendre le danger d'une telle fiction. -
Au soir du 1er décembre 1934 - jour de l'assassinat du chef du Parti de Leningrad, Sergueï Kirov -, Staline ordonne d'élargir et d'accélérer la répression de tous les suspects de la « préparation d'actes terroristes ». Le signal de la plus gigantesque répression policière du xxe siècle est donné. Pendant quatre ans, des milliers de responsables du régime soviétique vont être arrêtés, emprisonnés et souvent exécutés. La liquidation de tous les anciens opposants à Staline va s'étendre, par cercles concentriques, à la majeure partie des cadres dirigeants. Les accusés, soumis à des procès publics, avoueront unanimement les crimes les plus abominables et les plus invraisemblables. Une fraction notable de l'opinion internationale quant à elle se cantonnera dans une expectative prudente, voire s'aveuglera sur ces mascarades judiciaires. Nicolas Werth retrace ici, parallèlement au récit mouvementé des « grands procès », la genèse et la dynamique de ce moment paroxystique de la logique totalitaire. Il le fait en tenant compte des données nouvelles et des discussions historiques récentes. Au-delà des banalités sur le culte de Staline ou des généralités sur le totalitarisme, l'auteur apporte des clefs d'interprétation qui permettent de mieux cerner cette période tragique.
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Chroniques du temps de la guerre (1941-1943)
George Orwell
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 9 Avril 2021
- 9782251451800
De 1941 à 1943, Orwell fut engagé par le service indien de la BBC destiné à porter une bonne parole culturelle et politique aux sujets du bon roi George VI du sous-continent asiatique. Esprit libre entre tous, Orwell se passionna rapidement pour sa tâche.
Du côté culturel, il s'attacha à faire mieux connaître des auteurs comme Jack London, Jonathan Swift, Bernard Shaw, Shakespeare ou Oscar Wilde. Il improvisa des dialogues autour d'oeuvres d'Anatole France et H.G. Wells.
Du côté politique, il tint une chronique hebdomadaire commentant la situation militaire sur le front de l'Est. Cette expérience lui fit prendre conscience de l'importance de la propagande dans le monde contemporain. Elle est directement à l'origine des deux chefs-d'oeuvre qu'il écrivit ensuite : La ferme des animaux et 1984. À travers ces écrits de circonstance, on retrouve le génie d'Orwell à l'état originel. -
Walter Benjamin : histoire d'une amitié
Gershom Scholem
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 7 Octobre 2022
- 9782251453453
Gershom Scholem et Walter Benjamin, deux Juifs berlinois appartenant à la même génération, refusent d'emblée le mensonge et le confort. Scholem quitte dès 1923 Berlin pour Jérusalem. Il y édifiera une oeuvre magistrale. À ses certitudes s'opposent les hésitations de Benjamin, la dispersion de ses écrits, la précarité de ses entreprises universitaires et littéraires, son balancement entre les séductions du marxisme et un sentiment très vif de son appartenance au judaïsme. Il envisagera même de s'installer en Palestine.
Témoin lucide, Scholem évoque les phases et les lieux de cette amitié : le Berlin de la guerre et de l'après-guerre, la Suisse, le Paris de 1927 et de 1938. Lettres à l'appui, il apporte des précisions sur l'attitude de Benjamin envers le sionisme et le communisme, sur ses relations avec d'autres figures des lettres allemandes de son temps : Brecht, Buber, Ernst Bloch, Hannah Arendt, Adorno, Horkheimer et l'École de Francfort. Il retrace la formation de la pensée de Benjamin, sa conception du rôle du critique littéraire, ses goûts artistiques, sa position ambiguë devant le marxisme. Il constate son double refus ; ni Moscou, ni Jérusalem, puis le caractère tragique de son exil : pour Benjamin, chassé d'Allemagne par le nazisme en 1933, Paris, « capitale du XXe siècle », siège d'une littérature dont il est le critique et le traducteur (Baudelaire, Proust), sera un lieu de solitude et d'angoisse avant le suicide d'octobre 1940 à la frontière espagnole. Au moment où l'oeuvre de Walter Benjamin est l'objet d'une attention croissante, cet essai de Gershom Scholem est une contribution essentielle à sa compréhension. -
Il est cinq heures, le cours est terminé : Bergson, itinéraire
Michel Laval
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 13 Janvier 2023
- 9782251453910
« Il est cinq heures, le cours est terminé » sont les dernières paroles prêtées à Henri Bergson sur son lit de mort début janvier 1941 à Paris.
Avec Bergson disparaissait « le dernier grand nom de l'intelligence européenne » (Paul Valéry). Né au milieu du siècle précédent, Bergson avait suivi un itinéraire à nul autre pareil qui le conduisit des salles obscures d'une pension israélite à Paris où ses parents l'avaient abandonné enfant, aux cimes éblouissantes de l'École normale supérieure, de l'agrégation de philosophie, du Collège de France, de l'Académie française et du Prix Nobel de ittérature, en laissant derrière lui une oeuvre magistrale nimbée, comme d'une poussière d'étoiles, d'honneurs, de distinctions, de récompenses et de titres.
