Chef-d'oeuvre de la littérature mondiale, Voyage au bout de la nuit conte la descente aux enfers de Ferdinand Bardamu, rescapé de la guerre de 1914.
Aux 50 ans du roman La Disparition, on l'imprima 4 321 fois au format 16 x 22. Nasty y tagua rabats ou incipits ; quant à la fin, on y trouvait un avis fort instruit sur la chair du manuscrit.
On ne présente plus La Disparition de Perec, roman en lipogramme français dont la particularité et le génie est l'absence de la lettre « e ». Ce « e » qui pourrait être « eux », les parents de Perec disparus pendant la Seconde Guerre.
Au-delà de la prouesse littéraire, La Disparition est un étonnant roman policier. Anton Voyl disparaît, laissant derrière lui quelques messages mystérieux. La police, intriguée, enquête, mais, désorientée, ne peut empêcher une deuxième disparition, tout aussi mystérieuse et inexplicable, celle d'un avocat marocain. Réunis à Azincourt dans la propriété de l'un d'eux, les amis des disparus essaient de comprendre ce qui s'est passé, rassemblant d'innombrables informations, chaque fois lacunaires, ressuscitant d'anciens souvenirs. Au fur et à mesure que l'enquête progresse, chacun sent que les menaces se précisent, que les dangers se rapprochent. À nouveau la Mort, La Disparition, surgit.
Quel mystère plane sur ce livre ? Qui sont ces êtres qui disparaissent et quel est le secret qu'ils emportent dans leur tombe ? Nous ne l'apprendrons jamais, mais au moins saurons-nous qu'il les fit vivre et qu'il les fit mourir et que le livre entier n'est que l'exacte trace de cette damnation sans fin.
Une mère prête à tout pour son enfant découvre que ce qui hante son fils est un passé mystérieux dont elle ignorait tout.Valentine élève seule son petit Milo, onze ans, muet depuis toujours. Un jour, devant une publicité pour la Grèce, l'enfant se met, pour la première fois de son existence, à parler, et dans une langue inconnue, pour tout oublier l'instant d'après et retrouver son mutisme.Personne ne croit Valentine. Ni sa famille ni le père de l'enfant. Seule Jen, sa meilleure amie, ne doute pas de son récit. Devant des photos de la ville de Salonique, l'enfant recommence. Qu'arrive t-il à son fils ? Et pourquoi Salonique, cette ville dont elle ne sait rien, qui lui est en tout point étrangère ?Dans ce roman au décor somptueux, époques et trajectoires de vie se superposent et amènent l'héroïne à exhumer de redoutables secrets de famille. Valentine parviendra-t-elle à libérer sa vie et celle de son fils ? Qui sont donc ces absents qui semblent vouloir communier avec elle et Milo ? Est-il possible que des âmes refusent d'être oubliées ? Jusqu'où portent les blessures de l'Histoire ?
Il y a un peu moins d'un siècle paraît pour la première fois L'Ennemie, petit bijou d'une jeune romancière encore inconnue du public. Dans ce roman, publié sous le nom de Pierre Nerey, Irène Némirovsky dissèque sous couvert de la fiction toutes les ambivalences de sa relation avec sa mère. Ici, Irène devient Gabri, une jeune fille de dix-sept ans en révolte, avec toute la violence confuse de l'adolescence, contre une mère indifférente, vieille coquette sur le déclin aux prises avec son dernier amour.
Ce conte cruel du Paris des années folles suit le terrible apprentissage par Gabri d'une féminité déchirée entre désirs naissants et solitude irréductible, où le visage de l'être détesté devient d'autant plus haïssable pour la jeune fille que ces traits se confondent peu à peu avec les siens. Telle une nouvelle Électre, Irène Némirovsky n'épargne pas cette mère qui ressemble furieusement à la sienne et dont elle dresse le portrait-charge sous les traits d'une coquette aussi vaine que cruelle.
Toute une société déboussolée renaît ainsi sous la plume acide d'une auteure emblématique de l'entre-deux-guerres.
«10 minutes de Schubert = 5 mg d'Oxynorm.
