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Dans ce roman fantastique, qui est à la fois symbolique, poétique et grinçant, se télescopent clichés de propagande, termes techniques et métaphores enfantines.
Il s'agit là d'une oeuvre écrite « pour soi », à une époque où Platonov remettait en question aussi bien soimême que le destin du peuple russe.
Le récit est celui d'un voyage manqué au centre de la Terre pour découvrir la mer de Jouvence, qui assurera la survie de l'humanité. Voyage, bien sûr, qui évoque une exploration des couches profondes de la conscience, et l'irrémédiable, le tragique désaccord entre projet et réalité.
A ce titre, La Mer de jouvence n'est pas seulement un livre prophétique pour le pays et pour le temps d'André Platonov : c'est un livre qui s'adresse à tous les hommes.
La Mer de jouvence est suivie de Makar pris de doute.
«Le salopard !» se serait écrié Staline après avoir lu Makar pris de doute, la nouvelle la plus célèbre de Platonov. Pourtant, Makar est un brave paysan moyen qui s'en va vers Moscou, y proposer ses bonnes idées pour que «le socialisme et le reste de l'aménagement arrivent plus vite».
S'il secoue le pouvoir - la nouvelle s'achève par la dissolution de l'État - c'est en prenant à la lettre ses slogans et discours affichés.
Le livre se clôt sur une formidable postface par Joseph Brodsky, qui admirait profondément Platonov.