Ascension vertigineuse, qui porta Bergson à l'apogée de la gloire et même de cette « rallonge bizarre de la gloire qu'est la légende » (Thibaudet), mais qui s'acheva dans la désolation d'une nuit d'hiver où la France qu'il chérissait tant, s'enfonçait dans la honte de la collaboration et de la persécution des Juifs dont il ne voulut pas se désolidariser en renonçant à une conversion catholique annoncée.
Plus de quatre-vingts ans après sa disparition, la figure de Bergson s'est estompée comme sur ces vieilles photographies qui avec le temps ne laissent voir que des silhouettes fantomatiques.
Il est cinq heures, le cours est terminé veut replacer dans la lumière celui que Raymond Aron sacrait « le plus français des philosophes ». -
Staline et les juifs : l'antisemitisme russe, une continuité du tsarisme au communisme
Arkadi Vaksberg
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 16 Septembre 2022
- 9782251453484
S'il est vrai qu'à ses débuts la Révolution russe de 1917 a pu se parer des apparences d'une émancipation du peuple juif, il n'en demeure pas moins que, sous Staline, le vieil antisémitisme a toujours été complaisamment alimenté, couvé, tel une lame de fond prête à refaire surface à la moindre occasion.
Vaksberg retrace les différentes étapes de la discrimination des Juifs et de leur persécution : l'établissement par la Grande Catherine de l'« aire de sédentarisation » (les juifs ne pouvaient résider que dans certaines provinces de l'Empire), la politique d'exclusion des différents tsars au cours du XIXe siècle, jusqu'à l'organisation des pogromes massifs par Nicolas Ier et Nicolas II, puis la vague d'espoir suscitée par la chute de la monarchie.
Dès la prise du pouvoir effective par Staline, l'attitude envers les juifs sera marquée d'une grande ambiguïté qui virera progressivement à une politique ouverte de persécution, menée sous le prétexte d'un combat « antinationaliste ». L'apogée de ce mouvement de balancier sera atteint après la guerre, avec l'ass assinat du grand acteur Mikhoels, puis le tristement célèbre complot des « blouses blanches » : des médecins du Kremlin, pour la plupart d'origine juive, censés avoir comploté pour assassiner Staline, dont le procès - on le sait aujourd'hui - devait servir de prélude à une grande vague de persécutions antisémites. -
Les assassins ; terrorisme et politique dans l'Islam médiéval
Bernard Lewis
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 18 Octobre 2019
- 9782251450384
Au Moyen Âge, pendant deux siècles, une secte islamique organisée en véritable internationale terroriste, pratique l'assassinat politique sous toutes ses formes, se forgeant ainsi une réputation mondiale d'Assassins. Aujourd'hui encore, l'histoire des Assassins nous concerne, car elle est une première et fascinante représentation des péripéties tragiques qui, dans des contextes différents, se sont reproduites jusqu'à nos jours.
Les idéologies sont autres, mais les lois du jeu politique étant constantes, le modèle reste le même. Au nom de la cause, la fin, déjà, justifiait les moyens.
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L'éminence grise : études de religion et de politique
Aldous Huxley
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 21 Octobre 2022
- 9782251453828
La vie du Père Joseph (1577-1638), surnommé par ses détracteurs « l'éminence grise du cardinal de Richelieu » dont il était ministre, est un saisissant paradoxe.
Le jour, ce chef de redoutables services spéciaux dirige les opérations sur le champ de bataille. Son exercice impitoyable du pouvoir réussit à prolonger les horreurs de la guerre de Trente Ans.
La nuit, ce fondateur d'un ordre de religieuses contemplatives prie ou compose des poèmes.
Pourquoi Aldous Huxley, le romancier de Contrepoint et du Meilleur des Mondes, s'est-il fait le biographe de ce prodigieux méconnu, mélange de Talleyrand et de saint Jean de la Croix ?
Parce que, dit-il, « la création d'un tel homme dépasserait le génie de n'importe quel artiste littéraire ». Certainement aussi parce que le Père Joseph, politicien mystique, s'est vu, le jour comme la nuit, en bâtisseur d'un monde meilleur... -
Le trois-mâts Bounty fait route vers l'Angleterre après avoir embarqué à Tahiti des plants d'arbres à pain quand, un matin d'avril 1789, le jeune officier Fletcher Christian - entraînant avec lui une partie de l'équipage - s'empare du commandement et abandonne dans une chaloupe au large des îles de la Société son capitaine William Bligh et dix-huit matelots avec cinq jours de vivres.
Bligh navigue quarante-trois jours avant d'aborder dans l'île de Timor, se révélant un remarquable meneur d'hommes et un excellent navigateur. La justice entre alors en action, mais ne saisit à Tahiti qu'un certain nombre des mutins. Christian et neuf autres ont disparu avec le Bounty. L'énigme de leur sort ne se résout que par la découverte en 1808 de la communauté de l'île de Pitcairn.