Mme Kessler est assise dans son fauteuil toute droite, avec son bras offert aux soins et, tandis que je joue pour elle en boucle le thème de l'andante du Trio op. 100 de Schubert, la lumière sur son visage est si intense qu'elle irradie en un flot étincelant toute la pièce, les infirmières et moi-même. Dehors, le chêne aux larges branches en reçoit lui aussi abondamment.».
Lorsqu'elle n'est pas en concert à travers le monde, ou auprès de ses élèves, Claire Oppert joue pour les personnes en fin de vie, les malades douloureux, les autistes ou ceux que l'on nomme les déments. La plume délicate et poétique, la musicienne raconte autant de rencontres uniques. Des hommes et des femmes que le chant du violoncelle apaise, stimule ou réconforte.
Le moment musical au chevet des patients est un port abrité dans l'épreuve, temps suspendu propice à l'émergence des souvenirs. Il relie les êtres et témoigne de cette part vivante et intacte en chacun de nous.
«L'aube s'ouvrit sur un ciel de fumée. La ville, entourée de collines qui la regardaient, semblait bien frêle là-dessous, presque prise en étau, et n'avait plus pour horizon que ce ciel anthracite qui, à mesure que se levait un soleil de feu, s'orangeait.»La petite ville de Bas-les-Monts a subi la mobilisation de ses jeunes et vit, depuis, au rythme des avions et sous la menace.L'ennemi est d'une inhabituelle envergure, la ligne de front se déplace au gré des vents : en ce nouvel été caniculaire, ce sont d'effroyables incendies que les appelés combattent. Séparés de leurs familles, Nino, Joseph, le Moineau et les autres découvrent la camaraderie de la troupe et les limites de la docilité. Sous les frondaisons de la forêt suppliciée, le règne animal paie lui aussi un lourd tribut à cette guerre moderne...Ardente et engagée, cette fable confie à la jeunesse la capacité de lucidité, le pouvoir de l'indignation et la volonté d'inventer l'avenir.
«Sous leurs yeux, le décor entier se détraque. L'incompréhension dans le regard de Lorenzo, ses pieds dérobent, l'eau ensevelit et, réflexe, Gus saute pour échapper à l'arbre qui glisse par en dessous et défonce le sable dans sa chute, jusqu'à redevenir le fleuve, le courant, l'eau partout.»Un après-midi d'août, dernier jour de colo. Une meute d'adolescents est livrée à elle-même. Dans un dernier sursaut d'enfance, Pierre, Gus, Totof, Farid et les autres partent à l'aventure. Derrière leurs voeux d'amitié à la vie, à la mort pointe la fougue d'une jeunesse insolente. Tous se croient immortels. Une journée parfaite, à un détail près - on ne se baigne pas dans la Loire.Un premier roman impétueux qui dit la fièvre de l'adolescence.
Je suis l'autre : c'est à la bibliothèque impériale de saint-pétersbourg qu'un jeune apprenti bijoutier suisse a découvert la troublante formule que gérard de nerval, peu de temps avant sa mort, a inscrite au bas de son portrait par le graveur gervais.
Dans ce refus de sa propre image, freddy sauser a-t-il entendu l'injonction qu'il attendait ? l'autre pour lui, l'autre lui-même, ce sera donc le poète, mais un poète en mouvement perpétuel et brûlant ses vaisseaux. pendant plus de quarante ans, il s'en fera une devise de vie et une règle d'écriture. lorsqu'il se rend à new york, fin 1911, sa décision est déjà prise : il écrira. a son retour en europe, il emporte avec lui son premier poème, les pâques, et pour le signer il emprunte à l'oiseau phénix le nom de l'autre : blaise cendrars.
La collection " tout autour d'aujourd'hui " présente, en une quinzaine de volumes, l'essentiel de l'oeuvre de blaise cendrars (1887-1961) dont elle propose la première édition moderne, avec des textes établis d'après des sources sûres (manuscrits et documents), accompagnés de préfaces et suivis d'un dossier critique comprenant des notices d'oeuvres, des notes et une bibliographie propre à chaque volume.
Le premier volume recueille les poésies complètes de cendrars selon une formule nouvelle, dans leur chronologie de composition et avec les illustrations des éditions originales (kisliong, modigliani, picabia, tarsila. ) jamais reprises jusqu'ici. elle est enrichie de 41 poèmes inédits.
La Main coupée est un monument aux morts de la Grande Guerre, comme ceux sur lesquels on a inscrit, année par année, les noms des disparus, morts identifiés mais morts obscurs, sans gloire. Blaise Cendrars a prélevé dans sa mémoire les bribes de la vie et de la mort de ses compagnons de combat, des hommes ordinaires, tragiques ou cocasses, échappant à toute vision héroïque ou édifiante. Lorsqu'elle paraît en 1946, La Main coupée est plus qu'un témoignage retardé, c'est une réparation. Réparation parce qu'elle est un mémorial contre l'oubli, réparation aussi pour son auteur qui, dans cet ouvrage tardif, s'autorise enfin, librement, à parler longuement de la guerre, de sa guerre, comme il ne l'avait jamais fait, comme personne ne l'avait jamais fait.La collection «Tout autour d'aujourd'hui» présente, en quinze volumes, les oeuvres complètes de Blaise Cendrars (1887-1961) dont elle propose la première édition moderne, avec des textes établis d'après des sources sûres (manuscrits et documents), accompagnés de préfaces et suivis d'un dossier critique comprenant des notices d'oeuvres, des notes et une bibliographie propre à chaque volume.En août 1914, un jeune poète suisse s'engage comme volontaire étranger dans l'armée française. Un an plus tard, Blaise Cendrars perdra sa main droite au combat. Dans La Main coupée, en 1946, il revient sur «la petite guerre dans la grande» qu'il menait avec son escouade dans les tranchées de la Somme.
Dan Yack commence comme une parabole et s'achève comme un lamento. Le Plan de l'Aiguille et Les Confessions de Dan Yack appartiennent-ils bien au même univers romanesque ? Ce livre de dissonances vire sans cesse du burlesque au tragique, de la violence au rire, du drame à la pantomime. Quant à Dan Yack, ce milliardaire anglais au nom bizarre, il échappe à la saisie. D'abord présenté à la manière de Charlot, il resurgit sous les traits d'un héros en proie au mal du siècle. Dans le tourbillon des aventures qui l'emportent à travers le monde, une question pourtant ne le quitte pas : est-il possible de changer sa vie ? Et à quel prix ? Dan Yack reste le plus secret des grands romans de Cendrars, celui qui touche au plus brûlant, au plus intime.La collection «Tout autour d'aujourd'hui» présente, en quinze volumes, les oeuvres complètes de Blaise Cendrars (1887-1961) dont elle propose la première édition moderne, avec des textes établis d'après des sources sûres (manuscrits et documents), accompagnés de préfaces et suivis d'un dossier critique comprenant des notices d'oeuvres, des notes et une bibliographie propre à chaque volume.Publiés séparément en 1929, Le Plan de l'Aiguille et Les Confessions de Dan Yack ont été réunis par Cendrars en 1946 dans une version remaniée et sous un nouveau titre : Dan Yack. Passant en revue les utopies et les faillites d'un siècle bouleversé par la Grande Guerre, ce roman autobiographique se présente comme une passion de l'homme moderne.