Les raisons de la rébellion, l'odyssée de Bligh (qui finira amiral et mourra en 1817 à soixante-trois ans), la tragique ou l'étonnante destinée des mutins, c'est ce que relate Sir John Barrow d'après les archives du procès et ses propres recherches dans ce récit publié en 1831, à la fois authentique et passionnant, d'une des plus célèbres mutineries de la marine anglaise. -
« Commissaire-priseur, il est vrai que c'est un drôle de métier qui s'apparente à l'art du spectacle, à cela près que la vedette n'est pas celui qui parle haut, s'agite sur une tribune, ponctuant régulièrement son discours de coups de marteau, mais bien plutôt l'objet. Pièce d'autant plus animée qu'à chaque instant environ cent vingt fois dans un après-midi, un nouveau comédien surgit et, tel Guignol, salue comme il se doit le commissaire, se retourne vers le public, fait le beau et s'esbigne à la dernière enchère.
Le thème de la comédie jouée chaque jour à Drouot, comme dans toute salle des ventes, c'est quelque chose comme «l'objet mis en jugement» et «ouragan sur la brocante». Stimuler les passions, énumérer les chiffres, donner des coups de maillet fut mon occupation pendant plus de trente ans. Une sorte de juge de paix chargé de tenir la balance égale entre celui qui désire se défaire au plus haut prix de son objet et le voisin qui brûle de l'acquérir pour pas cher. «Pour rien.» Ainsi dira-t-on d'un Van Gogh adjugé seulement 100 millions, comme on peut affirmer de la même oeuvre qu'elle est sans prix. C'est Babel et la confusion des langages. »
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La ruine de la civilisation antique
Guglielmo Ferrero
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 17 Janvier 2020
- 9782251450483
Dans La Ruine de la civilisation antique, publiée pour la première fois en France en 1921, le grand historien et intellectuel italien Guglielmo Ferrero se livre à son exercice favori :
Amener son lecteur à prendre du recul sur l'histoire contemporaine par une relecture en profondeur de la Rome antique (en l'occurrence, celle du Troisième siècle de l'Empire, au moment de sa chute).
Par ce détour, Ferrero souhaite interroger son lecteur, à une époque ébranlée par l'après Première Guerre mondiale et les débuts de la révolution russe, sur les mécanismes politiques et culturels à l'oeuvre dans le temps long d'une histoire politique occidentale qui est avant tout celle de la civilisation européenne.
Cet usage de l'histoire comme d'une lanterne éclairant le temps présent n'a rien perdu de son actualité et de sa finesse. Dans la description des luttes que se livrent des modèles institutionnels aussi différents que la dictature, la monarchie et la démocratie, Ferrero cherche à isoler les grands principes et mécanismes qui les sous-tendent. Ces mécanismes, il saisit quelques années plus tard l'occasion d'y revenir de façon plus détaillée dans sa grande oeuvre, Pouvoirs. Les génies invisibles de la cité (1943).
Dans son cheminement théorique, La Ruine de la civilisation antique apparaît comme le carrefour majeur entre les écrits de l'historien spécialisé dans le décryptage de la Rome antique et ceux du théoricien des limites mais surtout des principes de légitimité dont il a donné une lecture qui reste indépassée. Relire Guglielmo Ferrero c'est rendre hommage, dans la crise que nous traversons, à un européen convaincu, qui écrivait déjà que l'Europe se sauverait ou périrait tout entière et que, dans la bascule entre ces deux avenirs, la question de la forme des régimes politiques et de leur sincérité au regard de ses principes fondateurs n'est pas anecdotique, elle est centrale.
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Louis II de Bavière ou Hamlet Roi
Guy Pourtales
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 8 Mars 2019
- 9782251449234
Le présent livre offre un portrait de ce « malheureux roi » que fut Louis II, victime, à l'instar de Liszt et de Chopin, des affres du romantisme. Ce portrait d'un roi artiste s'inscrit dans le cycle biographique sur l'Europe romantique initié par Guy de Pourtalès en 1926 et qui connut un grand succès en librairie.
Chez Louis II de Bavière, la beauté fut l'unique forme de l'amour. Et si sa vie paraît marquée par l'impuissance et la folie, son drame touche d'autant plus le lecteur qu'il a été vécu pour l'illusion. Ce timide rougissant a eu pourtant des audaces de César, et dans la vieille Europe du XIXe siècle finissant, il est le dernier grand artiste portant couronne. C'est un véritable personnage de tragédie, si semblable à Hamlet que l'on pourrait reprendre les mots de Shakespeare pour en esquisser le portrait.
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Un État contre son peuple : De Lénine à Poutine
Nicolas Werth
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 4 Avril 2025
- 9782251456980
La somme, mise à jour, sur la violence d'Etat comme mode
de gouvernance en URSS - et son héritage dans la Russie
de Poutine.