À quoi tiennent, dans L'Homme foudroyé, cet air de fête, cette jubilation de l'écriture dont rendent mal compte un titre aux couleurs tragiques et tant d'épisodes marqués par la guerre, l'échec ou la mort ? Qu'est-ce qui pousse Blaise Cendrars à écrire à son ami Jacques-Henry Lévesque que c'est là ce qu'il a fait de meilleur à ce jour, et à Raymone, sa compagne, que c'est «le meilleur livre du monde» ? C'est dans le traitement du temps qu'il faut sans doute chercher les éléments d'une réponse. Le désordre savamment rhapsodique de ce livre à la composition fascinante répond à une ambition de démiurge : créer en secret l'écriture de l'éternel retour. Pour retrouver le temps perdu, Cendrars invente la prochronie.La collection «Tout autour d'aujourd'hui» présente, en quinze volumes, les oeuvres complètes de Blaise Cendrars (1887-1961) dont elle propose la première édition moderne, avec des textes établis d'après des sources sûres (manuscrits et documents), accompagnés de préfaces et suivis d'un dossier critique comprenant des notices d'oeuvres, des notes et une bibliographie propre à chaque volume.Après la débâcle de 1940, Cendrars s'est retiré à Aix-en-Provence où, pendant trois ans, il cesse d'écrire. Il sort de son silence de guerre en publiant L'Homme foudroyé (1945), le premier de quatre volumes de Mémoires qui bouleversent les règles du genre et sont considérés aujourd'hui comme son grand oeuvre. À l'origine de ce renouveau, prend place un récit longtemps inconnu, Le Sans-Nom.
Le génie poétique de Louis Aragon a trop souvent été éclipsé par ses engagements. Hourra l'Oural (1934) a longtemps pâti de ce destin:oeuvre de passion et d'aveuglement, ce poème témoigne de la fascination d'Aragon pour l'URSS des grands chantiers staliniens des années 1930.Pourtant, au-delà de toute obédience politique, Hourra l'Oural est une pépite de l'héritage littéraire aragonien. Par sa modernité stylistique, par sa recherche de formes artistiques nouvelles, ce long poème s'inscrit dans la tradition de Maïakovski et des futuristes russes, mais aussi de Blaise Cendrars et des surréalistes français. À travers ce texte, Aragon entend participer au cours de l'Histoire. Sa verve et sa virtuosité l'emportent aujourd'hui sur son manque de clairvoyance politique.Préface inédite de Dan Franck:Le romancier et spécialiste des avant-gardes du xx?siècle donne à cette réédition une indispensable remise en perspective historique.
Le livre qui a inspiré La Nuit du 12, le film aux 6 César.«Il est des crimes qui vous habitent ; des crimes qui font plus mal que les autres et vous ne savez pas toujours pourquoi. Vous êtes cueilli par surprise, au moment où vous vous y attendiez le moins, par un détail qui vous laissera le coeur en pièces. Ils se figent en vous comme une écharde dans la chair et tout autour la plaie ne cesse plus de s'infecter. Un jour, les tissus se reconstruisent enfin - ce mort-là fait désormais partie de vous. Pour Monika, l'adjointe de la Crime, c'est une petite fille disparue il y a longtemps. Pour JeanJean, qui préfère depuis lors se concentrer sur la téléphonie, c'est une grand-mère dans un pavillon misérable. Pour Yohan, tout le monde le sait, c'est Clara.» C'est la première fois que la PJ française ouvre ses portes à une romancière, embarquée un an auprès des brigades criminelles. Avec empathie et humour noir, Pauline Guéna restitue l'alternance d'adrénaline, de férocité et d'accablement qui fait le rythme des enquêtes. 18.3 est un voyage au coeur de la part sombre des hommes.
Le cincnra tient une grande place dans la vie, dans l'oeuvre et dans l'imaginaire de Blaise Cendrars, du moins de 1917 à 1936, puisque ensuite c'est le «divorce», pour «incompatibilité d'humeur». En fait, ses rapports avec le septième art passent par trois étapes : d'abord la découverte, donnant lieu à des textes plus qu'enthousiastes, suivie d'un réel engagement dans la pratique du cinéma (écriture de scénarios, assistanat, réalisation de films), puis du désenchantement. Cendrars est peut-être venu trop tôt. Il pouvait difficilement s'accommoder de Ia lourdeur des appareillages techniques et financiers de l'époque. L'invention de la caméra légère avec son synchrone lui aurait peut-être permis de s'inscrire parmi les cinéastes voyageurs, éternels itinérants.La collection «Tout autour d'aujourd'hui» présente, en quinze volumes, les oeuvres complètes de Blaise Cendrars 1887-1961) dont elle propose la première édition moderne, avec des textes établis d'après des sources sûres (manuscrits et documents), accompagnés de préfaces et suivis d'un dossier critique comprenant des notices d'oeuvres, des notes et une bibliographie propre à chaque volume.Les textes réunis dans le volume Ill témoignent de la passion de Cendrars pour le cinéma, qu'il célèbre tour à tour dans un reportage (Hollywood, La Mecque du cinéma, 1936), dans un manifeste visionnaire (L'ABC du cinéma,1936) ou dans ses souvenirs de metteur en scène à Rome (Une nuit dans la forêt, 1929).
«Dans les mots que la vieille femme déposa au creux de son oreille, Encarnación perçut le murmure d'un oracle lointain:Éloigne de toi ceux que tu aimes, car la nuit les engloutira et tu porteras leur corps...»À l'âge de quinze ans, alors que la famine sévit dans son Andalousie natale, Juan Ortega quitte sa famille pour devenir le cuisinier d'Ignacio, un célèbre torero. Dans son sillage, à Madrid, New York et Paris, Juan se laisse happer par l'effervescence des années folles. Il croise la route du poète solaire Federico Garcia Lorca et se consume d'amour pour Encarnación, danseuse de flamenco, muse de toute une génération d'artistes et amante d'Ignacio. Mais déjà la guerre gronde et apporte son cortège de tragédies.Hommage passionné à une Espagne légendaire, Les Sacrifiés est un roman d'apprentissage chatoyant qui dépeint la fabrique d'un héros et le prix de la gloire.
«Je me dis que je n'avais rien connu de plus fort que cet instant précis qui précédait la conquête, et je savais qu'un jour, quand mes rivaux - Pierre, les autres - se seraient évanouis, alors, enfin, je trouverais ma place auprès de lui, et jamais plus, jamais plus je n'aurais froid.»Étudiante brillante au parcours sans faute, Emmanuelle a survécu à dix ans de médecine. Pour son dernier semestre d'internat, elle choisit le département de chirurgie digestive de la Pitié-Salpêtrière dirigé par le professeur Renavand, un ponte qui règne en maître sur son domaine.Emmanuelle se démène pour s'attirer les faveurs du grand chirurgien. Grâce à ses compétences, son sérieux et sa dévotion, elle réussit à devenir son poulain. Mais la carrière universitaire dans laquelle elle s'engage est une véritable course d'obstacles. Quand un lien fondateur devient une emprise, comment s'en libérer sans trahir?Hommage passionné à la vocation médicale, Le Poulain est un roman d'apprentissage à l'humour cinglant.
Le fameux palindrome de Georges Perec enfin édité !
Parmi les excellents jeux littéraires auxquels s'est prêté Georges Perec, il y a le palindrome : mot ou groupe de mots qui peut se lire indifféremment de gauche à droite ou de droite à gauche tout en gardant le même sens.
Paru pour la première fois en recueil en 1969, à la même date que La Disparition, Le Palindrome de Perec fête ses cinquante ans, l'occasion pour Denoël d'imaginer une curiosité littéraire.
Parfois on extrait une écharde.
Parfois on s'extrait d'une écharde. Le reste importe peu. Le reste n'est que ce long processus de désamour qui ramène toutes les petites filles à des rivages où elles désapprennent la douleur, la compromission, l'abnégation, le tourment - où les chagrins sont moins poignants et le plaisir moins dense. Ellie, vingt ans, mène une existence légère et insouciante jusqu'au jour où elle rencontre Monsieur, un chirurgien marié approchant de la cinquantaine.
D'abord épistolaire, leur liaison prend son envol dans une chambre d'hôtel du quinzième arrondissement. Au gré de rencontres clandestines et d'appels téléphoniques fugaces, Ellie traversera plusieurs mois d'attente fiévreuse. Un engrenage passionnel dont elle tentera sans succès de se déprendre. Un roman-confession. Une description cruelle de la traversée du fantasme. Le désenchantement d'une Lolita contemporaine.
Les lettres d'un grand écrivain racontent une vie qui s'écrit en parallèle de son oeuvre. Celles d'Irène Némirovsky esquissent d'abord le portrait d'une jeune fille passionnée qui découvre l'ivresse des premiers flirts et la joie des études à la Sorbonne. Puis se dessine un portrait plus affirmé, celui d'une femme brillante, soucieuse et déterminée, qui deviendra la romancière accomplie du Bal et de David Golder. Ce sont ses échanges avec son «cher Maître», Gaston Chérau, avec ses éditeurs aussi, parmi les plus grands, Bernard Grasset, André Sabatier, Albin Michel, ou encore avec les auteurs de son temps - Henry Bernstein, Jacques-Émile Blanche, Henri de Régnier, Gabriel Marcel, Jacques Chardonne.Il y est question d'écriture, bien sûr, de livres, de cinéma, mais aussi des petits riens du quotidien. À partir de 1938, le ton se fait moins léger, jusqu'en juillet 1942 où la correspondance s'interrompt brusquement suite à l'arrestation tragique d'Irène Némirovsky. Ce sont alors les proches, amis, éditeurs, admirateurs qui prennent la plume, cherchant désespérément à la sauver et à faire vivre ses textes.
Un homme que je ne connaissais pas est entré dans ma tête et a tout balayé. Je ne trouve plus mes mots, j'ai perdu mon métier. N'importe qui peut entrer dans votre tête à tout moment et vous dévorer le cerveau... Avec comme seule arme la plume qu'il rêve de planter dans l'oeil de son ennemi intime, René Frégni nous fait le récit de l'incroyable engrenage de sa relation avec un truand du grand banditisme marseillais, rencontré dans un atelier d'écriture carcéral et dont l'amitié lui a valu un jour une terrifiante garde à vue déclenchant le harcèlement d'un juge. Vibrant à chaque page d'une rage juste et explosive, Tu tomberas avec la nuit lève le voile sur le scandale de lieux de détention français dignes du Moyen Âge et fait voler en éclats les rouages d'une justice malade de quelques juges pervers ou incompétents s'arrogeant le droit de détruire la vie d'un homme.
«Je crois que je n'aurais pas aimé être beau, c'est trop fragile, trop figé, en quelque sorte. On craint que ça s'abîme, que ça se gâche, toute cette beauté, alors on laisse son visage comme il est et on en oublie de faire des expériences avec sa tête. C'est plus créatif, les têtes de pitre et de bouffon.»Noé vient de perdre Beatriz, qu'il adorait. La disparition soudaine de celle qui vivait avec sa mère bouleverse son monde. Il rejette les adultes qui l'entourent et pense à son père, dont il vit l'abandon comme le voyage sans retour des cosmonautes. Les théories qu'il échafaude pour endiguer la violence qui le traverse ne suffisent pas, jusqu'à ce qu'il trouve enfin le moyen de dompter sa douleur.Porté par une écriture singulière, ce roman capture le mélange de tristesse et de lumière d'un gamin confronté aux fêlures du monde. Une exploration irrésistible de l'enfance dans ce qu'elle a de plus fragile, mais aussi de plus inventif et endurant.
Cosmonaute, Jaume Roiq Stevens accomplit diverses missions dans une station spatiale en orbite autour de la Terre, quand soudain l'évacuation est ordonnée depuis la base en raison d'un incendie. Refusant d'obéir, il demeure seul à bord pendant quelques mois, le temps d'observer une série d'étranges phénomènes terrestres, mais le silence radio persistant le force à rentrer. De retour à la base, bien des surprises l'attendent:la Floride apparaît désertée de tous ses habitants, dont les vêtements gisent abandonnés, comme après une inexplicable catastrophe. Les animaux, eux, semblent avoir retrouvé leur liberté. Stevens doit se rendre à l'évidence:l'espèce humaine a disparu. Fou de désespoir et comme possédé par une sorte d'ivresse schizophrénique, il entreprend alors, des plaines d'Asie centrale à la Chine, en passant par l'Inde, l'Alto Parana et l'Afrique, un voyage hallucinant dans l'espace mais aussi le temps et la culture de tous ces mondes disparus. Mêlant suspense et poésie, cette odyssée du dernier homme sur la Terre emprunte avec une étonnante puissance verbale à la technologie contemporaine comme aux plus anciennes sagas de l'humanité.